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anne raimbault
C'est pourquoi il faut lire Marx, encore et encore.
Ce à quoi il faut s'attaquer, ce n'est pas aux gros, aux riches.
Ce qu'il faut combattre, ce sont les rapports de production capitalistes qui perpétuent une domination, un rapport de dépendance et de soumission.
Pas plus que les femmes ne sont "meilleures" que les hommes, ou même que les esclaves n'étaient "meilleurs" que leurs maîtres.
Mais les abus engendrés par un système de domination peuvent aboutir à des horreurs bien plus grandes qu'entre deux personnes de force égale.
Dans un système patriarcal, l'homme a le droit de battre sa femme et de la violer.
Dans un système esclavagiste, le maître a le droit de tuer son esclave.
Dans un système capitaliste, celui qui contrôle les moyens de production a le droit de s'approprier tout le fruit du travail de celui qu'il emploie et de décider, en le licenciant, de le renvoyer à un néant social et à la pauvreté.
Il n'est pas étonnant que le ressentiment se renforce aujourd'hui : on voit bien que les conditions dictées par la classe qui contrôle les moyens de production et d'échange aux travailleurs (au sens large) sont de plus en plus draconiennes, que leur soumission absolue est aujourd'hui exigée. C'est pour cela que les filets de protection (assurance chômage, maladie, retraite) qui existent encore leur sont petit à petit enlevés. On voit aussi qu'une partie de la petite bourgeoisie (commerçants, professions libérales...) est en train de disparaître face à cette classe qui est désormais en position de décder du sort de tous (toi, tu travailleras: toi, tu ne travailleras pas; toi, tu feras ce que je te dirai aux conditions que je fixerai...)
Et il est donc logique que cette classe (comme avant les puissances coloniales contre les peuples opprimés, comme les maître contre les esclaves) soit visée EN TANT QUE CLASSE pour dénoncer un rapport de domination insupportable.
Voilà...
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Agrada13
C'est vrai qu'elle était très mauvaise cette émission.... boouh!!! Que ça ne se reproduise pas...
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DéLecteurdeVraiThé
Ruffin parle du peuple invisible obligé de se vêtir d'un Gilet Jaune pour enfin être vu
Ruffin parle aussi d'Art et Culture et le ministre qui est assigné pour lui répondre est le ministre de la Police et de la Propagande
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Ouldyamin
La petite musique progresse : "il est trompeur de faire croire que la fraude est généralisée dans notre pays, que par exemple les « riches » échappent systématiquement à leur dû de solidarité tandis que seuls les « pauvres » sont accablés de prélèvements. Dresser les Français les uns contre les autres est complotiste et dangereux."
Alors, ça fait quoi d'inspirer Dominique Seux ?
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cécile clozel
Le "peuple" n'est pas plus ontologiquement pur que les élites ne sont ontologiquement corrompues.
Il y a dans cette formule une certaine ambigüité : « ontologiquement pur », est-ce que ça renvoie à une pureté morale qui serait (selon certains, mais qui ?) essentielle au peuple, ou est-ce qu’il s’agit d’une pureté, d’une univocité de l’essence du peuple dans sa définition ?
A cette dernière acception renvoie la description qui suit : Ce que l'on appelle "le peuple" est une nébuleuse composite. Certes. Je dirais même : un remous, un chaos vaguement déterministe, un complexe — varié, variable, et partout ouvert sur le « non-peuple », poreux… dont on ne peut cerner « l’essence » par quelques critères simples et dirimants. Bon. Et devrait-on pour autant renoncer à le penser ? Il y a quand même belle lurette que la sociologie, entre autres, s’est donné de ces objets d’étude « impurs », que des philosophes ont jugé l’existence plus consistante que l’essence, abandonnant celle-ci à la métaphysique…
Il y a belle lurette aussi que la structure de nos sociétés s’est complexifiée, depuis les partitions rigoureusement closes de l’ancien régime, et le système des classes sociales du dix neuvième siècle. Qui peut désormais établir, comme Marx en son temps, une distinction impitoyable entre lumpenprolétariat et prolétariat ? Entre un prolétaire et un petit bourgeois de naguère, où passe la frontière ? Au diplôme ? Même un mastère peut se retrouver « prolétarisé », réduit à un simple exécutant de procédure mécanisée. Au patrimoine (ou à l’absence de) ? Je « possède » les trois quarts de maison… enfin si j’arrive à payer les prochaines traites, hein, parce que sinon… Tout est fluctuant, précaire : le boulot, les biens, le lieu de résidence, le mariage… et oui, même à l’instant « t » nous sommes généralement « inclassables », un brin prolo un brin capitaliste (ta mutuelle ou ta caisse de retraite, tu sais pas trop comment elles placent ton pognon, hein…). Tiens, le fonctionnaire fiscalement ligoté, qu’est-ce qui l’empêche, par exemple (au hasard) d’être aussi un marchand de sommeil dans le centre-ville de Marseille ?
