-
ceci n'est pas un pseudo
combien ça va coûter la grippe A, la pseudo pandémie mortelle ?
et le coût des coups qu´on nous a porté depuis plus de deux ans ? -
RJ Dugan
« L'argument de l'Elysée ne doit pas être balayé ...»
Je pense au contraire que l'argument de l'Élysée peut aller illico à la poubelle. Car voilà une imbécilité supplémentaire mal dissimulée derrière un bon sens d'apparence. Monsieur Sarkozy, président de la France, qui l'eut cru, est un grand consommateur d'idées reçus. C'est d'ailleurs pour cela qu'il passe très bien à la télévision nonobstant une tête dont j'ai ouï dire qu'elle serait de con. Malheureusement pour lui, dès fois, il arrive que certaines idées reçus soient plus connes que d'autres. D'autant plus conne que quand on voue sa carrière à la communication, il est dommage que celle-ci soit une faute de communication. En général, quand Monsieur Sarkozy, président du pouvoir d'achat, fait des erreurs, les journalistes, à n'en pas douter pour des questions de dignité, regardent ailleurs. Mais là patatra : l'idée – par abus de langage – est infondée, bêtement méprisante envers des journalistes et cela en période pré-électorale, au moment où les réseaux des uns et des autres vont s'activer en sous-marin avec pour mot d'ordre : tous les coups sont permis. Bizarre de la part d'un homme dont l'unique suspicion d'intelligence, que l'on ait porté a ma connaissance, réside dans sa capacité tactique. Bref, je conclurai, là ou d'autres ont peut-être commencé, en disant que la petitesse des discours dans lesquels règne le mode de communication sarkozyiste s'annonce comme une immense accumulation de bêtise. -
Bebs
Mais au fait, pourquoi fait on la guerre [s]juste[/s] en Afghanistan au juste ?
Bonne chronique -
Gavroche
Sarko n'en a rien a battre "du coût" des vies brisées... Celle des Conti, des ouvriers de toutes les boîtes qui ont délocalisé, celles des suicidés de France Télécom et de leurs familles, celle des SDF qui continuent de mourir dans la rue, et de tous les autres qui survivent dans des taudis... Celle de tous les smicards qui se sont vus augmenter au 1er janvier de 4 centimes de l'heure.... Celle des petits vieux qui vivent avec le minimum, celle des paysans qui crèvent peu à peu... Celle des sans papiers afghans et des autres expulsés...
La vie des journalistes ne compte pas. Comme celle des autres. -
Dany33
bonjour,
Entièrement d'accord avec vous. Je n'ai pas demandé à faire la guerre en Afghanistan, mais si on y est, alors en tant que citoyenne et contribuable, je veux savoir ce qui s'y passe, donc reportages de journalistes, et aussi combien ça coûte.
C'est trop facile d'envoyer des troupes dans un pays pour y faire la guerre, et après de ne pas assumer les conséquences humaines, telles que : enlèvements de journalistes. C'est lamentable et indécent. -
Clement
Rien que parler de vies humaines en termes de "coût" (et en discuter sérieusement comme DS et d'autres le font ici), c'est adopter la logique de Sarkozy et plus généralement du dogme économiste qu'il applique à tout. -
Peerline
Ce qui m'étonne un peu c'est que d'un côté, comme rappelé sur le sujet "JOURNALISTES OTAGES EN AFGHANISTAN : BRONCA MÉDIATIQUE CONTRE L'ELYSÉE Carolis appelle Guéant à la "discrétion" ; Kouchner se démarque", les syndicats de journaliste en appelle à la logique discrétion et que d'un autre, DS, vous souhaitiez une surmédiatisation du sujet, une entrée complète dans le jeu de sarko, la mise en avant du sujet du coût des opérations. Vous prenez sarko au mot, on vous applaudi, et sur l'autre sujet on applaudit la discrétion.... -
aux abonnés absents
[quote=Daniel Schneidermann]
L'argument de l'Elysée ne doit pas être balayé, comme le font de trop nombreux confrères. Au nom de quoi, après tout, la collectivité assumerait-elle le coût des recherches et de la libération de journalistes d'un média, ...
