* * * Stanley MILGRAM™ * * * Soumis à aucune autorité 21 juillet 2016 à 13:04
N'oublions pas ! : Avortements = peine de mort !

Marie-Louise Giraud, née Lempérière le 17 novembre 1903 à Barneville, est une française guillotinée pour l'exemple au matin du 30 juillet 1943 dans la cour de la prison de la Roquette à Paris par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux pour avoir pratiqué 27 avortements illégaux dans la région de Cherbourg. Elle fut la seule « faiseuse d'anges » à être exécutée pour ce motif. Un homme fut également guillotiné la même année pour trois avortements.

Yannix 23 juin 2016 à 13:30
Mais c'est qui cette Benoîte Groult ?

critique critique 22 juin 2016 à 23:34
UN PEU D HISTOIRE , tout simplement la "maternité heureuse" est l'ancêtre du planning familial
De l'art de convaincre - et d'agir- en terrains hostiles, rien que de très classique si on a décidé de se battre mais peut-être l'a -t-on oublié
http://8mars.info/creation-de-la-maternite-heureuse

tchd 22 juin 2016 à 21:49
"Un demi-siècle plus tard, deux lectures sont possibles. "

Le matinaute et ses certitudes … Beaucoup d'autres lectures sont possibles, incluant les motivations les plus démagogiques ( "si tout cela nous dépasse, feignons de l'organiser" ); et pourquoi rappeler le souvenir d'un homme pour rendre hommage (!?) à une femme féministe ?

Julot Iglésias 22 juin 2016 à 18:20
Ah! Cette interview de Mitterrand par Benoite Groult ! Cette archive de l'INA est une pépite.
Je ne parle que de la forme : Benoite Groult récite maladroitement le texte appris par cœur de sa question (avec des hésitations qui essaient maladroitement d'imiter l'improvisation) et Mitterrand, instantanément sur orbite, balance (en s'adressant à la caméra d'une voix qui essaie maladroitement d'imiter l'assurance et la conviction) le texte appris par cœur de sa réponse, sans jeter un regard à son interlocutrice. Quelle mauvaise comédie ! Quel duo d'acteurs médiocres !

Cultive ton jardin 22 juin 2016 à 16:02
Mine de rien, et compte tenu de l'air du temps, Miterrand est très audacieux de parler de "jeunes filles" à propos de contraception (et d'avortement, car même s'il ne prononce pas le mot, nous savions toutes ce qu'il entendait par "loi de 1920").
Le Planning Familial de l'époque était lui aussi très prudent. Dans les années qui ont précédé, et même suivi, mai 68, il se défaussait officiellement de la question de l'avortement et encourageait à demi mot et sans les aider officiellement les jeunes filles d'alors à "partir pour l'étranger". Même après la loi Neuwirth, l'intimidation continuait sur la contraception: on devait, comme pour un produit toxique et addictif, laisser nom et adresse à la pharmacie où on l'achetait. Souvenir précis (73/74), car ma fille était bébé, et j'avais demandé narquoisement au pharmacien s'il fallait que je l'amène aux urgences en cas d'ingestion d'une "pilule". Sa réponse du genre bof m'avait confirmé ce que je pensais, que c'était juste une brimade.
On a beaucoup de mal à imaginer aujourd'hui le degré d'arriération de l'époque.
Et le fossé entre les femmes, confrontées à la question dans la plus grande solitude, le silence et le danger, et les hommes qui regardaient ailleurs (pour les meilleurs) et s'acharnaient violemment sur elles politiques et religieux confondus.
On a tous, et même presque toutes, oublié le nombre de mortes par avortements, qu'on n'a d'ailleurs jamais connu avec précision puisque on le faisait passer pour autre chose, sans compter les autres conséquences.

Msettimio 22 juin 2016 à 14:48
De l'anachronisme des commentaires..
Bonjour la contextualisation.

Jeannette Vermersh était encore bien vivante ( L'avortement comme méthode d'exploitation capitaliste ), le PC encore stalinien, productiviste et nataliste.
Comment eussent réagi les lecteurs de la pudibonde Huma, décervelés et conditionnés ?

François Mitterrand faisait de la politique, il tenait compte des rapports de force.
Le politique Léon Blum, lui même, ne parlait pas comme le jeune auteur d'avant garde qu'il fut avant '14 à propos du mariage.

Cugel 22 juin 2016 à 14:07
En 1965 fichtre, ça laisse rêveur ! Quand on pense qu'en 1990, la promotion et la publicité pour la contraception par plis ouverts étaient encore interdites de circulation dans les services postaux français.

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Yanne 22 juin 2016 à 13:37
Ce qui frappe surtout dans cette intervention, c'est à quel point le monde a changé "dans toutes les directions" comme le disait Musil.