Oui, le peuple est une nébuleuse. La société dans son ensemble est une nébuleuse : mais sous son apparence désordonnée, son absence de frontières internes stables et nettes, elle est pourtant structurée par des dynamiques puissantes, et qu’on peut décrire. Celle de la richesse, ou plus exactement de l’enrichissement, peut se comprendre comme un attracteur étrange (1), c’est à dire « un ensemble ou un espace vers lequel un système évolue de façon irréversible en l’absence de perturbations. » ... « un objet mathématique abstrait (c'est-à-dire qu'il ne peut être observé dans la nature) qui modélise un ou des paramètres du système à l'étude. Même si la forme est dite « étrange », elle permet d’étudier des phénomènes apparemment désordonnés qui sont influencés par des contraintes déterministes. La stabilité de cet attracteur est la conséquence de la structure sous-jacente du système, L'attracteur étrange sert à élucider les mécanismes fondamentaux de la turbulence, les réactions chimiques, les prévisions météorologiques, la génétique des populations bactériennes ».(2)
Les « gros », les « super-riches », ce sont ceux dont la richesse fonctionne comme un attracteur étrange, suscitant toujours plus d’enrichissement, absolu ou relatif (d’écart avec les ressources du peuple, voir entre autres l’indice de gini (3)),
produisant pour eux (les gros), dans l’instabilité d’ensemble, un espace préservé du chaos, où l’enrichissement croît tranquillement. Ceci, bien sûr « en l’absence de perturbation » : dans ce cas, en l’absence de mesures fiscales de redistribution, par exemple… ou encore, en l’absence d’un service public ou d’une économie sociale qui fausse le libre jeu de l’enrichissement… « en l’absence », ou lorsque ces perturbations sont négligeables au regard de la dynamique de l’attracteur.
Les gros, ce sont ceux qui gagnent à ce jeu-là. Le peuple, ce n’est pas « ceux qui ne jouent pas », mais « ceux qui, au final, sont perdants ». Ceux qui, même s’ils parviennent à s’enrichir un peu, ne le font qu’en servant un processus de captation qui, en fait, accroît leur pauvreté relative, et l’écart entre « les gros » et eux. « Les gros », ce sont des personnes physiques ou des personnes morales (qui peuvent être immorales…). Par exemple, notre système actuel de financement des partis crée un « attracteur étrange » dans le système de représentation, et participe de ce mouvement de « l’argent va à l’argent ». On peut hélas noter aussi qu’une bonne partie de nos dispositifs de mutualisation (retraites, sécurité sociale, fonds de formation, impôts…) tendent à piquer le pognon des pauvres pour le donner aux riches.
Macron a été mis au pouvoir pour réduire les « perturbations ». Les gilets jaunes veulent les maintenir, les développer, empêcher cette stabilisation mortifère. Ils sont « le peuple ».
Quant à la première acception de la « pureté », opposée à la « corruption » : il me semble que cette question est tout à fait secondaire. Même « honnêtes », les gros profitent d’un processus qui ne l’est pas.
Enfin, faut noter que dans ce mouvement des gilets jaunes, l’enrichissement n’est pas le seul mouvement de « captation » en accusation : les « gros », les « puissants », ce sont aussi ceux qui captent « le règne la puissance et la gloire ». Le pouvoir de décider de la vie des autres, de parler à leur place, de les manipuler comme des pions, la jouissance de leur imposer (l’impôt, ce n’est pas qu’une affaire de pognon…) ce qu’on juge bon pour eux (et pour soi aussi, ça va sans dire), voilà un autre « attracteur étrange » qui se nourrit de lui-même et de sa clôture opérationnelle, de son idiotie, de sa suffisance. Et que « le peuple » entend bien « perturber » !
