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Quentin Liger
"L’on repart de Sidi Bouzid songeur et lesté de questions sur son métier d’historien du présent"... Historien du presnt, reference a Timothy Garton Ash? Si vous n'avez pas lu "history of the present" et les autres ouvrages publies apres la chute du mur de Berlin, sur le role du journaliste qui devient historien du present, le meilleur etant sans doute "The Romanian Revolution of December 1989" de Peter Siani-Davies (voir le chapitre sur les journalistes et le role des medias dans la revolution Roumaine.
Pour Ash, voir le critique dans le London Review of Books et sa reponse:
http://www.lrb.co.uk/v21/n23/perry-anderson/a-ripple-of-the-polonaise -
Yanne
Si c'est exact, ça change quand même pas mal la donne.
Le problème n'est pas tant qu'on a menti.C'est embêtant, mais à la rigueur, c'est de l'exagération par rapport à ce qui s'est passé. Soit.
Mais si l'histoire de la femme policière qui gifle l'homme, (moi j'avais carrément lu qu'elle lui avait craché dessus), est inventée, et c'est cela qui a été inventé pour galvaniser les troupes, ça pose quand même un problème,
Il ne faut pas oublier que la Tunisie était un pays qui, sous l'impulsion de Ben Ali, avait quand même beaucoup émancipé les femmes. Rien à voir avec le reste du monde arabe. Même l'avortement y était facile. Et un pays où il était clair que Ben Ali ayant été "Bettencourtisé", c'était sa femme Leïla Trabelsi, qui avait de fait le pouvoir, ainsi que sa famille.
Si l'histoire est arrivée tel qu'on nous l'a raconté, soit, tout est normal, c'est arrivé comme ça, on n'a rien à en dire.
Mais par contre, s'il s'agit de storytelling, le choix des détails a de l'importance. D'ailleurs, il est avoué que la gifle a été inventée sciemment,
L'idée d'envoyer les gens se révolter en choisissant qu'une femme brime un homme à ce point ne revêt pas la même signification symbolique.
On se demande si on ne se révolte pas, y compris au niveau des instigateurs, contre le pouvoir montant des femmes.
Et à présent, le fait que le parti islamiste tunisien, même s'il est de type islamo-démocrate, n'est peut-être pas un hasard, vu de ce point de vue.
Et d'ailleurs, comme le fait remarquer Sémir, les femmes ont bien compris qu'elles devaient se méfier.
Personnellement, ça me fait revoir ma vision de cette révolution. -
Compunet
alors pas du tout en lien avec la Tunisie et pourtant ça ressemble étrangement à de la manipulation et on se demande bien pourquoi, voilà le chef Raoni au centre d'un bidouillage de journaleux ??
Raoni ne pleure pas : il se bat !
L'équipe de raoni.fr tient à apporter des précisions à propos d'une photo de Raoni que nous reproduisons ici et qui a circulé avec une légende erronée dans le monde entier ces derniers jours. Si l'on prend l'exemple du site Rue 89, il est indiqué dans leur article intitulé Le Brésil autorise un barrage géant : les larmes d'un chef indien Raoni, de la tribu des Kayapos, pleure en apprenant que le Brésil vient d'autoriser mercredi la construction du barrage géant de Belo Monte, au coeur de l'Amazonie. » Le chef Raoni étant dans son village au moment de l'annonce de la validation définitive du projet de barrage de Belo Monte par l'Institut brésilien de l'Environnement (IBAMA)., nous avons voulu en savoir plus quant à la provenance de cette photo. Après enquête et selon nos informations, il s'avère que l'image a bien été détournée. Celle-ci aurait été prise en 2002 lors des obsèques du grand indigéniste Olrando Villas-Bôas, ami et mentor du chef Raoni...
