Carolis et la proposition

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 30 commentaires

...qui ne se refuse pas

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La délicieuse invitation !


 
Par suite d'un fâcheux contretemps indépendant de la volonté de tout un chacun, Carolis est donc invité, gentiment, tendrement, éloquemment, à supprimer de lui-même la pub sur les chaînes qu'il préside, à compter du 5 janvier. Le gouvernement va lui envoyer un carton par motard, dans la journée. Oh, ce n'est pas un ordre, proteste délicieusement Albanella au micro de Demorand. Certainement pas. Une constatation. Une proposition. Une invitation, donc. Qui ne se refuse pas, bien entendu. Pour qu'il comprenne bien, Carolis, que c'est "une proposition qui ne se refuse pas", l'ami intime de l'Hyper, Minc, se répand dans la presse en rappelant son péché originel: Chirac l'a naguère fait nommer parce qu'il était le co-auteur de sa femme. Si avec tout cela, des malentendus subsistent...

"Le gouvernement ordonne, et le patron de la télé exécute, ça va marcher comme ça, maintenant ?" demande opportunément Demorand à Albanel. Allons donc! proteste la dame, en se noyant dans ses protestations. Au contraire ! La totale et radieuse liberté de Carolis préfigure la liberté radieusement totale qui sera celle du prochain président de la télé, nommé par l'Hyper.

Toute à la rédaction de ses cartons dorés sur tranche, la petite bande oublie une chose: à la différence d'autres réformes, celle-ci produira des résultats visibles, soir après soir, dans le salon de tous les Français. A qui on interdira, en quelque sorte, de l'oublier, et qui auront donc toute facilité de s'en souvenir en temps utile.

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