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JUSTIN COLBART
Donc être à gauche, selon vous, Daniel, c'est ressasser jusqu'à plus soif tous les clichés à la mode du néo-féminisme à deux balles ?
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counch
Mince, Daniel, vous venez de m'apprendre que j'étais finalement de droite.
J'avais tout d'abord souscris largement au texte de Despentes en le lisant et notamment cette force de frappe sur les pouvoirs et la domination. mais aussi, aprés avoir quand même je l'avoue, ressenti une certaine gène lors de cette cérémonie des césars où j'avais eu l'impression que tout devenait excès.
Et donc oui, effectivement, quand on lit ce texte, tout se tient, on résume le tout dans un tout, ça marche, ça colle parfaitement, on désigne ainsi le mal(^e) et les puissants. Tous d'un coup, on fait un "black bloc" de tout ce qui est sombre, on résout le problème en un seul et même texte !
Cette fameuse bannière que l'on cherchait, et derrière laquelle on pourra défiler, poser comme base révolutionnaire, comme texte initiateur et qui va nous permettre de déclencher le grand basculement , celui après lequel, plus rien ne sera pareil, tout change.
Et pourtant, ce texte me laisse un goût amer... serais-je coupable ? qu'ai-je donc bien pu faire de mal(^e) ?
Ne suis-je pas finalement désigné dans ce texte ? Homme, blanc, hétéro, cadre moyen. J'ai forcément dû frotter une fesse à un moment de ma vie dans une file d'attente. J'ai forcément un truc à me reprocher si je cherche bien puisqu'il en va de ma nature et de 300 000 ans de patriarcat... malaise donc, car je ne crois pas avoir fauté et pourtant me voilà suspect.
Et puis j'ai lu celui de Polony et là, d'un coup, je me suis senti mieux. Un texte qui ne se laisse pas aller à la facilité ni à nos réflexes primaires et qui donne du sens aux choses complexes sans les nier d'un simple revers de main comme le fait Despentes. Bref un texte qui ne hurle pas avec les autres loups. Alors, il gène forcément puisque tempérant du même coup, cette soif révolutionnaire et de grand chamboulement tant souhaité. Le passage que je préfère, celui où elle parle de ses enfants, de ses deux fils et de sa fille... moi, j'en ai un de chaque, alors ça me parle...
En tous cas, pour ma part, à la lecture des deux textes, mon sentiment, en tant que personnage principal (homme, blanc, hétéro, non-violent, non-violeur) , est que l'un à nourri ma rage (des puissants et des pouvoirs) en me laissant un goût amer sur ce que j'étais avec un terrible sentiment de culpabilité et l'autre m'a plutôt apaisé en me donnant l'impression qu'on avait mieux cherché à me comprendre. (Désolé mais si je parle de mon ressentiment, c'est pour mieux donner à voir)
Et donc, ce que je ne comprend pas, c'est que vous même, allez jusqu'à nier la raison en nous expliquant que Polony a forcément tort puisqu'elle est de droite... Aurait-elle donc, elle aussi, forcément quelque chose à se reprocher, à guérir ? Pourquoi donc ? N'en est-elle pas moins femme alors que précisément, c'est par cette face qu'elle s'exprime ?
Et donc si je vous suis, en préférant le texte de Polony à celui de Despentes, je dois être de droite également... mince alors...
Moi, qu'en famille, on surnomme volontiers le "gaucho de service"... je tombe des nu
Bien à vous cher Daniel. Je vous aime bien quand même ;-)
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emilie bouyer
Quand on a atteint un âge certain et qu'on n'était pas si mal, certains disaient même plutôt belle......une sorte de philosophie s'est installée. La beauté d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celle de nos mères et nos grand-mères. Une femme est un tout, l'apparence est souvent trompeuse et il n'y a rien de plus repoussant qu'une autosatisfaction dans ce domaine.
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Bernard Macfly
Le même Gilles Deleuze qui avait signé la pétition pro-pédophilie dans le Libé de 1977 ?
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clomani
A l'attention de Natacha Polony... mais aussi de D.S. et de toutes les femmes en lutte... (et des hommes qui le sont à leur côté) https://www.youtube.com/watch?v=lIE9HtFv0fc
Nous qui sommes sans passé, les femmes Nous qui n'avons pas d'histoire Depuis la nuit des temps, les femmes Nous sommes le continent noir. Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Debout, debout, debout. Asservies, humiliées, les femmes Achetées, vendues, violées Dans toutes les maisons, les femmes Hors du monde reléguées. Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Koumou, Imdou, Koumou Seules dans notre malheur, les femmes L'une de l'autre ignorée Ils nous ont divisées, les femmes Et de nos soeurs séparées. Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Avanti, arriba ahi. Reconnaissons-nous, les femmes Parlons-nous, regardons-nous, Ensemble, on nous opprime, les femmes Ensemble, Révoltons-nous ! Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Avante, haïfou, stand up. Le temps de la colère, des femmes Notre temps, est arrivé Connaissons notre force, les femmes Découvrons-nous des milliers ! Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Debout, debout, debout. Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Debout, debout, debout, debout, debout, debout, debout !
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Asinaute sans pseudo 3535c
Deleuze :
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Pince-mi sophiste de passage
Je viens de découvrir Natacha Polony.
Pour moi, Natacha, c'est celle-là . Ce ne sera jamais Polony.
Et merci à François Béranger.
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pamoua
J'aime beaucoup Natacha Polony autant physiquement que intellectuellement. Est ce que je ne suis pas plus sensible à sa parole car sous le charme ?!?
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Jiemo
"Il y a des puissants punis." ...j'ai un doute !
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Nephi
J'aime beaucoup DS, et @si en général.
