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  • Serge ULESKI 23 août 2009 à 21:24
    L’homme, cette bête humaine qui ne cesse de courir après son humanité comme un chien après sa queue ; insaisissable, plus il s’en rapproche, plus elle lui échappe, étant chaque jour, de plus en plus absent à lui-même et aux autres ; sans oublier les cas où, l'ayant dépassée par mégarde - tête en l'air qu'il est -, il lui faut se retourner pour retrouver cette humanité qui lui ferait soudainement défaut.



    Alors que d'aucuns la cherchent encore au fond d'une fosse commune, entre deux génocides, d'autres, hyper-civilisés, en sont déjà à rêver d'un monde au-delà de l'humain, un monde sans alternative aucune, un monde sans mémoire et sans Histoire, un monde sans loi ni police puisque tout y serait incarné loi et police.



    Intellectuellement prolifique, même si pour l’heure l'homme n’a de cesse de déplorer le fait de ne jamais pouvoir parvenir à ce à quoi il se croit destiné : à plus de compassion, plus d’intelligence préventive et plus de générosité - entendez, plus d’humanité ; refusant obstinément d'accepter l'idée que son destin puisse être plus grand que lui, son énergie vitale n’a qu’un seul objet, à lui-même caché : la perpétuation de sa propre espèce et sa survie dans dix mille ans dans un état de non-être absolu, artefact, grâce à la technique repoussant sans fin les limites de l'imagination, de l'éthique et de la morale, simple organisme macroscopique privé de conscience - conscience d‘être un être humain, bien évidemment.



    Car, l'homme n’attendra alors plus qu’une chose de lui-même : qu’il sache fonctionner. Point barre !



    ____________________________





    « Revenons à notre enquête Roger. Nous nous intéressons à tout ce qui est sordide.


    - J’ai fait de la prison.


    - C’est sordide la prison, vous croyez ?


    - Oui, c’est bien sordide. C’est sacrément sordide même, les détenus, les matons, le racket, les viols, la saleté, l’ennui, les visiteurs de prisons. Oui, les visiteurs de prisons, c’est sordide aussi ! Le travail payé à trois euros de l’heure, la misère affective, la solitude ; les suicides aussi, et tout le monde qui s’en fout, sauf la famille quand il y en a une pour pleurer celui qui s'est pendu, parce que faut pas compter sur les détenus, les matons et le directeur pour le faire. Ils n‘ont pas le temps et ils n’en ont pas envie. La prison, c’est sordide et c’est l’enfer ; et en enfer, rien n’est possible.


    - Cet enfer, c’est peut-être fait pour dissuader les gens d’y aller ou d’y revenir.


    - Les gens qui se tiennent pénards sont quand même pas... que des gens qui ne veulent pas aller en prison ?!

    - Admettons !

    - En prison, on ne choisit rien. On subit, à moins d’avoir du blé, beaucoup de blé et des contacts.


    - Du blé et des contacts ? Ben alors, c'est comme dehors ?!


    - Le jour où les matons comprendront que leurs conditions de travail dépendent des conditions de vie des détenus, ce jour-là, la vie des détenus changera du tout au tout, et la vie des matons aussi. Avouez que pour ne pas comprendre ça, faut être un maton ou un de leurs représentants syndicaux ! Au lieu de demander plus de sécurité, ils feraient bien mieux de demander plus d’humanité sur leur lieu de travail parce que... de sécurité, ils n’en auront jamais assez.

    - Continuez !

    - Je crois que l’administration pénitentiaire et les matons sont complices. L’administration fait des économies en ne changeant rien, ou si changements il y a, ils doivent être imperceptibles pour ne pas remettre en cause le travail du maton ; en échange de quoi, les matons s’engagent, et quelles que soient les conditions de détention, à faire en sorte qu’on ne parle pas trop souvent des prisons, des détenus, et des conditions de vie dans ces prisons. Ils offrent la garantie que l’administration aura la paix dans ces lieux de détention qui sont des lieux privés d’humanité, des lieux d’échecs et de mort, même si je soupçonne l’administration pénitentiaire d’avoir la même opinion des matons et des détenus. Tout se tient : dites-moi dans quelles conditions vous me faites travailler et je vous dirai quelle opinion vous avez mon travail. Et puis aussi : dites-moi qui vous recrutez comme maton, et je vous dirai quelle formation vous allez lui donner, et je vous dirai aussi quelle opinion vous vous faites du métier de maton et quelle opinion vous avez des matons et des détenus. Pour changer les conditions de détention dans les prisons, il faudrait changer les hommes qui y travaillent, car ceux-là sont prêts à y travailler dans n’importe quelle condition... pour les détenus, même si je crois que c’est tout aussi difficile de supprimer les matons que de supprimer la délinquance...

