-
Franck Eyraud
"c'est à lui ... qu'il appartient d'anticiper ce malentendu, de la manière la plus pédagogique et, pourquoi pas, bienveillante", voilà qui est diplomatiquement dit. C'est la raison pour laquelle la vidéo est hilarante, même pour ceux qui ne jugent pas sa position sur le fond, c'est la forme qui est inadaptée.
-
AntoineB
Les réactions de la fachosphère sont compréhensible (je ne dit pas justifiée). De mon point de vue, c'est l'individualisme extrême et le déni de réalité que suscite la réaction de l'invité qui peut en effrayer certains. Sa réaction "je ne sais pas ce qui vous fait dire que je suis un homme" (--> taille, corpulence, barbe, voix, style vestimentaire) sous entend que la personne en face de lui est stupide d’interpréter les signes visibles du réel qui lui parviennent. Cela remet en cause le principe même du Réel et tend à une disparition d'une compréhension commune du monde.
Au final, plutot réussi comme intervention car on en parle et on y réfléchi. -
Catala93
"Je suis pas un homme" alors que de visu tout l'indique, c'est de la provocation au mieux quand rien ne permer d'en savoir plus. Mais affirmer "je ne suis pas blanc [...] je suis à moitié libanais " c'est une ineptie patentée de la part d'un individu à la peau blanche. Les LGBTI méritent mieux que leur représentant.
-
Ervé
L'été je ne suis plus tout à fait blanc. Un ou deux jours d'exposition au soleil, et ma peau prend une coloration brune, dorée, qui me fait sentir plus proche de Laurent Voulzy que d'Hervé Vilard. Bon, musicalement c'est aussi le cas.
C'est la saison où je pourrais facilement infiltrer un camp décolonial... à condition qu'il soit mixte.
Parce que passer pour une fille, même avec jupe, tunique et perruque, j'aurais plus de mal.
N'empêche qu'en juillet, je deviens plus sensible à la condition des racisé(e)s, plus conscient de leurs problèmes, qu'en janvier. Simplement parce que je lis dans le regard de certains de celles et de ceux que je croise, des interrogations sur mes origines, genre "Y s'rait pas Libanais ou quelque chose" ?... Et alors ? Même si c'était le cas ?... Connards de Blancs...
Vivement cet hiver que je reprenne mon aspect normal !
-
Florence Arié
Histoire de remettre des sous dans la machine:
https://www.theguardian.com/film/2018/jul/04/terry-gilliam-on-diversity-bbc-monty-python-black-lesbian
-
Yanne
Bah ! C'était de la provoc, cet intervenant est un ado pas terminé.
La meilleure réplique aurait été d'en rire en disant : Ah, elle est très bonne celle-là, une femme à barbe, c'est la première fois que j'en vois une...
Mais l'esprit d'escalier, ça n'aide pas, surtout quand on vous sort de telles inepties.... C'est assez sidérant...
Globalement, l'émission était un peu une bonne galère franchouille de différents courants d'ultra-gauche qui se chamaillent et nuisent à leur cause.
Bon ! C'était intéressant de connaître ces courants un peu conflictuels. Mais bon...
-
Compte supprimé à la demande de l'utilisateur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
-
Monsieur Laurent
De mon côté je pense que le problème est moins ce qu’il dit, que la façon dont il s’adresse à vous pour vous en faire part. Il y avait là une belle occasion de faire un tuto succinct sur la question des genres pour vous faire profiter de ses propres réflexions sur le sujet, ainsi qu’aux spectateurs. Mais au ton employé et à la lecture de son langage corporel, on lit clairement qu’il n’est pas dans la bienveillance et l’échange, mais plutôt dans la satisfaction de vous faire passer pour un “binaire mal instruit”.
Je crains que cette attitude ne soit fréquente dans les milieux associatifs qui luttent contre certaines discriminations et les violences subies qui vont avec. La tête dans le guidon en permanence, saupoudrée d’un peu d’entre-soi et vous n’avez plus le temps ou l’énergie de faire preuve de bienveillance.
Ce qui peut aussi se comprendre. -
David T
Franchement ce débat est mal engagé, je comprends à peine ce que DS veut dire...
