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  • Al Ceste 7 décembre 2012 à 21:04
    La gauche de gouvernement n’a jamais vraiment été de gauche, non sans quelque maladresses, que de 1981 à 1983.

    Ensuite, son principal travail a été de faire avaler au peuple anesthésié des « réformes » qui l’auraient fait descendre dans la rue si elles avaient été imposées par la Giscardie.

    « Changer la vie », qu’ils chantaient. Ils n’ont changé que la leur : arrivés maigres en R18 d’occasion, ils sont repartis gras en Safrane de fonction.

  • E-manuel 7 décembre 2012 à 17:43
    L'émotion "brute de fonderie".
    C'est le genre de blagues qu'il ne faut pas faire sur place si on ne veut pas se faire laminer.
    Ou faire un four.

  • Juléjim 7 décembre 2012 à 16:17
    "Mise en scène d'une certaine mauvaise conscience nationale, rapport à l'âge d'or des trente glorieuses et de l'apogée de la voiture, étalon de nos tiraillements entre lutte et renoncements : il y a de tout cela, dans la polarisation médiatique sur la sidérurgie, dans cette chanson rauque que l'on nous chante, à l'insu sans doute de nombre de ses bardes."(DS)

    ***********************************
    Si j'ai bien compris le sens général du billet de DS, les larmes de ceux qui pleurent sur Florange les empêcheraient de comprendre les vrais enjeux du problème, les chiffres, la réalité économique et peut-être le réalisme et le courage que contiennent les choix, rationnels, eux, qui sont finalement faits par nos "responsables politiques"?

    Ainsi, un type comme... Edouard Martin, que l'on a vu pleurer fugitivement devant les caméras avant d'interpeler vertement le président Hollande, comprendrait-il moins clairement le dossier Florange qu'un Daniel Schneidermann (ou un Eric Le Boucher), un François Hollande, ou un Jean-Marc Ayrault ?

    Arrêtons d'opposer stérilement et automatiquement l'émotionnel et le rationnel. On peut faire les deux, être ému (ou compatir) ET comprendre. Je ne vois pas, pour ma part, ou est le problème.
    Par contre, (à supposer que je parvienne à me placer du point de vue du financier Mittal), que le sort de plusieurs centaines de sidérurgistes lui soit indifférent quand il tape sur sa calculette ou qu'il analyse les courbes boursières, en toute rationalité sonnante et trébuchante, là, oui, dans ce sens, ça me pose un énorme problème !

  • Hurluberlu 7 décembre 2012 à 12:50
    Vu sa capacité à mentir, je pense que Hollande pourra se reconvertir après son mandat en arracheur de dents.

    Ce mec est donc aussi puant que son prédecesseur.

  • AZERT Y 7 décembre 2012 à 12:03
    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20121207trib000735860/florange-mittal-ayrault-ou-l-impuissance-des-nations.html

  • Compte supprimé à la demande de l'utilisateur 7 décembre 2012 à 11:08

    Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

  • Marie-Laurence Wernert 7 décembre 2012 à 10:56
    Florange (ou plutôt Hayange la commune où se trouvent les deux hauts-fourneaux du site), c'est aussi le travail du feu, des braises incandescentes. Aux mineurs, la terre. Aux métallos, le feu. Je crois que les sidérurgistes doutaient de la remise en fonction des deux hauts-fourneaux mais qu'ils sont convaincus, à juste titre me semble-t-il, des qualités de l'acier fourni et de son avenir. Montebourg avait fait renaître un peu d'espoir. Douché depuis.
    Une ex-Florangeoise.

  • JIEM 92 7 décembre 2012 à 10:47
    Bonjour
    A mettre aussi dans le dossier, un reportage hier soir dans ARTE Journal sur le village natal de Mittal dans le Rajastan.
    Il avait promis aide et hôpital pour aider ses habitants… rien n'est jamais venu.
    Voila le bonhomme que nos édiles de drauche ont cru sur parole !!!
    Allez tous à la décharge bande de guignols.
    C'est désespérant.