décidément, les journalistes doivent adorer se raconter des histoires !.... -
Sémir
Je suis allé en Tunisie avant la semaine dernière…
L’histoire Bouazizi et de la policière était connue… je me suis entretenu en effet avec des Tunisiens et beaucoup m’ont dit la même chose, à savoir que Mohamed Bouazizi avait quelquefois la langue « un peu pendue »… Cependant, « le peuple » met cela sur le compte de la situation qui rendait tout le monde nerveux en Tunisie…
La fameuse réplique "avec quoi je vais peser, maintenant que tu m'as pris ma balance, avec tes seins", je l’ai entendu aussi plusieurs fois… Je me permets de dire qu’il faut voir la scène comme on la verrait en Italie du sud… on dit des mots qu’on ne pense pas forcément…
Car Mohamed Bouazizi ce n’était pas aussi que cette phrase grossière. C’était aussi son dernier message :
"Je quitte, maman, pardonne-moi, les reproches sont inutiles, je suis perdu sur un chemin que je ne contrôle pas, pardonne-moi, si je t’ai désobéi, adresse tes reproches à notre époque, pas à moi, je quitte et mon départ est sans retour, j’en ai marre de pleurer sans larmes, les reproches sont inutiles dans cette époque cruelle, sur cette terre des hommes, je suis fatigué et je ne retiens rien du passé, je quitte en me demandant si mon départ m’aidera à oublier."
Voila.
J’ai vu également sur place des gens très calmes… sachant pertinemment qu’ils ont fait quelque chose qui a des répercussions partout dans le monde… La Police est là, quelquefois armée d’un fusil à quelques carrefours mais sans plus... Elle est largement moins embêtante qu’avant… avant, on ne pouvait même pas la regarder en face… maintenant c’est l’inverse, les "flics" ont le regard fuyant… Mais ces mêmes flics savent qu’ils sont indispensables pour la sécurité du pays et parlent gentiment à des jeunes en leur disant qu’ils "obéissaient aux ordres".
Et puis, il y a eu pas mal de prisons qui ont été attaquées et dont les prisonniers ont pris la poudre d’escampette… des personnes qui étaient emprisonnées pour un oui ou un non…
Les gens se sentent soulagés (c’est le terme à utiliser) car ils ne pouvaient pas respirer au temps de Ben Ali. Ils sont heureux de voir venir les "touristes" et les "Tunisiens de l’étranger".
J’ai vu des manifestations de femmes de ménages (oui là bas aussi) à Sousse qui ont été licenciées du jour au lendemain après 10 années de service dans les hôtels touristiques qui sont maintenant vides.
Les Tunisiens sont heureux, fiers et calmes… on sent qu’il y a du contrôle de la part de la population.
La population est confiante dans l’avenir… mais elle ne sait pas pour qui voter (comme ici !). Certaines femmes craignent les islamistes d’Ennahda qui eux-mêmes font tout pour rassurer le peuple.
Sinon, il a fait très beau, j’avais la mer pour moi tout seul ou presque sachant qu’il y avait pas loin quelques grosses touristes polonaises :-))
Voila.
SEMIR -
Moz
Travail de journaliste à faire forcément, si ce n'est pas un journaliste honnête qui le fait d'autres le feront.
On laisse passer un petit mensonge, une petite omission parce que cela ne mange pas de pains. Demain d'autres, moins honnêtes, viendront soulever tous ces petits mensonges, ces légères approximations et viendront vous démontrer que tout cela n'a pas existé que cela cache un plus gros mensonge, un vaste complot au profit d'intérêts forcément troubles (la CIA, le MOSSAD, al quaïda que sais je). Les exemples ne manquent pas, et toutes ces théories à la con se basent notamment sur des petites erreurs que l'on croyaient insignifiantes et qu'on a laissé perdurer. -
tr4nz1t
si y avait moins de gens pour toujours relativiser les régressions que nous inflige à petite doses nos gouvernants, y aurait pas besoins de
fabriquer des mythes pour arriver à impliquer le plus de monde.
