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beyondtheeyes
« Les Infiltrés » et la protection des sources : « Infiltration douloureuse » (Communiqué)
Nous publions ci-dessous une tribune co-signée par une quinzaine de journalistes, écrivains et réalisateurs. (Acrimed)
http://www.acrimed.org/article3348.html
P.S. : allez, je me lance à nouveau en pronostiquant ( les jeux en ligne sont autorisés maintenant ;- ), tel Paco Rabanne, que cela fera le sujet de l'émission @si de cette semaine. -
aux abonnés absents
Les infiltrés remettent ça demain paraît-il. -
Eric
A Cayenne Albert Londres n'était pas "infiltré", il s'est présenté comme journaliste. Prenez plutôt l'exemple de Severine qui s'était fait passer pour malade pour denoncer le traitement des patients dans les hopitaux psychiatriques (Geraldine Muhlmann, Une Histoire politique du journalisme). -
Ellis
Regard critique de Jean-Philippe Schaller pour le JT de la TSR :
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500000&channel=info#program=15;vid=11945964
Il prononce les termes-clés : "médiatis[ation] de la dénonciation". -
yann rogier
"On est dans un autre métier"... Je me souviens à présent que Tintin, reporter, a mis fin à bien des injustices, sans écrire beaucoup de reportages. D'autres après lui idem, comme Superman, Adèle Blanc-Sec, ont affronté des situations complexes et payé de leur personne pour que triomphe le bien, ou, tout au moins, que le mal soit endigué... Les journalistes justiciers sont une race à part, un peu marginale parce que fictionnelle, mais après tout tout aussi respectable et digne de bénéficier de la reconnaissance fiscale de la République.
Voilà
C'est ma première contribution aux débats d'ASI, malgré une fidélité remontant au XXeme siècle. -
Goldy
Je n'y ai pas pensé dans l'immédiat, mais ce qu'il risque de ce produire, c'est la même chose que ce qu'il se passe au USA avec des émissions destinés à choper du pédo comme celles de Chris Hansen. Le principe de l'émission est simple, on cherche du pédo sur internet, on lui donne des rendez-vous en se faisant passer pour des petites filles non sans être aguicheur et chercher à provoquer l'infraction, ensuite Chris Hansen débarque chez le gars en lui disant que c'est pas bien, avec les caméra caché et sa célèbre phrase "why don't you take a seat?" que les /b/tards connaissent bien. La police attend à l'extérieur et quand le présentateur décide qu'il a suffisamment de rush pour monter son émission, il fait intervenir la police et l'interpellation à lieu en direct.
Voilà le futur de la télévision française.
Alors d'ici, moi je me demande s'il faut pas commencer à réfléchir sur la symbolique même de la pédophilie dans la société pour en arriver à de tels extrémités. Si on était capable de se poser les questions intelligemment sans se reporter sur nos propres peurs, peut-être qu'on arriverait à faire les bons choix de société... mais c'est vrai que c'est peut-être pas donné à tout le monde. -
Varlin
Ah les braves gens ! (je me comprends) -
JMT.R
Dans le milieu carcéral, les violeurs d'enfants sont surnommés des "pointeurs" . Ils font l'objet de la désapprobation générale de la part des codétenus.
Comment expliquer que sur ce forum, la majorité préfère "l'éthique" à la morale, et supporte sans broncher qu'un pointeur agisse plutôt qu'il soit dénoncé par un journaliste dans l'exercice de son activité? Ou préfère qu'il n'y ait pas d'enquête plutôt qu'une émission dite "fouille-merde" qui aura eu le mérite de montrer comment cela peut dégénérer dans l'atmosphère douce d'une chambre d'enfant?
Heureusement, cette émission n'était pas destinée à une palanquées d'intellectuels idéalistes et bien protégés par leurs certitudes bien-pensantes. Elle s'adressait à des gens ordinaires , de bonne foi, qui ne soupçonnent pas que leurs enfants puissent être en danger sous leur regard protecteur. -
No one
Une bonne chronique Daniel, qui pointe je crois quelques vrais éléments de réponses. -
reginald
Cela me rappelle le débat sur les statistiques ethniques que vous avez traité recemment.
