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Ghis
Est-ce qu'il est possible de penser que cette réforme est mauvaise sans être assimilé à quelqu'un de droite ? Avant que la réforme ne passe, on entendait qu'il fallait la faire pour le bien de l'enfant ; argument imparable, si on était contre, c'est qu'on ne pensait pas à eux.
Maintenant, si on est toujours contre (ce qui est mon cas, mais certes je suis plutôt une maman d'un Louis et d'une Marie que d'un Kevin, donc tout s'explique), on est de droite ou en tout cas "pas assez à gauche".
En ce qui me concerne, je suis pourtant dans une ville communiste qui bizarrement ne voit pas non plus tous les aspects de gauche de cette réforme et ne s'est en tout cas pas empressée de la soutenir, bien au contraire.
Est-ce que l'on peut juger cette réforme sans récupération politique, penser simplement qu'elle a été faite beaucoup trop rapidement et contrairement à ce qui a été dit, sans réellement penser à l'intéret de l'enfant : sans faire de différence entre un enfant de 3 ans et un enfant de 10, sans prendre en compte que les parents ne peuvent pas aller chercher leurs enfants plus tôt en semaine (et non, je ne peux toujours pas partir à 14 ou 15h du bureau), que les journées des enfants ne sont donc pas réduites,mais qu'en revanche, ils vont bien à l'école une demi-journée supplémentaire... Bref, pas seulement des questions de mise en place, mais une "réforme" qui de base ne serait peut-être tout simplement pas bonne... Même si le Monde (le journal papier en tout cas), tient absolument à nous faire penser le contraire... -
RENATO
Bonjour
Ma remarque porte généralement sur la manière dont beaucoup de médias relatent l'information.La grande majorité des medias pour des intérêts divers semblent plus chercher a desinformer qu'a informer avec objectivite
les radios et les medias d'information en continu inondent les téléspectateurs d'informations tronquées ,de "vérites", différées ,partielles altérées ou inventées.
Cette pratique est certes ancienne :
- on peut se rappeler de la fable reprise par la totalité des médias sur le massacre de bébés dans une maternité du Koweit peu avant la premiere guerre du golfe
- ou plus recemmentt le blakout entre les 2 tours de la presidentielle de 2007 sur le fait que l'epouse du futur president ne soit pas aller voter.
Cependant il me semble qu'aujourd'hui cela s'est généralisé avec une nouvelle génération de journalistes plus sensibles aux pressions que leur ainés ou moins soucieux de deontologie .
A quand des états généraux ou une charte deontologique pour les medias français
A quand des lois instituant une veritable indépendance des journalistes par rapport aux patrons de presse et autres lobbies.
La liberté d'informer dans un pays est un curseur de son niveau de democratie.
En attendant ces changements il faut plus que jamais utiliser son esprit critique analyser et recouper les faits . -
jack
Le problème N°1 ce sont les programmes de l'école primaire d'une lourdeur inqualifiable. Allégez les programmes et l'année scolaire sera elle-même allégée. Dans cette logique, la semaine de 4 jours ne posait pas problème et contentait à la fois les enseignants et les enfants ! Pour les parents qui travaillent le mercredi matin, les animateurs socio culturels sont faits aussi pour ça.
Il aurait été largement préférable de "travailler" sur les programmes, sur ce qu'il faut garder, ce qu'il faut évacuer... (nous avons en France des spécialistes des Sciences de l'Education compétents);
Au lieu de ça le gouvernement n'a fabriqué que du bazar pour être poli ! Il confond activité d'apprentissage et d'animation, enseignants et animateurs dont certains n'ont même pas le BAFA (formation en 15 jours !) Il pense supprimer la fatigue en la fabriquant. Incompétence doublée d'une incohérence. Il lance une "réflexion sur les programmes" à venir alors qu'il aurait dû commencer par ça et en déduire une organisation de la journée scolaire.
