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Ervé
Une nouvelle preuve de l'ouverture d'esprit d'Eribon et Lagasnerie.
Affligeant. -
Faab
En parlant d'insurrection, vu sur Arte : Trepalium.
Mini-série d'anticipation où un régime d'apartheid entre (travailleurs) actifs de la ville protégée par un mur et sans emploi relégués dans la "zone" est menacé par une rébellion. C'est moyennement réussi mais enfin, ce serait presque de l'apologie du terrorisme d'un point de vue à la Valls... -
PONTEUXIN
L'insurgé!Son vrai nom c'est l'Homme,qui n'est plus la bête de somme,qui n'obéit qu'à la raison et qui marche avec confiance car le soleil de la science se lève,rouge,à l'horizon.Contre toi misère sauvage,contre toi pesant esclavage l'insurgé se dresse le fusil chargé! -
PONTEUXIN
Il existe une grande tradition d'humour et d'irrespect dans les pays musulmans (Nassr Eddin Hodja,Djeha,...) mais les barbus et voilées stéréotypés n'évoquent pas la franche rigolade alors je me pose une question: Y A-T-IL DE L'HUMOUR CHEZ CES "islamistes"?.Ne me parlez pas de "private joke" sur les têtes coupées mais de l'humour fédérateur,accessible à tous. -
Robert·
Je suis d'accord avec poisson sur l'inadéquation du terme insurrection entendu dans sons sens ordinaire appliqué aux événement actuels..
Le mouvement de l'Etat Islamique a pu revêtir le caractère d'une insurrection en Irak puis en Syrie car il y a, au moins initialement, obtenu le soutien ou la neutralité de la population qui déteste à juste titre les régimes en place.
L'insurrection est un passage du "je" au "nous". L'insurrection dont on peut espérer la réussite est le témoignage d'un "non" partagé. Elle a besoin d'un" il" ou d'un "le" essentialisé. Non à un tyran, un régime d'oppression-répression, une occupation ... Le non exprimé par les attaques des djihadistes de 2015 n'est probablement même pas partagé par une majorité de ceux dont ils se prétendent les porte-drapeaux.
*Le soulèvement populaire qui a suivi l'immolation volontaire de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 et abouti le 14janvier 2011 à la fuite en Arabie Saoudite de Zine El Abidine Ben Ali est un exemple d'insurrection (dégage! a été le slogan partagé de tous les tunisiens) non armée ayant abouti. L'islamisme n'était pas impliqué dans ses motivations mais les tentatives de récupération qu'il en fait sont encore en cours. -
Prehisto
L'émission est passionnante, mais il y a dans le choix éditorial, celui des événements traités, quelque chose qui me pousse à écrire. Le traitement simultané des attentats de Paris, avec les agressions sexuelles perpétrées à Cologne ; ou encore : le rapprochement de djihadistes kamikazes et de violeurs, mais pas tous, surtout ceux qui sont étrangers, ce rapprochement me révulse. Car le seul facteur commun est alors celui du "culturellement différent", sous-entendu "musulman". Assez précis pour résoudre le "problème" de la nationalité française des kamikazes de novembre dernier, assez flou pour y mettre les interpellés du nouvel an dont on ne sait pratiquement rien, si ce n'est qu'ils viennent de plusieurs pays différents. A quand le "culturellement étranger" lorsque des voix s'élèveront pour fustiger cette présomption de musulmanéité, entendue, qui plus est, comme un ensemble homogène, et homogène surtout avec l'"islamisme" ?
Je sais bien que Daniel Schneidermann, au cours de l'émission, justifie ce rapprochement d'événements par les débats qu'ils ont suscités dernièrement sur le fait de savoir si oui ou non, expliquer c'est excuser. (Et soyons indulgent jusqu'au bout, accordons lui que la "spécificité" qu'il décèle dans les événements de Cologne soit bien celle de leur caractère "massif".) Pour autant, j'insiste : il y avait bien d'autres exemples, actuels ou passés, sur lesquels ce débat s'appliquait également. Et si ce débat n'est pas aussi médiatiquement fort pour ces innombrables exemples, c'est peut-être parce qu'un traitement à tendance xénophobe est justement déjà présent chez les médias français. Je rappelle seulement que si @si se veut dans un certain rapport aux médias dominant, c'est pour les critiquer, et non pour les suivre, et relayer leur vision biaisée de la société.
J'en étais là après l'émission : beaucoup d'énervement pour un non-dit. Mais voilà que vient cette chronique qui, en dépit d'une imperméabilité totale lors du plateau des interventions respectives à ces deux sujets, disjoints, voilà que vient cette chronique qui sonne comme une justification après-coup de ce que je considère une faute ou une erreur. En surenchérissant. Et cette fois de façon totalement décomplexée : les djihadistes et les violeurs de Cologne, même combat ! ... Arrrghhh ! -
Al1
Il fait froid dans le monde
Ca commence à se savoir
Et il y a des incendies qui s'allument
dans certains endroits
parce qu'il fait trop froid
Traducteur, traduisez
Mais
N'ayez pas peur
On sait ce que c'est que la radio
Il ne peut rien s'y passer
Rien ne peut avoir d'importance
Ce n'est rien
Ce n'était rien
Juste pour faire du bruit
Juste de la musique
Juste des mots des mots
Des mots des mots
Tout juste un peu de bruit
Tout juste un peu de bruit
Comme à la radio -
Carnéade le Fataliste
Histoire de me contredire un peu, on pourrait quand même trouver la désormais fameuse "thèse des terrasses" intéressante sur un point.
Il y aurait un tel sentiment de discrimination diffus que même quand un jeune d'origine étrangère ne fait pas face à une discrimination réelle (ou qu'on prouve qu'il y a des cafés qui refusent de les servir) il peut avoir une impression de rejet.
Maintenant au lieu de se focaliser sur l'exemple alacon des terrasses de cafés et leur mise en relation alacon avec les cibles pratiques choisies par les terroristes, on pourrait demander pourquoi quand un serveur ou autre parisien fait la gueule à un djeuns de banlieue (comme ils la font à tout le monde, tout provincial peut en témoigner), ce dernier en arrive à se sentir ethniquement rejeté (enfin en imaginant qu'une étude sociologique réelle ait démontré que le djeuns réagissant ainsi soit représentatif d'un sentiment répandu).
