Deux ennemis publics : Villepin, et le corbeau
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 21 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Après l'épicerie de Tarnac, voici donc, dans la liste des lieux conspiratifs tapis dans l'ombre, le bureau de tabac "La cigale" de Saint-Pons-de-Thomières (Hérault). Les onze personnes interpellées dans l'affaire dite du "corbeau" (qui avait envoyé des lettres de menaces avec balles à plusieurs personnalités, dont Sarkozy), ont toutes été relâchées pendant le week-end. Militant communiste, militant anti-décharge ou anti-éoliennes : il faut dire qu'elles avaient toutes de dangereux profils. Mais la pression policière ne se relâche pas dans le village qui, selon le Midi Libre, compte désormais quasiment autant de policiers en civil que d'habitants. |
A en croire certains articles malveillants, Sarkozy exercerait dans cette affaire un véritable harcèlement sur la police et le ministre de l'Intérieur, pour faire déboucher l'enquête. Calomnies, certainement : on n'imagine pas que le président instrumentalise pour son propre bénéfice une grande institution comme la police.
Pas davantage que la Justice, d'ailleurs. Le JDD révélait pendant le week-end que l'un des protagonistes de l'obscure affaire Clearstream, Imad Lahoud, avait admis participer à une "cabale anti-Sarkozy", "sous la connaissance de Villepin". A quelques jours de l'ouverture du procès, c'est une révélation de taille. Problème : cet aveu au juge a été fait hors-procédure, alors que ledit juge avait clôturé son instruction, et que Villepin était déjà renvoyé en correctionnelle. Mais c'est certainement le pur amour de la vérité qui a poussé le juge à ré-entendre Lahoud après clôture de son instruction, et le JDD à publier le PV. La magistrature est indépendante, comme la police est une grande institution républicaine.