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Nora C.
"Meme si on ne voit pas bien comment elle pourrait cesser."
Et bien justement j'ai eu vent d'une pétition pour plus de transparence sur les liens entre labos et personnel médical ici.
C'est donc possible de faire quelque chose... -
francky
toute cette histoire alors que le problème pourrait être réglé très simplement par nous, les hommes, cela se résume en deux mots: coïtus interrompus. -
rmara
Pourquoi appeler incivilité médicale ce qui est au mieux du conflit d'intérêt patent, et plus simplement de la corruption caractérisée ?
Pourquoi ces doux euphémismes journalistiques ?
Quand un médecin est payé pour vanter un produit pharmaceutique, ce n'est plus un médecin c'est un commis voyageur ...
il devrait être radié de l'ordre des médecin et inscrit à l'ordre des vendeurs d'aspirateurs ... -
Ellis
Le hasard fait que je suis actuellement en tant de préparer le concours d'aide-soignante, après des années d'intérêt marqué pour la vulgarisation médicale, et que je viens justement d'aborder le chapitre consacré à la femme. Les données comparatives que j'y ai lu, en matière de contraception, sont édifiantes : en France, 80 % sous contraception prennent la pilule (toutes générations confondues), contre 20 % en Allemagne. Les chiffres sont exactement inverses pour ce qui concerne le DIU (stérilet) : 20 % en France contre 80 % en Allemagne. (Ces données sont sans doute arrondies, et elles ne précisent pas s'il s'agit de stérilets en cuivre simples ou avec réservoir de progestatifs).
Les seules raisons culturelles/éducatives ne permettent pas d'expliquer un tel écart.
En attendant, il serait aussi bon de parler des prescriptions abusives de Diane 35, anti-acnéïque à effet contraceptif, qui ne devrait être pescrit que pour son indication dermatologique, et pour 6 mois maximum, or j'ai lu des témoignages de femmes se l'étant fait prescrire pendant 10 ans, voire plus... même une fois l'acné résorbée. C'est terrifiant, quand on sait que les risques de ce médicament sont supérieurs à ceux des pilules de 3e et 4e générations dont on parle aujourd'hui. -
Anne
L'incivilité me semble partagée par les médecins et les journalistes, qui pourraient se poser utilement quelques questions:
1-pourquoi interroger presque exclusivement des médecins ayant un lourd conflit d'intérêts avec le produit sur lequel on leur demande de s'exprimer?
Sans doute parce que c'est plus facile: les laboratoires forment des "speakers bureau" constitués de professeurs des universités praticiens hospitaliers (PUPH) à qui ils fournissent clés en mains conférences dans les symposia scientifiques, conférences de presse, jolis Powerpoint et dossiers de presse, et qui sont toujours partants pour répondre aux media. De bons clients car ils recherchent la médiatisation, et disponibles car leur statut de PUPH fait qu'ils n'ont aucun compte à rendre sur leur emploi du temps...(véridique: l'AP-HP ne sait pas ce que font ses PUPH). C'est si difficile à un journaliste de tapoter sur internet pour vérifier les liens d'intérêts et trouver un médecin qui n'en ait pas trop?
2-A supposer qu'on n'ait qu'un des ces leaders d'opinion sous la main, pourquoi ne pas mentionner ses liens d'intérêts?
Certes les médecins respectent rarement la loi et la plupart s'abstiennent de déclarer leurs liens, mais il est arrivé que des médecins déclarent leurs liens en en demandant la publication et se voient opposer une fin de non-recevoir. J'aimerais avoir votre point de vue: comment un journaliste peut-il refuser de publier un élément d'information clé, qui de surcroît par son absence fait de l'interviewé un délinquant?
3-Plus drôle encore: ayant interrogé le médiateur de l'information de France 2 suite à un cas flagrant au journal de 20H d'information biaisée par un leader d'opinion ne déclarant pas ses liens, le médiateur m'a répondu qu'exiger des journalistes la publication des liens d'intérêts serait une atteinte à leur liberté éditoriale...Là encore, j'aimerais votre avis...
Faute de réflexion sur ces quelques points (et de compétences scientifiques de base), l'information sur les médicaments continuera de se limiter à une succession de communiqués de presse écrits par les firmes pharmaceutiques. Jusqu'à la prochaine plainte d'une victime. Il y a encore beaucoup de potentiel dans ce domaine hélas, car rappelons-le ce sont -selon la Commission Européenne- 200 000 personnes qui décèdent chaque année en Europe d'un effet indésirable médicamenteux.... Toujours selon la Commission, elles auraient dans leur grande majorité été épargnées si le meilleur traitement -et non le plus promu-, avait été choisi... -
Robert·
" Même si on ne voit pas bien comment elle pourrait cesser."