je me demande si c'est pas un peut tôt pour ce genre d'enquête car comme dit plus haut, c'est loin d'être gagné pour le peuple tunisien. -
Elodie Perolini
Ben ça c'est du reportage. Ça valait le coup d'aller jusqu'en Tunisie où les gens continuent de manifester face aux matraques de la répression dans le but de faire une Constituante, tout ça dans le mépris international et plus particulièrement celui de la presse franco-française obnubilée par des histoires de fesses, uniquement pour savoir que Mohammed n'a pas été giflé. Je n'étais même pas au courant de cette histoire de gifle, juste que le fait d'avoir été privé de son outil de travail et de rentrer le soir sans avoir rien à filer à manger à sa famille l'avait poussé au désespoir lorsque sa combativité n'avait plus mené à rien.
Ce gosse il a eu les couilles de faire ce qu'il fallait pour faire tomber la dictature, ce que personne avec un diplôme supérieur n'aurait osé parce que trop sûr de sa valeur. Son sacrifice en fait un véritable martyr de la Révolution et je suis sûre que jamais il n'aurait imaginé toute la portée de son geste et encore moins les tentatives de récupérations faites derrière.
Respect pour Mohammed Bouazizi. -
Compunet
Tunisie
Lina Ben Mhenni, blogueuse de la révolution tunisienne
à inviter impérativement pour saisir un peu de ce que peut être cette révolution tunisienne et arrêter de fantasmer !...
"ça n'est pas gagné pour les jeunes en Tunisie, leur combat continue, réapparition de la censure, trop de gens de l'équipe Ben Ali encore en place, etc..."
elle est tout simplement épatante !
(une émission vendredi avec TODD E. ? ce serait un vrai bonheur car pour moi elle est l'incarnation de sa théorie : la culture et l'éducation pour sortir de l'intégrisme quel qu'il soit....) -
Christian H.
En tant que journaliste c'est tout à votre honneur de rectifier ce point de l'histoire, qui n'a cependant rien de déshonorant vis à vis de la révolution tunisienne.
Ce qui devait arriver est arrivé, et aurait même dû arriver avant à en croire E. Todd. -
Pat de Saint-Rémy
On ne fait pas de révolution sans créer des mythes, des symboles, des raisons de se soulever tant l'injustice est insupportable...
Le problème de l'actualité c'est qu'il ne se passe rien... rien de rien...
Le petit homme squatte l'Elysée pour rien (sauf pour faire des séances de rétropédalage)
On commence à comprendre que sa chasse aux Roms vient de son origine hongroise, là-bas des groupes de fachos tatoués de portraits d'Hitler et de croix gammées tuent ceux qu'ils rencontrent ou foutent le feu à leur maisons la nuit et tirant sur ceux qui tentent de s'enfuir...
Vous voyez, il n'y a pas de hasard !
Ces braves gens ont besoin d'un chef, ils ne sont pas assez organisés, on pourrait leur envoyer le nôtre : il ne nous sert à rien !
Toujours pas de gouvernement en Belgique... Mais tout va bien, ce qui démontre la totale inutilité des parasites qui forment ce qu'on appelle un "gouvernement" !
DSK s'éclate à TriBeCa, avec son bracelet électronique à la cheville, super-chic : qui n'a pas un bracelet électronique à 50 ans a raté sa vie !
Ce qui me fait penser que Séguéla est un véritable minable : les Rolex bling-bling sont un sommet du mauvais goût. Je n'en ai jamais eu et je n'en veux surtout pas... Je préfère les appareils photo !
Le déficit américain se creuse jour après jour, c'est tellement confortable de vivre au-dessus de ses moyens. Le crash approche à pas feutrés !
Péniblement 30 morts (en plus tous Allemands) à cause de la très méchante bactérie tueuse : une pitié !
Mais en fait il ne se passe rien, rien de rien ! On tue un peu partout ceux qui osent se dresser contre les dictatures, mais ce n'est pas nouveau, n'est-ce pas ?
Dormez, bonnes gens, tout va bien, et la garde veille ! -
abracadabra
Merci d'avoir souligné l'article de Libération.
