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Ervé
France de race blanche a perdu son investiture aux Régionales, exclue par fuite d'eau, et cela malgré le soutien de pain au chocolat. -
Faab
Pour changer un peu et rappeler ce que officiellement représente aussi la France, quelques résultats de recherche sur les environs de 1791, un temps où la Société des Amis des Noirs luttait pour que la Révolution, la Citoyenneté, soit pour tous, sans discrimination, un temps où on parlait un autre langage, où on trouvait peu les expressions "race blanche" ou "race noire" mais classe, espèce, nuance, Nègre, mulâtre, gens de couleur, Blancs, Africains, Francs etc.
Le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche, 1791
Décret du 28 septembre 1791 portant que tout homme est libre en France, et que, quelle que soit sa couleur, il y jouit de tous les droits de citoyen, s'il a les qualités prescrites par la Constitution.
Article premier
Tout individu est libre aussitôt qu'il est entré en France.
Article 2
Tout homme, de quelque couleur qu'il soit, jouit en France de tous les droits de citoyen, s'il a les qualités prescrites par la Constitution pour les exercer.
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Extraits de Adresse à l'Assemblée nationale par les hommes de couleur libres de Saint-Domingue, 1791, texte dans le magnifique style XVIIIe ne demandant même pas l'abolition de l'esclavage considéré comme une question de statut politique, demandant juste que la couleur ou l'origine ne détermine pas la citoyenneté, considération philosophique, sur les Hommes, les droits des Hommes, tous citoyens, tous oeuvrant pour la Nation :
"Il n'était pas étonnant de voir de tels effets du fanatisme d'un préjugé aussi inoui ; mais ce qui passe l'imagination , c'est de voir des Ecrivains assez lâches pour oser chercher à le justifier.
Nous avons vu même un homme , qui ne manque pas d'esprit cependant, pour payer sans doute son contingent à la charge de Conseiller à laquelle il se voyait nommer par l'intrigue d'un de ses amis, composer un ouvrage, bâtir un système sur les principes de Linné, pour prouver que nous n'étions pas tout-à-fait des hommes, mais seulement la nuance entre l'orang-outang & le sauvage Américain, qu'il place pour nuance après les blancs ; mais il faut suivre le fil de son système, & faire voir les conséquences qu'il en déduit, dans son ouvrage intitulé : "Idées sommaires sur quelques Reglemens à faire à l’Assemblée Coloniale", par M. le Baron de Beauvois.
« II y a , dit il, deux espèces d'hommes; la première , la blanche ; la seconde, la rouge. »
Ainsi le nègre n'en est pas, non plus que l'orang-outang, sur lequel cependant il donne le pas au premier. Mon plan n'est pas de répondre à ce système , quoiqu'il soit si facile de le faire. J'ai déjà dit que je ne voulais point toucher de trop près à la cause des esclaves, & toute discussion sur la nature du nègre y conduit nécessairement. Je ne ferai donc que répondre à ce qui nous intéresse trop pour ne pouvoir pas nous taire fans céder la victoire à M. le Baron.
II ajoute que « la preuve que le nègre n'est pas de la même espèce du blanc , c'est que les mulâtres, qu'il appelle une espèce surnaturelle, ne font entr'eux que des mulâtres, &c.”
Par une suite de ce principe, le Baron veut que les mitis ni les nègres, non plus que les orangs-outangs ne puissent prétendre aux mêmes droits que tout homme tient de la nature. ( Voyez idées, &c, page 6. )
Ce Naturaliste qui devrait connaître la cause des caractères distinctifs des Nations, rapporte celle de la dégénération des Espagnols & des Portugais au mélange de leur sang avec celui des maures, qu'il met aussi sans doute dans la classe des nègres & des orangs-outangs ; & il ajoute que c'est surtout dans les Colonies que l'indolence & la fainéantise de ces peuples s'est fait plus sentir. Si M. le Baron avait un peu plus réfléchi, il se fût aisément convaincu que c'est aux Gouvernemens seuls qu'il la faut rapporter. Mais encore les maures ne sont-ils pas de l'espèce des nègres.
II va plus loin , ( page 7 ) il avance que a la liberté des nègres & leurs possessions, ainsi que les propriétés immobiliaires des mulâtres, lui paraissent un abus dangereux, & , ce qui est bien pis, comme nulles. » Dieu ! quels principes ! & c'est un homme qui a pu concevoir de telles idées ! & il a pu les mettre au jour !