Dix ans plus tard, quand j'avais 15 ans, la considérable révolution culturelle et sociologique qui avait suivi 68 avait gagné jusqu'au fond de ma campagne bretonne alignait un monde totalement différent. Et cette nouvelle liberté des femmes avait entraîné le retournement du monde.
Le seul problème, c'est que certaines fois, on a l'impression de retourner vers cette nuit-là.

Strumfenberg ( Aloys von ) 22 juin 2016 à 13:25
Le gazon de Lyon est moins bon que la pelouse de Toulouse ( mal placé)

emilie bouyer 22 juin 2016 à 10:40
Elles fit du bien à ses contemporaines et aux suivantes. Gloire à elle. Le reste n'est que petite littérature.

Al Ceste 22 juin 2016 à 10:08
Si la loi criminalisant l'avortement a été votée en 1920, ce n'est pas par hasard. On sortait de la Grande Boucherie où des vieux à la Barrès avaient envoyé à la mort des millions de jeunes, il fallait en urgence renouveler le stock de chair à canon pour la future der de der (et de chair à usines pour les patrons, qui allaient connaître leur golgotha en 1936)

Quant à Neuvirth, homme de droite qui était l'anti-Balkany par excellence, ne jamais oublier qu'il fut un enfant abandonné et que ce drame initial* non seulement ne l'avait pas brisé mais lui avait donné un plus d'humanité. Que ce n'est pas donc par hasard qu'il avait voulu cette loi.

* Témoignant à la télévision, il avait dit comment, quand il marchait dans la rue, il croisait des vieilles femmes en imaginant que c’était peut-être sa mère.

(Bon, j'ai pas parlé des xxxxx, on va peut-être me foutre la paix?)

http://misentrop2.canalblog.com/

Bolzano 22 juin 2016 à 10:01
Superbe double langage de Mitterrand:
Celles qui m'entendent ont parfaitement compris que ce que je dis

le discours s'adresse précisément à celles et ceux qui veulent entendre un message précis, c'est de la satisfaction d'une revendication catégorielle, le tout dans des termes qui ne choqueront ni l'électeur moyen ni les chercheurs de petites phrases. Le renard littéraire donne ici une leçon aux freluquets du premier degré et de la célébrité du quart d'heure sur Twitter. Il démolit ce que ses adversaires appellent famille avec leurs mots et leurs discours.
Le même talent est cultivé par Le Pen père: dire ce que certains veulent entendre dans des termes que d'autres ne peuvent comprendre. Le Janus du discours manie la langue à double face, même s'il n'y a pas photo entre le féministe/consensuel roué de 65 et le négationniste/décomplexé éructant de ces dernières années.

C'est une bonne illustration du talent littéraire au service de la politique: pour se faire élire il faut à la fois dire ce que certains veulent entendre et ne pas fâcher les autres (quitte à étudier le discours pour qu'ils ne le comprennent pas).
Mitterrand montre en une phrase ce que Sarkozy fait en deux meetings selon le public, ou que Hollande fait en trois ans en déclarant "mon ennemi c'est la finance" avant de nommer Macron au ministère. Chapeau l'artiste littéraire!

DanetteOchoc 22 juin 2016 à 10:01
Merci Daniel de lui avoir consacré votre chronique du jour.

Caroteka 22 juin 2016 à 09:53
I am Groult!
https://www.youtube.com/watch?v=ph_l7Pp_1mk

Malagom 22 juin 2016 à 09:49
Ainsi soit-elle.

kawouede 22 juin 2016 à 09:45
Merci Daniel pour cette réflexion sur un passé pas si lointain. Sur l'élection de 1965 petit retour en arrière https://audevassallo.wordpress.com/2012/04/01/election-television-la-campagne-presidentielle-de-1965-acte-1-premier-tour/

ça tombe bien, nous voilà revenu en plein gaullisme avec l'interdiction de manifester et tout.
Quelle connerie historique de la part du gouvernement, comme dit Christian Paul ce matin !

Faab 22 juin 2016 à 09:41
Pas sûr que l'intervention de Mitterrand soit si notable : fin octobre 65, une commission ministérielle avait été lancée sur le sujet et c'est de ses conclusions que viendra la loi de 1967 (cf chronologie sur Wikipedia).
Début décembre, Mitterrand s'exprime donc sur un sujet qui est d'actualité, aussi bien au gouvernement que pour l'opposition.

vpl 22 juin 2016 à 09:32
Au hasard d"un zapping radio hier, j'ai entendu la journaliste (?) dmander à son invitée de confirmer que Benoite Groult était bien une "modeuse" très "girly"...

Je suis vraiment un vieux con de tiquer pour si peu.