Eh oui ! c'est pourquoi votre chronique aurait pu s'intituler "L'Invincibilité médicale permanente". -
leo
Il serait preferable qu asi se dote d un chroniqueur en sante publique tout du moins cale dans le domaine scientifique pour comprendre et expliquer (et voir venir) les scandales de sante publique et des risques de sante lies a l environnement d une maniere plus large (exemple : l exposition au ondes telephoniques de nos telephones, antennes 3g, 4g, modem, etc. dont aucune enquete de sante n a jamais ete faite et dont on ne connait pour le moment le risque pour la sante).
http://martinwinckler.com/ Cet article de martin wincler, plutot long, resume tres bien la situation : conflits d interets des gynecos (et medecins en general) qui explique la prescription massive de pilules 3g, propension a se laisser guider par des dogmes etablis (pilule) plutot que par des moyens alternatifs (DIU) (et c est valable pour toute la profession medical).
Il y a un degressage massif a faire sur les questions de sante qui sont techniques donc obscures pour la plupart des francais (prescription abusives d antidepresseurs, de medicaments inefficaces contre la maladie d alzheimer dont l utilite n a pas ete prouvee).
La sante est un systeme encore opaque mediatiquement en france, d un point de vue scientifique, d un point de vue legislatif, d un point de vue societal. Il serait grand temps d y remedier docteur. -
jeanno
100 pages de la revue prescrire mensulles =29 euros
le "quotidien du medecin" financé par pub= 0 euros
cherchez l'erreur
Comme pour didier Porte, certains résistent aux sirenes de l 'industrie d'autres non...
Dans tous les cas tout le monde sait que les bisounours c'est fini et les journalistes qui laissent filer les scandalessont font de belles courroies de transmission d'un systeme de santé discutable -
tdescordes
Ne pas oublier que, déjà avec le Distilbène dont on connait les immenses dégâts, seulement un nombre infime de gynécologues, en France, refusait de le prescrire... -
admin
Dès 2008, nous vous racontions déjà comment cette loi était bafouée tous les jours, par toutes les radios et les télés.
Je n'ai pas regardé cette émission (je le rajoute dans ma liste des choses à faire qui s'allonge...).
Mais, pourquoi les médias (télés, radios, journaux et compagnie) n'appliquent-ils pas un "principe de précaution" - ou plutôt des règles strictes à cet égard ? C'est vous, médias (sing. medium), qui diffusez ces éléments d'information aux citoyens. Donc, n'avez-vous pas aussi une (votre) part de responsabilité ? Ne reviendrait-il pas aux médias d'avoir cette exigence ?
Autre chose : je voudrais savoir si dans les pages/écrans publicitaires diffusés par les annonceurs (ce qui permet de financer les chroniqueurs, émissions etc.), y-aurait-il un lien ? Ou alors est-ce un moyen d'avoir de la pub "gratuite" ?
Donc, ça continue, et ça continuera.
Ben non, si vous prenez vos responsabilités et mesurez l'impact ainsi que les conséquences de ces pratiques - auxquelles, les médias prennent part.
Et même dans Le Monde lui-même, quand le même Nisand est cité, l'an dernier, à propos de la préconisation de la gratuité de la pilule pour les mineures, ses liens ne sont pas mentionnés.
Il y a une chose qui m'échappe également. Comment la prescription médicale - qui est un acte de l'ordre de la chose privée, i.e. entre un médecin et un patient, un individu unique, un cas particulier à traiter individuellement - est-elle devenue un phénomène exhibé dans la sphère publique à travers le medium offert par les médias ?
Et la pilule de 3e génération ? demanderez vous. Coupable ou relaxée ? Peut-on, oui ou non, continuer à la prendre ? Après tout une seule victime, ce n'est pas beaucoup. Et l'on sait bien que ces affaires de santé publique sont compliquées, que tout médicament comporte des effets secondaires, et qu'il s'agit simplement d'établir, pour chacun, le rapport risque-bénéfice. Certes. C'est justement parce que ces affaires sont complexes, que la plus grande transparence de l'information est indispensable, et que la situation d'aujourd'hui est intolérable. Même si on ne voit pas bien comment elle pourrait cesser.
Et, là, je me surprenais à apprécier votre conclusion. Enfin, jusqu'à ce que je tombe sur la dernière phrase. Quand on veut on peut.
NB :
Ces liens avec les labos, les médecins qui en bénéficient les justifient toujours de la même manière: nécessité de financer leurs propres recherches, de se tenir au courant des dernières trouvailles de l'industrie pharmaceutique, etc.
A ma connaissance, il n'y a pas que les médecins des médias qui bénéficient de colloques etc. Cela fait partie de la formation - y compris les médecins du secteur public (les frais sont en général remboursés par l'hôpital etc.). Ce n'est pas pour autant qu'ils vont vous prescrire tous les produits dont ils ont entendu parler, d'une part ; et d'autre part, lorsque vous vous rendez à la pharmacie, désormais, le pharmacien vous propose en général des génériques.