Je trouve que Sarkozy ne va pas assez loin. Dans le même style, il devrait aussi fustiger tous ces gens qui vont faire du ski, de la varappe, de l'escalade, des sports extrêmes, de la voile en solitaire, et j'en passe tout un tas, et qu'il faut aller secourir parce qu'ils ont été, réellement cette fois, imprudents. Au nom de quoi, après tout, la collectivité devrait-elle aller sauver ces gens, hein ? D'ailleurs, est-ce qu'il n'était pas question de faire payer ces recherches ? -
DanetteOchoc
Cette question du coût est intéressante : aborde-t-on le coup des sauvetages de skieurs imprudents pris dans des avalanches après avoir fait du hors piste ? Ou celui du sauvetage récent des spéléologues amateurs pris à je ne sais combien de mètres de profondeur ? Ou encore celui des matelots de plaisance qui conscients des risques promènent quand même leur voilier dans les eaux du Golde d'Aden, risquant la prise d'otage ?
Dans mes souvenirs jamais cette question n'est abordée.
L'opinion s'attend à ce que secouristes, hélicoptères, pompiers et chasseurs alpins fassent leur travail, c'est à dire sauver des vies, quelle que soit la raison pour laquelle ils se sont retrouvés en danger. Imprudence souvent, amateurisme, aussi, voire irresponsabilité, dans le calcul de ses propres capacités à se lancer dans des activités sportives dangereuses, dans l'évaluation des conditions météorologiques, géologiques ou autres.
Ce débat du coût est un faux débat : les journalistes ne risquent pas leur vie par plaisir, mais par volonté d'informer.
Nous avons tous besoin d'une information libre, indépendante, dans la mesure du possible.
Elle est dans l'intérêt de chacun, dans un régime démocratique.
Oser critiquer des journalistes qui exercent leur métier au péril de leur vie est franchement indigne.
Ou alors qu'on arrête, dès maintenant, d'aller sauver des civils qui risquent leur vie dans leur intérêt personnel, c'est-à-dire le plaisir du risque, l'amour de la nature ou je ne sais quoi.
Pardon si je choque, je n'ai évidemment rien contre les spéléologues ou les skieurs mais cette question du coût et de la prétendue "irresponsabilité" des journalistes reporters me fout la gerbe. -
Christian H.
Guéant extrait : "… nos forces armées qui du reste sont détournées de leurs missions principales …"
Le but de ce monsieur, et de Sarkozy, n’est-il pas justement de détourner les journalistes de leur mission principale ? -
Tony A
"Au nom de quoi, après tout, la collectivité assumerait-elle le coût des recherches et de la libération de journalistes d'un média, même public, qui se sont laissés capturer, en contrevenant apparemment aux consignes de sécurité qui leur avaient été données par l'Armée ? La réponse ne va pas de soi, et le débat n'est pas indécent."
Permettez-moi d'exprimer mon vif, mais néanmoins amical, désaccord : oui, ce débat est indécent !
Car si on conditionne les secours à des critères économiques, d'une part, et réglementaires de l'autre, alors, poussons le raisonnement jusqu'au bout !
Faut-il faire supporter à la collectivité le coût des interventions en tout genre ( policiers, secouristes, hôpital, etc.) des-lors qu'une personne contrevient à une règle de sécurité (pratique du ski hors piste, baignade en zone non protégée, conduite sans ceinture, baise sans préservatif...) ? ;
Faut-il soigner (sauf à leur débiter leur carte de crédit) :
- les consommateurs de drogue, d'alcool, de tabac, de sucreries (on vous le répète assez que c'est pas bon pour votre santé !) ;
- les blessés lors de rixes ou de règlements de compte ;
- les blessés par accident, alors qu'ils conduisaient sans permis ;
- les victimes de mésaventures domestiques quand elles n'ont pas respecté les inénarrables conseil de sécurité des fabricants ;
... ?
Et en cas de décès consécutif à leur conduite irresponsable, faut-il laisser leur charogne pourrir au soleil ?
Tout doit-t-il être évalué, sous-pesé, jaugé, estimé selon les froides logiques économiques et juridiques ?
N'a-t-on pas, tout simplement, l'obligation morale (à défaut d'être toujours juridique) de porter secours à son prochain ? -
Bernoryx
Comme d'habitude, l'Elysée utilise la préoccupation économique du moment (légitime) et compte sur l'oubli du passé. C'est notre temps qui veut ça. Stigmatiser d'un point de vue économique la recherche de journalistes qui ne font que leur travail, qui prennent des risques pour que notre information ne soit pas celle de l'armée, donc de l'Elysée, mais une information un peu plus objective, apparaît indécent. L'Elysée n'a pas eu le même souci des deniers publics quand il s'est agi de la saga Bettencourt, grande cause nationale pour l'aura princière! -
bysonne
Cette chronique est parfaite. Rien à ajouter. C'est un peu ce que je disais sous la chronique d'hier. :) -
Frenchie
Deux pouces levés pour cette chronique!