On pourrait dès lors sortir de cette ridicule et anecdotique focalisation sur les terrasses pour en arriver à des histoires de "ta race" comme qui dirait, et à une telle diffusion de propos racistes dans l'espace public (via la droite "décomplexée" s'ajoutant aux FN et à une longue liste d'intellectuels médiatiques douteux) que le membre de minorité devant toute réaction un tant soit peu négative à sa présence quelque part (ou retard à lui servir son kawa) pourrait avoir tendance à l'interpréter comme du racisme (j'allais dire "ou y trouver une raison de tirer dans le tas dans les cas extrêmes..." mais c'est du raccourci abusif, même GdL dit juste que ça aurait "inconsciemment influencé le choix des cibles" rien de plus).
(Enfin je dis ça j'enfonce une porte ouverte, je sais.) -
Lyonnais
Trouvé sur http://www.manifeste.org/article.php3?id_article=113 site "le Manifeste des Libertés"
A noter que la presque totalité des victimes sont des musulmans.
Là aussi, encore des problèmes d'accès aux terrasses des cafés et restaurants ?
Cette liste n'est malheureusement plus mise à jour depuis 2006.
Ce qui est fait au nom de l’islam partout dans le monde
par A.M.L
SOUDAN
Janvier 1985 : Mahmoud Mohammed Taha fut condamné à mort et pendu à Khartoum, à plus de 80 ans. Il avait écrit un livre sur l’histoire de l’islam où il défendait l’idée de séparation du politique et du religieux (« Un islam à vocation libératrice », L’Harmattan, 2002). Il défendait l’idée que le message spirituel du prophète, tel qu’il fut révélé à La Mecque, est universel, mais que toute la construction juridique élaborée à côté, dans un contexte historique précis, n’était plus en phase avec la vie des musulmans aujourd’hui.
1991 : Ajjabna Mohammed devient apostat : il est renvoyé de l’Université. Rejeté par sa famille, il tente de s’enfuir ; on le met en prison, où il subit des tortures pour revenir à l’islam.
IRAN
1946 : Assassinat de Ahmad Kasrawi, historien, juriste et linguiste accusé d’incroyance par les Fida’iyyani Islam, et assassiné sous une fatwa pour hérésie.
1946 (mars) : l’écrivain Ahmed Kusravi est assassiné par des membres des associations unionistes islamiques.
1981 : Saïd Soltanpour, poète et metteur en scène du théâtre, est exécuté en raison de ses convictions politiques.
1982 : Ata Nourian, homme de lettres et membre de l’Union des écrivains, est exécuté en 1982, en raison de ses convictions politiques.
1984 : Ali Dashti, auteur d’un livre très critique envers l’islam, meurt en prison de mauvais traitements à 83 ans.
1987 : Autodafé à l’Université d’Ispahan : 80 000 livres sont brûlés.
1989 (février) : Exécution des écrivains iraniens Amir Nikaiin, Monouchehr Behzadi, Djavid Misani, Abutorab Bagherazdeh.
1989 : Exécution des poètes iraniens Saïd Soltanpour et Rahman Hatefi.
14 février 1989 : « Les Versets sataniques », roman de Salman Rushdie, sont déclarés blasphématoires par Khomeyni, qui appelle au meurtre de l’auteur « ainsi que de tous les éditeurs » du roman. Trois millions de dollars sont offerts en récompense à celui qui donnera la mort de Rushdie (un million seulement si c’est un non-Iranien). Attentats en juillet 1991 contre le traducteur italien à Milan et le traducteur japonais à Tokyo. Attentat perpétré sur les ordres des services de renseignement de Téhéran le 29 mars 1989 contre le recteur de la Mosquée de Bruxelles et son adjoint, qui avaient déclaré que Rushdie devait être jugé et se repentir comme l’exige la juridiction. Cette fatwa est toujours en cours parce que déclarée irrévocable, le seul pouvant l’abroger, Khomeyni, étant mort.
1992 : Freydoun Farrokhzad, poète et homme de spectacle, est assassiné en Allemagne, en raison de ses activités artistiques considérées comme blasphématoires.
1993 : Un dessinateur satirique, Manouchehr Karimzadeh, est condamné à dix ans de prison pour avoir dessiné un footballeur dont le visage ressemblait vaguement à celui de Khomeyni. Le directeur du journal est fouetté, de même que le dessinateur ; les peines ont ensuite ét réduites (article du « New York Times »).
1994 : Saiidi Sirjani, écrivain, essayiste et romancier, est assassiné en prison pour avoir publié à l’étranger ses ouvrages interdits en Iran.
1994 (mai) : Arrestation de l’universitaire et militant des droits de l’homme E. Sahabi pour avoir participé à un colloque en Allemagne, jugé comme une « manifestation anti-révolutionnaire ».
1995 : Ahmad Miralai, homme de lettres et traducteur de la littérature étrangère en persan, est assassiné, en raison de ses activités littéraires.
1996 : Ghafar Hosseini, écrivain, est assassiné en raison de ses activités au sein de l’Union des écrivains en Iran.
1996 : Reza Mazlooman, journaliste et écrivain, est assassiné à Paris, en raison de ses écrits sur la période pré-islamique en Iran.
1996 : Ebrahim Zalzadeh, éditeur, est assassiné, en raison de ses activités d’édition.
1996 : Ahmad Tafazoli, chercheur et traducteur, est assassiné en raison de ses activités.
1998 : Pirouz Davani, journaliste, est enlevé et assassiné en raison de ses activités journalistiques.
1998 (novembre) : Majid Sharif, sociologue, journaliste et traducteur dans un journal progressiste interdit, est assassiné.
1998 (décembre) : Mohammad Mokhtari, poète et écrivain, est retrouvé étranglé. Il avait essayé de créer une association d’écrivains libres.