Nous ne prétendons pas nous attribuer le droit de prépondérance dans les Colonies ; mais la raison que donne M. le Baron de Beauvois est-elle admissible pour nous rejeter de la participation à tout ce qui s'y fait, & relatif au Code des lois qui doivent nous gouverner ? II ajoute que « la première espèce sortie des Francs, transplantée & naturalisée à Saint-Domingue, est la blanche, à qui appartient le pays, & la seule qui doit être considérée dans la Constitution première , d'où doivent émaner les modifications relatives aux deux autres. » En sorte que les derniers venus dans un lieu , quoiqu'ils y eussent plus de propriétés, y auraient moins de droits, & perdraient , par cette feule raison, ceux mêmes de la nature !
N'est-ce pas là le système monstrueux d'un Noble ? Cependant n'a-t-on pas vu que la Noblesse s'est attribuée à la fois tous les droits, au détriment des Roturiers qui, sans contredit, étaient les premiers possesseurs de la France ?
« Pag. 8. Je ne connais que deux points ; le blanc & le noir. » Un Philosophe eût dit : Le vice & la vertu ; un Politique , le libre & l’esclave.
(...)
Mais M. le Baron s'efforce, page 35, de démontrer que les nègres ne sont esclaves que parce que les blancs sont les plus forts ou plus fins : n'est-ce pas les avertir que l'homme peut & doit faire usage de sa force ? Et si une fois les esclaves s'imprègnent de ce principe , que l'Assemblée a comme décrété, en déclarant qu'on peut repousser la force par la force, ne tenteront-ils pas d'en profiter ?
(...)
M. le Baron, pages 38 & 39, ne veut pas que les gens de couleur libres servent dans les troupes patriotiques comme citoyens. Quoi ! ils en feraient tout le service, ils n'en auraient pas le titre?
Quoi ! vous voulez aussi détruire jusqu'aux sentimens les plus purs de leurs âmes ? Vous voulez en extirper ce germe de vertu, cette noble émulation qui portent aux grandes actions, & qui ont fait tant de Héros de couleur ?
Vous voudriez nous rendre nul comme citoyens, & vous servir de nous comme des serfs ? Vous voudriez nous traiter en ennemis ?
Ah ! nous le voyons bien , vous voudriez nous dégrader au point de pouvoir justifier le système inhumain que vous voulez bâtir contre nous !
(...)
Penserait-on jamais que dans un temps de lumières comme celui dans lequel nous vivons, sous une nouvelle Constitution, dont la raison , la justice, la liberté & Légalité sont les bases heureuses & solides, dans le plus beau des Empires, il y eût un homme, Correspondant de l'Académie des Sciences de Paris , son envoyé, dit-on, au Bénin pour en recueillir l'Histoire Naturelle, ce qui.suppose de la Philosophie; que cet homme, dis-je , fût capable de mettre au jour des sentimens aussi contraires aux droits naturels de l'homme , à sa liberté, & aussi inquisitoires à ses assertions ?
Ah ! M. le Baron ! M. le Baron ! un moment de retour sur vous-même, & nous serons vengés par vos propres remords, ou par votre insensibilité , cette paralysie de l'ame qui la prive de tous les plaisirs de la vie, & de celui & doux & si pur d'être humain."
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2015 : que sont les Barons de Beauvois devenus ? Se veulent-ils rois et ruiner la Révolution ? -
Strumfenberg ( Aloys von )
On peut agiter la question dans tous les sens, ceux qui pensent qu'on peut user du mot " race" en faisant abstraction du racisme sont de dangereux crétins. ( à moins, bien sûr, de vivre au XVIIème siècle). -
Strumfenberg ( Aloys von )
Répondre rationnellement à des arguments racistes, antisémites, misogynes, ou homophobes, c'est déjà capituler. Plus le sujet est grave, moins il y a d'alternatives à la dérision. -
poisson
L'idéal, si c'était pas trop demander à Nadine Morano, ce serait de dire "race musulmane" la prochaine fois. Là on pourrait vraiment débattre à un haut niveau. -
UNI
Cette rhétorique de Daniel Schneidermann me fait penser à mon professeur de philosophie qui nous parlait de Hegel (Leçons sur la philosophie de l'histoire1). Il fallait bien évidemment contextualiser, considérer que les époques sont différentes etc. Tout ça pour dire que dans tous les cas, il s'agit de légitimer un discours soit en l'appuyant d'une autorité (de référence), soit en voulant le contextualiser.