    - Comment ça ?

    - Que vous le vouliez ou non, le maton est le revers de la délinquance et de la criminalité comme la face cachée d’une même médaille. Alors... à quand un procès contre les matons, à la fois pour... traitements inhumains et non-assistance à personne en danger ? Oui, un procès ! Après tout, ce sont eux qui, le matin, ouvrent les portes des cellules ! Et puis surtout, qu'ils ne viennent pas nous dire qu'ils n'ont fait qu'obéir aux ordres parce que... là, je leur mets ma main sur la gueule !

    - Je vois Roger. Vous pensez sans doute à un procès du type... Nuremberg ? N’est-ce pas ?

    - Et pourquoi pas ? Hein ? Pourquoi pas ?! Ne vous moquez pas !

    - Je ne me moque pas Roger. Je vous trouve plutôt ambitieux, ambitieux et optimiste. C'est tout. Mais... c'est bien. C'est très bien, même !»



    ___________________



    Copyright Serge ULESKI - Extrait du titre inédit : "Paroles d’hommes" - chapitre 3

    _______________


    http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com

  • christiane trombert 22 août 2009 à 12:54
    Cette loi d'airain, Robert Badinter, dans son livre /La prison
    républicaine 1871-1914/ (Paris, Librairie générale française, 1994),
    l'appelait me semble-t-il sous son nom générique : principe de /less
    eligibility/ (principe de moindre éligibilité). On peut voir par une
    simple recherche google que c'est un principe courant dans les théories
    de la peine, c'est aussi un principe courant en matière d'assistance
    sociale aux pauvres. Quelques citations pour illustrer la chose :

    Jeremy Bentham pour commencer, dont on rappellera que son projet de
    panoptique visait à enfermer autant les pauvres que les délinquants (qui
    à l'époque étaient peu distingués) :

    /« Règle de sévérité. Sauf les égards dus à la vie, à la santé et au
    bien être physique, un prisonnier subissant ce genre de peine pour des
    délits qui ne sont guère commis que par les individus de la classe la
    plus pauvre [crime, vol, mendicité, vagabondage, etc.], on ne doit pas
    rendre sa condition meilleure que celle des individus de cette même
    classe qui vivent dans un état d'innocence et de liberté »/ (J. Bentham,
    /OEuvres/, 1829, Tome I, Traité de législation civile et pénale,
    Panoptique, De l'administration du Panoptique, p. 252).

    Enrico Ferri ensuite (criminologue de l'école italienne, à la fin du
    19^ème siècle) : « Ce renversement de tout principe de justice sociale,
    qui fait que les prisons sont plus commodes et plus confortables que les
    demeures réservées aux gens honnêtes et pauvres, lesquels peuvent, tant
    qu'ils restent honnêtes, y mourir de faim aiguë ou chronique, parce que
    la société ne leur assure la nourriture et le logement que lorsqu'ils
    commettent des actes coupables » ; « Il faut au contraire que les
    pénitenciers pour les condamnés (...) soient quelque chose de moins
    confortable et de moins propre à faire envie, par une injustice et
    imprudence énormes, au paysan honnête qui végète mal nourri dans sa
    chaumière, ou à l'ouvrier qui souffre dans sa mansarde » (E. Ferri,/
    Sociologie criminelle/, Paris, A. Rousseau, 1893, p. 266, p. 514).

    Dans /Peine et structure sociale. Histoire et théorie critique du
    système pénal/ (Paris, Cerf, 1994), Georg Rusche et Otto Kirchheimer
    avaient les premiers repéré la centralité de ce principe de less
    eligibility dans le traitement pénal, ils citent une dizaine de
    pénalistes européens qui ont développé ce genre de raisonnement, ce
    livre des années 30 est assez dur à trouver mais il vaut le détour.