  • freudqo 7 décembre 2012 à 10:38
    Pourquoi c'est télégénique ? Parce que ça nous touche tous, cet image d'impuissance d'un simple ouvrier qui aime son travail et veut continuer à le faire. Parce qu'il est facile de se mettre à sa place, lui dont le métier semble si clairement productif et utile, et qui va peut-être se retrouver face à la misère du chômage français et des années d'inactivité forcée. Et puis parce qu'il y a ce rapport tellement éloquent entre le vilain patron étranger obsédé par le contrôle de la production d'acier au niveau mondial et ses petites victimes.

    Et puis il y a aussi tout ce qui est moins télégénique. Comme les statistiques mondiales de la consommation d'acier. Comme le fait que les pouvoirs publics n'ont rien fait depuis la fermeture des mines de Lorraine pour anticiper la fin des hauts fourneaux. Comme le fait qu'un haut fourneau qui ne ferme pas en Lorraine, ce sera un haut fourneau qui fermera dans un pays proche. Comme le fait que la réindustrialisation est un mythe.

    Parce que le moins télégénique, dans tout ça, c'est bien l'absence totale de réel courage politique. Dans un monde qui a radicalement changé, nos dirigeants et leurs opposants préfèrent faire appel à une certaine nostalgie des trente glorieuses plutôt que de nous montrer quel est réellement l'avenir de l'emploi dans une société moderne. Parce qu'ils sont des couards et probablement que nous sommes un peu idiots. Il faut voir avec quel enthousiasme on a imaginé réouvrir les mines françaises. Et avec quel admiration on les verrait nationaliser à perte des hauts-fourneaux non rentables.

    J'ai la faiblesse de croire qu'en l'an 2012, on pourrait nous faire rêver avec autre chose que l'extraction du charbon et la fonte de l'acier.

  • YG 7 décembre 2012 à 10:34
    Pour ceux qui seraient curieux des enjeux de la sidérurgie mondiale et voudraient voir le cas de Florange d'un point de vue technique, je copie ici le post d'un collègue forumer des Cahiers du Foot où, non, non, on ne parle pas que de foot :-)
    Il bosse dans la sidérurgie, dans une fonderie que je ne nommerais pas. C'est très intéressant :

    "Allons y pour le poste fleuve.

    Tout d’abord, j’ai été positivement surpris par la qualité du rapport Faure, qui est une excellente synthèse de la situation de la sidérurgie européenne, à lire pour se faire une culture sur le sujet. J’ajoute que les données chiffrées concordent parfaitement avec celles auxquelles je peux avoir accès professionnellement (mais certaines sont oubliées).
    Les 70 premières pages du rapport, qui en compte 74 hors annexes, sont un descriptif pertinent et informé (avec quelques contradictions). C’est pourquoi citer certains extraits me semble suffire pour se construire une opinion argumentée.
    En revanche, seules les 4 dernières pages du rapport sont consacrées aux issues possibles, lesquelles sont peu développées, et évacuent des problèmes pratiquement insolubles avec des « il faudra traiter cette question ».

    Les citations du rapport sont entre guillemets.



    Pourquoi des Hauts-Fourneaux ferment-ils en Europe ?
    (car il n’y a pas que Florange, 25% des Hfx européens sont actuellement en arrêt, définitif ou « sous cocon »)

    « Les installations à chaud des usines sidérurgiques, et surtout le haut-fourneaux et la
    cokerie, sont des investissements coûteux et complexes (plusieurs centaines de millions
    d’euros pour un haut-fourneau neuf, entre 50 et 100 millions d’euros pour la réfection d’un haut-fourneau). Ceux-ci présentent en outre une spécificité déterminante qui impacte toute l’économie du secteur : ces éléments ne sont pas conçus pour pouvoir être arrêtés aisément. Leur arrêt entraine en effet des dégradations très importantes et leur redémarrage est particulièrement long et délicat. En outre, au-delà de leur arrêt, leur flexibilité est relativement limitée et un haut-fourneau est conçu pour fonctionner proche du plein régime.
    Ainsi, en période de baisse de la demande, la production peut légèrement être ajustée à la
    baisse. Cependant, toute baisse significative et prolongée de la demande doit conduire les
    sidérurgistes à s’interroger sur la décision de mise à l’arrêt des hauts-fourneaux, qui permet d’économiser des coûts variables importants (énergie, matières premières) mais rendra le redémarrage plus incertain en cas de reprise de la demande » (p.12)

    Et également :

    « Les analyses divergent quant à l’évolution de la consommation d’acier en Europe dans les prochaines années. La consommation d’acier étant particulièrement liée à l’activité
    économique, les incertitudes sur l’évolution du PIB européen affectent fortement ces
    prévisions. » (p.28)

    En réalité, les analyses ne divergent pas tellement, et l’ensemble des revues spécialisées de la métallurgie tablent sur un maintien durable de la consommation d’acier en dessous de niveaux de 2008 en Europe. Le rapport me semble ne pas recourir au nombreuses sources sérieuses disponibles sur ce point.

