Méta-Zemmour sur le Twitch de BFMTV

Daniel Schneidermann - - Coups de com' - Le matinaute - 71 commentaires

Après deux heures quarante de Zemmour sur la vieille BFMTV, arrive méta-Zemmour. On est sur la chaîne Twitch de BFMTV. On parle aux jeunes. Et les jeunes étant forcément sympas, on est sympas. Déjà, sur la chaîne historique, Maxime Switek et Bruce Toussaint ont été sympas. Si sympas que Zemmour, se sentant à l'aise, a officialisé pour la première fois : "Sarah Knafo, ma collaboratrice, ma... compagne". Ouf. C'est sorti. C'est fait. Événement. Hashtags. Modestes, toutefois. On n'est plus à l'automne. Zemmour patine dans les sondages. Presqu'usé, déjà. 

Et voici la team Twitch, sympa au carré, bienveillante, on sent que Samuel Etienne est son prophète. Installée dans une loge de maquillage réaffectée, la team Twitch (un costumé en cravate, un costumé sans cravate) a suivi l'émission pendant deux heures quarante, avec commentaires méta, et (attention) assistante qui redresse les micros en live. Très Twitch, l'assistante dans le cadre. À peine l'émission terminée, hop, voici le Maxime Switek du monde d'avant qui vient faire coucou dans le méta, et confirme que oui, c'était long. Mais déjà, qui apparaît derrière lui ? Le candidat en personne. Switek : "Je lui laisse la place". "Non, encore un mot", qui est votre prochain invité ? "Je ne sais pas si j'ai le droit de le dire". Rires. Avec méta-Zemmour. Qui rigole, et s'installe.  Et tout de suite, est cueilli à froid : "Déjà, est-ce que c'est fatigant, comme émission ?" Re-rires. "Comment vous l'avez ressentie en général ? Votre impression de sortie ?""J'ai pu parler de moi" "Est-ce que ça vous a plu ?" "Écoutez, j'ai essayé d'être sincère". Déjà, sur le plateau, il était sincère. Mais alors là, c'est du sincère au carré, plus sincère que sincère, méta-sincère, ça attaque l'arrière-pensée jusqu'au plus profond de la fibre.

Feu roulant de questions. Y a-t-il des réponses que vous referiez autrement ? Des questions qu'on ne vous a pas posées ? Zemmour est détendu. Ce n'est plus le Zemmour des vœux, qui menaçait les journalistes. C'est leur pote, qui connaît la chanson. Et, bon client, balance de l'anecdote. Journaliste lors de la présidentielle de 1988, il prenait des avions en compagnie de la maîtresse suédoise de Mitterrand, enceinte, "et je n'ai jamais rien écrit". Je me moque, mais les médias tentent depuis un an de prendre pied sur Twitch. BFMTV comme les autres. Avec un candidat comme les autres.



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