    Mais l'invention de la règle de less eligibility vient à l'origine du
    traitement de la pauvreté. La pauvreté se « soignait » souvent par
    l'enfermement. A vrai dire la prison pour punir les criminels, qui est
    une invention du 18^ème siècle (voir Beccaria, Bentham, Saint Fargeau),
    est probablement un emprunt fait par le champ pénal au champ du
    traitement assistantiel des pauvres, notamment les vagabonds (Cf :
    l'Hôpital général à partir de 1656, les dépôts de mendicité à partir de
    1774).

    Voici par exemple ce qu'écrivait Juan Luis Vives en 1525 : « Ceux qui
    gaspilleront leur fortune de mauvaise et sotte manière, comme au jeu,
    chez les prostituées, dans le concubinage, par le luxe ou la goinfrerie,
    on les nourrira par nécessité, car on ne doit laisser mourir personne de
    faim. Mais qu'à ceux là on réserve des travaux plus pénibles, qu'on leur
    donne moins de subsistance, pour qu'ils servent de leçon aux autres,
    pour qu'eux-mêmes se repentent de leur vie antérieure et ne retombent
    pas facilement dans les mêmes vices. Il ne faut donc pas les faire périr
    par la faim, mais bien les contraindre par la frugalité de
    l'alimentation et la dureté des travaux, et les soumettre à des
    austérités pour affaiblir leurs passions » (/De l'assistance aux
    pauvres/ (De subventione Pauperum), Bruxelles, Edition Valéro et fils,
    1943 [1525], p. 202).

    Mais aussi Martin Luther, 5 ans auparavant : « Il suffit que les pauvres
    soient correctement entretenus, de façon à ne pas mourir de faim et de
    froid. Il est indécent que l'un paresse grâce au travail de l'autre,
    qu'il soit riche et vive dans l'opulence tandis que l'autre vit
    péniblement comme le veut un usage absurde, car Saint Paul dit [II
    Thess. 3, 10] : « celui qui ne travaille pas ne doit pas non plus
    manger. » Il n'a été ordonné à personne de vivre des biens d'autrui
    [...] ; le Christ a dit aussi aux Apôtres [Luc, X, 7] : « chaque ouvrier
    mérite son salaire.» » (Manifeste à la noblesse chrétienne de la nation
    allemande, 21^ème proposition, août 1520).

    Citons enfin François Alexis Frédérique de La Rochefoucauld Liancourt,
    président du Comité pour l'extinction de la mendicité (Assemblée
    nationale), au moment de la Révolution française : « que l'homme secouru
    par la nation, et qui est à sa charge, doit cependant se trouver dans
    une situation moins bonne que s'il n'avoit pas besoin de secours, et
    qu'il put exister par ses propres ressources. » (/Premier rapport du
    comité de mendicité. Exposé des principes généraux qui ont dirigé son
    travail/, Paris, Imprimerie Nationale, 1790, p. 8), car « le besoin qui
    naît du manque de travail dans un homme qui n'en a pas cherché, dans
    celui qui n'a pas pensé à s'en procurer, pénible sans doute pour un
    coeur humain et compatissant, est, dans un État où il y a une grande
    masse de travail en activité, une punition utile et d'un exemple
    salutaire. » (/Quatrième rapport du comité de mendicité. Secours à
    donner à la classe indigente dans les différents âges et dans les
    différentes circonstances de la vie/, Paris, Imprimerie Nationale, 1791,
    p. 84).

    Ainsi ce principe énonçant que le secours au pauvre ou l'hébergement des
    criminels doit être plus défavorable que la vie courante est assez
    ancien et je pense qu'il vaut mieux l'appeler de son vrai nom (principle
    of less eligibility) que « loi d'airain », par souci de cohérence.

    La new poor law anglaise de 1834 fait la jonction entre les deux champs
    d'application (pénal et assistantiel) du principe de less eligibility ;
    elle stipule que les (fameuses) workhouses doivent offrir des conditions
    de secours et d'hébergement suffisamment dégradées pour que les
    pensionnaires préfèrent toujours la vie libre et ne viennent à la
    workhouse qu'en dernier recours. En fait il y a une grande proximité
    entre traitement assistantiel et traitement pénal, les deux postulent la
    nécessité d'une infériorisation des individus traités par rapport au
    reste de la société. Ce type de principe participe au marquage social
    des « réprouvés ».

