Dans les jités, Angélique la séquestrée bat le député meurtrier

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 39 commentaires

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Alors, séquestrée ou pas, Angélique

, cette adolescente de 14 ans, qui vient de fuguer plusieurs jours avec un homme de 44 ans, rencontré dans un tchat sur Internet ? "Séquestrée", tranchent les sites de France 2 et de TF1. "Pour la Justice, il s'agit bien d'une séquestration" précise Pujadas, avant un reportage, dans lequel le procureur de La Rochelle affirme au contraire qu'Angélique n'a pas " fait l'objet d'actes de séquestration", puisqu'elle était consentante en tout.

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Nadine Morano, ministre de la Famille, n'aurait pas pu rêver meilleur lancement: alors que sa nième campagne contre "les dangers d'Internet" débute à la télé, voici "qu'un pédophile" "séquestre" pendant plusieurs jours une providentielle Angélique. Divine coïncidence ! Certes, Angélique, donc, se proclame consentante. Mais la transition est trop belle pour que les jités la refusent. "Une fois encore on s'interroge sur ces forums de discussion sur Internet" souligne Pujadas. "La première chose à faire, c'est d'en parler avec nos enfants" précise maman Ferrari, en pleine reconquête des ménagères. Et aussitôt après le reportage sur Angélique, les jités diffusent l'interview de Morano, avertissant que "le danger se trouve à présent dans la chambre des enfants".

La ministre est interrogée dans les couloirs de l'Assemblée. C'est à dire à quelques mètres de l'hémicycle, où les députés, trois jours plus tôt, viennent d'observer une minute de silence à la mémoire d'un des leurs, Jean-Marie Demange, député UMP de la Moselle. Demange s'était suicidé, non sans avoir tué auparavant son ancienne maitresse, qui souhaitait le quitter. Demange était dépressif, disent les témoignages, après avoir été battu aux Municipales dans sa ville de Thionville. Etrange: les mêmes jités qui ont ouvert plusieurs soirs de suite sur la fugue d'Angélique, sont discrets sur cette minute de silence, observée dans l'hémicycle à la mémoire d'un assassin. Il faudra peut-être attendre que le gouvernement lance une campagne, pour entendre Pujadas soupirer "une fois encore, on s'interroge sur cette addiction des mâles sexagénaires au pouvoiret à la violence"; et Ferrari conseiller: "la première chose à faire, c'est d'en parler avec notre député".

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