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claude
Bonne soirée : étape une ; le premier meeting de campagne de Mélenchon à Brive - dont la presse n'a pas parlé, malgré son succès (j'étais toute contente de chanter l'Internationale le poing levé, ça me rajeunissait !) , Todd et Lordon en seconde partie, pas mal...
France Inter boycotte Mélenchon, j'ai cru remarquer, pas vous ? -
Yanne
Merci d'avoir mis l'accent sur cette émission. Je l'avais manquée à ma grande honte. Pauvre égarée, je m'étais attardée sur Catwoman et SIn City quelque part sur la TNT.
Je note surtout que Lordon vient dans cette émission de donner une consistance à un début des contours du post-capitalisme : le mode de financement de la société et des moyens de production. Ce qui fait que je vais lire son bouquin que j'avais manqué.
Mais je pense que ce n'est pas tant les nouvelles conditions politiques et économiques qui ont changé et qui font que Lordon sort du bois et se manifeste chez Taddéi. Il s'agit d'urgence et de responsabilité. -
PATRICK HECKEL
Oui Lordon à la TV c'est rare ! et c'est bien.
Maintenant il faut inviter Eric Toussaint du CADTM (http://www.cadtm.org/Francais) pour parler de la dette odieuse et de son livre "La dette ou la vie" (peut-être à Arrêt sur image !)
et évoquer le dette autrement qu'en termes économiques,
comme l'a déjà fait le courrier suisse (http://www.lecourrier.ch/eric_toussaint_il_faut_annuler_les_dettes_illegitimes )
ou la RTBF (« Tout autre chose », émission animée par Martine Cornil (elle a été diffusée en direct sur la RTBF le 7 juin 2011).
P. Heckel -
Sterling Archer
Le seul moment de grâce de l'émission, c'était l'interview de Béatrice Uria-Monzon, toute d'intelligence artiste, d'éloquence bourgeoise. Todd était rafraîchissant aussi, n'hésitant pas à assassiner Aubry, tout en reconnaissant qu'il votera PS pour faire battre Sarkozy.
Pour Lordon, je ne comprends pas bien l'enthousiasme généralisé. Sa démonstration, malgré les compliments de Todd, n'a quand même rien de très enthousiasmant. En gros, il faut juste espérer que les banques s'effondrent, pour permettre à l'Etat de les nationaliser provisoirement à bas coût, puis de les recapitaliser avant d'inventer un autre système, mutualiste, coopératif, "communaliste" si j'ai bien entendu, dans lequel les représentants de l'Etat, des investisseurs, des syndicats et des consommateurs, seraient tenus de s'entendre. Why not, mais en terme d'horizon civilisationnel pas de quoi se relever la nuit non plus. C'est un peu ennuyeux cette héroïsation des économistes dans le débat actuel, qu'ils soient ortho, hétéro, ou n'importe-quoi-doxes. Leur "expertise" n'est qu'un outil, j'ai l'impression qu'on en fait une pierre philosophale. -
Francis COMMARRIEU
M. Schneiderman,
bien sûr, je partage votre admiration pour les qualités discursives de F. Lordon, qui sont probablement exceptionnelles. Les habitués de Las-bas si j'y suis sur France Inter, et aussi d'ASI le savent bien.
Mais celles d'Emmanuel Todd le sont aussi, dans un genre "potache" tout à fait différent, que Judith Bernard avait analysé lors d'une émission d'anthologie que vous aviez eu la chance d'animer en compagnie de ce savant et de J.-L. Mélenchon, et que nous avions eu le privilège de regarder.
Il ne vous aura pas échappé que Todd était présent aussi sur le plateau de Taddéi. Certes, c'en est un habitué, on aura compris que ces deux-là sont des copains, mais le fait que Lordon ait assommé le "débat" économique dans un dispositif assez particulier (qu'il a dû imposer à Taddéi je suppose...) n'enlevait rien à la capacité habituelle de Todd à écraser par ses analyses ses contradicteurs éventuels sur ce même plateau.
Il était même un peu suspect de voir Todd affirmer (après le départ du plateau de Lordon) que c'était la première fois qu'il écoutait un exposé aussi clair et méthodique sur ce que les dirigeants du pays après 2012 (et peut-être même avant ?) auront l'obligation de réaliser. Ces deux lascars se connaissent un peu, ils ont assisté à un colloque commun en juin dernier organisé par A. Bernier et le M'pep (dont on trouve facilement de longs extraits sur le net, à partir du site de Pascale Fourier par exemple http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/index-2.html ), et Todd n'a pas pu pour la première fois hier admirer la mécanique intellectuelle de Lordon. Son éloge sentait la pièce de théâtre, c'était assez drôle pour ceux qui connaissent un peu les deux.
