Impôts : divine Toussaint !
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 76 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Divine Toussaint !
Sur l'exonération surprise des impôts locaux de centaines de milliers de petits retraités, qui fait la Une sarcastique des radios du matin, votre presse fourmille de détails. D'où vient le bug. Comment l'an dernier, le gouvernement était resté sourd aux remarques des parlementaires sur le même sujet ; comment cette année, le sujet a été porté par des députés socialistes pas spécialement frondeurs, et même pas frondeurs du tout, des modèles de bons godillots socialistes, ce qui, les régionales approchant, a porté à l'incandescence l'angoisse du gouvernement ; et comment, vu et simplifié par l'étranger, l'épisode apparaitra comme ce qu'il est : à quelques semaines des élections, la France appelle ses citoyens à ne pas payer leurs impôts.
Les résumés par l'étranger des péripéties nationales sont toujours impitoyables, en ce qu'ils dépouillent les événements de leur gangue de justifications gouvernementales embarrassées, d'enfumages techniques, de considérations secondaires, qui en obscurcissent souvent le sens (pas toujours) dans les medias nationaux. Rien de plus brutalement révélateur de la panique gouvernementale que les deux tweets successifs de Manuel Valls, au cours du week-end (à lire, ci-dessous, de bas en haut). On notera que dans le premier tweet, le mot "exonération" n'est pas écrit, avant que le second, le lendemain, ne prolonge cette exonération jusqu'en 2016.
Accessoirement, le matinaute curieux découvrira par la même occasion la photo de bandeau du compte Twitter de Manuel Valls.
Une bien belle photo, bien composée, rien à dire, joyeuse, paritaire et tout et tout, et même discrètement diversitaire, juste ce qu'il faut, mais dont le choix plonge tout de même dans des abîmes de perplexité. Pourquoi des militaires ? Sans aller jusqu'à imaginer que le Premier se choisisse, comme bandeau Twitter, une photo avec des "jeunes de banlieue", on aurait pu imaginer qu'il s'affiche avec de simples citoyens -civils- des militants socialistes, des écoliers, des étudiants, des apprentis, des ouvriers, des chefs d'Etats étrangers, ou même des petits retraités. Pourquoi des militaires ? Mystère. Un de plus.