D'abord vous semblez dire que c'est moralement pas très joli de "se délecter" d'une phrase pourtant objectivement risible et que ce mauvais rire signale en lui même la peur des "voyages d'une rive à l'autre". Déjà ça ne va pas de soi comme hypothèse. Est-il impossible d'être sensible aux complexités des identités de genre, soucieux même que la société puisse tendre à libérer au maximum femmes et hommes des déterminismes sociaux et biologiques, et de trouver ce "je ne sais pas ce qui vous fait dire" parfaitement stupide et drôle? Est-ce le sujet lui-même qui est au delà du domaine du risible ou est-ce que cette phrase n'est pas drôle?
Ensuite vous admettez que prendre ce propos au sérieux "ne va pas de soi", mais pour en conclure que le problème de fond dans l'idée qu'on pourrait parfaitement choisir son identité en s'abstrayant de toute biologie c'est "l'entourloupe" qui consiste à se faire passer pour un dominé quand on jouit des privilèges des dominants. Faut-il comprendre que ça irait plus de soi s'il s'agissait d'une femme ayant l'apparence d'une femme et, se vivant subjectivement comme homme, ferait de cette situation identitaire complexe une revendication politique?
Parce qu'au fond c'est ça la difficulté, ce n'est pas un problème de transphobie d'un côté, ou d'usurpation de la qualité de victime de l'autre. La question qui se posait vraiment à votre invité c'est celle de la traduction politique de sa situation identitaire. Une chose est de faciliter la possibilité pour une personne transgenre de changer de sexe et de ne pas en subir de discrimination. Il s'agit là d'une revendication simple à traduire en politiques publiques, et même à actions culturelles de sensibilisation. Une autre chose très différente est de demander à la société, sous peine d'être suspectée de phobie, de tenir compte de chaque situation psychologique individuelle sous prétexte que son origine se trouve dans le genre et d'offrir la possibilité à chacun de choisir un genre en fonction de critères purement subjectifs.
-
simonphilippe.pmt-132654 simonphilippe.pmt
Bon et bien je vais en profiter pour faire l'inventaire de tous mes privilèges. C'est ça l'histoire Hercul.e.s
-
Monsieur Panda
Commentaire d'un ami auquel je me joins totalement :
Un conseil : laissez la biologie où elle est. Ces histoires n'ont rien à voir avec, hormis pour les derniers disciples du droit naturel ou quelque catholique ayant Thomas d'Aquin pour mentor. Pour les autres, vouloir calquer un fonctionnement social sur un phénomène biologique, c'est du sophisme naturaliste. L'important n'est passe dans l'opposition entre nature et culture (ou "construction sociale") parce que, au bout du compte, on ne débat ici que de la manière dont il faut construire la société, donc de culture. Dire "il faut construire la société conformément à la nature" est le sophisme précité. Vous pouvez me croire sur parole ou, si vous préférez, je vous donnerai des références à des dizaines de classiques de la philosophie qui vous permettront de vous forger votre opinion. Si vous me croyez sur parole, souvenez-vous simplement que rattacher les présents enjeu à ce que nous sommes biologiquement me fait à chaque fois saigner des yeux tellement c'est maladroit.
L'important tient à une autre opposition, celle entre la décision de l'individu pour lui-même et la décision de la collectivité pour l'individu. Est-ce que la décision d'être un homme me revient, ou est-ce à la collectivité qu'il revient de décider de me mettre dans la case "homme"? Le monsieur qui affirme n'être pas un homme répond que c'est à lui seul que revient cette décision. Ceux qui le contestent répondent, au moins implicitement, que ce choix ne lui appartient pas, parce que c'est la société qui a décidé un jour que lui est un homme, pas une femme.
Franchement, vous ne le voyez pas, l'ultra-individualisme qui caractérise ce monsieur quand il affirme qu'il n'est pas un homme? Ca crève pourtant les yeux. La ritournelle sur "l'Etat qui nous impose notre sexe ouin ouin c'est le goulag" est tellement caricaturale qu'il est difficile de passer à côté. Le problème est là, dans cette posture "ultra", et il n'est que là. L'individu ainsi conçu est tellement le roi qu'il impose ce qu'il considère comme son identité propre à tous les autres. Et c'est aux autres de savoir quelle est cette identité, alors qu'elle n'est pas identifiable (un barbu qui n'est pas un homme, wtf?), parce que c'est le moindre des hommages qu'ils puissent rendre à l'individu-roi. Aux conditions posées par un individualisme aussi forcené ne peut correspondre que la dissolution de la société, du fait que les individus-rois n'ont plus de base commune. Comme ils sont chacun la mesure de tout, ils n'ont plus de mesure en commun. Voilà dans quelles affres conduit la lecture d'auteurs comme Foucault et autres gadgets de la "french theory" par des gens qui, cerise sur le gâteau, osent par-dessus le marché se prétendre de gauche.