Lordon, Todd et Sapir sont j'espère appelés à être les trois éclaireurs de la rupture politique et économique qui se profile dans notre pays. Chacun a son style, je ne vois aucune raison valable de les comparer même involontairement, ils cherchent et trouvent des choses fondamentales dans une direction évidemment semblable et nécessaire pour le bien commun.
Francis Commarrieu -
majorsenta
Un truc enorme...
Alain Madelin qui expose son avis sur ce que vient d'expliquer Lordon termine par un :
" Ce monde, aimez le ou quittez le ! "
C'est definitif quand même Alain...Alain....
Je trouve ça incroyable qu'il est pu dire ça comme ça..
Ca me surprend beaucoup...personne n'a réagi...c'est d'une suffisance...
Je ne peux le comparer qu'à un gland..voila...un gland. -
Bernard
Frédéric Lordon fait parti de ceux qui nous ouvrent les yeux sur l'état de notre société. Sa description de notre futur immédiat (?) est tellement claire que nous pouvons le visualiser, avec une part d'effroi. Le constat qu'il fait, l'intervention obligatoire qu'il annonce et les solutions structurelles qu'il propose au débat relèvent du salut public.
Les mois qui viennent sont prometteurs de débats, de grands débats. Le chamboulement politique est réellement en cours. Aux citoyens d'en saisir l'opportunité. -
VilCoyote
Je confirme, le jour où on verra Sapir au 20h, ce sera mauvais signe : celui qu'on ne fait vraiment venir que des tanches. Il n'y a à peu près aucun économiste de qualité (ie. qui fasse oeuvre d'explication juste et nuancée, et pas de la démagogie nombriliste et de la prévision catastrophiste ou angéliste à x mois/années - Marseille, Attali, Touati...) dans les media grand public.
Quant à vous, M.Schneidermann, j'ai l'impression que vous aimez et affichez Lordon par a priori anti-système, ce qui peut être rafraîchissant mais est à mon très humble avis beaucoup plus efficace et pertinent lorsque vous vous "contentez" (rien dé péjoratif, je ne suggère pas que c'est du petit boulot!) d'appliquer ce sain scepticisme au média, et non pas à la matière qui est analysée par le média.
Je vous préfère infiniment en "Arrêteur sur images" qu'en "Arrêteur sur l'économie", ce que vous avez tendance à devenir lorsque vous vous réjouissez ainsi de voir confirmées vos opinions par la médiatisation d'un économiste qui vous est cher, un peu sur le mode "on vous l'avait bien dit, nous ça fait un an qu'on l'a fait venir".
Bref, j'ai l'impression qu'en matière d'économie, vous délaissez l'analyse médiatique objective - pire, vous l'utilisez comme alibi pour exprimer une analyse-opinion personnelle du fond sous couvert de l'objet médiatique prétendument décrypté (ici, la présence de Lordon à la télé). -
jerisback
Et bizarrement, quand le mot "nationalisation" revient planer dans le champ politique, on observe une envolée du cours des banques... +15% depuis lundi... hasard, hasard, quand tu nous tiens. -
peheme
Je me dis que nous sommes tous humains et qu'il est impossible que les actionnaires des banques de demain ne soient pas aussi cupides que ceux d'aujourd'hui. Le mot "cupide" est excessif, je suis moi même actionnaire, et pour ceux qui n'y connaissent rien, les marchés d'actions sont en baisse depuis 2001. Ca fait donc 10 ans de crise, et la seule idée brillante est d'acheter les banques quand leur prix est au plus bas.
En voilà une idée qu'elle est bonne !
Si une banque voit son cours approcher le zéro, ça signifie qu'elle est ruinée, ayant besoin de capitaux frais. Les actionnaires Lordonniens devront instantanément mettre la main à la poche pour recapitaliser. Et s'ils n'ont pas cet argent en poche, ils le prennent où ? contre un intérêt ? décidé par qui ? en fonction d'un indicateur contrôlé par le gouvernement, style hausse du coût de la vie ? Qu'on contrôlera en bloquant les loyers, pour en arriver à ce que connaît le Portugal ? avec un parc occupé par des locataires ne versant plus qu'un loyer dérisoire (bloqué), de l'habitat qui tombe en ruine.
Bref, nous humains, on a déjà tout fait en politique, tout vu, et se laisser emporter par le démagogue Lordon est ... si humain. Moi aussi, j'adore l'écouter. Moi aussi, j'achète les actions quand elles sont pas chères, et ... Lordon et les autres ne l'ont visiblement pas fait. Je me sens un peu seul. J'ai beau voter le blocage des stocks options, la hausse des salaires bas contre une baisse des salaires élevés etc ... mais nous sommes en démocratie. La majorité commande.