Aujourd'hui coincé de tous côté, mais plus obstiné que jamais, il ne justifie cette bourde que par un maitre mot "il faudra que tous fassent des efforts". Des efforts oui, pour corriger ses erreurs ! Il sera responsable d'une agravation de l'échec scolaire et devra rendre des comptes à la nation très vite. -
JJd
évidemment il fallait revenir sur la semaine Darcos Chatel mais pas comme çà
cette réforme est une reforme de droite(même si la droite adopte une posture démago municipales oblige)
? elle laisse le pilotage aux maires et génère ainsi des inégalités accrues selon les ressources des communes et leur situation géographique (plus facile de trouver un intervenant à Paris qu’en rase campagne) : la responsabilité de l’école doit rester pleinement à l’état, c’est un critère majeur d’égalité
? elle multiplie les intervenants, brouille les repères, bref génère le bazar et il est clair que les familles populaires vont être les plus déstabilisées
? La réforme mélange l’apprentissage des savoirs et les « activités » pour lutter contre l’échec scolaire , il faut réfléchir à l’apprentissage des savoirs qui ne peut être confié qu’à des enseignants qualifiés . les « activités » (définies comment ? par qui ?) ne peuvent servir d’erzatz confié à des « animateurs » (qualification définie comment ? par Qui? vérifiée comment , par Qui ?)
Ce qu’il faut , c’est redéfinir comment l’Ecole , sous la responsabilité de l’état peut fonctionner sur 9 demi-journées pour assurer sa mission , un premier apprentissage des savoirs, la charge financière de cela devant rester à l’état.
A défaut, bien loin de corriger les difficultés actuelles, on ira vers une nouvelle accentuation des inégalités sociales et scolaires
cette reforme est bien une Reforme de classe , mais à l’inverse de ce qui est suggéré.
elle repasse le mistigri du pilotage de l’Ecole aux communes, s’inscrivant dans une démission de l’état qui est tout sauf progressiste.
. Elle relève d’une tendance mystificatrice qui devant la difficulté effective d’appréhension des savoirs par les enfants des couches populaires, leur vend la martingale en glissant sur le remplacement des savoirs par des « activités ». :ces enfants là ne trouveront pas dans leur milieu culturel les soutiens pour surmonter ces carences, ce sont eux qui paieront la note. -
SOAH DEFRANCE
Alors oui je suis un bourgeois et je n'aime pas cette réforme. Je ne suis pas littéralement contre la réforme, mais j'aurais trouvé plus intelligent de mettre cette journée supplémentaire le samedi, permettant aux enfants une période de repos le Mercredi, on parle de gosse de 3 à 10ans et pas de Lycéen.
Ensuite dans le département dans lequel je vis (la Réunion) cette réforme va faire que les enfants sortent plus tôt (à 14h45) mais ont toujours un temps très court pour manger, à mon humble avis c'est la puase méridenne qui aurait dû être augmentée; pour finir aucune garde périscolaire n'est organisé et en tant que Bourgeois je suis malheureusement obligé de bosser jusqu'à 18h00.
Je trouve Daniel votre prose de ce matin peu fouillée pâr rapport à d'habiutude. -
Moum
J'ai du mal à comprendre en quoi le fait de désorganiser les écoles et les municipalités sur la base d'une prétendue science de la "chronobiologie" et d'une fascination suspecte pour le "modèle allemand" est une "vraie réforme de gauche". Ajouter une demi-journée en rétablissant les 2 heures d'enseignement perdues lors du passage forcé à la semaine de 4 jours l'aurait peut-être été. Que les enfants issus de milieux défavorisés profitent d'une extension du temps scolaire ou éducatif est sans doute une bonne chose (et encore, pas pour tous, certains sont très bien en famille !), mais ça n'est même pas un des objectifs de la réforme. Toutes les municipalités ne peuvent pas se payer des animateurs et des locaux, loin de là. Quant aux animateurs, précisément, ceux qui tenaient les mercredis (en y faisant un super boulot en ce qui concerne ma ville), vont se retrouver "redéployés" sur des horaires à la con avec zéro journée complète. Là encore, je vois assez mal ce qui est "vraiment de gauche" dans le fait de morceler encore plus le temps de travail et de décourager ainsi les bonnes volontés (et de devoir recourir encore plus à des emplois de vacataires payés au lance-pierres).