Mais tout ne se vaut pas. Désolé de revenir sur le centre du débat, mais doit on décrocher tous les Picasso au prétexte qu'il était abominable avec les femmes? Doit on sacrifier tout l'art sur l'autel des artistes? Je ne le pense pas. Doit on se revendiquer encore une fois d'un camp? Violeur ou féministe? Dit comme ça, c'est évidemment simple (qui prendrait le parti du violeur?). Je choisis le "camp" de l'oeuvre. J'accuse est un bon film, c'est aussi simple que ça (et le fait qu'il n'ai "meme pas été capable de faire du top 5": Et alors?? un film n'est pas jugé bon que par les scores d'audience, ca se saurait! Et l'insulte du "téléfilm" n'en est pas une: il y en a de très bons!). Je choisis aussi de ne pas renier mon admiration pour "le pianiste". Et ce n'est pas parceque j'ai aimé le film que je trouve Adele Haenel mauvaise non plus. Mince alors voila encore la sommation à prendre un parti contre un autre. Je refuse de me positionner aussi simplement.
Tout ne se vaut pas non: quand bien même les deux sont détestables, la domination du violeur n'a rien à voir avec la domination de l'exécutif avec le 49-3.
Merci à Wilson de parler à contre courant, faut oser.
Merci aux césars d'avoir choisi de distinguer ce film. Je remarque que tous ceux qui s'y opposent ne l'ont tout simplement pas vu.
Ce genre de féminisme me fait penser que le soft power des USA est nuisible. Et quelle vilgarité en prime...
Bref c'est à contre courant, vu les autres commentaires dithyrambiques, que je donne mon avis. Je vais bien entendu me faire démonter par tout ce joli petit monde, mais DS, s'il te plaît, ca fait 2 jours de suite qu'on se tappe des chroniques de ce type, s'il te plait revient à des sujets plus intéressants...
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Tony A
Quand le monde médiatico-politique est hystérique la cérémonie des Césars peut-elle se dérouler sereinement, surtout avec un film de Polanski multi nominé ?
D'où mes interrogations :
Doit-on participer à cette atmosphère délétère en commentant les propos pour le moins excessifs des uns et des autres, des uns sur les autres ?
Ne faudrait-il pas plutôt chercher à échapper à cette ambiance malsaine, à cette chaîne sans fin de tornades médiatiques ?
Est-ce une mission impossible pour un site de critique des médias ?
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Georges Abitbol
Merci DS, ça résume parfaitement ma pensée. Et ça me rappelle pourquoi je suis abonné .
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pfanne
Daniel Schneidermann, merci, vous êtes unique, indispensable...je trouve pas les mots pour vous dire à quel point vous mettez lumière et sens dans ce merdier de la vie. Quand je vous lis, je pense à mon émotion d'ado lisant Camus en terminale ! Pas moins.
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DéLecteurdeVraiThé
J'ai lu la chronique et il m'est venu assitôt en tête bien que non approprié pour le début de la vidéo le commentaire final dit par le professeur gynécologue
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Carnéade le Fataliste
Si la jeune Polony, coincée se sentant moche, n'a jamais "pensé" que c'était le regard masculin, ou les magazines féminins, attrape-pub pour fringues et cosmétiques, qui la faisaient se sentir moche, cela témoigne d'un aveuglement presque touchant, et peu crédible chez cet esprit perspicace.
Et si le vieux Schneidermann, sûr de son fait, n'a jamais "pensé" que c'était de mauvais ton d'expliquer à une femme ce qui la faisait se sentir ci ou ça, ou ce qu'elle devrait penser de ce qu'écrit une autre, ou dénier toute puissance à son analyse, ça témoigne d'un aveuglement presque touchant (et peu crédible chez cet esprit perspicace) quant aux idées mêmes des tendances féministes qu'il défend, qui condamnent habituellement ce genre de mansplaining pontifiant.
Ceci étant dit, étant personnellement indifférent à celle ci, je trouve que le texte de notre patriarche Daniel a le mérite d'être sincère, reconnaissant les cotés "grossiers" et "simplistes" d'analyses systémiques, une manière de se couler dans les mots de Polony qui fait la valeur de son texte. :)
Si par contre je ne suis pas convaincu que l'absence de distinction entre les "analyses" systémiques en général et des pamphlets prétendant en découler serve vraiment la cause des disciplines qui en produisent. Sortir du culte (viriliste ? :o) de la "puissance" de textes relevant plus de la poésie militante que de l'analyse permettrait peut être de réaliser que leurs excès donnent surtout de bons arguments à tous les Polony voulant y trouver un prétexte pour dénier l'intérêt des analyses systémiques en général.
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Asinaute sans pseudo 5db75
"Il faut bien une droite, pour que la gauche se souvienne pourquoi elle est la gauche. "
Donc toute la réalité de la gauche est définie en opposition avec "la droite" ?
La "gauche" a besoin d'un ennemi pour exister?
Il n'y a pas des valeurs et une perception de la vie spécifique qui pourrait la définir?
Apparemment d'après l'auteur, non...
Se souvenir de qui ont est parce qu'on a un ennemi: Voilà précisément le problème de la gauche.
Se définir uniquement comme "contre la droite", cela a un effet délétère et cela a probablement causé la "mort de la gauche" dont on nous rabat les oreilles.
Les logiques de type "la droite parle de ça, alors on n'en parle plus ou on dit exactement le contraire" ne sont pas caractéristiques d'une pensée construite mais plutôt d'un réflexe épidermique; aucune réflexion.
Même chose pour les commentaires "quelqu'un de droite a dit ça, alors je suis contre".
C'est triste que l'on en soit arrivé là. Et le pire c'est que je perds probablement mon temps avec ce commentaire; il n'y aura pas de remise en question...