Oui, je trouve étrange qu'un peuple fâché avec l'argent, fâché avec la détention d'actions, applaudisse des deux mains, et bientôt avec les pieds pour les élections, un Lordon qui préconise l'achat d'actions. Curieusement, nul ne le traite de vilain capitaliste, lui. Ni d'imbécile. -
emilie bouyer
A la fin de émission, c'était qui le vieux schnock énervé,misogyne et raciste qui voulait garder en France les oeuvres d'art pillées au temps de la colonisation ? -
poisson
Si d'autres universitaires, dans tous les domaines voulaient bien se donner la peine de rafraîchir les idées qui circulent en boucle dans les médias, qu'ils n'hésitent pas. Sur l'éducation, la gestion des ressources humaines, l'aménagement du territoire, la santé publique et aussi sur la diplomatie internationale, l'organisation des droits sociaux, etc.
Car on le voit tous à notre niveau, on est dirigé par des hierarchies qui se fondent sur le tout-venant des idées bâteaux surgies du chapeau, dissertées par des journalistes qui ne se remettent jamais à jour, plus que sur des idées qui se sont imposées par l'usage ou la confrontation à des arguments, plus que sur des idées qui se sont édifiées sur des données solides.
Chacun court après le "projet", le seul, l'unique, the big one, celui qui sera en photo dans le journal, celui qui fera dire aux gogos qu'on est "ah drôlement bien ce qu'ils ont faits, t'as vu", laissant vides et désabusés les protagonistes sensés être sortis d'affaire grâce à ce projet, et néanmoins témoins privilégiés de l'arnaque pondu par la presse pour complaire.
Et en venant sur les médias, les idées qu'on avance en sortent grandies, améliorées par l'humilité de s'exposer à une remise en cause. Car sinon trop facile de se persuader qu'on a raison contre tous, tout seul dans son coin. Même si son coin-coin c'est le milieu universitaire, le chercheur est seul au monde, souvent. -
Maud
Votre point de vue est le bienvenu néanmoins dans quelle catégorie rangez-vous Todd, mainate, perruche ? C'est un peu dur pour celui que vous avez reçu ici avec joie. Il en faut qui s'y colle à ces faux débats embrouillés pour finir par faire passer même difficilement un message différent. Après tout face à Madelin et son téléphone et le printemps arabe du "philosophe de service" (qui n'a rien à apprendre à Todd dans ce domaine) Todd a été plus que bon. Bon également face à Hidalgo qui ne sait plus comment vadrouiller entre Madelin et Montebourg. La présence, la clarté, la pédagogie étaient à saluer mais doit-on le faire si fortement au risque de déconsidérer un participant qui partage ses idées et qui s'y colle régulièrement. -
lanael
Cool de voir Lordon à la télé pour la deuxième fois ( la première c'était sur LCP il y a environ 2 ans ), après tout ce qu'il a dit.
Comme dit plus haut, il a très certainement négocié son passage hors du plateau sur-peuplé. Etonnament il a accepté la durée d'un quart-d'heure seulement et avec un contradicteur.
Amusant aussi de le voir sur le plateau de Taddeï après ce qu'il en a dit lors d'un "jeudi" d'acrimed. ( En substance, il a expliqué avec humour que pour lui, le plateau de CSOJ c'était comme les Grosses Têtes sur RTL mais avec un language plus châtié. ) -
jede
Hier, chez Taddéi, il y avait aussi Emmanuel Todd. Question pour DS: où en est le projet sur ASI avec Todd ( l'Albatros) ?
DS n'en a pas parlé dans sa dernière chronique sur l'arrivée de Maya et le départ De la Parisienne. -
jerisback
Première intervention de Lordon: description du mécanisme de too big to fail!! Nécessité impérieuse de sauver les banques, le systême, sous peine de chaos social....
Ca doit faire drôle aux oreilles des mélenchnistes, un tel discous, eux qui appellent et souhzitent de toutes leur coeur que le systême explose... Pour "mieux" reconstruire, oubliant le chaos provoqué!!
Lordon n'est pas mélenchoniste, c'est certain.
Et pourtant on voit ici qur ceux ci le soutiennent alots qu'il est beaucoup plus sur la ligne Montebourd, d'une transformation dans l'ordre et non par le chaos...
Qu'en disent nos mélenchonistes purs et durs qui adulent Lordon, comme lu plus haut?? -
Le fiscaliste
L'inflexion que je constate est celle de Frédéric LORDON qui daigne enfin passer de l'ombre à la pénombre.
Encore un effort et il passera à la lumière tamisée !
