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Eds
S'il vous plait non.
"Pour avoir mis en évidence le phénomène des zones périurbaines, Guilluy mérite d'être écouté avec attention. "
Non. Ce n'est pas parce qu'on a regroupé des réalités différentes dans une catégorie fourre-tout que l'on mérite d'être écouté avec attention.
D'autant plus que l'étude des différences entre milieux urbains et ruraux ne donne aucune "expertise" pour l'analyse des stratégies médiatiques des supposées "élites" sur l'extrême droite.
Ou alors, c'était de l'ironie, et j'ai mal compris.
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Catala93
Marine le Pen conseillait le livre de Guilluy aux proches du FN pour la vision qu'il avait d'une France périphérique reléguée aux marges. En oubliant les populations défavorisées des banlieues des grandes villes, ou vivent de nombreux immigrés. Guilluy ne decouvre rien en citant l'extreme-droite comme un epouvantail commode pour gagner une élection présidentielle. En revanche, comment banaliser la période actuelle avec 2 tribunes de militaires factieux, la mainmise de Bolloré sur de nombreux medias et sa marionnette Zemmour ? Comment ignorer que la thèse raciste et délirante du grand remplacement soit en débattue comme si c'était une idée comme une autre. Il ne s'agit pas de théâtre mais de la plus grande offensive, au sens gramscien, de l'extrême droite depuis 1945.
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Nath
A propos d'accélérationnisme, cher DS, j'ai acheté le manifeste éponyme il y a ... 5 ou 6 ans. Je n'ai pas eu l'impression de lire l'évangile des suprématiste blancs, tout le contraire, surtout quand j'y trouve, en autres, le nom de Sophie Wanich.
Je copy-colle ci-dessous le pitch de l'éditeur du manifeste de l'accélérationnisme, "Pour un nouveau travail politique exigeant". Après, si on doit abandonner cette réflexion aux ultra-droites, je veux bien, mais faudra pas se plaindre dans le Matinaute de demain.
Ce Manifeste avait déjà connu dans le milieu marxiste élargi un succès international et se proposait de récuser en doute le mot d’ordre d’une slow attitude à réinventer face au monde néolibéral, pour prôner au contraire une course de vitesse entre deux modernités politiques, celle qui détruit et celle qui innove en vue du bien commun. Au cœur des préoccupations, la question climatique, qui détermine un futur apocalyptique. La question centrale est alors de savoir quelle stratégie conduira à pouvoir éviter le pire aussi bien sur le climat que sur les conséquences politiques d’une raréfaction des lieux habitables. Comment repenser la puissance politique contre le néolibéralisme sans nostalgie du fordisme arc-bouté, au moins en Europe, à un système colonial masqué par les attraits indéniables du Welfare State ? Il s’agit donc d’une bataille interne à la critique de gauche ; face aux nostalgiques du plein emploi, face aux amateurs de vertes vallées, il s’agit d’inventer une double technologie politique et technique pour accélérer le progrès historique.
3Le Manifeste refuse les dictats de trois temporalités : celle du présentisme néolibéral, dominé par l’urgence immédiate qui empêche de penser son futur comme son passé ; celle du hors-temps de la slow life, qui renonce à prendre la mesure des rapports de force du présent pour se projeter dans des utopies concrètes extrêmement parcellaires ; enfin, ce Manifeste bataille avec le passéisme, celui qui fabrique des âges d’or fantasmés au lieu de prendre à bras-le-corps un monde qui a changé. « Je raconte un pays étranger d’où rien n’est jamais revenu », disait Jean Tardieu dans son « Étude de rythme à six temps forts ». Voilà le fait : il faut investir la modernité pour rendre le futur salvateur.
4Il y a là quelque chose de fondamentalement revigorant, car ce Manifeste affirme que oui, on peut encore rêver une autre politique. L’idée de « retrouver la possibilité même de l’avenir » contre le présentisme néolibéral ne peut que susciter l’adhésion de ceux qui espèrent encore pouvoir vivre dans un monde désirable, c’est-à-dire tout autre.
5Il faut lire ce Manifeste dans ses avancées fortes et dans ses limites. L’avancée est la production d’un sens du futur arc-bouté à nouveau à l’idée de modernité, les limites sont liées à un rapport ambigu avec le passé, que ce soit celui des Lumières ou celui du léninisme, et en conséquence un rapport ambigu avec l’ambition démocratique dans sa dimension procédurale, mais aussi théorique. S’agit-il pour vaincre le néolibéralisme de renoncer à la démocratie ? Certaines questions sont de fait répétitives, nappes de temps immobiles, fabrique de dilemmes encore difficiles à résoudre tant ils sont hors temps et pourtant butent en effet sur la question de la vitesse.
Accélérationnisme, avenir, modernité
6Si l’« accélérationnisme » est un terme fondamental du Manifeste, il fait de fait triade avec avenir et modernité. L’accélérationnisme est une politique « sans complexe envers une modernité faite d’abstraction, de complexité, de globalité et de technologie ». Il s’agit de subvertir la modernité en en ayant le savoir le plus poussé possible, dans une logique non de simple progrès, mais d’efficacité. Il faut être moderne, car, ne pas l’être, c’est esquiver les questions actuelles, « l’émergence de menaces qui sont intrinsèquement non locales, abstraites et enracinées au plus profond de nos infrastructures quotidiennes ». Ce n’est donc nullement une affaire de goût, mais de rationalité. Le primitivisme n’est pas une politique pertinente, car il n’inquiète jamais le capitalisme. À ce titre, le premier penseur revendiqué comme accélérationniste est Marx :
Loin d’être un penseur cherchant à résister à la modernité, il s’est efforcé de l’analyser pour mieux y intervenir […]. Ses acquis [du capitalisme] ne demandaient pas à être renversés pour revenir à un état antérieur, mais à être accélérés au-delà des contraintes de la forme de valeur capitaliste.
