Reims et ses pleureuses

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 91 commentaires

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Désastre, calamité, désolation:

 
mes confrères qui ont passé le week-end à Reims (et les autres) n'ont pas de mots assez durs pour décrire le spectacle qui s'est offert à leurs yeux éplorés. Imaginez-vous ! Quelle surprise ! Si l'on s'y attendait ! Le Sacre a capoté. Sainte Ségolène, Martine-la-banderole, et le sauvageon Hamon, sous leurs tentes, ne se sont pas entendus. A l'unisson des pleureuses de la presse (à moins que ce ne soit l'inverse) les militants socialistes auxquels on tend le micro se lamentent, et la droite jubile.

Moi qui ne suis pas membre du PS, et ne l'ai jamais été, mais ai souvent compté au nombre de ses électeurs, j'ai beau chercher, je ne vois pas de motif de désolation. Le PS n'a pas de chef ? La belle affaire. Il en aura un vendredi. Cinq jours de retard, c'est peu, à l'échelle de l'Histoire de France. Ce chef sera minoritaire? Et alors ? Il ne le restera peut-être pas longtemps. Disons-le: le congrès de Reims sera (à mon sens) d'un effet quasi-nul, et en tout cas imprévisible, sur le résultat de l'élection de 2012, laquelle a pour caractéristique de se dérouler...dans trois ans et demie. Développement de la crise financière, crise sociale, attentats: allez savoir ce qui nous attend encore dans l'intervalle, peut-être même les tout derniers jours, et influera sur le résultat. Et puis, le chaos est souvent créatif.

Que Hollande se désole est compréhensible: voici détruite l'oeuvre d'une vie, savante et habile construction d'un consensus immobile et atone. Que les militants râlent est dans l'ordre des choses: certains penseront peut-être que s'il faut en finir par un vote bonapartiste, on aurait pu leur épargner les étapes précédentes. Mais les autres ?

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