C'est sûr, si la neuvième demi-journée était le samedi, les données du problème seraient bien différentes : les dispositifs municipaux du mercredi qui fonctionnent en complémentarité de l'école ne seraient pas désorganisés, et, cerise sur le gâteau, les rencontres entre enseignants et parents seraient facilitées.
Augmenter "l'offre éducative", évidemment, mais sur le budget de l'état et non celui des municipalités. Les enfants de Levallois ou d'Issy Les moulineaux seront mieux pris en charge que ceux des villes moins bien loties (moins bien peuplées ???). Rien "de gauche" dans cette réforme, bien au contraire, elle entérine le désengagement de l'état. On peut être pour le désengagement de l'état, après tout, rien de choquant là-dedans, mais dire que c'est "de gauche" est une absurdité complète.
Bref, abroger simplement la semaine de 4 jours en revenant à l'organisation antérieure à 2008 avec le samedi matin travaillé et 26 heures de cours par semaine au lieu de 24 aurait peut-être été une "vraie réforme de gauche". Diminuer le temps de bourrage de crâne en animations pédagogiques, en rédaction de projet d'école, de fiche-action etc. pour augmenter le temps de présence avec les élèves également. Décharger les enseignants de nombre de tâches administratives en contrepartie d'une augmentation du nombre de jours devant les élèves aussi. En finir avec l'approche obligatoire par "compétences", avec les brevets de machin, les attestations de trucs et les certificats de bidule (au hasard, B2I, premiers secours), les livrets d'évaluation à rallonge et le délire complet de la trace écrite obligatoire aussi. Laisser les enseignants bosser en confiance avec les parents et leurs enfant sans charger l'école de toutes les projections des différentes composantes de la société aussi.
Le ministre de l'éducation ferait mieux de contacter le CSA pour que les chaînes de télé cessent de déverser des flots de merde dans les yeux et les oreilles des enfants. Une heure des "anges de la télé-réalité" détruit une journée d'école. Et c'est un peu facile de dire que c'est la faute des parents. Ça, ce serait une vraie réforme "de gauche" que d'en finir avec la culture de la médiocrité. "Arrêt sur images" ferait bien de s'intéresser à ce que la télé met dans le crâne des citoyens, vous servez à ça, non ? -
danclarm
Le problème c'est que :
1)
- la raison invoquée par le Ministère pour cette réforme est le rythme biologique des enfants ==> qui peut être contre ?
- dans ce cas la demi-journée supplémentaire aurait dû être le SAMEDI matin
- mais pression de "l'industrie du tourisme" (en général au sens large) et aussi des parents qui prennent des RTT ou des week-ends (faut pas se voiler la face)
- résultat : mercredi matin (à l'encontre de l'objectif initial)
2)
très mauvaise préparation, manque de budget des communes ==> désorganisation complète de l'accueil supplémentaire par les mairies
Résultat : bonnes intentions de départ au final fiasco complet -
Jack
Saperlipopette! Que de touintouin! Quelle déboussolade collective après 4 semaines de perturbations et de traumatismes! Quel drame! Les petits belges ont une semaine scolaire de 4 jours et demi dont le mercredi matin depuis des décennies et ...miracle!? Tout le monde survit :) -
Néophyte Atterré
D'une manière générale je sus un peu mitigé après avoir lue cette chronique et lue la plupart (pas tous) des commentaires
En ce qui me concerne, le problème des rythmes est pus vaste que de dire "on fait les cours le mercredi aussi ou non", à mon sens les enfants apprennent à un rythme différent et cette différence est souvent dut aux parents qu'ils ont, la manière de leur parler, d'expliquer les choses ou pas, la culture qui est donnée à l'enfant dans ces premières années... (comme l'expliquait Franck Lepage à Maja Neskovic dans une émission d'été)
Biensure dans la réforme, certains seront contant car ils pourrons déposé leurs enfant et les reprendre le soir, d'autres y verront un problème dans l'apprentissage si le rythme est soutenue
C'est le genre de débat passionnant qui devrait faire l'honneur d'une émission d'un vendredi et je pense que tout le monde serait contant ;-) -
Djac Baweur
Pour avoir participé concrètement à la mise en place d'ateliers sur Paris les mardi et vendredi, je peux témoigner que les débuts ont été un vrai bordel…
En avril-mai a eu lieu l'appel d'offres à des associations, pour des décisions de subventions au conseil de paris de mi-juillet, pour une mise en place en septembre. Calendrier hyper-serré qui laisse dubitatif quant à la sélection des associations et des ateliers proposés (pour Paris, c'est un nombre énorme).