D'autre part, même s'il s'agit - selon moi - d'essayer de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas...cela fait n'en fait certes pas une vérité, mais c'est donner trop d'importance non seulement à Nadine Morano mais également à ce genre de discours.
Pour finir, la conclusion et dernière phrase du texte de Daniel Schneidermann me fait doucement sourire. Il semble avoir changé de point de vue quant aux médias (surtout la télévision) et diffusion des idéologies/pensées/discours hégémoniques depuis "Pas vu, pas Pris" ou "Enfin pris".
1« L'Afrique n'est pas une partie historique du monde. Elle n'a pas de mouvements, de développements à montrer, de mouvements historiques en elle. C'est-à-dire que sa partie septentrionale appartient au monde européen ou asiatique ; ce que nous entendons précisément par l'Afrique est l'esprit ahistorique, l'esprit non développé, encore enveloppé dans des conditions de naturel et qui doit être présenté ici seulement comme au seuil de l'histoire du monde. » -
Tony A
Est-il pertinent de juger une époque révolue à l'aune de nos valeurs du moment ?
Socrate et Platon étaient esclavagistes et eugénistes. Doit-on les mettre dans le même sac que les réacs d'aujourd'hui ?
Dans les années cinquante et soixante, dans les colonies ou les pays fraîchement décolonisés, il était fréquent d'entendre des gamins bien "blancs" se traiter mutuellement de "sale race" dans les cours de récréation. Cette insulte on la proférait également à l'encontre de son frère ou de sa soeur !
De Gaulle avait les préjugés de sa classe et de son époque (sa méthaphore de la mènagère vaut son pesant de cacahuètes...). Il s'est quand même dressé contre les visions et les intérêts de court terme de cette même classe pour réaliser la décolonisation ou délivrer la femme mariée de la tutelle juridique de son époux.
Sans cette décolonisation quels seraient le visage, les mentalités de la France d'aujourd'hui ? -
pollypocket&spiderman
L'erreur dans laquelle Morano entraîne ceux qui veulent la suivre, c'est peut-être de penser que "les grands hommes" (rarement les "grandes femmes", hein), sont absolument vierges de toutes zones d'ombre. De Gaulle n'est pas ni un dieu, ni le père de la France. Rien que ce constat pourrait faire taire Morano, qui dans son discours dit bien "c'est De Gaulle, désolée", comme si elle disait : "c'est une parole de vérité indiscutable", (oui, j'ai finalement regardé l'extrait par curiosité anthropologique).
Avant d'être de "grands hommes", ils sont des êtres humains, ils peuvent donc se tromper (personnellement, je pense que DG s'est pas mal trompé, sur pas mal de domaines, certains ont été cités ici, on peut aussi parler de la nucléarisation à outrance de la France, par exemple...). Il suffirait de relativiser le mythe des "grands hommes", qui ont bâtit les "grandes nations", mais ça demande pas mal d'humilité et de capacité d'analyse historique, ce dont cette dame ne semble pas être capable.
Ceci étant dit, il ne serait même plus nécessaire de démontrer que de parler de race en ce qui concerne l'être humain n'est plus adapté ni à l'état de nos connaissances, ni aux réalités sociologiques/culturelles actuelles. Par contre, c'est la porte ouverte à toutes les hiérarchisations, ce que Morano ne doit pas ignorer lorsqu'elle fait du pied à l'extrême droite. -
Simo
Votre interprétation est scandaleuse, vouée à défendre la mémoire béate de Saint de De Gaulle !
Pourtant, Saint De Gaulle, après avoir renversé les institutions démocratiques de la IVème république, avait un programme raciste et franchouillard, qui était de détruire l'Union Française et de raciser l'identité nationale française, au mépris du nouveau monde que la France avait contribué à créer par la colonisation. Il ne s'agissait pas de libérer les peuples colonisés de leurs chaînes, au contraire, il s'agissait de leur enlever le droit de vote français, mais en les assujettissant à des employés de l'Elysée... dont certain sont encore en place. Il s'agissait d'enlever la gestion de l'Outre mer au contrôle parlementaire et démocratique, et de transformer les TOM en Etats sous contrôle direct de l'Elysée. Et cette logique anti-démocratique s'appuyait avant totu sur des préjugés racistes. Et oui, De Gaulle ne comprenait pas non plus que les pieds noirs, immigrés en Algérie depuis un siècle, étaient devenus français par le régime républicain assimilationniste, à nouveau sur des bases racistes, ils souhaitaient qu'ils rentrent "chez eux" c'est à dire en Espagne, en Italie... là d'où venaient leurs arrière-grand parents ! J'en finirais par les français musulmans d'Algérie, dont il ne voulait pas, pour des raisons racistes et culturalistes, que certains se réfugient en métropole pour se protéger de l'épuration. -
sandy
Je plussoie les interventions au dessus allant de ce sens. Il est contre productif de se placer sur le même terrain que Morano dans cette histoire. La croyance raciste était très répandue par le passé, et ce sont les avancées scientifiques récentes qui nous permettent d'affirmer aujourd'hui qu'il n'existe qu'une seule race humaine. Aussi c'est faire un anachronisme que de juger les propos des personnages du passé comme une faute depuis nos connaissances actuelles.