Solution : un abonnement au Canard qui chaque semaine se fait le rapporteur de ce qui se passe en Afghanistan et de combien de $$, ou d'€€ elle nous coûte, cette guerre.. -
fifi
Depuis quelque temps, je trouvais que le matinaute se faisait bien tendre. Là, 2 fois obligée de le féliciter en 2 jours...
Dans la liste des dépenses engagées pour récupérer des otages on oublie les "touristes courageux qui n'ont pas peur du danger".
Pour ce cas, ces journalistes ont-ils été trop loin? Je ne sais, mais l'attitude de "on" me paraît particulièrement mal venue. Par ailleurs, la fonction du journaliste n'est-elle pas celle du poil à gratter? -
frederic pape
Il a raison monsieur sarkozy, il faut de la transparence sur les couts.
Et si on commencait par Karachi ?
Sinon très bon billet M. Schneidermann.
Votre rappel sur le journalisme "embedded" qui peut être vecteur d'une information trompeuse est une bonne chose. -
Camarlette
Cela paraîtra dérisoire au regard du sujet abordé, mais faisons toute la transparence sur... les accents...
PAS D'ACCENT CIRCONFLEXE SUR FAITES, Daniel !!!!
Signé, une radoteuse -
Peerline
Oui ça peut paraître une idée séduisante, un peu comme toutes les idées de Sarko, mais le problème c'est bien cela c'est que c'est une idée de Sarko à la Sarko. Une idée faite pour contribuable râleur, un pléonasme presque.
Mais au fond, qu'est ce ça donne, ça donne de faire de la publicité aux donneurs d'otages. Faire rentrer ces otages dans le débat public, c'est leur donner de la valeur, et on sait que c'est la valeur d'un otage qui donne du poids à leurs joeliers. On a l'habitude depuis les otages du Liban de médiatiser plus ou moins ceux qui subissent ce sort. Ne pas les oublier oui, faire de la pub non. Souvenez vous, le décompte au début des JT d'Antenne 2à l'époque, n'est pas apparu la première semaine, et le débat autour de la publicité faite fut nourri. Devant la longueur de la détention, et là oui contre l'oubli cela apparut être comme une bonne chose, mais là faire entrer ces otages dans le débat public immédiatement après leur capture, c'est encore une fois oui, du populisme, flatter le contribuable, qui paye autrement plus pour bon nombre d'autres affaires franco françaises mises sous couvert.
Et puis ne soyons pas dupe, il ira lui aussi, à Villacoublay, les accueillir à leur retour, qu'on souhaite évidemment le plus rapide possible. Il ne leur fera pas de sermon sur leur mission de journaliste, dont il devrait plutôt s'enorgueillir de diriger un pays dont les journalistes ont le courage de couvrir des zones de guerre. Mais voilà, journalistes chez Sarko, c'est un gros mot, une injure, alors plutôt que de se sentir fier d'être à la tête de ce pays courageux, non il préfère les balancer dans la fosse aux lions du débats, leur donner de la valeur, ce qui n'est pas leur rendre service. -
asinaute convaincue
Très bonne idée que celle de la totale transparence des coûts comparés de la guerre et des recherches des journalistes...
Pourquoi pas une pétition sur ce sujet adressée à l'Elysée ?
Combien de journalistes en particulier et aussi combien de citoyens lambda seraient heureux de savoir si leurs impôts sont employés dans des projets plutôt de "vie ou de mort"? -
Alain Gérard
Curieux, cette hâte gouvernementale à communiquer sur les coûts. Il est vrai qu'on parle ici de "coût des recherches". Celle belle fibre communicatrice ne s'applique pas en revanche au "coût de libération" des otages. Paiement de rançon, commissions, accords secrets... Là-dessus, le secret-défense règne.
Il vrai que ce coût-là (probablement bien plus important que celui des recherches) s'accompagne de profits politiques. Le ou la ministre/président/first lady accueillant les otages libérés sur le tarmac d'un aéroport, devant une multitude de caméras, ça n'a pas de prix. Surtout si l'on choisit bien le moment : pré-électoral (Liban et Ouvéa* en 1988) ou post-électoral (Lybie en 2007...).
*Pour Ouvéa, c'est sur le sang versé que l'Etat n'a pas lésiné.