1998 (décembre) : Mohammad Jafar Pouyandeh, traducteur et écrivain, est retrouvé étranglé en raison de ses traductions et de ses activités au sein de l’Union des écrivains iraniens.
1998 (novembre) : Assassinat par des islamistes de deux intellectuels iraniens : Darius et Parvaneh Foruhar.
1998 : Hamid Pour Hajizadeh, poète, est assassiné avec son fils âgé de 9 ans en raison de ses écrits.
1999 (février) : Le religieux réformateur Hadi Khamenei est battu à Qom par des étudiants islamistes.
1999 (novembre) : Arrestation du rédacteur en chef d’une revue iranienne pour « injures aux valeurs de l’islam ».
1999 (novembre) : Condamnation du journaliste Chamsolvaezin à trois ans de prison pour propagande anti-islamique.
2000 (août) : Hassan Eshkevari, religieux iranien, est accusé d’apostasie, de blasphème et d’hérésie.
2003 : Zahra Kazemi, journaliste, est assassinée pendant sa détention, en raison de ses activités journalistiques.
2004 : Ahmad Bayat Mokhtari, poète et musicien, est enlevé et écrasé sous une voiture à Chiraz, en raison de ses activités artistiques.
2006 (janvier) : La journaliste de l’hebdomadaire « Tamadone Hormozgan » Elham Afrotan est emprisonnée le 23 janvier 2006. Selon des informations, la journaliste serait dans le coma suite à une tentative de « suicide ». Induite en erreur par le titre d’un article émanant d’un site Internet qui prônait la lutte contre le sida, l’équipe de rédaction en a fait une reprise dans sa page « santé ». Il s’agissait d’un article satirique comparant la venue de l’ayatollah Khomeyni au sida. Les journalistes ont été appréhendés à Bandar-Abbas, au sud du pays, après la publication de l’hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, les organisations gouvernementales et les écoles coraniques en ont profité pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à l’incendie du siège du journal.
Depuis leur arrestation le 23 janvier, Elham Afrotan et six autres collaborateurs de son journal étaient harcelés afin d’avouer « qu’ils recevaient des ordres à l’étranger les incitant à insulter l’ayatollah Khomeyni ».
Par ailleurs, Ali Afsahi, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive « Cinama-Varzech » (suspendue en 2000), collaborateur d’Emadoldin Ebaghi, journaliste et fondateur d’une association de défense des droits des prisonniers d’opinion, a été arrêté le 12 février sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30 décembre 2000, et condamné à quatre mois de prison par le tribunal spécial du Clerg.
EGYPTE
1925 : Le cheikh d’Al-Azhar Ali Abd ar-Raziq est radié de l’université et interdit de publication par ses pairs pour avoir proposé une séparation entre la religion et l’État.
1925 : Interdiction du livre d’Ali Zbd ar-Raziq « Islam et principes de gouvernement » pour hérésie.
1926 : Interdiction du livre de Taha Hussein « Poésie pré-islamique ». Taha Hussein est expulsé en 1931 de l’Université par le ministre pour ses intérêts pour la littérature pré-islamique.
1981 : Interdiction du livre de Fikri Al Aqad « Histoire de la langue arabe ». L’auteur écrivait que certains mots du Coran étaient d’origine égyptienne.
1985 : « Les Milles et Une Nuits » sont condamnées par le Tribunal des mœurs du Caire, pour atteinte à la pudeur et pour corruption des mœurs des jeunes. Le tribunal ordonne la destruction de 3000 exemplaires saisis, l’emprisonnement de l’éditeur et de l’imprimeur. Une autodafé publique a lieu.
1990 : Nasr Abou Zeid, professeur d’Université, qui a « commencé à penser l’islam de l’intérieur et à présenter une voie profondément réformiste (« Critique du discours religieux », Actes Sud, Sindbad, 1999), est menacé de mort par les islamistes pour avoir voulu historiciser le Coran. Déclaré apostat le 14 juin 1995 par la Haute Cour égyptienne qui lui ordonne de se séparer de sa femme, il doit quitter l’Egypte et s’installer en Europe.
Janvier 1992 : Une délégation de savants d’Al-Azhar demande la saisie de huit publications traitant de l’islam.
8 juin 1992 : L’intellectuel laïque Farag Foda est assassiné par les islamistes en juin 1992, après avoir publié « La vérité absente », et après que le cheikh de la mosquée d’Al-Azhar au Caire l’a déclaré quelques jours auparavant « apostat ». Les universitaires d’Al-Azhar condamnent les conditions du meurtre de Foda, mais ils estiment qu’il était un apostat, et qu’il méritait une mort légale.
Décembre 1992 : Sur ordre d’Al-Azhar, « au nom de l’islam, religion de l’État », les œuvres de Foda, rééditées en hommage, sont interdites et saisies.
14 octobre 1994 : Nagib Mahfouz, 83 ans, le plus célèbre écrivain égyptien, Prix Nobel de littérature en 1988, est poignardé au Caire par un jeune intégriste, et gravement blessé à la gorge. Cette tentative d’assassinat a été revendiquée par Al-Djamaa al-Islamiya. En 1959, puis en 1988, juste après son prix Nobel, les romans de l’écrivain égyptien avaient été censurés par l’université Al-Azhar.
1997 : L’université Al-Azhar prépare l’interdiction de 196 livres pour des raisons morales et religieuses.
1997 : l’université Al-Azhar prépare l’interdiction du livre d’Al-Qimany « Dieu du Temps » pour dérision envers la religion puis hérésie de « réécriture de la tradition musulmane ». Le livre est saisi dans les imprimeries.
1998 : l’écrivain Ala’a Hamed est poursuivi pour « injure envers l’islam » dans un roman.