    Reste la question du « pourquoi » un tel principe. Il y en a deux. D'une
    part en rendant la prison ou l'assistance immonde, on incite les
    criminels ou les pauvres à bien se conduire ou à essayer de s'en sortir
    (fonction de dissuasion et d'incitation), il s'agit d'un premier motif
    utilitariste et conséquencialiste (se préoccupant d'une amélioration
    sociale dans le futur). D'autre part, l'autre raison est purement morale
    et liée à un souci de juste rétribution des conduites : il serait
    injuste et inéquitable que ceux qui ne font pas d'effort, ou qui ont
    fait le mal, vivent aussi bien que les honnêtes gens. Evidement cette
    préoccupation de « rendre son dû » au criminel ou au pauvre assisté ne
    facilite pas sa réinsertion et son amendement, ce n'est pas en faisant
    « payer » les gens qu'on leur donnera des raisons d'aimer la société et
    ses normes.



    Si la question du traitement pénal intéresse certains, ils peuvent lire
    avec profit quelques articles de la revue « Champ pénal » (accessible en
    ligne gratuitement), portant sur les orientations actuelles ; je
    recommande tout ce qui concerne le « nouveau prudentialisme » et les
    « nouvelles pénologies », deux orientations assez déprimantes qui
    permettent de voir la cohérence de nombre de réformes pénales récentes.
    Voir par exemple :

    Thibaut Slingeneyer, /La nouvelle pénologie, une grille d'analyse des
    transformations des discours, des techniques et des objectifs dans la
    pénalité/, Champ pénal, vol 4, 2007.
    http://champpenal.revues.org/document2853.html
    Jean-François Cauchie et Gilles Chantraine, /De l'usage du risque dans
    le gouvernement du crime.Nouveau prudentialisme et nouvelle pénologie/,
    Champ pénal, vol 2, 2005.
    http://champpenal.revues.org/document80.html

    Ces deux articles montrent combien là aussi on perd de vue aujourd'hui
    la seule bonne question en matière de criminalité : qu'est ce qui peut
    faire que le délinquant estime suffisamment la société et se sente
    estimé par elle, de façon à ne pas avoir envie de passer à l'acte contre
    autrui ?



    Enfin pour ceux qui ont envie de se faire peur, il est possible de
    s'informer, sur le site du Centre d'Analyse Stratégique, sur les mesures
    ASBO (Anti Social Behaviour Ordinance) mises en place au Royaumes-Unis.
    Voir :

    Centre d'Analyse Stratégique, /Les ordonnances de lutte contre les
    comportements anti-sociaux en Grande-Bretagne : un outil efficace ?/, La
    note de veille n° 58, mai 2007.
    http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille58VF.pdf



    Ca ferait une belle émission si ASI invitait Badinter ainsi que les
    auteurs des articles dont j'ai parlé, autour des orientations actuelles du
    traitement pénal.

  • bido 22 juin 2009 à 14:26
    encore écouté Badinter ce matin sur france inter (juin 2009), pourquoi est-ce si dur pour l'opposition d'avoir un discours aussi clair que lui ? pourquoi ne pas avoir la même détermination dans les prises de positions? pourquoi sont ils si constipés?

  • yannick G 8 mars 2009 à 10:52
    Message 1/5max du 08/03/09.

    Cette loi d'airain reposant sur une pseudo égalité entre dehors et dedans, en fait, un nivellement par le bas, en appelle hélas d'autres. Par exemple, la volonté de généraliser le bracelet de contrôle pour les petites peines.

    Cela part a priori d'un bon principe, ne pas développer la criminalité du détenu en l'envoyant en prison (en fait, c'est faire des économies à plus ou moins long terme sur la logistique carcérale qui est ainsi visé, ainsi que de diminuer le nombre de détenu, une double logique comptable se dissimulant derrière des prétextes humanitaires, un triste classique).

    Mais, à l'heure où la société est de plus en plus surveillée, par le biais de nos téléphones portables, de la vidéo surveillance, une nouvelle extension de cette loi d'airain est en train de se développer. En quoi le bracelet constitue-t-il une mesure "particulière", "spécifique", alors que nous finirons très rapidement par tous en porter un, sous une forme ou une autre (plus de deux millions déjà sont sous le contrôle du Pôle Emploi...), sans avoir été le moins du monde condamné ?