Il y a beaucoup à débattre sur le positionnement du curseur entre les décisions qui reviennent à l'individu et celles qui relèvent de la collectivité. Le débat sur l'euthanasie, celui sur l'IVG, celui sur le mariage gay, sur la transsexualité, etc. Dans tous ces cas, qui forment une liste pas du tout exhaustive, la question est de savoir si on laisse les individus choisir pour eux, ou si c'est la collectivité qui choisit pour eux. L'opposition dont je parle ici est donc le moteur des débats dits "sociétaux" (quelle horreur) et c'est pourquoi je me suis permis de m'étaler un peu. -
Oblivion
Je rappelle, qu’à l’origine, la question était : pourquoi n’y a-t-il aucune femme sur le plateau ?
Et donc, grâce à la réponse d’Arnaud, les réactions toujours fabuleuses des réseaux zozos, dont ASI se fait encore la caisse de résonance, on en restera là plus de deux jours plus tard. Le ontournenron.
Dehors, les meufs. -
Tagadatsoin tsoin
Je n’ai pas vu l’émission, mais je suis une féministe radicale à qui nombre de bas-de-plafond ont reproché de desservir sa cause par ses colères et son ton hystérique (la fameuse « voix de crécelle »).
eh bien sachez, mes braves petits cro-magnons, que oui, au bout d’un moment, vous faites chier (attention trigger warning voix de crécelle, d’ailleurs j’invite les mecs déjà énervés à cesser de lire dès maintenant) donc oui vous faites royalement chier à ne pas vouloir comprendre des évidences qui dérangent vos petites certitudes et votre petit confort intellectuel, nous privant du même coup de notre droit à vivre en paix dans une société dont vous essayez d’exclure ceux qui ne sont pas ou ne pensent pas comme vous. Si vous avez vraiment les hautes qualités intellectuelles que vous croyez-avoir, alors, au lieu d’attendre de la « différence » féministe ou LGBT qu’elle fasse votre éducation câline, tendre et maternante avec une voix douce de femme normale(=pas féministe),eh bien je vous suggère de vous sortir les doigts du fion et d’aller vous instruire tous seuls comme des grands garçons et filles que vous êtes, grâce à internet qui est vaste et peut tout vous dire, et comme vous allez supérieurement intelligemment prévoir de lire tout ce vaste internet en écoutant une musique relaxante sur laquelle vous allez bien vous concentrer, vous n’entendrez aucune voix de crécelle, surtout si votre intelligence donc supérieure vous amène à privilégier le fond de ce que vous lirez à sa forme.
Parce qu’à la vérité, quand on n’est pas votre mère, votre maîtresse d’école, votre maîtresse tout court,vos enfants ou votre secrétaite salariée, bref quand on ne vous aime pas d’amour ou autrement, ça finit par excéder de sans arrêt essayer de faire appel à une intelligence que vous cachez si biien, moi personnellement ça finit par me donner envie de vous secouer par les couilles, quel que soit votre genre.( cela dit une écrasante majorité de porteurs de couilles figure dans mes statistiques personnelles de bas-de-plafond à un moment ça devient des maths, c’est comme ça).
Bref sinon moi je suis contente de moi, dans l’ensemble, je suis restée vachement calme je trouve.Donc parlez moi gentiment comme je l’ai fait pour que je nem’énerve pas trop, merci d’avance. Je vous rappelle à toutes fins utiles que si vous avez été piqué par mes critiques, c’est que d’une manière ou d’une autre, vous vous êtes reconnu, hmmm?
-
Tatanka
Post scriptum:
J'ai oublié d'ajouter que la nature est géniale et l'animal humain pas moins: ayant compris que son expansion démographique risquait d'entrainer sa disparition, il cherche par tous les moyens à réduire la taille de son espèce.
Vivement que la moitié de la population mâle se déclare homosexuelle; ainsi on peut imaginer qu'au moins la moitié de cette population n'aura pas de descendance.
Si ça pouvait nous éviter famines, épidémies, génocides et carnages...
-
Tatanka
Grosse rigolade!
La définition du mâle et de la femelle est technique.
On sait qu'il existe des aberrations génétiques - au sens strict.
Que ces aberrations, dont les personnes ne sont pas responsables, ne doivent pas mener à des politiques de ségrégation, voire pire, est et devrait rester la Loi (organisation de vie en commun).