    S’il faut fermer des Hfx, pourquoi ceux de Florange ?

    « Historiquement, les sites sidérurgiques se sont créés, en Europe, à proximité immédiate des sources de matière première. C’est ainsi que les principaux hauts-fourneaux français se trouvaient en Lorraine, au pied des puits des mines de fer et très proches des mines de
    charbon. Si la qualité de ce minerai (teneur en fer, présence de phosphore) n’était pas
    toujours optimale, l’absence de coûts de transports permettait de compenser ce
    désavantage. Cependant, la fin des mines de fer continentales en Europe à quelques exceptions près, ainsi que la mise en exploitation de gisements importants et de qualité bien supérieure au Brésil et en Australie ont bouleversé la logique de localisation des sites sidérurgiques. L’importation de minerai de fer, puis de charbon, devient alors la norme. L’impact des coûts logistiques se révèle alors déterminant, ce qui conduit à préférer une localisation maritime pour les nouvelles usines : en disposant d’un port directement ouvert sur la mer, ces usines permettent ainsi de limiter les ruptures de charge en déchargeant le minerai une seule fois. En revanche, l’approvisionnement des usines continentales devient plus coûteux, car il nécessite des transbordements parfois multiples, par le biais de péniches et (ou) de trains.
    C’est pour cette raison que les nouvelles usines sont implantées sur des façades maritimes :?Dunkerque en 1962,?Gand (Sidmar) en 1962,?Fos sur Mer en 1975.
    Inversement, les usines continentales les plus anciennes font l’objet de réduction ou de
    fermetures, afin de concentrer la production sur les usines maritimes, censément plus
    compétitives en raison de leur localisation. Ainsi, le plan Apollo annoncé par Arcelor en
    2003 reposait sur l’abandon des hauts-fourneaux continentaux, et le développement des
    usines maritimes. Cependant, il convient également de remarquer que dans l’opposition souvent faite entre site maritimes et sites continentaux, la taille des installations est également déterminante. En effet, les sites maritimes sont plus récents, et furent conçus pour certains dans une phase d’expansion importante de la demande. Ils disposent donc d’outils plus grands, leur permettant des productions plus économiques. A titre d’exemple le site de Dunkerque peut produire environ 3 fois plus de fonte que celui de Florange. » (p.36).


    La structure du site de Florange, et son interdépendance avec le site de Dunkerque.


    « De plus, le site est équilibré entre sa phase liquide et sa phase froide, pouvant ainsi
    fonctionner en quasi-autarcie des matières premières jusqu’aux produits finis. » (p.49)

    C’est faux. Cette notion d’équilibre des capacités et d’autarcie va être d’ailleurs contredite plusieurs fois dans le rapport Faure.


    « Située à Rombas, l’usine d’agglomération du site de Florange, mise en place pour traiter la « minette » de Lorraine, présente l’avantage, par rapport aux autres unités d’agglomération du groupe, de pouvoir agglomérer des minerais de moindre qualité. » (p.55)

    Ca, c’est faux. Une agglomération est une technologie simple (pour de la sidérurgie), et toutes les agglomérations sont capables de consommer des minerais difficiles. Cela se fait simplement au dépend de la productivité. En réalité, l’agglomération de Florange est en large sur-capacité et peut se permettre de tourner à faible productivité (et donc de consommer des minerais low-cost, en effet ), ce qui n’est pas le cas d’autres agglos. Mais cela dégrade son rendement économique (en €/tonne produite), et génère un aggloméré de basse qualité nuisible aux ratios techniques des Hfx.

    « En amont des hauts-fourneaux, la cokerie de Florange est un outil essentiel puisque sa
    capacité de production, excédentaire par rapport aux besoins des hauts-fourneaux de
    Florange, est nécessaire au fonctionnement des hauts-fourneaux de Dunkerque, le site
    portuaire étant déficitaire en coke. » (p.54).