On a compris à mots couverts que cette année constitue la véritable sélection - ne seront pas reconduits l'année prochaine les ateliers mal foutus, pas intéressants, etc. Mais ça veut dire que certains enfants essuient les plâtres.
Après, l'organisation est aussi assez informelle. Par exemple, les conservatoires ou les professeurs de la ville de Paris n'agissent pas dans les écoles au même titre que la plupart des associations : ils ont des projets à l'année, quand on demande aux associations d'intervenir plutôt en trimestre - ça change le type d'activité et son approfondissement selon les enfants et les écoles.
Quant aux premiers jours, je peux comprendre que pas mal de parents aient été un peu effrayés : nous avons eu la chance de travailler avec des REV (responsable éducatif ville) plutôt organisés et efficaces, ce qui n'est pas le cas partout, mais même ainsi, c'est compliqué. 300 élèves tous persuadés que c'est l'heure du goûter, à trier par classes, puis par groupes, en fonction de ceux qui restent ou pas, puis qui vont à l'étude ou pas, je vous assure que c'est folklorique (et que le temps d'atelier s'est réduit à vingt minutes…).
Les questions de matériel et de place sont assez amusantes aussi ; des ateliers de danse classique dans un préau, ou de musique dans une salle de classe sans piano et lecteur CD, ce sont de beaux challenges…
Tout cela va bien entendu se normaliser au cours du temps, mais les débuts ont vraiment été difficiles, vu le calendrier au pas de charge imposé par la Mairie quant à l'organisation (je plains très fort les chefs d'établissement). Cela me laisse l'impression d'un agenda volontairement rapide pour éviter à toute contestation d'avoir le temps de réagir (par exemple les professeurs de conservatoires, apparemment souvent rétifs à intervenir hors leurs murs). -
Ivoire
Je me demande comment les précédentes générations ont fait pour survivre à l’école. J’avais cours du lundi au samedi midi, de 7h30 à 11h30 et de 14h à 17h30. Seul le jeudi après-midi était libre. Si les enfants sont fatigués, ne serait-ce pas aussi parce que certains parents les laissent devant à la télé ou jouer sur tablette jusqu’à pas d’heure ! -
Diego
Donc ce sera le mercredi et du périscolaire…. Au Havre, 103 écoles, et actuellement dans certaines seulement des « activités périscolaires ». En fait de la garderie : dessins, jeux, partie de foot avec les animateurs quand le temps le permet.
Quand j’entends boxe, voile, code de la route, je me dis que ce serait déjà pas mal : la municipalité n’a pas les moyens matériels et humains pour proposer à 15 000 élèves des activités sportives ou culturelles avec des animateurs formés à la rentrée 2014.
Je suis directeur d’une école dans un quartier de classes moyennes, avec en plus quelques Kevin et quelques Louis. Ce sera plus compliqué mais la plupart des élèves continueront le foot, la danse, la natation ou la musique accompagnés par les grands-parents ou les mères qui ont choisi un temps partiel pour ça. Et ils seront plus fatigués : cantine, garderie le soir parce que les parents travaillent et mercredi avec un emploi du temps blindé.
Petit rappel quand même : les activités périscolaires ne sont pas obligatoires. Je ne pense pas que les enfants d’enseignants traineront à la garderie le soir ! Et Louis et Marie rentreront goûter avec la nounou avant de pratiquer d’intéressantes activités.