Pour le reste : Les choix de sexualité n'ont pas à être légiférés.
-
christophe67
Daniel... Faut il que vous ayez été blessé pour régir ainsi. Et en fait d'"agressivité masculine", je crois que c'est vous qui froidement, un jour après l'émission, en fassiez preuve, en renvoyant à cette personne une vexation énorme, qui est de lui prêter une violence masculine.
Étiez vous sincères lorsque vous vous excusâtes de l'avoir blessé ? L'étiez vous, pour un jour après, répéter la même blessure ?
Quand vous parlez de maladresse dans son comportement, je ne vois pour ma part que de l'incompréhension et de l'agacement de son auditoire, moi y compris. Le même agacement que celui qui m'empare lorsqu'une femme s'emporte avec une voix de crécelles, et assène des arguments qui sont les siens mais qui ne font pas mouche pour moi.Le même agacement que celui que j'ai pu ressentir lorsque j'écoutais Edith Cresson, Première Ministre, ou le même agacement que j'ai pu ressentir devant la colère "saine" de Ségolène Royal lors du débat télévisé contre Sarkozy de mémoire.
Si il fallait genrer ce type de colère et d'agressivité, je les qualifierais plutôt de féminines, car le plus souvent le fait de femmes. Et clairement, je crois que c'est en cela qu'elles gênent le plus. Des colères bienveillantes, qui ne font mal à presque personne et qui n'ont pas cette vocation, sauf à l'amour propre des personnes que le fond touche, et qui attaquent la forme.Car sur le fond, pour en revenir, à la personne dont nous parlons, le problème des marginaux du sexe ou du genre, de celles et ceux qui ne se sentent pas bien dans la société, vient bien de l'exigence sociale d’être mâle ou femelle, et par la suite d'avoir à se comporter selon les stéréotype attachés à ces genres.
Refuser cette exigence initiale de se déterminer en genre, c'est faire ressortir le problème.
J'ai beaucoup apprécié votre première réaction d'excuses pour une éventuelle blessure, et de renvoi à l'apparence qu'il donne vis à vis des critères sociaux.
J'apprécie beaucoup moins la fin du présent texte, perpétré froidement, sans l'excuse de la spontanéité, et surtout sans possibilité de répondre de sa part et après avoir bien démontré le ressenti ridicule de ses intervention.
Je n'apprécie pas non plus que vous regrettiez cette première réaction à chaud qui était pour moi parfaitement calibrée, adaptée et humaine.
-
isaton
Je viens de regarder l’émission et vrai, il attaque bille en tête les représentations et vous cueille en oubliant de vous appliquer ce qu’il réclame pour lui.
Bien sûr, nous pouvons le décrier, pourtant il a raison ; d’ailleurs, il précise plus tard, lors d’un dégagement sur tweeter - Il en abandonne toute précaution quant à sa présence et sa parole au nom d’un collectif - qu’il est enseignant de métier. Peut-être a-t-il dans sa précipitation commis une déformation professionnelle, amener l’élève à interroger sa façon d’aborder l’autre. Dans ses manières doctes, il est bien, en fait, ce gars.
En revanche, au niveau du plateau, sa composition, s’il a été interrogé son uniformité masculine, l’absence du féminin et des origines diverses, rien sur l’âge des représentants, encore moins sur leur condition physique. Cela m’étonne toujours, le militant gay et jeune, perpétuellement jeune ! Certes, le vih est passé par là, il n’empêche, il ne nous a pas tous évacué de la vie avant l’âge requis, que l’on vive avec ou non. Par exemple, il y a le mouvement GreyPride, et c’est du militant, du chevronné même.... pour ce qui est de la condition physique, il y a du gay militant avec handicap, dans le pays, non ?
Bref, il y a encore du boulot sur la planche !
-
Valentin Fluteau
Au cours de mes études, j'avais un prof de socio particulièrement en pointe sur les questions de genre (et de sexe, j'y reviens).
Et la lecture d'un numéro des Nouvelles Questions Féministes consacré aux intersexes m'avait illuminé. Le voici : https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2008-1.htm
Concrètement, les intersexes, ce sont ceux qui, génétiquement ou par choix, ne sont ni hommes ni femmes. Génétiquement car la trisomie sexuelle, ou syndrome de Klinefelter (trois chromosomes XXY, au lieu de deux chromosomes XX/XY), par exemple, fait qu'un certain nombre de personnes naissent ni homme ni femme (contrairement à ce qui est inscrit sur leur carte d'identité). Par choix, car certaines personnes décident de changer de sexe, et sont soit en transition vers un autre genre/sexe (Male to Female, Female to Male), soit en transition vers un genre/sexe indifférencié (Male/Female to X), soit ont fini leur transition vers un sexe/genre indifférencié.