    Cf équilibre des capacités et autarcie, première contradiction.
    Le besoin qu’a Dunkerque du Coke de Florange est en revanche critique. Priver DK de cet approvisionnement, c’est handicaper très, très lourdement le site du Nord.

    « Inversement, une partie de la filière finishing de Florange dépend de l’approvisionnement en brames de Dunkerque, même lorsque les hauts-fourneaux de Florange fonctionnent à 100% de leur capacité. En effet, les brames nécessaires à la fabrication d’une partie du carnet packaging (acier pour boîtes boisson) et d’une partie du carnet galvanisation automobile doivent obligatoirement être produites à Dunkerque, le process de fabrication dans l’aciérie de Florange étant inadapté pour cette qualité de produit (coulée continue courbe, alors qu’elle est verticale-courbe à Dunkerque). » (p.56)

    Cf équilibre des capacités et autarcie, seconde contradiction.
    Cet aspect technique est absolument fondamental. 30% du carnet florangeois dépend en fait des brames dunkerquoises (chiffre non donné dans le rapport). Couper Florange de Dunkerque, c’est priver Florange, du jour au lendemain, de 30% de ses ventes.

    En résumé pour cette partie, on voit bien, je crois, l’importance de maintenir une synergie entre les deux usines. Le caractère stratégique de la partie froid de Florange, mais aussi de la Cokerie et du Laminoir, et enfin de Dunkerque. Séparer les deux usines, c’est condamner bien, bien plus que les deux Hfx de Florange.

    De l’importance de la filière froide :

    « Il importe dans ce contexte de rappeler l’importance vitale de la filière froide, que les
    débats sur la filière chaude ne doivent pas conduire à négliger. La proximité des clients et
    l’intérêt qu’ils portent à Florange est le principal gage de pérennité du site depuis la
    fermeture des mines. La qualité des produits livrés par Florange, telle qu’elle est perçue
    par les clients, est en très grande partie liée à la filière froide, qui emploie par ailleurs une
    part majeure des effectifs. Dans le site intégré qu’est Florange, la filière froide a démontré sa capacité à continuer à produire même dans le cadre d’un arrêt temporaire de la filière chaude ; a contrario, si la filière froide perdait durablement des volumes, la filière chaude perdrait l’essentiel de sa raison d’être. En résumé, la filière chaude est importante pour le site intégré, mais la filière froide est vitale pour la filière chaude. » (p.61).

    Filière froide qui dépend à 30% de l’usine arcelormittal de Dunkerque.


    Le site de recherches de Mezieres les Metz.


    Ce site est, depuis plusieurs bien longtemps, le pôle d’excellence mondial en recherche sidérurgique (malgré une baisse de plus de 15% de ses crédits depuis Mittal, ce qui est totalement condamnable sur le plan stratégique). Les Japonais nous l’envient, et c’était probablement une des raisons principales de l’OPA (cette hypothèse est d’ailleurs reprise dans le rapport Faure). Il n’aurait jamais été cédé par le groupe, et il est également vital pour Florange.

    « Le centre de recherche ArcelorMittal de Maizières-lès-Metz est le plus important centre de R&D du groupe. Il était probablement l’une des principales raisons de l’intérêt de Mittal pour la reprise d’Arcelor. C’est sur les compétences de ce centre que Mittal a appuyé la mise à niveau de ses sites de l’Est les moins compétitifs, sans augmenter pour autant les moyens globaux consacrés à la R&D. Le centre de Maizières développe en permanence une dizaine de projets d’amélioration des produits existants et travaille à l’élaboration de trois ou quatre produits vraiment nouveaux. » (p.59)


    Le projet ULCOS justifie-t-il le maintien des Hfx de Florange ?


    Pour précision, ULCOS est un projet de recherche visant à l’invention d’une filière Hfx sans rejets de CO2 dans l’atmosphère. La sidérurgie est l’industrie la plus génératrice de CO2 (1,8 t de CO2 par tonne de fonte pour un HF performant d’Europe de l’Ouest, 3 voire 4 tonnes pour un Hf dans un pays qui a de la marge en quotas CO2, enfin bref, Kyoto est un autre sujet). Le rapport Faure est clair sur Ulcos.