Avril 2000 : L’écrivain syrien Haïdar Haïdar est devenu la cible des islamistes égyptiens pour son livre, « le Festin pour les Algue marines ». Son roman, édité pour la première fois en 1983 à Chypre, allait être réédité par le ministère de la culture en Egypte. Une campagne est menée contre le roman. C’est un journaliste du périodique « Ach-Chaab », organe du parti de l’Action, qui a lancé le premier cri de guerre dans un article intitulé : « Qui fait le serment de mourir avec moi ? Puissent vos mains être coupées ! Il ne reste plus que le Coran... Que se passera-t-il si nous disons que le premier ministre est de la merde ? » On demande la condamnation du ministre de la culture et des responsables de l’édition. On s’en prend aux personnages du roman, et le recteur d’Al-Azhar appelle à un cérémonial d’autodafé du roman dans un lieu public 2000 : « La liberté d’expression est bienvenue, mais tous les hommes de lettres doivent comprendre que cette liberté est restreinte par le respect de Dieu, du Prophète et des valeurs religieuses. »
2000 (mai) : Le président d’Al-Azhar dit des intellectuels qui critiquent la censure : « Ils veulent la liberté absolue, sans respecter les valeurs et la morale religieuse. »
17 mai 2000 : l’Académie des recherches islamiques, sous l’autorité d’Al-Azhar, émet une déclaration, diffusée par le bureau du Grand Imam de l’université, Mohammed Sayyid Tantaoui. Le roman est considéré comme contrevenant à l’islam - littéralement, pour « être sorti de ce qui est connu en matière de religion » (khuruj ‘amma hua maalum min ad-din). L’Académie a incriminé le ministère de la culture qui a entrepris la réédition de roman. Des milliers d’étudiants d’Al-Azhar ont manifesté. Suite à cette affaire, le ministère de la culture interrompt l’impression de trois autres romans condamnés pour atteinte à la pudeur.
Janvier 2001 : Le diwan d’Abu Nuwas était exposé dans la foire du livre au Caire mais n’était pas à vendre. Agissant comme un Saint-Office pour la salubrité de la pensée, l’Académie azharite des recherches islamiques continue son œuvre censuriale : elle n’autorise pas la diffusion d’un livre sur « La femme dans la pensée de Khomeyni », fait appel au « Comité de la censure sur les œuvres artistiques » pour qu’il saisisse un livre intitulé « Appel à la réflexion et à la méditation du Coran et de la tradition du prophète, etc. »
2001 : Nawal Saadaoui fait l’objet d’une plainte formulée par les islamistes ; une audience est fixée pour le 18 juin 2001. Elle est reconnue coupable d’atteinte à la religion. Aujourd’hui, elle est menacée de mort par les intégristes. Déjà, en 1981, elle a été emprisonnée pour onze ans en raison de son engagement et de ses écrits féministes.
2001 : L’auteur Salaheddin Mohsen et la prédicatrice Manal Manea sont condamnés à trois ans de prison, pour athéisme et blasphème contre l’islam.
INDE
1989 (février) : Emeutes à Bombay contre « les Versets sataniques » : 12 morts.
BENGLADESH
1993 (24 septembre) : Un groupe d’islamistes du Bangladesh prononce une fatwa contre Taslima Nasreen, la condamnant pour blasphème. Sa tête est mise à prix. Sous la pression des manifestations islamistes, un mandat d’arrêt sera lancé contre elle en juin 1994. Médecin, écrivain (son dernier livre : « Rumeurs de haine ») née en 1962 au Pakistan oriental, devenu en 1971 le Bangladesh. Ses chroniques dans la presse, ses critiques de la condition faite aux femmes, de la religion et du pouvoir religieux, puis son livre « Lajja » en 1993, qui relate les exactions contre la minorité hindoue au Bangladesh au nom d’Allah, ont provoqué la haine des fondamentalistes musulmans. Lors du Salon du livre national, ses livres furent brûlés en public. Un comité « Détruisez Talisma » fut mis en place, et elle n’eut plus le droit de se rendre au salon du livre. Les fondamentalistes ont envahi les librairies qui vendaient ses livres et tout cassé. Après une campagne de haine sans précédent, le gouvernement a confisqué son passeport et lui a ordonné de cesser d’écrire si elle voulait garder son poste de médecin dans un hôpital public. Elle a été contrainte de s’exiler. Depuis lors, elle continue son combat pour la laïcité et pour la liberté des femmes.
PAKISTAN
1995 (avril) : Fatwa d’excommunication contre le poète Mohammed Alvi par le mufti Shabbir Siddiqi d’Ahamdabad, pour une phrase dans un poème écrit dix-sept ans auparavant : « O Dieu, si tu es trop occupé pour nous rendre visite, envoie un bon ange pour nous guider ». 1998 : Condamnation à mort d’Ayub Masih pour blasphème.
2000 (octobre) : L’universitaire pakistanais Younus Shaik est arrêté et condamné à la prison à vie pour ses écrits jugés blasphématoires.
SYRIE
1977 (février) : Le président de l’Université de Damas est assassiné sur le campus par des islamistes.
2004 : Nabil el-Fayadh, chercheur et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages interdits en Syrie et dans la plupart des pays arabes, est arrêté par les services de renseignements le 30 octobre 2004 à Damas. Comme lors des précédentes interpellations, l’incarcération fait suite aux plaintes déposées par l’un des savants en religion les plus intégristes, Mohammed Saïd Ramadan el-Bouti, de l’Université de la Charia de Damas. Il a par ailleurs été menacé de mort à plusieurs reprises par le cheikh wahhabite Khatib Khodra.
ARABIE SAOUDITE
En Arabie saoudite paraît un livre où un anathème général est lancé contre plus d’une centaine d’écrivains arabes morts et vivants : Salama Moussa, Shibli Shmmayyil, Naguib Mahfouz, Lufti as-Sayyid, Muhammad al-Jabiri, Shakir Shakir, Saïd Aql, Adonis... Ces auteurs sont toujours interdits dans ce royaume.
1992 (3 septembre) : Sur la grande place de la ville de Qatif, le poète Sadiq Melallah a été décapité au sabre. Son délit : blasphème et abjuration.
1993 : Une bande dessinée publiée dans le « Arab News » provoque l’arrestation de deux employés indiens ; selon les théologiens, elle remettait en cause l’existence de Dieu. Les deux hommes sont condamnés à 300 et 500 coups de fouet. Sous la pression internationale, ils sont pardonnés par le roi.