Réforme de gauche… mais Kevin va être bien déçu ! -
Youen Le Thellec
Ayant la double casquette (musicien intervenant, c'est à dire séances de musique en partenariat avec les enseignants et animateur d'ateliers périscolaire), je peux vous dire tout le mal que je pense de cette réforme.
Outre les inégalités géographiques soulignées plus haut (un abandon pur et simple de l'école par la république), elle implique un discours sur la "culture" qui est également dangereux : la musique (puisque c'est ma chapelle) c'est bien gentil, mais c'est après les cours. Seulement après les cours, c'est dans des conditions lamentables, avec des groupes d'enfants reformés, sur des durées qui ne permettent rien et nullement en lien avec les projets de la classe (et même contre les enseignants hostiles à la réforme).
Sinon on peut faire ça sur le temps scolaire, en concertation avec l'enseignant-e, dans des conditions dignes de ce nom et sur toute l'année, ça existe et ça marche. L'élargissement d'un dispositif qui fonctionne (à la danse, au théâtre, aux arts visuels qui n'ont pas de centre de formation pour les intervenants me semble-t-il, du moins moins clairement que les musiciens) m'aurait paru bien plus pertinent que ce gloubi-boulga.
PS Je me dois de préciser que le dispositif dont je parle est défendu par Aurélie Filipetti. C'est plutôt pour plus tard que j'ai peur (puisque l'alibi "mais enfin de la musique ils en font à 15h" est activé) -
Malagom
J'ai vu je ne sais plus dans quelle émission un sujet sur des enfants qui mangeaient des sandwichs à midi !!!
On en est là ?
Oui. -
Arth
Le traitement médiatique de cette réforme est très superficiel, et les experts auxquels ils font appel ne sont guère convaincant. Mais de là à dire qu'éventuellement cette réforme serait en fait de gauche et favorables aux classes populaires, il y a un pas de géant.
Une sortie de route dans un platane, dirais-je plutôt.
La réforme dont on parle, c'est celle dont on a vaguement parlé l'année dernière et qui est totalement passé à l'as. Pour rappel des faits :
Le ministre de l'éducation, digne de son statut, est parti du principe qu'il était meilleur que tout le monde et a imposé une réforme (encore une !) supplémentaire à l'école.
Laquelle, bien entendue, ne touche toujours pas à la structure bureaucratique de l'éducation nationale. En revanche, elle implique notamment ceci :
* Pour "le bien des enfants" parce qu'ils avaient trop d'heures par semaines, on diminue le nombre d'heures de classe par jour. Mais on travaille désormais le mercredi.
Du point de vue de l'organisation scolaire, le même traitement a été appliqué à toutes les classes de la petite section maternelle au CM2. Comme si le même rythme était adapté pour les enfants de 3 ans, ceux de 7 ans et ceux de 11 ans. Pourquoi toujours cette stupide organisation monolithique incapable de distinguer les besoins des enfants en fonction de leur âge ?
* Les "activités" de l'après-midi sont assurés par les mairies en fonction de leurs capacités, mais surtout en fonction de leur engagement envers la jeunesse !
Près de la moitié du temps à l'école se passe avec cette réforme entre les mains des personels d'encadrement embauchés par les mairies. A la différence des enseignants, formés à la pédagogie et à l'encadrement des enfants, les "adjoints d'éducation" embauchés par les mairies n'ont aucune formation (et il ne faut pas se foutre du monde, les mairies ne pourront jamais réussir à obtenir un taux d'encadrement suffisants si elles ne recrutent que des titulaires du BAFA).
* Ce sont les mairies qui organisent chacunes leur propre emploi du temps hebdomadaire, qui est imposé aux enseignants. Lesquels sont tenus de tenir les locaux des écoles à disposition des activités et doivent se retirer dans une pièce de réunion à laquelle ils ont droit. Quand même, on est pas des bêtes. Parce que oui, les enfants ont activité, mais les enseignants ont encore du temps de travail imposé pendant ce temps là. Ils doivent notamment tenir au moins une heure de réunion obligatoire par semaine. Au bout d'un moment, je pense que ça se changera en heure de belote obligatoire par semaine, vu que la réunionite au bout d'un moment ça finit par ne plus avoir de sens.
