Delahousse, Julien Clerc, et les réseaux sociaux

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 25 commentaires


Laurent Delahousse a invité Julien Clerc, pour la promo de ses cinquante ans de carrière. C'est un plaisir simple et évident, de redécouvrir Julien Clerc, et si possible ante mortem -pas comme France Gall ; toujours ce petit remords, d'avoir dû attendre sa mort, pour la retrouver au fond de son purgatoire intime. Plaisir d'entendre chanter Julien Clerc, peut-être, en live. Mais oui. L'interview se termine, il s'installe au piano. Entame un titre du nouvel album. Vingt secondes exactement. Et là, hop, générique, et le chanteur est coupé


A la trappe, Julien. Place à la pub !  Pas question de mettre la grille en retard. Maudites soient la pub et la grille, qui n'attendent pas.

Mais qui est le coupable ? La sacro-sainte grille, ou bien Delahousse lui-même ? Car Julien Clerc a été pris en otage par Johnny Hallyday. Plus précisément, par l'autre scoop de la soirée de Delahousse : la première réaction de Sylvie Vartan à l'affaire-du-testament-de-Johnny. Ou la presque première (elle a déjà parlé au Figaro et au Parisien). Un peu plus tôt, Delahousse s'est taillé un gros bloc de Vartan. Et il passe la soirée à la débiter en tranches. Une petite tranche au 20 Heures. Et re-belote, donc, dans l'interview de Julien Clerc, avec demande d'avis éclairé au chanteur vivant invité. C'est vrai, que deviendrions-nous, sans connaître l'opinion de Julien Clerc sur le testament de Johnny ? Le tout sans oublier quelques questions bien senties sur les méfaits des "usual suspects", les réseaux sociaux (dont on se demande ce qu'ils viennent faire là). Bref, France 2 coupe la chanson.

Et donc, pour rattraper le coup, le compte Twitter de l'émission s'empresse de twitter l'intégrale de la chanson (mais sans aucune allusion à la grossière interruption)


Quelques copieuses engueulades plus tard, Delahousse lui-même republie la version intégrale sur son propre compte, avec cette fois de vrais morceaux d'excuses à l'intérieur. Les horribles réseaux sociaux ont parfois du bon.




Lire sur arretsurimages.net.