1993 mai : Emprisonnement pour quatre ans du professeur M. Al Awaji, intellectuel réformateur ; il est démis de ses fonctions et son passeport est confisqué.
2003 : Le quotidien « Al-Watan » relate l’agression dont a été victime l’un de ses journalistes, qui a requis l’anonymat. En pleine journée, à la sortie d’un restaurant, trois membres de la police religieuse (les « moutawa ») emmènent le jeune homme dans un poste de police où la torture est ouvertement pratiquée. Le chef du poste de police lui reproche d’avoir les cheveux longs et de travailler pour un journal d’« impies ». Outre les insultes et les humiliations, la police lui coupe les cheveux, en lui dessinant, comme à l’habitude, des trous au ras du crâne. Le journaliste se voit confisquer son agenda et une disquette sur laquelle se trouvaient ses reportages.
2003 (27 mai) : Le rédacteur en chef d’« Al-Watan », Jamal Khashoggi, est limogé, moins de deux mois après sa nomination, pour avoir autorisé la publication d’articles critiquant ouvertement l’establishment religieux, notamment les « moutawa » (police religieuse). Le gouvernement saoudien a cédé à la pression des religieux ultraconservateurs qui avaient condamné le journaliste, l’accusant notamment de « se moquer [...] des gens vertueux » et de « propager le mal et la corruption » et avaient appelé au boycott du journal. Après les attentats-suicides du 12 mai à Riyad, attribués au réseau Al-Qaeda et qui ont fait 34 morts, le journal avait servi de tribune pour les écrivains et intellectuels réformistes du royaume.
2003 (fin juillet) : Le grand mufti interdit à l’auteur réformiste Abdulaziz al-Qasim d’exprimer ses vues dans le quotidien « Al-Madina ». Cette interdiction s’inscrit dans une large campagne d’intimidation des médias saoudiens engagée après l’attentat du 12 mai à Riyad. Si la presse paragouvernementale se félicite, timidement, des quelques réformes politiques annoncées par les autorités, celles-ci et l’establishment religieux ultraconservateur n’ont de cesse de réduire au silence les voix contestatrices qui jugent ces réformes trop restreintes et leur adoption trop lente. D’après Ali Al-Ahmad, un dissident saoudien basé à Washington, une centaine de journalistes, écrivains et intellectuels réformateurs auraient été censurés ou interdits d’écrire dans les journaux du royaume entre juillet et novembre 2003.
2003 (29 juillet) : le journaliste Hussein Shobokshi n’est plus autorisé à publier dans le quotidien « Okaz », suite à un article dans lequel il disait rêver du jour où les Saoudiens auraient le droit de voter, de débattre des droits de l’homme et les femmes le droit de conduire. Cette interdiction aurait été signifiée au journal par le ministère de l’information. Quelques jours plus tard, sa rubrique dans un autre journal, « Arab News », est à son tour supprimée et son émission politique, diffusée sur la chaîne à capitaux saoudiens « Al-Arabiya », est rayée de la grille des programmes. En juillet toujours, la chronique de l’écrivain Dawoud al-Shirian dans le quotidien « Al-Hayat » est suspendue. L’éditorialiste Mansour al-Nogaidan du quotidien « Al-Riyad » est quant à lui mis en congé pour une durée indéterminée. Comme Hussein Shobokshi, il affirme avoir reçu plusieurs menaces de mort.
Le Mouvement pour la réforme islamique en Arabie (MIRA), basé à Londres, s’est doté, en mai, d’une nouvelle chaîne de télévision, « Islah TV », diffusée par satellite. Fin août, la télévision cesse mystérieusement d’émettre. La fabrication des programmes, leur diffusion et l’émission du signal transitent via plusieurs pays européens. D’après Saad Al-Fagih, directeur du MIRA, de fortes pressions saoudiennes sur les différents opérateurs intervenant dans la diffusion de cette télévision sont à l’origine de cette interruption. L’opposant politique et porte-parole de « Islah TV », Saad Al-Fagih, avait été attaqué et blessé à coups de couteau par des inconnus qui s’étaient introduits chez lui à Londres, le 22 juin. Ils lui auraient dit en partant : « C’est un message du gouvernement. »
Fin août, le ministre de l’information émet des directives interdisant la publication des articles de Wajeha al-Huwaider, du quotidien arabophone « Al-Watan » et du quotidien anglophone « Arab News ». Ce geste intervient suite à la parution, fin mai, d’un de ses articles traitant du sentiment de désillusion de certains citoyens saoudiens à l’égard de leur pays et de leur tendance à se tourner alors vers les Etats-Unis.
Mohammed al-Harbi, enseignant, il est condamné à 750 coups de fouet, trois ans et quatre mois de prison, pour « atteinte à l’intégrité de l’islam ».
Mohammed al-Souheimi, enseignant saoudien, est condamné à 300 coups de fouet, trois ans de prison et interdiction d’exercer pour apostasie.
KOWEIT
Ahmed al-Baghdadi, enseignant d’université accusé de « dévalorisation de la religion », « d’insulte ou de dérision envers les préceptes de la religion » ou de « blasphème », est arrêté à plusieurs reprises.
1996 : l’« Arab Times » publie une bande dessinée américaine sur le viking Hagar ; il est représenté en prière et un voix sort des nuages pour dire après un long silence : « Pardon ? » ; une émeute est organisée contre le journal ; ses locaux sont détruits ; le directeur est poursuivi par la foule et reçoit des coups de feu.
2000 (janvier) : Deux femmes écrivains, Leyla ‘Uthman et ‘Alia Sha’ib, sont condamnées à un mois de prison pour outrage aux mœurs et à la religion.
JORDANIE
2000 (février) : Mossa Hawamda, poète, est accusé d’apostasie par un tribunal.
TURQUIE
Turan Dursun, ancien mufti turc devenu athée, est assassiné par les islamistes.
1993 : Assassinat d’intellectuels et de poètes alévis et kurdes dans l’incendie d’un hôtel à Sivas, où une réunion se tenait avec le traducteur des « Versets sataniques » de Salman Rushdie. Le dessinateur satiriste Asaf Koçak, militant des droits de l’homme et adversaire des islamistes, y meurt.