Pour finir, il serait intéressant d'interroger les spécialistes du droit de la santé qui travaillent pour des labos - notamment ceux en charge de la conformité et compliance. Ces dernières années, beaucoup de choses ont évolué dans ce domaine. -
tr4nz1t
je n'aime pas du tout la t[s]o[/s]inalité de ce 9:15... -
mané
Je fais un pari : parmi les médecin-communiquant qui causent de la pilule dans le poste, bien peu de femme. Ce sont des hommes qui font de la chimie hormonale sur les femmes. Au-delà des effets secondaires énormes type AVC et autres qui sont très graves, que ce passe t’il quand on soumet un organisme complexe et magnifique, le corps de la femme, à une pluie continue d’hormones pendant environ une trentaine d’année ???
Elle en est où la recherche sur la contraception masculine ??? -
rscarcpac
"On ne voit pas bien comment elle pourrait cesser."
Tu manques d'imagination, DS. C'est la course au profit qui accroit les risques que les jugements sur les médicaments soient faussés. Un pôle public du médicament (nationalisation de l'industrie pharmaceutique) ce serait déjà un bon début pour que ça cesse. -
pow wow
Je vous en annonce un, moi, de futur scandale médical, qui risque d'être d'autant plus grave que si le Mediator, la pilule et autres sont des médicaments prescrits, celui-là concerne des médicaments disponibles sans ordonnance qu'on nous vend quasiment comme des bonbons à la télé: les anti-rhumes ( Humex, Nurofen rhume, Dolirhume, Actifed etc) à base de pseudo-éphédrine. Ceux-ci peuvent provoquer des accidents cardio-vasculaires et neurologiques graves, infarctus, AVC, etc. Le problème de ces "médicaments" réside dans le fait que sa prise est présentée dans les médias comme un geste banal à faire et quasiment ludique dès qu'on a le nez qui coule, y compris pour les ados. Le nombre de morts liés à ces merdes ne semble pas encore connu de manière certaine, mais à n'en pas douter ce sera un scandale de grande ampleur. -
ceci n'est pas un pseudo
Egalement, la commission européenne vient d'interdire un médicament reconnu efficace par tous les médecins - et à leur grande surprise - alors qu'une entreprise américaine veut commercialiser une molécule identique.... -
JIEM 92
Bonjour
Et vous n'avez pas eu droit Daniel au graal des graal : "mais vous n'avez pas honte, vous allez mettre en péril la sauvegarde des emplois !!!"
Les (Nos) travailleurs sont tous des otages (avant de devenir ceux des grévistes de la SNCF). -
Al Ceste
livrer la santé au marché ( certes encadré par des règles strictes)
Rien qu'en associant ce passage à un article lu hier sur les nouvelles entourloupes de Goldmann-Sachs "too big to fail", j'ai mal aux côtes à force de rire. -
constant gardener
"C'est justement parce que ces affaires sont complexes, que la plus grande transparence de l'information est indispensable, et que la situation d'aujourd'hui est intolérable. Même si on ne voit pas bien comment elle pourrait cesser."
On peut déjà avoir des infos un peu différentes en lisant Winckler. -
Strumfenberg ( Aloys von )
Ayant trois toubibs de trois générations successives dans ma famille, j'ai acquis quelques idées sur le système français de soins. Je vois trois sortes de diagnostics: Le libéral, qui risque de l'emporter grâce à la capitulation socialiste: L'Etat est " ce pelé, ce galeux d'où nous vient tout le mal" ( M.Friedman) Il est par nature corrompu ( la proie des lobbies), irrationnel ( car politisé), gaspilleur ( car soustrait à la main invisible), livrer la santé au marché ( certes encadré par des règles strictes) est un moindre mal. Diagnostic de gauche: La santé est un bien public, car elle ne sera jamais solvable: 4% des malades consomment 50% des soins. Elle est , comme l'éducation et la recherche, le domaine par excellence du long terme ( où nous serons tous morts, dit Keynes pour se moquer de l'économie) alors que le marché est myope par définition: Il n'est efficace que pour satisfaire une demande solvable et de court terme. Socialiser la plupart des soins est donc inévitable. Et enfin, certains pensent que c'est l'impossible mariage du privé et du public qui disfonctionne: La France n'aurait pas eu le courage de trancher entre une médecine à l'américaine et à la scandinave. Dans tous les cas, la bagarre au sujet de l'assurance vieillesse n'est rien à côté de celle- à venir- de l'assurance maladie. Les scandales à répétition ne sont que des zakouskis. -
TheMontyP
Sans oublier que ces pilules de dernière génération sont vendues 3 à 4 fois plus chères que la génération précédente, pour un bénéfice nul pour les utilisatrices. C'est plutôt éclairant je trouve, sur les raisons de la mise sur le marché de ces pilules.