Cette affaire de la policière m'avait échappé. Pourtant :
http://www.lefigaro.fr/international/2011/04/20/01003-20110420ARTFIG00688-la-vraie-fausse-gifle-qui-a-lance-la-revolution-du-jasmin.php -
artnaif
Quelle importance qu' il ait eu le bac ou pas , qu'il ait été giflé ou pas ? La policiére a pris sa balance , l' empéchant de travailler et déclenchant ce geste de desespoir immense particuliérement cruel . -
Compunet
et si et si...
le croiriez vous si je vous disais que nos dirigeants ne nous disent pas toute la vérité ??
alors que dire du dictateur tunisien Ben Ali.....
et pour revenir aux faits, elle lui a quand même piqué sa balance non ?
et pour obéir aux ordres d'un dictateur dont l'épouse spoliait l'argent de Mohammed Bouazizi pour ses plaisirs perso !....
alors la policière méritait bien deux claques.... humpff, désolée, c'est mon côté yang qui s'exprimait.... méritait bien une petite révolution !! -
Gavroche
Ouais... Que Mohamed Bouazizi ait eu le bac ou non, est-ce vraiment important ?
Ce jeune homme est mort, et d'une manière épouvantable. Alors qu'il en soit arrivé à cette extrémité à cause d'une gifle, ou de la misère ou de la honte ne me paraît pas fondamental. Ce serait comme dire qu'il est encore un inutile, au delà de sa mort, comme Hamza, en Syrie.
Le résultat est là, Mohamed Bouazizi a été un symbole. Quelque part, le pauvre gars, il n'est pas mort pour rien.
Et ça n'empêche pas la révolution tunisienne d'avoir eu lieu, et Ben Ali d'avoir été viré... -
Robert·
Ah, ces syndicalistes de Sidi Bouzid qui, dans l'heure qui suit le suicide de Mohamed Bouazizi, décident d'en réécrire l'histoire pour faire tomber Ben Ali !
Bravo les gars ! ça a marché ! -
Anthropia
Il paraît que le 14 juillet 1789, le bon peuple parisien a bouffé du noble, sur les piques les têtes, un énorme barbecue cannibale. Donc forcément maintenant, on a le royal chevillé au corps : étonnons-nous de notre pouvoir présidentiel exorbitant, on n'a même pas comme les Italiens le droit au référendum sur le nucléaire, c'est dire.
L'idée que ces Tunisiens ont "tout de suite", moins d'une heure après, "eu l'intuition" qu'il fallait raconter une histoire, me fait penser qu'ils avaient lu les livres qu'il fallait ou surfé sur les bons sites.
Parce que moi, personnellement, si je voulais fomenter un mouvement, j'aurais tendance à vouloir la vérité d'abord et pas à construire une gros, un énorme bobard. Je n'aurais pas comme eux joué six coups à l'avance. Si ça avait été spontané, veux-je dire. (Ou alors, ce n'était pas spontané ? Un coup de la CIA peut-être ? Conspiracione. Ou alors c'est juste des gosses qui réécrivent l'histoire, on savait, on avait tout vu ?).
Si cette histoire est vraie, on pourrait se demander si la perversion et le mensonge peuvent être au fondement d'un changement à valeur symbolique, c'est à- dire ayant une emprise sur le réel: j'ai tendance à penser que ce qui est tordu au début se retrouve tordu à la fin.
http://anthropia.blogg.org -
Guillaume Andrieu
En prenant la Bastille le 14 juillet 89, le peuple de Paris n'y a pas trouvé les armes prêtes à servir contre les faubourgs, mais seulement une poignée de prisonniers, pour libertinage, comme on disait à l'époque, ou dettes de jeu. Cela n'empêche pas le 14 juillet d'être le 14 juillet.
Les armes avaient été déjà prises aux Invalides. C'est la poudre et les balles qui étaient recherchées à la Bastille, qui furent bel et bien prises au prix d'une centaine de morts parmis les assiégeants.