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Carnéade le Fataliste
Ça surprendra moins de sa part, mais dans la série bruleurs de livres, la droite américaine laisse aussi éclater ses fantasmes de purification par le feu (enfin c'est pas nouveau de ce coté, sa frange évangéliste étant derrière la majorité des incidents de ce style depuis la 2ème guerre mondiale, avec notamment de nombreux autodafés d'Harry Potter ou de livres de règles de JdR à une époque, si elle s'était un peu calmée depuis une décennie ou deux).
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Carnéade le Fataliste
Petit épilogue au passage : Les écoles concernées regrettent maintenant officiellement s'être livrées à cette opération. Quant à la "gardienne du savoir" Suzy Kies elle a démissionné de ses responsabilités au parti libéral (si c'est plus suite aux révélations sur son manque d'ascendance autochtone qui ont fait scandale qu'à la condamnation de son action, si Trudeau a aussi dit qu'il "ne serait jamais pour qu'on brule des livres").
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lycaste
Tiens on a retrouvé l'index?
Pour moi tous les gens qui brûlent ou détruisent des livres contraires à x ou y sont des fachos. Ce qui ne m'empêche pas de penser qu'Astérix est une daube depuis la mort de Goscinny. Hergé a eu raison d'interdire qu'on continue Tintin sans lui.
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Asinaute sans pseudo 3db55
Je m'interroge sur la notion de "représentation fausse". Un récit, une histoire, une blague, un article journalistique, une étude sociologique, etc. sont des recompositions du réel. Ils en sont nécessairement des représentations, et ces représentations sont partielles, parfois partiales.
A partir du moment où l'on accepte - difficile de faire autrement - que l'univers mental des êtres humains est constitué en grande partie de représentations (qui peuvent naturellement évoluer et le font), on doit bien admettre qu'il est forcément empreint d'une certaine déformation de la réalité (,e serait-ce que par la simplification qu'il opère). Et les représentations qui se constituent de par notre éducation, notre environnement culturel, notre milieu sociologique, notre histoire, nos rencontres, nos expériences, sont forcément des constructions qui nous permettent d'appréhender le réel, de nous y mouvoir, de pouvoir vivre et interagir avec ce qui nous entoure. Une lecture, un reportage, une rencontre, une expérience, une prise de recul peuvent faire évoluer tel ou tel aspect de nos représentations, c'est même quelque chose de quasi-quotidien. On voit toujours les choses avec notre propre prisme, mais celui-ci évolue. Il est vain de croire que l'appréhension du réel sera un jour la même pour chacun. Nous avons tous notre vision - provisoire - des choses. La faire évoluer dans un sens qui paraitra (à qui ?) progressiste est sans doute bienvenu. Mais vouloir faire croire qu'il existerait une représentation "vraie" qui serait universelle ne serait-ce qu'à propos d'un infime pan de la réalité me parait en soi problématique. Qui produira la représentation "vraie" ? Est-ce qu'en tant que Français, je suis seul habilité à fournir au monde la "vraie" représentation de ce qu'est un Français ?
Il aura fallu attendre Robert Paxton, un chercheur venant des confins de la terre, pour réaliser - en partie - ce qu'avait pu être la réalité de la politique de Vichy. Un étranger venant éclairer l'histoire de France ! Quelle ignominie pour les tenants des autodafés destinés à protéger des victimes (passées, actuelles, futures, on ne sait plus trop) de discriminations ou des bourreaux de leur propre représentation "fausse". A ce compte, l'égyptologue devra être égyptien (même si on ne voit pas en quoi l'Egyptien moderne ait quelque chose à voir culturellement avec l'Egyptien ancien), le spécialiste de la Révolution française devra être français (encore faudra-t-il trouver des Français pouvant prouver que leurs ancêtres étaient des révolutionnaires français, sinon on court le risque d'une forme d'appropriation culturelle, non ?), l'auteur de BD devra écrire des BD dont l'action se situe dans son propre pays et ne devra dessiner que des personnages qui ont la même nationalité que lui - et si l'on pousse la logique à l'extrême, ses personnages devront être issus du même milieu socio-culturel que le sien. Bref, en allant au bout, il me semble que dans la logique qui anime ces partisans de l'absolu, chacun devra parler uniquement de lui-même et accepter le discours que l'autre a sur lui-même. Ecouter le discours que l'autre a de lui-même est une bonne chose, y adhérer sans réserve me parait dangereux. A ce compte, attention point Goodwin à venir, Adolf était un grand pacifiste puisque il se présente comme tel dans l'entretien qu'il a accordé à Paris-soir (en 1936 si je ne m'abuse).
