#MeToo : et maintenant, Éric Coquerel ?
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 179 commentaires
Après Abad, Bouhafs et tous les autres, le #MeToo politique va-t-il frapper Éric Coquerel ? Il n'aura pas fallu longtemps. Au soir-même de l'élection du député LFI au poste stratégique de président de la commission des finances de l'Assemblée, la réalisatrice et militante antiraciste Rokhaya Diallo s'étonne sur RTL : "J'ai plusieurs sources au sein de LFI, j'ai entendu plusieurs fois des femmes parler de comportements qu'il aurait avec les femmes. Un article dans
Causette parlait d'un député LFI sans le nommer. Pour un parti comme LFI, qui a dans ses statuts l'idée que les femmes doivent être protégées, je suis très étonnée de ce choix. Ça fait longtemps que j'entends des choses"
.
🔴 Eric Coquerel élu président de la #CommissionDesFinances 💬 @RokhayaDiallo sur #RTL : "J'ai plusieurs sources au sein de LFI. J'ai entendu parler des comportements qu'il aurait avec les femmes. Donc je suis étonnée de ce choix." 👈 pic.twitter.com/ROK2QArITd
— RTL France (@RTLFrance) June 30, 2022
Rokhaya Diallo fait allusion à une enquête du mensuel Causette
, en 2018, dont un extrait circule aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
Le soir même, l'Insoumis Manuel Bompard est interrogé sur BFMTV.
💬 "Il ne faut pas jeter des accusations sans aucune preuve ni aucun élément sérieux"
— BFMTV (@BFMTV) June 30, 2022
Manuel Bompard (@mbompard) répond aux accusations de Rokhaya Diallo visant Éric Coquerel ⤵ pic.twitter.com/Xpktn4IyH6
Interrogés par Le Figaro
avant l'élection de Coquerel à la commission des finances, plusieurs députés partenaires de LFI à la Nupes assurent avoir posé la "question Coquerel" au mouvement insoumis, et s'être entendus répondre, en gros, "dossier vide"
. Le comité ad hoc
mis en place par les Insoumis a aussi assuré n'avoir jamais été saisi "d'aucun signalement"
concernant le député. Mais pourquoi le "dossier Coquerel" est-il vide ? Une enquête récente de Mediapart
a mis en lumière les insuffisances et les "tâtonnements"
des procédures internes mises en place par LFI pour sanctionner les violences sexistes et sexuelles, notamment à propos d'une plainte contre un autre député LFI, Ugo Bernalicis, lui aussi visé par un témoignage (dont "on ne sait pas s'il est direct ou rapporté par un tiers"
, précise Mediapart
).
À son tour interrogée ce vendredi matin sur Franceinfo, la députée EELV Sandrine Rousseau a raconté que "depuis qu'on a témoigné sur Denis Baupin (en 2016,
voir notre émission de l'époque
, ndr), on m'a dit «il y en a d'autres». J'ai mis plusieurs féministes sur le coup. J'ai cherché. J'ai passé des coups de fil. Je n'ai eu aucun témoignage direct"
. Reste à espérer que toutes les précautions, en effet, ont été prises en interne, pour s'assurer que le témoignage de Causette
ne méritait pas d'être pris en compte, ou bien ne concernait pas Éric Coquerel.