* L'Etat à imposé à des millions d'enseignants une demi-journée supplémentaire de travail hebdomadaire, sans augmentation de salaire. Dans quel article du droit du travail, sur quelle planète, un truc pareil est-il possible sans que le patron qui en soit responsable ne soit considéré comme un sombre connard ?
Bref, résumons.
Les enfants travaillent moins en classe parce qu'ils étaient "trop fatigués". Donc à la place, ils font toujours autant d'heures, mais l'après-midi ce sont des "activités". Parce que c'est pas fatigant du tout, des activités. Et en plus on leur rajoute une demi-journée de travail le mercredi matin. Donc forcément, bah ils sont plus fatigués. Oui, quand on rajoute dans les fait du temps de travail à quelqu'un, ça le fatigue davantage.
Merci de découvrir la lune.
L'éducation nationale, sensée dispenser une éducatin égale à tous les citoyens, se voit laissée entre les mains des mairies. Ce qui signifie que les différences entre les communes vont totalement impacter les différences de formations reçues selon l'origine géographique des enfants. Les communes riches et de riches pourront financer des super activités d'éveil et assurer les meilleures formations à leur petites têtes blondes. Les mairies pauvres, de pauvres, ou dont l'adjoint à la jeunesse est un salopard qui pisse sur la jeunesse (et il y en a !) ne fourniront que le service minimum, soit une garderie merdique.
Introduire une différence dans l'accès à l'éducation selon l'origine géographique et social, mettre à mal le principe d'éducation nationale (jamais auparavant les mairies n'avaient dictées leurs emplois du temps aux écoles), ce n'est pas ce qu'on appelle une politique de gauche.
Le ministre de l'éducation a imposé sa réforme à l'ensemble du corps enseignant. Le taux de gréviste a dépassé les 90% dans de nombreuses communes, à commencer par Paris. Les enseignants sont des professionnels de l'éducation. C'est leur métier, ils sont au quotidien sur le terrain. Tous ont fait des études supérieures. Ils ont tous entre BAC+3 et Bac+5, et ont été sélectionnés sur concours.
Le ministre est nommé, sans avoir jamais montré qu'il savait faire quelque chose de ses 10 doigts. Il a balayé d'un revers de main les protestation du corps enseignant, n'a même pas cherché à connaître leurs suggestions sur les réformes à faire dans l'école. Non, un homme autocratique qui n'a rien à faire des propositions et du savoir-faire des millions de gens auxquels il impose un changement radical dans leur vie de tous les jours ne saurait être décrit comme un homme de gauche. Une réforme imposée de force de cette manière ne saurait être qualifiée "de gauche". On pourrait qualifier cela "d'autoritaire", de "merdique" et traiter cet homme de connard fini, mais en aucun cas cela n'est de gauche.
On se focalise sur le mercredi. On parle des parents riches qui veulent choisir les activités de leurs enfants le mercredi. C'est faux. Cette réforme n'est pas faite pour les "pauvres". Elle n'est faite pour personne et est juste stupide. Et ceux qui s'en sortent le mieux face à un Etat stupide, ce ne sont pas les pauvres mais les riches.
Le mercredi matin, il y a école désormais. Ce ne sont pas des activités. Et si on considère que c'est bien pour "ceux qui bossent", j'aurais envie de rappeler à ce petit monde que l'éducatin nationale n'est pas là pour servir de garderie. Elle est sensée former des citoyens, on n'y change pas les couches, contrairement à ce que le ministre a quand même eu le culot de sortir dans les médias à propos de l'école maternelle (pour rappelle, la condition sinequanone pour entrer à l'école maternelle est d'être propre, les enfants qui font encore pipi au lit ne sont accepté que lorsqu'il faut éviter qu'une classe soit fermée par le ministère...).