C'est par contre Morano qui n'a aucune excuse pour ses propos. Les connaissances scientifiques dans le domaine sont ouvertes à tout le monde et très largement répandues car enseignées au lycée, ceux qui continuent de croire en l'existence d'une race blanche sont soit des ignares, soit des personnes malhonnêtes qui cherchent à répandre des mensonges.
Dans tous les cas, tenter d'imposer à la France et aux français, une identité figée et raciste, tenter d'imposer leurs préoccupations identitaire au reste de la population, c'est ça qui est néfaste. -
samuel_
Sinon, on pourrait dire que la morale de De Gaulle était adaptée à la situation de son époque, mais qu'elle n'est pas adaptée à la nôtre. Dans la situation où il était, sa morale le guidait correctement pour bien agir. Que nous fassions des erreurs concernant ce qu'il nous faudrait faire dans des situations où nous ne sommes pas, que nous ne sachions pas tout sur la morale, mais seulement ce qu'il faut pour bien agir dans la situation où nous sommes : cela suffit au bon Dieu. Il y a aussi, à la disposition du FN, des citations des philosophes Lumières, où ils disent des choses sur la morale inadaptées à notre époque. Mais c'est pareil que pour De Gaulle.
Par contre, il me semble que l'époque actuelle demande, non pas seulement d'abandonner certaines vues sur la morale inadaptées à elle, mais aussi d'en proposer de nouvelles à la place, qui soient pleinement satisfaisantes du point de vue du respect de tout le monde, y compris de nous-mêmes. Ce que dit DS est-il, de ce point de vue, pleinement satisfaisant ? Que pourrait-on répondre de mieux ? Je sens qu'il y a une réponse à ces questions... -
Jarogne
"Dans l'esprit de De Gaulle, le mot "races" n'est nullement connecté à "la question de l'immigration". Il pense Histoire, France éternelle, sacre de Reims, cathédrales. Est-ce une phrase "raciste" ? En elle-même, en apesanteur, déconnectée de tout contexte, oui bien entendu. Mais De Gaulle, si on va par là, ne méprise pas les musulmans davantage que les pieds noirs, ou les généraux, ou les Français en général,"
Cette façon de dédouaner Mongénéral de son racisme anti-arabes et de ses conceptions "ethnicistes" de la Nation est proprement confondante de la part de Daniel.
D'après la jolie fable qu'il nous raconte, c'était juste pour préparer son ministre à l'indépendance inéluctable de l'Algérie(!). On aura vraiment tout lu...
D'abord, ce ne sont pas les citations qui manquent, où les témoignages de sympathie envers les musulmans pullulent en effet:
Au député UNR Dronne, ancien héros de la libération de Paris :
" Voulez-vous être bougnoulisés ? Voyons, Dronne ! Donneriez-vous votre fille à marier à un bougnoule ? "
(Cité dans Le petit de Gaulle illustré. Ed Le Crapouillot, 1967, et par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
A Léon Delbecque :
" Et puis, Delbecque, vous nous voyez mélangés à des Musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des Arabes ? "
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
Au général Koenig :
" Evidemment, lorsque la monarchie ou l'empire réunissait à la France l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre Européens, entre chrétiens... Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste un ancien sergent de tirailleurs, parlant mal le français ".
