Albanel, et les "cinq gus dans un garage"
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 57 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
O fatal dimanche ! En début de matinée, l'AFP
publiait une dépêche de synthèse sur le vote à venir de la loi Hadopi, sous le titre délicieusement |
En bas de dépêche, deux lignes étaient réservées à l'initiative de l'association La Quadrature du Net, opposée à la loi, qui invite à envoyer des mails de protestation aux députés. Cité par l'AFP, le "cabinet de Christine Albanel " estimait qu'il s'agissait de "cinq gus dans un garage, qui font des mails à la chaîne". En bas, tout en bas... Les cinq gus (ou peut-être seulement trois ou quatre d'entre eux, allez savoir) réagissaient dans la soirée, auprès du site PCInpact. |
Quelques minutes plus tard, l'AFP republiait sa dépêche. Simplement, la
citation sur les "cinq gus dans un garage" en avait été Toujours en bas, surligné en bleu clair Frayeur tardive de l'AFP ? Intervention dominicale du cabinet trop bavard ? Allez savoir... Mise à jour, lundi midi : comme nous le fait opportunément remarquer Nathalie dans le forum, la modification de la dépêche est antérieure de quelques minutes à la réaction des "gus" auprès de PCInpact. Par ailleurs, notre consoeur de l'AFP, co-auteur de la dépêche, nous assure que la phrase sur les "cinq gus" a été coupée dans la deuxième dépêche pour des raisons de place, après l'ajout d'autres informations, la limite de longueur d'une dépêche AFP étant fixée à 600 mots. Dont acte. |
Comme toujours, les retouches, les repentirs, les lapsus, en disent davantage que les discours construits. Si le cabinet d'Albanel craint de désigner les adversaires de sa loi comme "cinq gus dans un garage", c'est précisément parce qu'il sait que cette jolie citation a toutes les chances de lui revenir en boomerang (trop tard, c'est fait). Et si cette crainte le taraude, c'est peut-être qu'il s'est tardivement souvenu qu'un garage peut mener à tout, même avec moins de cinq gus à l'intérieur (en illustration, le garage californien dans lequel deux gus nommés Larry Page et Sergey Brin, en 1998, jetaient les bases d'une société baptisée Google).