    « ULCOS peut être l’occasion de faire de Florange le premier site sidérurgique
    de nouvelle génération, mais l’avenir du site ne saurait uniquement dépendre
    de sa réalisation compte tenu des incertitudes inhérentes à sa mise en œuvre » (p.62)

    « En effet, ce projet n’est pas rentable en lui-même en l’état actuel et prévisible du prix
    des quotas de carbone. Rien ne permet non plus de penser qu’il puisse le devenir avant
    2020. ArcelorMittal, même avec l’appui du consortium ULCOS, ne peut donc envisager de le financer seul. En revanche, compte tenu de sa nature et de son objet, il peut faire l’objet d’une aide par le dispositif communautaire NER300 » (p.83, annexes)

    Sauf que Ulcos est mal placé pour bénéficier pleinement du dispositif NER300, comme expliqué deux pages plus loin.

    « NER300 : Le dossier de demande d’aide à hauteur de 263 M€ est en cours d’examen
    par la Commission dans le cadre du programme NER300. Pour autant, la
    Commission devra revoir à la baisse ses ambitions dès lors que la vente des
    quotas de CO2 avec un prix actuel de la tonne de CO2 très déprimé (moins de
    7 €) ne lui permettra pas d’obtenir les financements escomptés au départ (voir
    encadré ci-dessus) : on évoque plutôt aujourd’hui un montant de crédits disponibles
    de l’ordre de 2 à 2,5 G€ (contre 4,5 à 9 escomptés au lancement du projet NER300).
    Dans une communication du 12 juillet 2012, la Commission a rendu publique son
    évaluation intermédiaire des projets soumis à l'appel d'offre NER300 : 79 projets (13
    de captage et stockage de CO2 et 66 d'énergies renouvelables) avaient finalement été
    soumis par 21 Etats membres, pour un total de 11,8 Mds d'€ de fonds demandés. Sur
    ces 79 projets, 3 ont été retirés dans le courant de la procédure d'évaluation par la BEI.
    Sur les 76 projets restant en course, 66 (11 de captage et stockage de CO2 et 55
    d'énergies renouvelables) ont été validés par la BEI suite à son évaluation, pour un
    total d’aides demandées de 10,2 G€. Conformément au règlement NER300, ces
    projets ont été classés par la BEI par ordre de « performance par coût unitaire », c'està-
    dire le rapport entre le coût total du projet et le niveau de CO2 stocké ou la quantité
    d'énergie produite. Au terme de ce premier examen, 10 projets de CSC ont été retenus, dont 8 en liste principale, ULCOS-BF se classant en 8ème position. La Commission a par ailleurs indiqué que, compte tenu des fonds qu’elle espérait effectivement lever à l’issue de la procédure de vente des quotas de CO2, elle ne pourrait sans doute pas aider plus de 2 à 3 projets de CSC, ce qui relativise les chances du projet ULCOS-BF d’être en
    définitive retenu sauf si d’autres projets se désistent entretemps. » (p.85, annexes)


    La sortie du groupe Arcelomittal, voire la nationalisation sont-elles des issues crédibles ? Si oui sous quelle forme ?


    « L’option d’une société indépendante à Florange part du principe qu’une société autonome serait la mieux à même de tirer profit d’un site intégré comme celui de Florange. Cependant, des décennies de concentration dans le secteur sidérurgique ont modifié considérablement le paysage industriel et la reconstitution d’une société Florange
    nécessiterait la résolution de certains sujets:
    - le site de Florange est désormais lié au plan opérationnel à plusieurs autres sites du
    groupe ArcelorMittal en Lorraine, dans d'autres régions de France (Nord-Pas de
    Calais, Pays de Loire) et au Luxembourg (Dudelange) auprès desquels il trouve soit
    des approvisionnements, soit des débouchés ;
    - aucune organisation commerciale n’est mise en place au niveau du site et la
    reconstitution d’un portefeuille de clients et d’une activité commerciale propres
    sera donc nécessaire;
    - la capacité de négociation d’une petite unité de production autonome pour l’achat
    des matières premières est réduite, surtout dans le contexte de tension sur ces
    marchés qui prévaut depuis plusieurs années ;
    - la manière de conserver l’accès à des capacités et à des résultats de R&D à l’échelle
    des enjeux du site de Florange qui se distingue par sa capacité d’innovation devra
    être définie avec vigilance. Par ailleurs, les brevets actuellement détenus par
    ArcelorMittal devraient être disponibles pour la nouvelle entité, impliquant la
    conclusion d’accords de licence. » (p.72)