Changer le rythme scolaire, c'est changer le rythme de vie de toutes les familles au sein de la société. Les activités de l'après-midi, si minables, peuvent être épargnées aux enfants des parents qui ne travaillent pas tard.
De nombreuses mère à temps partielle profitaient du mercredi pour passer la journée avec leur enfant. De nombreux grands-parents voyaient leurs petits-enfants régulièrement le mercredi pendant que les parents travaillaient. Ce n'est plus possible.
La sortie de l'école le soir permettait aux parents et enseignants de se rencontrer régulièrement. Avec les activités l'après-midi, ce n'est plus possible.
Avec les temps d'activité organisés par les mairies (allez donc jeter un coup d'oeil à Saint Gratien dans le Val d'Oise, c'est un parfait exemple de mairie détestable en raison de cette réforme), l'heure de fin de l'école est différente à peu près tous les jours et varie d'une bonne demi-heure à chaque fois. Puisque l'administration interdit l'affichage à l'entrée (la joie des normes stupides), les parents ne savent jamais quand récupérer leur enfant. Il arrive régulièrement qu'un petit se retrouve sur le carreau parce que ses parents se sont trompés d'heure. Ce genre d'éléments ne favorisent ni les classes populaires ni les riches. C'est juste un dysfonctionnement débile de plus lié à une réforme épouvantable.
On ne fait pas une bonne réforme des rythmes scolaires en l'imposant d'une année à l'autre sans en analyser sérieusement l'impact sur le fonctionnement de l'éducation nationale et sur l'ensemble de la société.
Quand on change le rythme de vie de dizaines de millions de gens, la moindre des choses est de leur expliquer et de leur donner le temps de s'organiser pour se préparer aux nouveaux rythmes. Cette réforme a été imposée aux enseignants, son contenu comme les protestations ont été passés sous silence tandis que tout se mettait en place à la fin de l'année scolaire sans que les parents n'apprennent à quel point cela allait être pourris aussi bien pour leurs enfants que pour eux.
Cette réforme n'est ni de droite ni de gauche, elle est juste le fait d'un ministre de l'éducation nationale aussi imbu de lui-même qu'incompétent. -
Thomas
Complément :
Un moyen post-moderne assez efficace de nier la lutte des classes est de la tourner en dérision. C'est précisément ce qu'a fait Natacha Polony, ce matin sur Europe 1, en commentant dans sa [s]tribune réactionnaire quotidienne[/s] revue de presse le même article que vous, et en se gaussant de la comparaison Louis Marie vs Kevin.
Petite supplique :
La "maman" que vous évoquez, n'est-elle pas tout simplement une "mère" ? Les médias sont contaminés par les "mamans" et les "papas", tenez bon :) -
monique afonso
Pas très convaincante, cette "réforme de gauche" et la lettre du jour. Outre l'inégalité géographique (petites communes avec bénévoles pour atelier tricot), elle a aussi pour effet négatif d'évacuer la réflexion sur un véritable accès de tous à la culture par un enseignement des ARTS qui ne doit pas être une option mais intégré à sa juste place dans l'enseignement pour tous les élèves, où en est-on dans ce domaine? C'est pourtant ça qui creuse le fossé entre Louise et Kevin, non? -
Loran
Il y a, a mon avis, une autre raison pour l'insatisfaction: L'organisation du travail des parents autour du rythme de l'école.
Prenons par exemple les 4/5, qui permettent de ne pas travailler le Mercredi. Et bien, du jour au lendemain ils se révèlent inadaptés.
Il faut des années pour mettre en place une adéquation entre les rythmes de tous et la ca change.
A cela s'ajoute le fait que les règles sur les rythmes changent d'une commune à l'autre. Ce qui induit qu'un employeur qui a des employés qui viennent de plusieurs communes est face au flou. Et c'est vrai aussi pour les employés qui voudraient changer d'employeur et déménager par exemple.
