Moscovici retombe sur ses papattes
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 24 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Moscovici au Grand journal. On est au soir de la présentation du projet de budget 2014.
Croit-on qu'on va évoquer l'apparent recul gouvernemental sur la fiscalité du diesel, qui a enflammé les Verts une partie de l'après-midi ? Allons, on a un autre sujet, autrement important : c'est l'anniversaire de Hamlet, un an aujourd'hui. Hamlet, l'adorable chaton siamois, vedette du compte Twitter de Marie-Charline Pacquot, compagne du ministre (et vedette aussi de la chronique de rentrée de Didier Porte, l'avez-vous vue ?) En doutait-on ? Mosco adore Hamlet : "je voudrais d'abord dire qu'il est très beau". Moyennant quoi le chroniqueur littéraire, Augustin Trapenard, lui offre les comédies de Shakespeare, qui viennent de paraître à la Pleïade.
"C'était l'année des H. J'ai personnellemment choisi Hamlet, c'est mieux que Choupette" révèle l'homme de décision. De Caunes : "vous auriez pu l'appeler Haschich". "Oui oui j'y ai pensé". Rires. Vite vite, profiter des rires pour trouver la réplique qui tue, comme au Grand Oral de l'ENA. "Ne croyez pas que je me pose la question Être ou ne pas être, agir ou ne pas agir. Quand on est ministre des finances, on n'a pas le droit de se poser ce genre de questions." Ouf, Il est retombé sur ses papattes. Vite vite, faire rire, pour avoir une chance, demain, d'être recruté par une émission de divertissement, comme Bachelot, Cohn-Bendit ou Bougrab. Quand un politique vient sur un plateau, désormais, on a l'impression qu'il passe un casting.
Mais il faut bien aussi parler un peu boulot, même si ça ennuie tout le monde, ces histoires d'impôts. Selon la loi du genre, Moscovici taille (modérément) un costard à l'équipe précédente à propos des hausses d'impôts. Et l'on entend alors des ricânements féminins sur le plateau. Qui ricâne ainsi ? Ah oui, la nouvelle chroniqueuse Jeannette Bougrab, justement, ancienne ministre sarkozyste reconvertie. Etrange, tout de même, de faire comparaître les ministres socialistes devant le jury monocolore d'une opposante. Mais Moscovici se garde bien de critiquer. Demain, allez savoir, ce pourrait être lui. Ou Marie-Charline. Ou Hamlet.