Mettre en mots et/ou en images le monde, c'est le simplifier, le déformer, d'autant plus quand il s'agit de fiction. Cela ne veut pas dire que toute mise en images ou en mots est acceptable. Tout peut être discutable et devrait l'être. Mais évacuer le problème en détruisant ce que l'on considère ne devoir pas exister, c'est au contraire détruire une partie du réel, c'est donc faire le contraire de ce qu'on recommande. Ces livres, ces BD, ces films sont des réalités. Le monde doit vivre avec, pas y adhérer mais vivre avec. C'est une question de responsabilité il me semble. L'être humain doit faire face à ses propres créations, les remettre en cause, en perspective, les discuter, les rejeter éventuellement. Les détruire, c'est tout autant vouloir déformer le réel car ils en font partie. Ils sont là, faisons avec et regardons-nous en face.
Dans les bibliothèques, on pratique régulièrement ce que l'on appelle le "désherbage", on se débarrasse de certains livres, pas assez consultés ou obsolètes, ou ne correspondant pas ou plus à la politique de l'offre que l'on souhaite mettre en oeuvre. On peut toujours regretter la disparition des livres, mais dans le cas qui nous occupe, il s'agit de toute autre chose ce me semble.
Excusez la mauvaise construction de mon avis, j'avoue que j'essaie de réfléchir en écrivant et ma réflexion, imparfaite, empreinte de mes représentations qui évoluent au fil du temps, me semble quelque peu confuse en l'état.
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Winston Zweig
Les québecois et les ontariens auraient -ils préférés des images des autochtones citadins, sdf (itinérants), alcooliques, sales, accros aux jeux, obèses, diabétiques, violents dans un album Astérix ? Franchement....
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Oblivion
À propos de discrimination, ce qui m’a toujours choquée dans Astérix, depuis le début, désolée de vous le dire, même du temps de Goscinny et Uderzo, c’est la grossophobie décomplexée des auteurs. Vérifiez ! À plusieurs reprises, Obélix est violemment traité de « gros », alors qu’en vrai, il est juste un peu enveloppé.
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Athanase Broutechoux
Depuis combien de siècles les femmes sont opprimées (bon, ça se réveille, mais cette dame a mis longtemps à émerger) ?
Et l'holocauste, les génocides, les juifs assassinés, les arméniens, elle a oublié ? occulté ?
Cela dit, je regrette que ce soit par le Canada que cette hystérie intellectuelle prenne forme
PS : je n'ai toujours pas compris ce que sont "les woke" 'scuse -)
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Athanase Broutechoux
Imaginons... que toutes les statues et représentations physiques (statues, tableaux, images, videos, jeux et assimilé(e)s, que tous les livres, discours, articles et commentaires internet (pour faire court), que tout cela disparaisse. QUI pourra alors affirmer - sans preuve, donc - que les catégories dominées l'ont été, et quelles catégories ? Puisque plus rien n'est là, pour expliquer, démontrer, justifier ?
Bonne journée
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grrrz
je pense que les "catégories dominés" se goinfrent ce genre de représentation depuis qu'iels sont tout petits; pas la peine d'en rajouter. De plus enlever des livres de bibliothèques scolaires; ça veut pas dire les retirer complétement de la circulation; si un prof veut veut faire une étude de cas (par exemple pour faire comprendre aux blancs les clichés racistes) personne lui empêche. sinon le terme autodafé que ce soit pour des manuels scolaires mis au pilon ou ça bon c'est toujours aussi ridicule.
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cartouche
Quand je pense que j'ai parmi mes lectures culte "Mémoire de feu" d'Eduardo Galeano, un Uruguayen "européen" qui raconte les mythes et légendes des autochtones des Amériques - sans doute sans leur avoir même versé de droits d'auteur...
Je vais vite enfermer le bouquin dans un coffre blindé ignifugé : on n'est jamais trop prudent !
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Tatanka
LA phrase importante:
"Si toutefois c'est bien l'objectif poursuivi."
Merci Daniel ... :)
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Carnéade le Fataliste
Daniel qui emploie carrément le mot "woke" dans un titre, sans en donner aucune définition, puis encore "cancel" dans le corps de l'article, et pas encore une personne pour lui demander faussement naïvement, le long de 500 messages, ce que ces mots mystérieux signifient ou lui raconter que ces concepts/anathèmes sont juste une invention de l'extrême droite (et de contester l'idée qu'une telle idéologie puisse conduire à finir par vouloir bruler des livres, "ce qui n'est que propagande").
A croire que ça n'arrive qu'à moi. :smiley-calimero: (ou est ce que Tristan est en vacances ?)
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Ravachol
Autodfé ("Acte de Foi", en Espagnol) ou poubelle jaune, sont deux actes qui évitent de réfléchir.
La question que je me pose, c'est : est-il vraiment nécessaire d'argumenter avec ce genre de demeurés ?