Le postulat : '' ce que nous allons trouver ne peut (ou ne doit) pas se dire, se savoir. Alors, chut ! ne cherchons pas ''.
Moyennasse comme démarche à mon humble avis... -
delphes
Je ne crois pas que ce soit le même débat.
Les Infiltrés est sans doute une émission qui n'a pas lieu d'être, de cette manière. Le même reportage peut exister, le spectaculaire en moins, et la qualité en plus (je m'avance peut-être, je n'ai pas regardé). Voici le débat sur le journalisme et le métier de journaliste.
A partir du moment où l'enquête se conçoit ainsi, le journaliste, en tant que citoyen, mais dans le cadre de son métier, se trouve confronté à un cas de conscience. Il a fait un choix qui ne me choque pas.
Et je trouve même légitime, je crois, qu'il dise dans son sujet que ces pédophiles ont été dénoncés ; le spectateur regardant les infiltrés se pose nécessairement la question.
Je crois que c'est un faux débat ; il y a de vraies choses à dire sur le journalisme-spectacle (comme la politique-spectacle) tel qu'il se pratique aujourd'hui.
Faut-il ou non dénoncer des pédophiles quand on se trouve confronté à l'un de ces gars ? Ce n'est pas un débat, désolée. -
Anthropia
Nous sommes proches de la pratique britannique, qui sort des cartes géographiques des pédophiles.
Le Parisien de ce jour commence la chasse à l'homme
http://www.leparisien.fr/yvelines-78/pedophilie-un-elu-des-yvelines-piege-par-l-emission-les-inflitres-07-04-2010-877456.php
je croyais qu'on ne devait pas désigner à la vindicte populaire un mis en examen ?
Où est-on désormais ?
http://anthropia.blogg.org -
ramon 4
En quoi les journalistes ne seraient-ils pas des citoyens comme les autres ?
Seraient-ils exonérés de révéler les infractions dont ils ont connaissance, comme tout citoyen ? Cette prétendue exonération serait-elle un des menus avantages attachés à la profession, comme la majoration fiscale des frais professionnels ?
Pour ma part, j'ai appris des choses dans cette émission .
Et je trouve que le travail journalistique est bien fait , notamment dans la rencontre physique avec les chatteurs adultes, lorsqu'on leur met sous le nez le verbatim de leurs discussions.
On aimerait que les belles âmes de la profession, ces journalistes de pouvoirs et de connivence, fassent preuve de la même pugnacité lorsqu'ils interrogent des puissants... -
Krykky
Une Chauve-Souris donna tête baissée
Dans un nid de Belette ; et sitôt qu'elle y fut,
L'autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.
"Quoi ? vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas Souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas Belette.
- Pardonnez-moi, dit la pauvrette,
Ce n'est pas ma profession.
Moi Souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grâce à l'Auteur de l'Univers,
Je suis Oiseau ; voyez mes ailes :
Vive la gent qui fend les airs! "
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer.
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre Belette, aux oiseaux ennemie.
La voilà derechef en danger de sa vie.
La Dame du logis avec son long museau
S'en allait la croquer en qualité d'Oiseau,
Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage :
"Moi, pour telle passer! Vous n'y regardez pas.
Qui fait l'Oiseau ? c'est le plumage.
Je suis Souris : vivent les Rats !
Jupiter confonde les Chats ! "
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.
Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants
Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue.