1998 (décembre) : Le journaliste Nuredin Sirin est condamné à vingt mois de prison pour avoir écrit : « Nous devons soutenir les opprimés même s’ils sont athées. »
ALGERIE
1973 : En Algérie, assassinat par des islamistes, du poète Jean Sénac.
1993 : S’ouvre en Algérie une hécatombe des intellectuels et artistes : assassinatsdeDjilaliLiabès(sociologue),AhmedAsselah(directeurdesBeaux-Arts),M’hamedBoukhobza(sociologue),Salah Djebaïli (recteur de l’université Bab-Ezzouar à Alger), Youssef Sebti (poète et écrivain), Abdelkader Alloula (dramaturge et metteur en scène), Mahfoudh Boucebci (psychiatre), Salah Chouaki (inspecteur de l’Education nationale), Azzedine Medjoubi (dramaturge), Dilalli Belkhanchir (pédiatre), AbderahmaneFaredeheb(économiste),FerhatCherkit,YoussefFathallah,Lamine Lagoui, et Ziane Farrah (journalistes)... La liste est douloureusement longue.
26 mai 1993 : Tahar Djaout, écrivain, poète et rédacteur en chef du magasine « Ruptures », est assassiné.
31 juillet 1993 : Merzag Baghtache, journaliste et écrivain, est blessé dans un attentat.
3 août 1993 : Rabah Zenati, journaliste de télévision, est assassiné.
9 août 1993 : Abdelhamid Benmenni, journaliste à « Algérie-Actualités », est assassiné.
11 septembre 1993 : Saad Bakhtaoui, ancien journaliste d’« El-Minbar », est assassiné.
28 septembre 1993 Abderrahmane Chergou, écrivain et journaliste, un des animateurs du FAM (Front de l’Algérie moderne), est assassiné devant chez lui.
2000 : juin : Fatwa de mort contre le réalisateur algérienM.Zemmouri,auteur du film « 100 % Arabica » consacré au raï.
MAROC
1975(18décembre) : Omar Benjelloun,leaderdel’Unionsocialiste desforces populaires (USFP) et directeur du journal « Almouharrir », est poignardé à mort par un groupe faisant partie de La Jeunesse islamique.
FRANCE
1989 : Manifestation à Paris contre « les Versets sataniques ».
1989 (septembre) : demande de saisie des « Versets sataniques » à Paris ; appel rejeté.
1994 (janvier) : « Affaire Claudia Schiffer » qui défile avec une robe sur laquelle sont écrits des fragments de versets coraniques : scandale en France dans les organisations musulmanes et dans les pays musulmans ; Chanel s’excuse, fait brûler les trois robes, exige la restitution de toutes les images de la robe ; son PDG déclare « qu’en aucun cas son respect de la religion musulmane ne l’aurait porté à commettre un sacrilège ou à offenser la communauté musulmane ».
GRANDE-BRETAGNE
1989 : 20 000 manifestants à Londres contre « les Versets sataniques ».
CANADA
Irshad Manji, journaliste et essayiste (« Musulmane, mais libre »), née ougandaise, de parents d’origine indienne, vivant au Canada, est régulièrement menacée de mort.
PAYS-BAS
Theo Van Gogh, cinéaste, est assassiné par un islamiste marocain pour avoir réalisé un film, « Soumission ».
Ayaan Hirsi Ali, députée hollandaise, d’origine somalienne, scénariste du film de Theo Van Gogh Soumission, est menacée de mort dans une lettre poignardée sur le corps du cinéaste assassiné. Cette lettre se termine par :
Je suis certain, O Amérique, que tu périras
Je suis certain, O Europe, que tu périras
Je suis certain, O Hollande, que tu périras
Je suis certain, O Hirshi Ali, que tu périras
Je suis certain, O infidèle fondamentaliste, que tu périras » -
Pat de Saint-Rémy
Très pertinent...
C'est l'histoire de toutes les mayonnaises du monde...
À force de tourner, soudain ça prend !
Quand les autres exclus vont s'agglomérer (Chômeurs, travailleurs pauvres, SDF, et tous les rackettés de la route et des impôts excessifs, inutiles et insuffisant) il va faire chaud en France...
Je vous observe, non sans amusement, depuis l'Extrême-Orient. Sauf quand il y a des morts, ce qui ne me fait jamais rire...
PG -
Tewolf
Le problème pour ceux qui attendent l'insurrection-qui-vient, un peu comme d'autres attendent le Messie-qui-vient... c'est surtout que ça ne vient pas.
Ou que si ça vient, ça vient vraiment... lentement, et qu'on craint un peu de ne pas le voir venir de son vivant.
Du coup, dès que survient un truc qui secoue et qu'on avait pas trop vu venir, on croit aussitôt y discerner le museau de ce qu'on attend... en vain.
On jette des pièces d'actu en l'air, on pense y reconnaître des lignes de sens, des fragments de puzzle
qui semblent vouloir s’emboîter.
A trop attendre les signes de la fin des temps et de l'insurrection-qui-vient (figures variantes de l'Apocalypse)
on finit par les voir dans tout et dans n'importe n'importe quoi, dans le marc du café des terrasses parisiennes,
dans les entrailles des victimes, dans la logorrhée de pythies sociologues...
De l'image au mage... si le décryptage d'images des médias est une déconstruction rationnelle,
le décryptages de signes dans le chaos est une construction magique.
Du décryptage des médias, gardons-nous de tomber dans le décryptage des signes de ce qu'on attend. -
Yanne
Vous avez fumé la moquette ou quoi ?
Ou bien vous avez passé la nuit à refaire le monde avec Judith ?
D'une part, si l'insurrection qui vient, celle dont rêvait le comité invisible, c'est de descendre les inconnus dans la rue ou dans les salles de concert, on est mal partis.
D'autre part, si la rancœur d'un certain nombre de gens, qui se retrouvent brimés dans une société de type démocratique, où rien n'est facile mais où des millions de gens peuvent quand même émerger socialement, peut provoquer ce genre d'attentat au lieu du combat militant et jour après jour, alors ça nous engage dans une notion de l'avenir qui n'est pas seulement anarchiste, mais carrément nihiliste.