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
Au soir des accords d'Evian, en mars 1962 :
" Alors, Joxe, vous avez bientôt fini avec vos bicots ? "
(Cité dans Le petit de Gaulle illustré . Ed Le Crapouillot, 1967-68)
"Tous ces bicots se chamaillent. Ils aiment les fusils, ils aiment s'en servir. Ils ont la manie de la fantasia"
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
" Les Arabes, ce n'est rien. Jamais on n'a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines... Ce sont d'habiles politiques. Ils sont habiles comme des mendiants. "
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
" Qu'est-ce que les Arabes ? Les Arabes sont un peuple qui, depuis les jours de Mahomet, n'ont jamais réussi à constituer un Etat... Avez-vous vu une digue construite par les Arabes ? Nulle part. Cela n'existe pas. Les Arabes disent qu'ils ont inventé l'algèbre et construit d'énormes mosquées. Mais ce fut entièrement l'oeuvre des esclaves chrétiens qu'ils avaient capturés... Ce ne furent pas les Arabes eux-mêmes... Ils ne peuvent rien faire seuls."
( Cité par Cyrus Sulzberger, Les derniers des géants, Ed. Albin Michel, 1972 )
etc...
Bon, je crois que le ton est donné.
Ensuite, sa conception de la Nation emprunte beaucoup plus à de sombres types comme Maurras (inspirateur des fachos d'aujourd'hui) qu'à celle de Renan :
" Nous avons une responsabilité, celle de jouer le rôle de la France ; ce rôle, dans mon esprit comme dans le vôtre, se confond avec un rôle chrétien. Notre pays ne serait pas ce qu'il est, c'est presque banal de le dire, s'il n'était pas d'abord un pays catholique."
(Discours de Rome, le 27 juin 1959)
" Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs. "
(David Schoenbrun, Les trois vies de Charles de Gaulle, Ed Julliard,1965)
Franchement, même sorti du contexte, il faut vraiment être tordu pour voir une différence entre ces propos et les conceptions nationalistes contemporaines du FN et autres fachos: ce sont EXACTEMENT les mêmes, EXACTEMENT, c'est-à-dire une conception ESSENTIALISTE et CULTURALISTE de la Nation.
Certes le problème de De Gaulle, ce n'était pas les "IMMIGRES" comme le dit justement Daniel, mais c'est exactement la même chose: son problème c'était bien les Arabes (les "bougnoules" ou les "bicots"comme il les appelait en privé), ainsi que les autres ressortissants des colonies, qu'il s'agissait d' exclure de la communauté nationale par tous les moyens.
Il s'agissait alors d'exclure non pas les "Arabes" immigrés en métropole, comme c'est le projet aujourd'hui pour le FN, mais les habitants "NON BLANCS" et "NON CHRETIENS" de la communauté FRANCAISE incluant l'Algérie et les DOM-TOM, puisque la Constitution de 1958 reconnaissait une citoyenneté égale à tous les habitants de l'Empire: en reconnaissant ces droits, De Gaulle anticipait la fin de l'Empire, puisqu'il savait qu'il serait impossible à terme de maintenir l'exigence d'égalité démocratique et sa "certaine idée" d'une France blanche et chrétienne.
Certes, il n'avait pas prévu à l'époque les conséquences des flux d'immigration - et la problématique spécifique du FN acttuellement - mais paradoxalement, c'est bien la gestion des accords d'Evian et de la défaite de 1962 - et la décolonisation qui a suivi - qui a consacré définitivement cette vision "ethniciste" de la Nation, reprise par Morano et les autres.
C'est tout le paradoxe des années 1958-1962: c'est au moment où ENFIN le principe du suffrage universel de 1789 était appliqué, ainsi que l'égalité des citoyens à l'ensemble des FRANCAIS - à savoir les colonisés aussi - que la France s'est recentrée définitivement sur cette conception rance de la Nation.
D'une certaine manière, De Gaulle a pu ainsi imposer sa "certaine idée de la France" - une France de "blancs" et de "chrétiens" sous l'égide d'un exécutif puissant - en renonçant à l'Empire colonial, non pas parce qu'il n'y tenait pas, mais parce qu'il savait:
-que c'était le sens de l'Histoire
-que c'était l'opportunité de mener son projet à terme d'élection présidentielle au suffrage universel, entre "français de souche",ce que Debré a reconnu explicitement:
« Le suffrage universel ne pouvait pas se concevoir en 1958. Le corps électoral était le corps électoral de l’Union française, avec tous les Africains et les musulmans d’Algérie ». Dans ces conditions, ajoutait-il, « l’élection au suffrage universel était impossible »
En effet, il était hors de question « d’absorber dix millions de musulmans qui demain seront vingt millions et après-demain quarante »- sans compter les autres colonisés - qui auraient disposé des MEMES DROITS, car cela aurait DENATURE l'"identité de la France".