Et pourquoi pas argumenter avec des Talibans en leur expliquant qu'il existe des versions critiques du Coran, et même un Roman (ça veut dire une histoire inventée, pas un texte Sacré) à propos de Versets Sataniques... -
Yepok
Un autre petit détail : "ont été, pour leur part, recyclés (c'est à dire, transposé à la France, balancés dans la poubelle jaune) "
Ça, ce n'est pas transposé à la France, mais (j'imagine) à Paris... Chez moi, par exemple, les poubelles pour recycler sont vertes (et aucune de nos poubelles n'est jaune).
Éoué.
Une erreur assez ironique dans le contexte de l'article, trouvé-je. -
JeNeSauraisVoir
Il me semble que le sujet qui nous préoccupe offre au moins deux issues possibles :
1- les dominants pondent ce qu’ils pondent, avec des intentions bien ou malveillantes, sans écouter les rares protestations issues de leurs rangs ou d’ailleurs pendant que les dominés font leur affaire de digérer la production des dominants (l’estomac du dominé est fait pour ça) afin, dans le meilleurs des cas, de faire du fruit de cette digestion un support de l’intelligence collective, chemin de plaine vers l’égalité; il faut juste le temps de contourner les nombreuses montages qui se dressent au passage (compter plusieurs vies d’hommes quand-même, on n’est jamais trop patient dans ces affaires-là).
2- les dominants pondent ce qu’ils pondent [et cætera…] pendant que les dominés avec des intentions bien ou malveillantes se débarrassent des œufs qu’ils jugent nauséabonds, sans écouter les rares appels à modération issus de leurs rangs ou d’ailleurs, la tâche revenant alors aux dominants et dans le meilleurs des cas aux deux (dominants et dominés) de tenter de trouver une recette susceptible de rendre ces œufs plus digestes et d’apprendre à éviter de pondre de pareilles ignominies, chemin un peu plus chahuté vers l’égalité, avec franchissement de quelques cols (compter plusieurs vies d’hommes quand-même, il y a souvent une autre montagne après un col).
Les deux n’étant pas exclusifs naturellement !
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Antibrouillards
merci pour cette chronique, qui me donne l'occasion de m'étonner ...
à propos de Tintin. , montré à toute occasion du doigt, pour banaliser des images racistes, colonialistes, antisémites, anti arabes, et autres péchés capitaux ; et de citer Tintin au Congo, Coke en Stock, le Pays de l'or noir, Tintin en Amérique, pour les faire mettre au pilon...
de m'étonner, donc, que jamais ne soit mentionné son " racisme"
anti-japonais (Mitsuhirato dans le Lotus Bleu),
anti américain et anti britannique, (Gibbons et autres plénipotentiaires occidentaux faisant la loi en Chine, et couvrant le trafic de l'opium...
anti soviétique (le traître qui achète Wolff dans On a marché sur la lune) ,
anti-psychiatre (Le médecin marron dans le lotus Bleu),
anti-savants (tous des illuminés, des fous, des naïfs)
antinazi (le Dr Müller) ...
tiens, je vais aller en relire un .
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Bartabac
"Organisez des lectures critiques, dans les classes, à la télévision, où vous voulez, sur l'exactitude ou non de ces représentations (ce que l'enquête de Radio Canada amorce par un mini-débat sur le thème "Est-il exact de représenter les Amérindiens torse nu" ?), ou encore sur le décalage entre les intentions des auteurs et la réception des œuvres. C'est sans doute un moyen plus sûr d'atteindre l'intelligence collective. Si toutefois c'est bien l'objectif poursuivi."
Outre que cette question est complotiste , est ce que les anti complotiste sont des wokes ? Enfin bref ,on a plus le temps de discuter , de réfléchir , faut s'invectiver , se lancer des cailloux de manière d'être bien sur qu'il ne pourra plus y avoir de retour en arrière , du buzz du buzz .Exploser la société en d'infinies particules , créer de faux problèmes tout les jours , toutes le minutes .Alors faut revenir sur terre , l'ennemi principal , celui qui nous fait le plus de mal , c'est le bourgeois néolibéral , on oubli tout le reste , on se focalise et on balance toute cette énergie dans la gueule du bourgeois , et une fois débarrassé de cette engeance , on s'amusera avec les indiens et les gros si vous en avez toujours envi !
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Prométhée
Petit message "bienveillant" à l'attention de tous les "fatigués" de ces "polémiques de woke" : vous avez raison, ce serait un scandale de jeter à la poubelle La France juive ou Les protocoles des Sages de Sion. Et qu'on arrête de nous bassiner avec la Shoah, c'est du passé ! En plus, Hitler ne pensait peut-être pas à mal, il faut relativiser et surtout "recontextualiser", voyons...
Fatigue !