La chronique relève par ailleurs parfaitement ce qui peut l'avoir poussé à agir ainsi (le score de Montebourg, #occupywallstreet etc...).
Sentez vous cette drôle d'ambiance en ce moment ? Pour preuve, le services secrets iraniens voulaient assassiner l'ambassadeur saoudien aux US. Pourquoi ce complot ? Quel en aurait été l'intérêt ? En attendant alerte rouge vermeille qui clignote dans le monde entier...les US vont nous sauver ! ouf, enfin une vraie guerre. C'était moins une...minuit moins une. -
Germain RITAL
Un site comme @si ne devrait pas, en matière d'économie notamment, se contenter d'opposer les propos des uns (économistes officiels) à ceux des autres ("hétérodoxes") mais interroger en l'occurrence ces derniers sur leur cohérence intellectuelle, leur langage et jusqu'aux fondements philosophiques de leurs analyses. À ce dernier égard, s'agissant de Lordon, cela suppose une lecture de ses textes doctrinaux : Capitalisme, désir et servitude certes,mais surtout L'intérêt souverain, qui se réclament tous deux de Spinoza comme le précisent leurs sous-titres: Marx et Spinoza, pour le premier, et Essai d'anthropologie économique spinoziste pour le second. Mon avis au sortir de cette lecture est celui-ci: non sans le créditer d'une assez belle disposition en matière philosophique et d'un savoureux talent d'expression, force m'est de regretter sa réduction de Spinoza au rôle de caution utilitariste de son économie. De servante de la théologie à quoi le Moyen-Âge la cantonna, la philosophie deviendrait ainsi celle de l'économie. En atteste la négligence par Lordon du cinquième livre de L' Éthique de Spinoza, dans lequel l'auteur auquel (abusivement) il s'en remet déploie sa pensée de l'humaine liberté. L'on comprend pourquoi: plus de calcul possible de "l'angle alpha", comme il l'est comiquement proposé dans le Marx et Spinoza (où Marx n'est guère présent), au cas où l'homme serait déterminé à accorder "la souveraineté" à la liberté plutôt qu'à "l'intérêt". Je place ce dernier mot entre guillemets car c'est sur la notion même d'intérêt que doit être sondée la carence de pensée de Lordon, son "impensé", à ne prendre ici qu'au sens le plus courant et le moins intéressant du terme. Si j'ai dû signaler le peu de cas que Lordon fait de Marx dans son Marx et Spinoza, c'est précisément parce que la réduction utilitariste lordonienne de Spinoza s'explique par sa plus dogmatique réduction de la philosophie à Spinoza. Marx en effet, comme il n'a cessé lui-même de l'opposer à ses détracteurs comme à ses suiveurs, ne serait rien d'essentiel sans Hegel en qui culmine la philosophie classique. Non que la pensée s'arrête avec lui, mais parce qu'elle ne peut se renouveler qu'à condition de s'expliquer avec lui. En atteste notamment, dans les domaines de la politique et de l'économie, le néo-hégélianisme justificateur du néo-libéralisme dont Francis Fukuyama s'est fait l'auteur à succès avec son livre La fin de l'histoire et le dernier homme. Il faudrait ainsi inverser les termes du sous-titre donné aux fameux Manuscrits de 1844 de Marx: au lieu d' "Économie politique et philosophie", c'est de "Philosophie et Économie politique" qu'il faudrait de soucier. À cet égard, et malgré sa réduction de et à Spinoza, Lordon n'est pas sans s'être engagé dans la bonne voie. Resterait maintenant à ne pas y piétiner sur place... -
Fan de canard
Merci pour ce billet, Daniel. Pour plus de précisions, on peut aussi regarder cette vidéo.
Également, un truc à découvrir pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore:
Mediacritiques, un nouveau trimestriel
Un abonnement de plus en ce qui me concerne, quand je pense qu'à ce prix-là je n'ai même pas trois paquets de clopes, heureusement que je ne fume pas dis (seulement du bulbe parfois, refroidissement [s]water[/s] beercooling je m'égare). -
lionel sergent
Oui Frederic enfin tu entres chez les médias , tres grand merçi , je pense que Daniel Mermet ( la bas France Inter ) approuve tout comme notre Daniel ,qui effectivement lui ouvrit la porte , merçi egalement à Taddèi . Certains journalistes oseraint enfin briser l'interdit et découvriraient les vertues du courage ? Attendons : Fréderic chez Pujadas à 20 heures et pour 30 minutes mini sans interruptions stupides , quant à TF1 ? ne revons pas ! Pour Madelin l' indécrottable , l'inéffable il fut égale à lui meme . Bravo Frédéric tu fus implacable en accusateur de ce capitalisme , continues !