Christophe d'hier, et d'avant-hier

Daniel Schneidermann - - Pédagogie & éducation - Le matinaute - 46 commentaires

Entre ces deux visages qui reviennent en ce triste matin, celui-ci :


...et celui-là...


...entre ces deux visages est passée une vie à tombeau ouvert que d'autres, dans les tristes journaux de ce matin, racontent avec de bien plus beaux arrangements que je ne saurais le faire. Ils ont eu, il est vrai, depuis le transfert à Brest du chanteur pluri-patrimonial, quelques jours pour peaufiner la nécro. "C’était l’homme du confinement absolu, mais l’ennemi tout aussi absolu de la distanciation sociale" : la meilleure attaque, c'est celle de Libé, une véritable quintessence de Libé. La meilleure chute, aussi. Lisez donc tous ces beaux textes. Dieux bienfaisants du confinement, Deezer et Spotify feront le reste.

Plusieurs nécros rappellent que le chanteur n'avait jamais renié son tube de jeunesse Aline. Rappel teinté, m'a-t-il semblé, d'une pointe de réprobation pincée, comme devant une faute de goût dans une réinvention déjantée irréprochable par ailleurs. Comme si c'était un crime, pour un chanteur, de composer des chansons chantables. Et dansables, aussi, en slows frotteurs dans les campings de l'été. Si c'est vrai, c'est une raison supplémentaire de pleurer Christophe, qui échappa ainsi à l'encens un peu snob de sa seconde vie.

A propos d'Aline, c'est Le Monde, et seulement lui, qui rappelle que la chanson donna lieu à un procès en plagiat, de la part d'un concurrent nommé Jacky Moulière qui, deux ans plus tôt, en 1963, avait commis La romance, autre slow mélancolique sur fond de plage et d'adjectif démonstratif -cette plage. Il est vrai que la comparaison est...troublante, ce qui n'empêchera pas Christophe, après avoir perdu en première instance, de gagner en appel en 1977. S'il fut vraiment inspirateur, que Jacky Moulière soit ici remercié.

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