    D’abord, j’attire votre attention que le rapport Faure va finir dans deux pages. C’est peu, pour creuser sérieusement cette alternative.
    Les questions des approvisionnements, des 30% de carnet perdus, de la R&D, et surtout du levier de négociation sur les groupes miniers (question dont on n’a pas traité jusqu’à présent) sont fatales. Le rapport Faure ne répond pas à ces problématiques, qu’il soulève pourtant avec à-propos. Tu m’étonnes. Elles sont tout le problème.

    « L'hypothèse où l'ensemble des activités sidérurgiques du groupe ArcelorMittal sur le
    territoire français trouverait un nouvel actionnaire est, d'un strict point de vue industriel,
    beaucoup plus cohérente » (p.73)

    Mais…

    « Enfin, il convient de noter qu’une telle solution serait soumise en partie aux mêmes aléas qu’une solution impliquant Florange seule (difficultés de commercialisation, achats,
    etc…), tout en offrant une surface qui facilite leur résolution » (p.73)

    Oui. Il serait bon d’expliquer à quel point cela facilite la résolution de ces problèmes, et d’exposer la démonstration. Moi je sèche.

    A la lumière de la lecture du rapport Faure, je pense donc qu’on peut conclure à la non-crédibilité de la cession, partielle ou totale, du site de Florange à un repreneur ou à l’Etat.



    Bonus : Pourquoi l’accord de ce week end est un accord de dupes. (où l’on va tâcher de répondre un peu à la question de Tricky : « alors, qu’est ce qu’on fait ? »)


    D’abord : Il n’y aura pas de plan social. Super. Mais il n’a jamais été question de licenciements (voir posts précédents, pyramide des âges des usines).
    Ensuite : 180m€ d’investissements.
    Pour commencer, 180 M€, en sidérurgie, c’est pas bézef. Pour commencer, il faudrait déterminer combien, parmi ces 180 M€, sont DEJA prévus dans les plans d’invests des usines. Combien sont de la maintenance exceptionnelle (rénovation ou remplacements d’équipements obsolescents). Ensuite, rien que sur Florange, citons à nouveau le rapport Faure :

    « Le train à chaud de Florange est également relativement vieux et nécessite un
    remplacement des moteurs pour assurer sa pérennité et permettre notamment la production d’Usibor en grande largeur. Le projet est techniquement bien avancé mais il n’est pas encore engagé.
    Dans la filière froide, les lignes d’étamage pour le packaging souffrent d’un défaut de
    compétitivité-coût par rapport au principal concurrent ThyssenKrupp Rasselstein, qui
    annonce des investissements de plus de 160 M€ pour accroître sa part de marché sur ce
    segment. » (p.60)

    Enfin, parlons de Dunkerque : 100M€ pour réfection du HF2, en attente également. Projet structurant pour la capacité de Dunkerque, et donc la filière à froid de Florange (durée de vie d’un HF, 20 ans…).
    Besoins d’investissements pour améliorer les voies logistiques entre DK et FLO (je n’ai pas de montants là-dessus, plusieurs dizaines de M€ au minimum).

    De mon point de vue, le Gouvernement aurait pu profiter de sa position de force dans l’opinion, pour négocier des investissements bien plus substantiels sur les usines françaises. Obtenir la garantie d’un engagement à long terme par là (vu l’impact des amortissements, quand on investit, on rentabilise). Développer le bassin d’emploi de Dunkerque, faire grandir le port, créer des voies logistiques, sauvegarder l’essentiel de Florange pour très longtemps. En contrepartie, aider à la bonne gestion sociale de la fermeture de Florange et protéger l’image du groupe.
    Je trouve l’accord petit bras, en fait.


    Stratégie du groupe Arcelormittal : les mines.


    Je reviens sur Faure.