(1) Il s’agit là pour moi d’une métaphore, pas d’une modélisation mathématique
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Attracteur
(3)https://www.inegalites.fr/Les-inegalites-de-niveau-de-vie-en-voie-de-stabilisation
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nobody
une "nébuleuse composite" abreuvée à la même Histoire (recomposée ou non), dépositaire de la même mythologie,locutrice de la même langue, construite dans la même opposition. Au final, ça fait corps.
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Nath
Mais qui s'est jamais imaginé l'existence d'une pureté ontologique chez les "petits" ? Ce qui est intéressant dans la dualité "petits" versus gros, ce sont les rapports de domination exercés par les uns sur les autres. Rapports à sens unique autant qu'iniques. Car être dominé, c'est être assigné à résidence sociale, tout en bas de l'échelle, et assuré de ne jamais pouvoir en grimper le moindre échelon sous peine de se prendre un coup de talons sur le crâne. Par ailleurs, il est intéressant de constater que si la pauvreté, l'indigence et la misère sociale et culturelle ne font pas pousser des ailes de la vertu sur le dos des "petits", la richesse matérielle, donc le pouvoir, sont rarement, voire exceptionnellement des gages de vertu. Dans 99 % des cas, c'est même le contraire au point que l'on pourrait même postuler l'impureté ontologique des riches et des puissants. D'ailleurs, pardon, mais chacun sait qu'il est impossible de s'enrichir sans exploiter des individus, piller des ressources et évader l'impôt, donc sans en passer par des actes hautement impurs, pour ne pas dire abjects, voire souvent criminels. "Mieux vaut Hitler que le Front populaire", disaient les gros en 1940. Tandis que chez certains "petits" qui furent quand même nombreux, on planquait des Juifs au risque, parfois, de sa propre vie.
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inta
Il y a les dominants et les dominés. Et quand on me rétorque, parce que ça arrive régulièrement qu'il y autant de cons du côté du "peuple" que du côté des dominants, je réponds par une citation de Cioran:
"On doit se ranger du côté des opprimés en toute circonstance, même quand ils ont tort, sans pourtant perdre de vue qu'ils sont pétris de la même boue que leurs oppresseurs."
C'est donc ce que je vous dirais Daniel et l'arrogance et les approximations de votre invité me laissent des doutes concernant ses analyses!
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Marie Sophie
ça tortille du cul, ça relativise, ça moralise ("pur"/"souillé"?) noyant le fond du problème (comptable) : la répartition des richesses.
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ehtugdual-133909 ehtugdual
Juste une petite remarque. Avoir en portefeuille une action de la BNP ne donne droit à rien sinon à la perception d’un dividende. D’aileurs, dans la plupart des cas les ménages détiennent des parts dans des fonds ou via l’assurance-vie qui eux-mêmes investissent et gèrent les participations pour le compte de leurs clients. En pratique, c’est l’industrie financière qui exerce les droits de propriété des investisseurs. Elle en fait ce qur’elle veut du moment que la valeur des placements évolue à peu près comme les indices boursiers. Les riches eux ont une politique beaucoup active et peuvent influer sur la politique des entreprises. C’est cette capacité qui fait la différence entre les « petits » et les « gros ».
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Hannah
C'est vrai que M. Birnbaum a raison en nous informant que Rothschild était une petite banque....
Pourquoi toujours mettre en cause cette petite banque ?
D'autant qu'on pourrait parler de :
- Goldman Sachs
-de Lazard
- de Warburg.
En revanche ne parlons plus de Lehman brothers...
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matd53
C'est bien le cœur du problème : le peuple (citoyens, petites entreprises) est infoutu de faire une alliance pour prendre les mesures nécessaires pour stopper les milliardaires et les multinationales qui ont tout verrouillé à leur profit pendant que le petit peuple s'appauvrit et les classes moyennes stagnent.