Et dans ce cas, le fait de militer deviendrait sans objet. Loi de Murphy Overpower, comme disent les jeunes.
Quel sens aurait le militantisme au jour le jour ? Distribuer des tracts, organiser des conférences, écrire à des députés européens des choses qu'ils devraient savoir mais sont trop c.ons pour comprendre, se prendre la tête en réunion avec les trotskystes et les gauchistes.
Peut-être que l'insurrection vient, mais ça se passe à ND des Landes, dans la chute de la bourse qui a lieu actuellement, dans une crise qui va retourner la foule contre le capitalisme financier....
Peut-être.
Mais la lutte, c'est au jour le jour, pas dans les livres, ni dans les délires sur des assassins immatures et malfaisants, des bons à rien tout juste bons à massacrer des gens sans défense.
Foin ! -
Bob Dean
Je n'ai pas peur des mots. Depuis huit ans que je suis abonné à ce site, c'est le 9.15 le plus percutant qu'il m'ait été donné de lire.
D'un point de vue sémantique 'insurrection' n'est pas forcément le mot le plus adéquat. Mais l'idée principale du texte est là.
Oui, peut-être que rassembler les agressions sexuelles de Cologne et les attentats en France est hasardeux. Mais l'auteur n'a jamais eu la prétention d'avoir une science exacte, puisqu'il parle de puzzle qui est en cours de reconstitution, et donc des possibles erreurs qui vont avec.
Toujours est-il que le fond du texte est là. Aujourd'hui, la seule chose qu'il est possible de constater et qui est incontestable, c'est que le seul mouvement violent qui souhaite renverser la société actuelle, c'est le terrorisme islamiste. Bien sûr, il est téléguidé par des organisations transnationales, comme Daech ou Al-Qaida. Mais il ne peut recruter des troupes dans nos pays que parce que cela fait trente ans que la classe politique, de droite comme de gauche, laisse le communautarisme et la pauvreté prospérer dans les quartiers périphériques.
Ce mouvement islamiste violent souhaite renverser les sociétés occidentales pour de mauvaises raisons. Plutôt que réclamer plus d'égalité entre riches et pauvres ou entre hommes et femmes, ils préfèrent le retour à une société archaïque dominée par les lois religieuses.
Le problème dans cette histoire, c'est que ce sont des mauvaises raisons de notre point de vue. Eux sont convaincus que c'est ce qu'ils défendent qui est "le bien". Il ne faut jamais oublier que lors de l'Occupation allemande, les résistants étaient appelés "terroristes". Bien évidemment, loin de moi l'idée de mettre sur un pied d'égalité les islamistes et les résistants, mais c'était pour montrer que dans ce genre de conflit mettant en jeu un choix de société, tout est une question de point de vue.
Tout ceci étant dit, il faut quand même aborder le sujet qui fâche. Aujourd'hui, les islamistes posent des bombes, tirent à la kalachnikov dans la foule. Et en face, que font les "français de souche" ? Est-ce qu'ils s'insurgent ? Est-ce qu'ils font en sorte de défendre quelque chose qui puisse améliorer cette société ? Eh bien non. Personne ne fait rien.
La gauche radicale se limite à quelques zadistes à Notre-Dame-des-Landes. L'extrême-droite se limite à quelques zozos qui montent accrocher une banderole en haut d'une mosquée en construction. ET C'EST TOUT.
Entre les deux, l'immensité de la masse silencieuse des blancs salariés, fonctionnaires, artisans, commerçants, chômeurs, précaires ou avec un statut, gros patrons ou petits sous-fifres, ne dit rien, continue de rester passif et de considérer que finalement, c'est mieux que si c'était pire. Tous, du Parti Communiste au Front National, sont finalement d'accord pour préserver les apparences de cette société inégalitaire à bout de souffle, en instaurant un état d'urgence qui ressemble de plus en plus à une dictature, un état d'urgence qui est appelé à durer bien plus longtemps que prévu, il ne s'appellera plus état d'urgence mais il sera inscrit dans la Constitution et le Code Pénal.
La passivité des citoyens de ce pays fait que les libertés individuelles vont disparaître les unes après les autres. Vous ne le savez pas encore mais Daech est déjà en train de gagner. Lorsque la France, comme d'autres pays d'Europe, sera devenue une dictature où le droit de manifester sera réduit au strict minimum, où les grèves seront réprimées, où Internet sera filtré, et où les femmes, homosexuels, immigrés seront réduit à des seconds rôles, que restera-t-il à défendre face aux terroristes ? Qu'est-ce qu'on aura de différent avec l'Etat Islamique à part le capitalisme et le fait qu'on ne soit pas islamistes ? Eh bien pas grand chose.
Mais pas sûr que les Français soient prêts à entendre ce genre de discours... -
Julie Le Mest
J'ai peut-être loupé un épisode, mais si j'ai bien compris, les agressions sexuelles de Cologne n'étaient pas le fait de djihadistes dans une optique terroriste mais un mouvement de foule violent plutôt réminiscent des agressions qui avaient eu lieu sur la place Tahrir. C'est donc un peu bizarre d'en faire, avec des attentats terroristes, un volet d'une même "insurrection".
C'est également bizarre de faire des attentats du 13 novembre une transposition des émeutes de 2005 et des manifs anti-CPE de 2006. Que sont devenus les jeunes qui ont fait les unes et les autres ? ça demanderait une enquête sociologique réelle. Quoi qu'il en soit, les auteurs des attentats du 13 novembre étaient belges et donc pas trop susceptibles d'avoir participé à l'un ou l'autre des événements.
En regroupant ces réalités différentes, plutôt que de faire une explication sociologique, la chronique me donne plutôt l'impression de ressortir la thèse du choc des civilisations. Ou de faire une tentative d'explication poétique (dans le mauvais sens du terme, parce qu'elle est fausse) du désarroi qu'on peut ressentir face au retour de l'Histoire et de la potentialité d'une guerre capable de nous toucher directement.