    « L’industrie sidérurgique fait face à une situation délicate : d’une part, il lui est difficile de maitriser ses coûts, qui dépendent pour une très large part des producteurs de matières
    premières et, d’autre part, elle doit faire face à la pression sur les prix imposée par de
    clients disposant d’un pouvoir de négociation accru, du fait des surcapacités existant sur le marché. En amont, la production de minerai de fer est une industrie particulièrement concentrée. Les trois premiers producteurs mondiaux (l’anglo-australien BHP Billiton, l’angloaustralien Rio Tinto, et le brésilien Companhia Vale do Rio Doce ou CVRD) représentent environ 75% de la production de minerai de fer exportable mondiale. Face à l’explosion de la demande, soutenue par la Chine, les prix pratiqués par cet oligopole ont eux-mêmes augmentés très fortement au cours des dix dernières années, en captant une part croissante de la valeur ajoutée de la filière sidérurgique au détriment des producteurs d’acier. Ainsi que l’illustre la figure 6, les trois plus gros acteurs du secteur minier affichaient déjà en 2005 (et depuis plusieurs années) des marges d’EBITDA significativement supérieures à celle du secteur sidérurgique. » (p.15)

    Ca, je le mets parce que c’est important.
    Il y a 5 ans, Mittal s’est engagé dans un politique d’achats de mines, pour se désensibiliser de l’impact prix des gros producteurs de minerai. Il est à ce moment le seul acteur sidérurgique assez puissant pour le faire avec un impact non négligeable. Cette politique, qui grève aujourd’hui les comptes du groupe (qui revend des mines !), et qui s’est faite au dépend de l’investissement dans la filière sidérurgique, est largement critiquée (par moi aussi).
    Mais il est facile d’avoir raison après coup. Il y a 5 ans, cette politique répondait à des arguments logiques et était plébiscitée par la plupart des analystes spécialisés (et par moi aussi).



    Voilà.
    Je joindrai une lecture complémentaire intéressante (interview de Guy Dollé, le dernier PDG d’Arceor, dans les Echos).

    Enfin, j’avais, parlé du compte rendu de la CFE CGC de l’entretien avec A.Montebourg le 28 novembre.
    Alors un, j’ai la flemme de recommencer, deux, je ne veux pas outrepasser les limites de mon contrat de travail en publiant un document interne, je vous le fait donc en résumé.

    A la question « quid de Dunkerque » (les questions du syndicat sont dans une lettre disponible sur le site de la cfe-cgc métallurgie), la réponse du Ministre est, d’après le compte-rendu : « nous traitons la situation de Florange ».
    Brrrrr.

    J’aurais pu parler du profond malaise que le problème de Florange a représenté pour les syndicats, tiraillés entre une position nationale qui est de ne pouvoir décemment accepter une fermeture aussi symbolique, et une position locale (hors Florange) parfaitement consciente des enjeux sociaux et économiques. Mais là c’est bon, il est tard."

  • Strumfenberg ( Aloys von ) 7 décembre 2012 à 10:32
    Pour un Patrick Cohen, la Gauche est quelque part le supplément d'âme de la droite. A droite le réel, à gauche le rêve. Mais c'est toujours contre le réel, jamais contre le rêve qu'on se cogne.

  • -Fanny- 7 décembre 2012 à 10:24
    Florange, ce sont les deux derniers hauts-fourneaux lorrains, dernier refuge des sidérurgistes qui n'ont pas pu ou pas voulu se "recycler" dans les entreprises qui disparaissent aussi vite qu'elles apparaissent dans les zones franches de la région, au rythme des avantages fiscaux. Pour beaucoup, c'est le combat d'une vie qui tourne à la défaite. Et pour les autres, qui ont assisté à ce combat depuis leur enfance, c'est aussi la menace de la fin d'un monde. Alors oui, on peut se demander pourquoi les journalistes parisiens y accordent tant d'importance, sans doute y cherchent-ils de grands symboles, mais les sidérurgistes savent les ramener, comme ce matin sur France Inter, à des réalités bien tangibles.