    Lorsque nous sommes tous surveillés, qui peut se dire qu'il l'est vraiment plus qu'un autre...
    N'avons-nous pas affaire à une politique pénale de type placebo, certains ayant l'impression d'être plus contrôlé que d'autres ?

    yG

  • poisson 8 mars 2009 à 09:35
    J'aimerai comprendre pourquoi Badinter, notre héros, notre sage dont la parole est d'or (ce n'est pas de l'ironie, je précise) s'est fourvoyé à signer "contre" Siné.

  • valentine 8 mars 2009 à 06:17
    Superbe chronique. J'adore le premier paragraphe.

    Merci de m'avoir fait découvrir la poignante vidéo de Badinter.

  • sleepless 6 mars 2009 à 11:40
    Et pendant ce temps-là, la misère continue...

    http://www.leparisien.fr/societe/alerte-a-la-tuberculose-a-la-prison-de-villepinte-06-03-2009-433268.php

  • Georges MARCHANDIAUX 4 mars 2009 à 09:22
    Julien Coupat en est à combien de jours ? Et faudra-t-il attendre 1 (ou 10) an(s) pour qu' "ON" en reparle?

  • Florence Arié 3 mars 2009 à 20:45
    Vous devriez l'inviter pour une émission. A l'occasion d'une réunion de campagne des dernières municipales, je l'avais trouvé très éloquent sur d'autres sujets aussi, en particulier la dérive actuelle des institutions et aussi l'Europe: technique mais clair, démontrant bien comment des choix apparamment très techniques sont en fait au service de choix de fond.
    Sans parler du plaisir d'écouter une langue à la fois précise et inspirée.

  • David F 3 mars 2009 à 18:30
    Quand je pense au nombre d'avocats qui se trouvent dans ce gouvernement et que j'écoute Badinter, je me dis que les méthodes d'enseignement du droit ont forcément dû changer entre deux...

    Ca fait du bien d'entendre quelqu'un qui sait de quoi il parle et qui garde toutes ses convictions intactes sur la durée, bravo et longue vie à lui.

  • Compunet 3 mars 2009 à 18:00
    il semblerait que le gouvernement veuille faire passer le projet de loi pénitiaire en "procédure d'urgence" : http://www.fnuja.com/Declaration-d-urgence-du-gouvernement-pour-le-projet-de-loi-penitentiaire-un-choix-injustifiable-et-illegitime_a1149.html ???? pour quelle raison...
    j'espère que ça n'est pas parce que DATI part pour l'Europe et veut que son nom reste pour cette loi..........

    la situation des prisons justifie de prendre du temps et d'améliorer le projet de loi DATI, jugé trop basé sur la répression (mais ça, ça ne nous étonne plus !) et pas suffisamment sur l'amélioration des conditons de vie à l'intérieur des prisons (santé, adolescents,...), et qui, semble-t-il n'a réussi à convaincre ni la droite ni la gauche !!

    pourquoi tant de précipitation alors que la Commission des Affaires sociales n'a pas encore reçu tous les rapports demandés et en particulier ceux concernant la situation des malades mentaux mis en prison pour la seule raison qu'ils ne peuvent pas être pris en charge par la psychiatrie ...
    et pour cause, cette dernière est aussi délabrée que le monde carcéral et ne reçoit guère plus de moyens financiers de la part de notre gouvernement..................

    il semblerait que ce projet de loi n'apporte aucune réponse sur ces sujets

    le Sénat, avec BADINTER en tête, demanderait l'annulation de cette procédure d'urgence et suivrait l'Assemblée Nationale ??? à suivre
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5h0M1qNtVEY5bUr0L2grRPnzKQi9A

  • mollows 3 mars 2009 à 15:12
    pour mémoire, Rungis, il en était également question sur France Inter, il me semble, dans le reportage d'apres le journal de 7h00.

  • Anna H 3 mars 2009 à 13:28
    Il faudrait aussi passer de temps à autres sur les Matins de France Culture,ce matin il y avait Régis Debray et sa réhabilitation de la fraternité.