Quelle différence avec le FN d'aujourd'hui? Absolument AUCUNE.
De ce point de vue, il n'y a absolument aucun sens à distinguer la conception de De Gaulle et celle des fachos actuels: paradoxalement, c'est bien De Gaulle qui a inauguré par sa gestion de l'après guerre d'Algérie les problématiques actuelles du traitement des immigrés et de leurs enfants sur lesquelles se focalisent le débat public.
Et ce n'est pas par hasard si Philippot a fait du Général, sa "référence absolue":
http://www.rtl.fr/actu/politique/philippot-fait-du-general-de-gaulle-sa-reference-absolue-7775258253
On lira à ce sujet l'excellent papier de Todd Shepard, qui montre paradoxalement que cette période a été justement l'occasion d'une fermeture définitive de la Nation française sur une conception ethniciste qui prévaut de plus en plus aujourd'hui:
http://lmsi.net/Une-republique-francaise-post -
bleu ciel
« Les immigrés, en France, ne constituent nullement un problème économique. Ils sont, au contraire, un atout indispensable »
On peut sans doute dire cela un demi-siècle plus tard (et même en discuter). A l’époque, si l’on en croit « C’était De Gaulle » le pb économique principal dans l’esprit du Général était la charge que constituerait la mise à niveau de l’Algérie qu’entrainerait inévitablement l’intégration à la France .
La phrase que cite Nadine Morano est issue d’un passage du livre d’Alain Peyrefitte qui se termine par le célèbre « Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français… Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées. »
L’ensemble du passage est très cohérent et plutôt proche dans l’esprit des propos de Nadine Morano. Désolé ! ;o) -
petit - saconnex
Bravo Daniel , vous avez bien situé la phrase dans son contexte historique. -
Diogene
Comme quoi il faut toujours replacer les citations dans leur contexte. Et leur époque. Les connaissances ont évolué en 50ans, les moeurs et les opinions aussi. Tant qu'on y est en matière de racisme, rappelons que le seul pays du bloc occidental à avoir un président de peau noire, est le même qui pratiquait en 1950 une ségrégation feroce, sans parler de la guerre de 14-18 où les militaires de peau noire étaient considérés comme incapables de servir en tant que combattants ... -
tchd
La citation est inexacte.
La phrase prononcée était:
Les Français sont des veaux de race blanche. -
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Vive le roi
Tenus à Peyrefitte dans le secret de son bureau, à la tombée du soir
FranceTV avait déjà propagé sa désinformation à ce niveau, je vois que le chaînon @si ne faillit pas à l'appel.
« C’est ce que nous allons faire sur le vaste champ de l’Europe. Pour moi j’ai, de tous temps, mais aujourd’hui plus que jamais, ressenti ce qu’ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, de science, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation. » Charles de Gaulle (Mémoires d’espoir, le renouveau 1958-1962)
Le gauche ne s'embarrasse jamais d'opposants, furent-il ceux qui dans le passé leur ont permis d'être encore ce qu'ils sont aujourd'hui. "Il faut mettre dans le contexte", cette phrase me fait toujours rire. Et alors de nos jours par quel miracle nous ne serions dans aucun contexte, dans aucun bain idéologique ? En réalité, pour donner la moindre crédibilité à votre dogme finissant, qui aura passé comme le temps d'un éclair, quelques décennies de mondialisme, c'est au moins 3000 ans d'histoire de l'humanité qu'il faudrait mettre "dans son contexte", expression pour ne pas dire "nier". -
DanetteOchoc
"Parqués dans des foyers ou des bidonvilles, ils sont la chair à béton des fameuses Trente Glorieuses qui battent leur plein. Ils construisent des autoroutes, des HLM que l'on ne trouve pas encore immondes, des ponts, des écoles, des hôpitaux".
Merci pour mes parents, et pour tous ceux qui ont effectivement eu ici une vie environ un milliard de fois meilleure que celle que leur pays (parce que fasciste/sous-développé/dictatorial/etc.) leur promettait. Un avenir authentiquement merdique, autrement dit pas d'avenir, ou presque.
Autant de haine de son propre pays c'est désespérant. C'est exactement ce genre de posture pseudo sympa avec les immigrés qui contribue à foutre en l'air la société. Story telling catastrophique. -
constant gardener
Ben oui, De Gaulle était raciste.
Mais depuis quand ses paroles ont valeur de vérité révélée?
Les oeuvres complètes de De Gaulle seraient-elles le Coran de Nadine (et DS?)?