Et là, on découvre que selon les différentes études, la proportion d'intersexes est de 2 à 4% de la population française. 2 à 4%. Concrètement, ça veut dire en moyenne 1 par classe d'école. C'est du concret, c'est du solide, c'est du nombreux. On n'est pas sur un phénomène ponctuel.
Se pose alors la question, à leurs yeux, de l'obligation légale qu'il y a à choisir un sexe administratif. Dès la naissance. D'où, à mon sens, la difficulté de faire une réelle différence entre sexe et genre : le sexe aussi est une catégorie sociale.. Car on impose d'inscrire un sexe à l'état civil au nouveau né, sans possibilité de le changer après coup, alors même que le nouveau né peut être de sexe indifférencié, et que s'il l'est, on peut se tromper (les garçons ont parfois un tout petit pénis, quasi invisible à la naissance). Interrogez vos proches (et moins proches), vous serez surpris du nombre d'entre eux qui ont eu à "subir" un traitement hormonal pour se conformer à leur identité légale.
Daniel n'a pas tort, quand il dit que l'invité s'y prend mal pour sensibiliser autour de lui. Mais peut-il faire autrement ? Ce doit être une sacrée souffrance que de n'être inclus dans aucune catégorie sociale (et légale !) sinon celles qu'on se donne.
-
Nonoche
La réaction d'Arnaud Gauthier-Fawas n'est certes pas au dessus de tout reproche (à plus forte raison à en considérer les retombées, qui éloignent résolument l'attention de la question de la représentation de la diversité sur votre plateau, d'une part, et du sujet du pink-washing d'autre part).
Cependant, deux petits regrets sur la chronique de Daniel, si je peux me permettre : le tone policing qui ne me semblait pas nécessaire (la colère d'un membre d'une minorité face à un dominant social qui le mégenre mérite mieux que ça), et l'analogie douteuse concernant la boulangerie (dont il n'échappera à personne que les enjeux sont sans commune mesure avec un débat public de plus d'une heure sur des questions propres aux LGBT). D'autant que personne n'est plus légitime ou mieux-sachant pour juger de l'opportunité du coming-out d'un tiers.Après, oui, on peut s'interroger sur les moyens que chacun s'est donnés pour éviter cette situation, sur la meilleure manière de la gérer, et sur les motivations éventuellement stratégiques de cette réaction.
-
Germain RITAL
LE CANCER DE L'IDENTITÉ ET SES DEUX FORMES OPPOSÉES
L'intérêt d'@si est "destructivement" de permettre d'apercevoir ce qui, depuis la catastrophe de pensée nommée "nouvelle philosophie", a été, au profit de celle-ci, jeté dans l'oubli par la gent intellectuelle passée (depuis Glucksmann et B.-H. Lévy à quasi toute la médiaintelligentsia aujourd'hui) "du col Mao au rotary". À savoir les deux enseignements qui - psychanalyse et linguistique - bien qu'ayant fait les trente glorieuses de l'antérieure pensée ne nous aura pas pour autant préventivement protégé de celle dont actuellement nous subissons le plus grave méfait.
Autant commencer par le nommer: le cancer de l'identité. La citation d'une affirmation d'un invité d'@si dans sa dernière émission en présente la plus grossière forme inversée: "je ne suis pas..." (la suite n'importe pas, pouvant être remplacée par toute autre identité)). Que le souvenir du texte d'Hyppolite au séminaire de Lacan n'ait pas été évoqué et le terme de dénégation opposé à l'invité confond par l'ignorance héritée de bientôt cinquante ans de nouveau rejet de la psychanalyse.
Laquelle psychanalyse sut, elle, avec Lacan, recueillir l'apport à redécouvrir aujourd'hui de la leçon de Saussure touchant l'identité: à savoir que celle-ci n'est jamais que "relative, oppositive et négative". Le cancer en est littéralement l'inversion insensée, à savoir l'identité "conçue", ou, plutôt supposée: absolue, primitive et positive. Laquelle n'a jamais sévi seulement nationalement. Relativisons donc sa drolatique manifestation sur le plateau d'@si et notons le salutaire aveu du matinaute d'y avoir "perdu toute présence d'esprit".