Pour les parents, cela se traduit immédiatement par des frais de garde suplémentaires, pour les enfants par de la garde en plus. C'est cela que la réforme a raté: le rythme de vie de la cellule familiale...
Maintenant, pour juger définitivement, il faut attendre que les situation se stabilisent. Mais si le corolaire c'est que les mères (ce sont elles qui le plus souvent sont au 4/5eme) ne peuvent plus bosser, la oui je pense qu'on pourra dire de manière plus ou moins arrété, "caramba, encore raté...." -
Aline
C'est aller un peu vite en besogne que d'assimiler les ceux qui sont contre cette réforme à un classe plutôt aisée, aussi bien financièrement qu'intellectuellement et ceux pour à ceux qui pourrait inscrire leurs enfants, à l'oeil, à des activités périscolaires qu'ils n'auraient ni les moyens financiers ni les moyens intellectuels d'envisager autrement.
C'est passer sous silence le concret de la réforme :
- les enfants devront être encadrés dans leurs activités par groupes de 14 à 18 élèves. Combien de personnes les municipalités peuvent-elles engager concretement ? La question du budget est quand même non négligeable.
- Qui seront ces personnes engagées ? Pour ma part, je confie mes enfants à un enseignant le matin qui a la RESPONSABILITE de me rendre mes enfants le soir sains et saufs. Ces animateurs devront endosser les mêmes responsabilités. On ne peut permettre au premier bénévole venu de prendre en charge des élèves.
- par ailleurs,cette réforme prétend alleger le temps de travail des enfants en le répartissant mieux sur la semaine. Idée dont on peut discuter. Mais il ne suffit pas de décréter d'alléger le temps de travail des enfants pour que les parents soient eux aussi disponibles pour venir chercher leur progéniture plus tôt. D'où les activités périscolaires. Vue de cette manière, je les trouve plus bouche trou qu'autre chose. Au final, les enfants ne passeront pas moins de temps à l'école. Bien au contraire, ils y viendront une demi journée de plus.
- Cette réforme entérine aussi les 3 heures de cours qui avaient été supprimés aux élèves le samedi matin par M. Sarkozy. Il faudrait peut-être un jours mettre en adéquation le nombre d'heures d'enseignement avec les programmes que l'on impose aux enfants.
Et enfin et pour conclure, oui, je suis enseignante, oui, je suis contre cette réforme (pour des raisons de sécurité) et non mes enfants ne font pas d'activités le mercredi qui pourraient être perturbées par l'école( et je précise d'ailleurs que d'après ce que j'ai compris, ces activités périscolaires ne seront pas obligatoires)...
A. -
Yanne
Mais vous êtes sûr que les forums ne reflètent pas les opinions de tous ? Comment le savez-vous ?
Vous faites des sondages ?
Et dans ce cas, à qui et à quoi allez-vous vous fier ?
Pour ma part, je m'interroge sur cette bronca contre la réforme sur les rythmes scolaires, j'ai entendu ce matin sur France Inter qu'il y avait une journée, le 13 novembre, relayée par Facebook, où les parents et les enfants devaient être en jaune. Voilà bien une idée de riche capable de trouver des vêtements de la bonne couleur, ou de l'acheter au besoin...
Il reste que la première chose à laquelle j'ai pensé en entendant quelle était la teneur de cette réforme, c'était : mauvaise idée. Demande trop d'argent aux municipalités qui sont déjà pour la plupart bien pauvres, problème de recrutement des animateurs mal payés, fatigue des enfants; et explosion de l'agenda des parents dont maman où papa n'est pas en mesure de prendre son mercredi. Mais comme je n'ai plus d'enfant en primaire, je n'ai pas cherché plus loin.
Alors en plus, avec les délais qu'ils se sont fixés, vue la difficulté de l'organisation, c'était mal parti.
Mais peut-être n'est-ce qu'une question de timing et que ça s'arrangera avec le temps. Mais il va falloir beaucoup bosser.
Mais je pense que l'éducation nationale a bien d'autres sujets de s'inquiéter. Et peut-être qu'elle devrait régler d'autres problèmes...