Au-delà de nos terrasses, l'EI prospère dans une Syrie et un Irak atomisés, Bachar massacre, l'Iran et l'Arabie Saoudite en sont presque à se taper dessus pour de vrai (avec tout ce que ça implique pour leurs sphères d'influence respectives), la Turquie d'Erdogan pète les plombs, massacre les kurdes et démolit les libertés publiques.
Plutôt qu'une insurrection qui nous concernerait en premier chef, on a plutôt l'impression qu'il s'agit des contrecoups et des tentatives d'extension d'une guerre qui est à nos portes. -
Merle
Daniel Schneidermann. Je vous suggère de lire le Coran. Il parait que tout est dedans. Il n'est ni plus ni moins qu'un manuel d'insurrection. -
j dse
Assez sidéré de voir la virtuose analyse de D. Schneidermann "réinventer", à tort ou à raison, ce que dit l'extrême droite depuis toujours, certes avec d'autres intentions.
Quant à la pathétique "affaire des terrasses", tout le monde semble oublier que deux des assassins des terrasses étaient eux-mêmes patrons d'un bar (sans terrasse il est vrai, ce doit être ça le problème...).
D'ailleurs Edouard Louis devrait sortir un peu Lagasnerie et Schneidermann : les boites parisiennes, y compris celles où les consos coûtent un bras, y compris les boites gays, sont pleines de jeunes "exclus"/"des cités"/"arabes"... -
Faab
Un léger hors-sujet sur le vite-dit parlant de Jérémy Ferrari face à Valls : ce qu'il lui a fait dire a causé un incident diplomatique avec le Gabon.
Je ne sais pas si ça peut être un "insurrectionnel" de l'humour mais, du coup, je suis allé voir l'émission et c'est dommage qu'il n'ait pas pu plus batailler avec Valls sur la question des engagements militaires français. Peut-être qu'il aurait pu insister sur la Libye et la Syrie/Irak sans se laisser enfumer par le Mali (intervention qui s'est faite à peu près dans les "règles"). Au moins, il a sauvé l'honneur du plateau en affirmant sans détour que si le gouvernement était en guerre, ce n'était pas pour autant la guerre des Français. -
Oblivion
Ouh là…
Mélanger les causes des émeutes de 2005 et les causes des attentats sous le terme générique d’insurrection, ça ferait rire si ce n’était pas
grave.
Donc, oublié Daesh ?
Il n’y a plus d’organisation étrangère d’une puissance telle que capable de transformer en bouillie le cerveau de jeunes, aussi Maxime Hauchard seraient-ils ?
Oui, Maxime Hauchard, un djeun de la Normandie bien de chez nous.
Et ce Daesh n’a-t-il pas revendiqué clairement les attentats ? Y était-il question d’insurrection, de terrasses clivantes, ou plutôt
de «croisés», de «mécréants», de «perversité» ?
Et maintenant, la nouvelle mode c’est la sociologie au doigt mouillé sur les terrasses ?
Je te colle une explication qui correspond à ce que l’on sait de notre société (ça c’est pour le verni de crédibilité), mais qui n’en est pas pour autant valide tant qu’il n’y a ni étude, ni enquête, ni expérience de scientifique (Lagasnerie n’a jamais étudié les phénomènes de terrorisme).
Une explication qui exclue aussi l’aspect multi-attentats dans divers lieux n’ayant rien à voir entre eux sociologiquement parlant.
Puisqu’on est sur ASI, je rappelle que ce n’est pas la première fois que de l'intellectuel sort des âneries face à une caméra.
On a l’impression que la fréquentation de l’objet caméra libère, permet de sortir de son domaine de compétence, pour lâcher un avis
WTF.
Todd dont on ne doute pas des qualités, a déjà sorti ici-même à plusieurs reprises des trucs rigolos : «après les Législatives, on n’entendra plus parler du FN».
Vous avez le droit, Daniel, de suivre l’avis du dernier qui a parlé (il a toujours raison). Vous permettrez qu’on fasse un pas de côté, puisqu’il est question de «réfléchir». -
samuel_
On peut mettre le puzzle de cet article en abîme, à l'intérieur d'un autre puzzle, plus grand. Le puzzle de l'article semble une tentative de mettre la réalité d'aujourd'hui dans un moule interprétatif finalement assez rassurant, pour ceux qui veulent y voir de la vérité. Ce moule interprétatif serait que les actes d'incivilités, d'hostilité, de vandalisme, voire de terrorisme, de certains jeunes, serait l'engagement dans une revendication qui demande la justice à la société. Le côté rassurant de cette interprétation, c'est de donner un tel sens à ces actes, ainsi que le fait qu'elle ne nous sort pas beaucoup de ce à quoi on est habitué : une jeunesse qui fait des revendications contre des injustices, comme en 68... Ce qui est plus embêtant avec cette interprétation, de mon point de vue tout au moins, c'est qu'elle ne parvient pas à se départir d'une attitude très injuste envers le reste de la société qui, loin de se sentir injustement agressé par ces jeunes, devrait surtout se sentir coupable envers eux. Ce côté culpabilisateur de cette interprétation, joint au fait qu'elle soit faite par des gens qui sont un peu comme les prêtres de notre époque, par leur métier intellectuel (journaliste, sociologue), et leur côté de gauche (comme Jesus), est ce qui me conduit à l'integrer, ou a la mettre en abime, à l'interieur de mon puzzle à moi. Une société occidentale dans laquelle ce qui en elle a plus ou moins une position de pretres, reproduit ce que les pretres ont souvent fait aux epoques anterieures : envelopper leur société dans un discours injustement culpabilisateur, qui deviendra pour ceux qui y croiront, un nouveau fardeau s'ajoutant aux autres, à savoir les formes de pauvreté, la violence, etc... -
bastounet
La dernière émission d'asi a eu beaucoup d'impact sur toi , D.S. , et c'est très bien de vouloir en continuer l'expression....Cette émission est la réponse a tout ceux qui se pose la question d'une insurrection .....elle signifie qu'ils ne se sont même pas rendu-compte qu'elle a lieu , ici , maintenant .
Alors D.S. , réveillé...?