Le Sage dit, selon les gens :
"Vive le Roi, vive la Ligue. "
une fable que bien des journalistes, en bien des occasions, devraient méditer...de Capa à la TéléLibre, en passant par ASI et Rue 89. -
alain-b
Denis Robert : "Un coup porté au journalisme" -
Sylvain MANTOULET
J'ai beau me torturer les méninges, je ne comprends pas la tournure que prend cette polémique. Ni même son existence..Car enfin quoi ? de qui parle t'on ? des journalistes et de leur sacro saint code de déontologie ? ou plutot des enfants potentiellement victimes de ces détraqués sexuels ? Pour ma part je pencherai pour les seconds..Les journalistes en question ont monté une enquète qui a abouti à l'arrestation de pédophiles avérés, assumés, et determinés à passer à l'acte. Je dis BRAVO ! Et si les journalistes ont réussi là ou d'autres ont echoué tant mieux..
La vraie polémique aurait du être celle de ne pas avoir dénoncé (ce qui n'en doutons pas aurait été fatalement reproché à l'équipe des Infiltrés) si tel avait été le cas...
Alors peu importe la méthode , fut elle anti-déontologique, tape à l'oeil ou je ne sais quoi encore..Ces journalistes ont mis leur devoir d'assistance à personne en danger au dessus de leur obligations journalistiques et c'est tant mieux pour toutes ces petites victimes.
Point barre -
Patrice Guyot
Il y a longtemps qu'on se demandait vers quoi, doucement, insidieusement, lémédias et singulièrement la télévision, dérivaient…
Et tout d'un coup on comprend : ces pseudo-journalistes, leur rêve c'est de faire "flics", quelques-uns se verraient bien en juges (Hondelate, Pradel…) mais en gros c'est en gallinacés qu'ils se verraient le mieux, traquant le délinquant, le condamnant sans procès, le jetant dans des culs de basse fosse.
Et urinant sur lui pour faire bonne mesure tout en démontrant l'écart vertigineux qui existe entre ce genre de petits salauds (dealers, petits voleurs, pédophiles…) et eux-mêmes, incontestables et auto proclamés parangons de vertu !
Le sommet final de la confusion des genres est enfin atteint : la police fait de la télévision en installant des caméras partout tandis que les journalistes font de la basse police avec leurs caméras initialement destinées à informer.
Et ces ex-journalistes (l'ont-ils jamais été, rien n'est moins sûr) nous éclairent sur un seul point, finalement… le nom qui leur convient le mieux : FOUILLE-MERDE !
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Ellis
En tous points d'accord avec vous : le poids des images, c'est le vice principal et malheureusement structurel de ce genre d'émission... -
serge surpin Satmag
L'article 434-1 du code penal me semble pourtant assez clair:
Article 434-1 du code pénal:
Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
Le fait, pour quiconque ayant connaissance d'un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende.
Sont exceptés des dispositions qui précèdent, sauf en ce qui concerne les crimes commis sur les mineurs de quinze ans :
1° Les parents en ligne directe et leurs conjoints, ainsi que les frères et soeurs et leurs conjoints, de l'auteur ou du complice du crime ;
2° Le conjoint de l'auteur ou du complice du crime, ou la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui.
Sont également exceptées des dispositions du premier alinéa les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l'article 226-13 -
JMT.R
Le but de l'émission, était d'alerter les parents et les enfants sur une réalité: des prédateurs peuvent être embusqués derrière d'innocentes discussions d'adolescents. Il n'y avait pas d'images racoleuses ni de photos suggestives. Juste un adulte qui se masturbe devant une webcam, qui s'adresse à une gamine, lui fixe un rendez-vous.
J'espère que de nombreux parents et adolescents auront vu cette émission. DS se pose la question éthique: est-ce du journalisme? Le pédophile avait-il des états d'âme? Non. La fonction du journaliste est d'alerter, d'informer, montrer. Cette émission alerte, informe et montre.
DS critique la méthode. Je pense qu'il a tord. Il n'est pas immoral d'user des mêmes méthodes que les pervers (avancer masqué).
En dénonçant tout de suite, le journaliste a simplement fait gagner du temps à la police , et évité qu'un ou plusieurs enfants soient peut-être violés.