  • JREM 3 mars 2009 à 12:40
    Tiens pourquoi Guillon n'a pas fait sa rubrique sur Monsieur Badinter?
    J'ai ma petite idée:
    c'est un homme d'état avec une grandeur d'âme rare, un humaniste sincère...
    ça nous change.
    Où sont-ils les hommes comme lui?
    Qui les rappellera aux responsabilités?

  • Benoit Gonthier 3 mars 2009 à 12:26
    Les prisons, les prisons, les prisons mornes et pleines !!!
    Leurs prisonniers debout dans des cellules trop pleines
    dans des lits trop étroits habillés de haillons
    La pâle mort parfois supprime les histrions !
    Les droits de l'homme hélas ont disparu de France
    Faux semblants et décrets trompent notre espérance
    vous désertez, Dati et l'on proteste en vain
    La misère en prison est une loi d'airain

  • Simulink 3 mars 2009 à 11:43
    oui, Badinter a ete tres interessant. Il a ce pouvoir de faire que chaque probleme devienne passionnant. La video est tres frappante a certains moments. Particulierement, quand sa conviction l'amene a s'exprimer en serrant les dents.

  • Fandasi pour clavier 3 mars 2009 à 11:13
    Message 1/1max du 03/03/09.

    Vous m'avez donné envie d'écouter Badinter ; cette interview et l'Interactive qui suit est en vidéo sur le site de France Inter.
    C'est remarquable.

  • yannick G 3 mars 2009 à 10:41
    Message 1/5max du 03/03/09.

    cette "loi d'airain": dans une société donnée, le niveau de vie des prisonniers ne peut pas augmenter plus vite que le niveau de vie des plus défavorisés se trouvant hors des prisons.

    Triste constat qu'a fait depuis longtemps Badinter. Un constat d'autant plus implacable que nous savons tous, lui le premier, que la prison n'est pas "hors" la société, et que dans cette dernière aussi, il n'y a aucune limite aux conditions de (sur)vie... si ce n'est l'ultime pour chacun de nous, la mort. C'est pourquoi, il faut s'efforcer de briser cette "loi d'airain", encore et toujours, tel un Sisyphe, car implicitement ce qu'elle énonce, ce n'est pas un principe d'égalité à minima entre les deux côtés du mur, c'est au contraire la double légitimation de la paupérisation, celle externe, qu'une majorité de la population accepte déjà comme une fatalité (alors que), et celle interne qu'on provoque par démission et fausse hiérarchisation, en s'efforçant d'oublier que ces deux mondes communiquent et s'alimentent sans cesse pour cette raison même, en un cycle infernal.

    Autrement dit, nous sommes bien dans ce qu'Edward Bunker avait synthétisé dans le titre original de l'un de ses ouvrages quasi autobiographique, "Animal Factory"*, l'usine à fabriquer des animaux (le titre français accrocheur "La bête contre les murs" passe à côté de l'essentiel à mon sens).

    yG

    * Existe aussi en adaptation cinématographique, par Steve Buscemi avec un petit rôle pour Edward Bunker.

  • Adrien 3 mars 2009 à 09:55
    Côté média, pas d'inquiétude : Europe 1 est le concurrent le plus bas d'inter.
    Côté social, une solution : allez bosser à 5h du mat' bande de feignasses, ça videra les prisons. CQFD. (ça pourrait être le début d'un nouveau Barthes. D'ailleurs, "quel Barthes d'aujourd'hui écrira la mythologie de Rungis?" : DS, chiche?)

  • MORASSE 3 mars 2009 à 09:38
    Près de chez moi, sur les hauteurs qui dominent la ville voisine, on trouve dans un cercle de moins de 2 kilomètres : un transformateur électrique important, un lycée (juste derrière le transfo - les fenêtres donnent dessus), une déchetterie, un hospice-mouroir... et une prison pour jeunes. Bref, un dépotoir... La loi d'airain dans l'expression la plus sordide de ladite mentalité. La prison est neuve... mais surpeuplée.

    PS. Depuis les "événements" d'Alger... et le reportage de Julien Besançon (les balles qui sifflent), c'est une classique de radio-lagardère de mettre l'auditeur dans l'ambiance. Leçon numéro un de l'école de journalisme... C'est comme ça qu'il y a bien longtemps, un copain y a laissé la peau (lui, c'était la neige en montagne qu'il devait décrire - son coucou s'est écrasé- la neige en montagne en hiver... pensez !)


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