Pourtant c'est évident que la grande majorité du peuple a tout intérêt à arrêter le libre échange total, à en finir avec l'UE telle qu'on la connait, à en finir de l'euro, à stopper les paradis fiscaux, à partager les richesses et à s'organiser dans le cadre de la décroissance qui arrivera quoiqu'il arrive. Mais la soft propagande distillée jour après jour dans les médias des milliardaires n'aide pas éveiller les consciences. (There Is No Alternative)
Une grande partie du peuple aime suivre toutes les fausse polémiques artificielles qui visent à trouver toutes sortes de faux bouc émissaires sur les causes du chômage ou de la pauvreté des travailleurs : le manque de compétitivité, le trop grand nombre d'aides sociales, les travailleurs étrangers, les profiteurs, les fonctionnaires, les russes, les chinois, les juifs, etc... ce qui arrange bien les 0.01%.
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Asinaute sans pseudo e4846
Bonsoir daniel ,
Moi aussi ,j'étais FURAX et je me suis dis , " à quoi ça sert de payer même que 4 EUR. , étant abonné à pas mal de d'autres journaux etc ... "
"MON CHER AMI " daniel , vous avez laissé passer beaucoup de choses !!!
Ce cher BIRNBAUM nous a même informé que ROTSCHILD était une petite banque sans intérêt
SANS la moindre démonstration . CHER DANIEL , jamais vous ne l'avez repris.
Manque de billes ??? : En 1967 , j'étais en train de réviser mon bac quand Julien BESANCON ,
le journaliste que vous connaissez a annoncé sur EUROPE1 les bombardements de l'aviation
Israëlienne .
En plein milieu de cette guerre de six jours , la banque ROTSCHILD a annoncé qu'elle était en mesure de financer cette guerre pendant une semaine : "petite banque ".!!!
Le pire "cher ami daniel "c'était ses remarques concernant les interventions de personnalités du CAC40 et d'autres certainement pour supprimer l'ISF dès 2017 et non en 2018 comme prévu.
Monique PINSON CHARLOT le raconte d'ailleurs dans son livre concernant le "PRESIDENT DES SUPER RICHES " en précisant que MACRON était prisonnier des financiers de sa campagne électorale .
Votre cher ami BIRNBAUM s'est vraiment magistralement payé votre tronche , OUI , OUI !!
Vous vous rappelez de sa
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Olivier
"Le "peuple contre les super-riches". Elle est commode, pédagogique, efficace. Elle aide à la mobilisation, mais brouille la compréhension. "
Dommage, car elle est vraie, cette vision. Puisque nous sommes le peuple, nous avons toujours raison. Nous ne versons jamais le premier sang.
Nous ne sommes pas un camp contre celui des "super-riches", nous sommes le peuple, divers, coloré, colérique, mais nous sommes la chose qui importe. -
yvhanoi
Malaise. Sans autre commentaire. Entretien très oubliable.
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karlbourd
Par les temps qui courent ou la précarité et l insécurité sociale vont jusqu'à toucher les cadres supérieurs eux même, une telle analyse autrefois pertinente ne s'opposerait elle pas a la compréhension de l'évolution sociologique de la population en cours ?
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MidWinter'sNightmare
C'est curieux, aujourd'hui, après hier et quelques jours de fréquentation des discussions attachées à chaque chronique ou émission d'Arrêt sur images, j'ai le sentiment que la principale richesse de ce site est dans les contributions de ses abonnés plus que dans celles de ses animateurs ?
Je me permets d'insister sur le point d'interrogation.
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mimile
"Elle aide à la mobilisation, mais brouille la compréhension. "
Ben non, au contraire, elle aide à la compréhension de ce que c'est que le fonctionnement de nos sociétés. Qui, à part quelques groupuscules gauchistes dans les années 70, a jamais pensé que le peuple était pur et sans taches ? Des connards, ça, c'est pas ce qui manque. Mais, malgré tout, je suis toujours surpris par son intelligence collective.
Comme ASI vient de nous le rappeler, il y a plus de racisme dans une couv du Point que dans une manif de GJ, mais je n'ai pas entendu Birnbaum le dire. Peut être parce que, comme les autres, je n'ai pas regardé jusqu'au bout.
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Ouldyamin
Si @si cherche un historien qui a des choses à dire sur l'effervescence sociale du moment, Fredéric Rousseau me paraît beaucoup plus adapté. De son savoir sur la guerre de 14, il tire quelques enseignements sur le consentement, la mutinerie et les attitudes intermédiaires, qui me paraissent pertinentes.