  • Gnap 7 décembre 2012 à 10:22
    Hé oui, c'est beau l'émotion, la souffrance pour la sous-France, ça évite d'avoir à expliquer les choses; bien sûr que se faire mettre en beauté ne leur fait pas plaisir à nos métallos; montrer ça n'est pas de l'info, montrer ça ne permet pas à la population de comprendre, juste de compatir.
    Expliquer à la populace que le libéralisme est la cause de tout ça leur ferait mal au derche, ça risquerait de renforcer le front de gauche et mieux vaut laisser le FN tirer les marrons du feu alors que ce même FN est tout aussi libéral!!!
    Je vous annonce que pour feter le premier mai 2013, on va faire une "rave à Luchon" ou pas. En tout cas, tant que la masse média continuera à non-informer les citoyens, pas de risque de révolution, fusse-t-elle citoyenne

  • charlie.lapared 7 décembre 2012 à 10:20
    C'est vrai n'empêche : si l'essentiel de la presse française a dû attendre Florange pour avoir mauvaise conscience de nous avoir "vendu" F. La Peste parce que lasse de Nicolas du Choléra, c'est tout de même mauvais signe. Quand on lit des journaux comme Fakir, on sait que, dans le passé, les Socialistes se sont distingués par leur enthousiasme à "libéraliser".
    D'un autre côté , je me prends à souhaiter que cette mauvaise conscience permette à la même presse "suiviste" d'oser enfin poser les bonnes questions et d'arrêter de cultiver l'émotion et tirer les larmes à Ginette ;o((.
    Quand je travaillais à la Rédaction d'Europe 1, le conflit LIP était vraiment LE conflit social français le plus couvert. Nous nous étions tous cotisés, à la rédaction, pour envoyer du fric aux LIPs ... Je doute qu'il y ait eu de telles initiatives pour soutenir les dernières exécutions en place publique de Sarko (Gandrange) et qu'il y en ait à l'avenir pour Florange.

  • gondalah 7 décembre 2012 à 10:13
    Le plus triste dans cette histoire c que les médias vont se lasser de cette histoire et les chômeurs de florange seront oubliés...

  • Compunet 7 décembre 2012 à 09:58
    "François Hollande est juché sur la camionnette bleu nuit postée à l'entrée de l'usine ArcelorMittal de Florange. Le ciel est sombre, l'atmosphère tendue. Dans un silence de plomb, devant des centaines de visages graves, le candidat s'engage à ce que ses amis socialistes déposent "une proposition de loi pour que, quand une grande firme ne veut plus d'un outil de production, nous lui fassions obligation de le céder""
    24 février 2012, le mensonge ânonné par Hollande pour voler les voix des ouvrirers d'Arcelor Mittal et autres.....

    hommage au pays de mon enfance et à ces hommes morts d'un coup de grisou ou d'une explosion dans un laminoir, persuadés que leur travail participerait à la richesse de leur pays Fensch Vallée
    à quel moment les enjeux ont-ils basculé, et la "richesse d'un pays" transformée en "la richesse d'un patron et de ses actionnaires" ?

    Florange est le nom de tous les mensonges d'un Hollande et d'un Mittal qui, pour nourrir le capitalisme actionnarial , flattent un système dans lequel l'être humain n'a plus sa place...

  • Christian H. 7 décembre 2012 à 09:46
    L'euthanasie et l'assistance en fin de vie sont parait-il au programme d'un certain F. Holland, l'homme du changement.
    On ne pensait pas qu'il commencerait par les appliquer à des sidérurgistes pleins d'énergie et qui ne demandent qu'à travailler.

  • Ervé 7 décembre 2012 à 09:39
    "Il y a quelque chose d'affectif, de passionnel, dans votre rapport aux hauts-fourneaux", lance Patrick Cohen au syndicaliste Edouard Martin.
    Bonne remarque, Patrick. Ces ouvriers-sidérurgistes sont de grands sentimentaux. Bien qu'il semble exister une autre raison motivant leur lutte :
    les hauts-fourneaux sont leur gagne-pain, leur survie, leur avenir. Tout ce qui vient d'être définitivement bradé.

  • claude 7 décembre 2012 à 09:39
    Les reniements des socialos liberaux, les lorrains devaient s' y attendre, ils replongeaient quelques décennies en arrière et à l'époque Fabius démantelait 30 000 emplois dans la sidérurgie, on devrait un peu en parler, l'histoire n'est qu'un éternel recommencement et nos politiques, gauche et droite confondues, d'un même élan ont signé tous les traités qui induisaient obligatoirement la mort de l'industrie de la France.

  • Florence Arié 7 décembre 2012 à 09:36
    C'est dans le prolongement des questions "Comment avez-vous vécu ça?" ,"Qu'est-ce que vous ressentez ce soir?" posées à tout bout de champ (de chant?) dans les soirées électorales.


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