7Il faut donc comprendre notre modernité pour en tirer notre miel.
8C’est alors que l’avenir peut à nouveau être ouvert autrement que comme chaos de la guerre et de l’exploitation, au profit d’une véritable rêverie scientifique et technique, la conquête de l’univers, la conquête d’un Dehors. Le Manifeste parle d’un avenir alien, avec la perspective d’un avenir qui nous est complètement étranger et qui pour autant serait justement pour cette raison même complètement désirable. Pour les auteurs du Manifeste, « l’effondrement de l’idée d’avenir est symptomatique du statut historique régressif de notre époque ». La prudence devant l’avenir ne relève pas d’une « maturité sceptique », mais d’un renoncement à produire un véritable imaginaire exigeant. C’est pourquoi l’accélérationnisme prône un avenir qui ne soit pas seulement plus vivable, mais plus moderne. L’accélérationnisme est ainsi un futurisme qui vise à l’intensification des usages de la plate-forme technico-scientifique capitaliste pour la subvertir en faveur de l’égalité, de la vie humaine, alors qu’elle creuse en ce moment les inégalités et déshumanise.
9Cet accélérationnisme flirte ainsi très explicitement avec la notion de progrès. Mais pourquoi pas ? Car, si l’on peut reconnaître que le déroulé de l’histoire n’obéit pas à une ligne continue de progrès, on peut aussi admettre que ce que nous désirons quand nous faisons de la politique, c’est bien une amélioration de notre condition humaine, le progrès donc.
10Par contre, la question qui reste entière est celle de la manière d’accélérer pour que l’accélération produise ce mieux. « La plate-forme matérielle du néolibéralisme [doit] être réorientée », nous dit-on ; certes, mais comment ? Là est la question… Piraterie ou gouvernement intergalactique ? Si notre vitesse actuelle vécue est locale et écervelée, la vitesse revendiquée doit allier une certaine maîtrise et une certaine inventivité en situation. « Une véritable accélération [est] navigationnelle, comme le serait un processus expérimental de découverte dans un espace universel de possibilités. » Si l’on peut sourire en imaginant Luke Skywalker éviter d’instinct les coups ou les météorites, on peut aussi s’inquiéter, car cette navigation parmi les possibles ne peut se passer de modèles ; et de fait le rapport au passé hésite entre la redéfinition d’un projet des Lumières et, pourrait-on dire, un classique léninisme.
Les Lumières accélérationnistes devront-elles être léninistes ?
11Le Manifeste accélérationniste entretient un rapport aux Lumières qui soit peut paraître ambigu, soit témoigne de l’ambiguïté même des Lumières. Si elles environnent la naissance de l’État-nation, leurs normes et les structures de la politique qu’elles ont produites sont devenues non seulement obsolètes, mais ridicules au regard des « apocalypses à venir ».
12Les Lumières comme effectivité seraient donc à rejeter. Disons d’emblée que, aussi sympathique soit le projet accélérationniste, il me semble qu’il va alors vite en besogne.
13La question des droits de résistance à l’oppression, des formes disséminées nécessaires de souveraineté populaire délibérative, de contrôle des représentants, les institutions civiles égalitaires, l’éducation gratuite, l’assistance publique, le contrôle de la cruauté, sont-ils des normes et des pratiques si périmées ? Cette affirmation révèle une vision simpliste du passé qui empêche de faire jouer les bifurcations imaginatives à la manière du Walter Benjamin des thèses « Sur le concept d’histoire ». Un événement du passé peut avoir plus d’actualité au présent qu’au moment où il a eu lieu, et l’on retrouve finalement du point de vue de l’histoire les mêmes aveuglements qui avaient conduit à la critique en règle du progrès. Quel dommage de se priver de l’expérience des luttes passées et butées passées ! Si l’horizon reste celui de la gestion optimum de la rareté, c’est pour le coup une perte de temps que de refuser les laboratoires imaginatifs produits par la fréquentation de l’histoire, surtout si le marxisme demeure la « philosophie indépassable de notre temps », selon l’adage du Sartre de la Critique de la raison dialectique.
14Mais soyons juste, la dialectique du temps est-elle pour autant absente du Manifeste ? Pas tout à fait, mais ce sont moins les outils des Lumières qui l’intéressent que leur projet, défini comme « un projet de critique de soi associée à une maîtrise de soi ». Donc nulle liquidation des Lumières comme projet, mais une sorte de reconquête d’un « tenir les rênes », du devenir. C’est pourquoi la démocratie ne peut être définie par ses procédures, mais seulement par son but, « le développement d’une maîtrise de soi collective » :
C’est un projet qui doit aligner la politique avec l’héritage des Lumières, dans la mesure où c’est seulement en bénéficiant au maximum de nos capacités à nous comprendre nous-mêmes et notre monde (notre univers social, technique, économique, psychologique) que nous pouvons nous gouverner nous-mêmes.
15Pour faire face à ce qui nous arrive, à savoir des problèmes globaux, la politique se doit d’être « prométhéenne ». Seule la « maîtrise maximale sur la société et son environnement peut permettre […] d’atteindre une victoire sur le capital ».
16Or dans ce gouvernement aligné avec l’héritage des Lumières, l’héritage est tronqué. Ce qui a disparu, c’est le sensualisme, la raison sensible, qui est en fait rabattue sur un néoprimitivisme quand la reconnaissance marxiste des émotions avait permis de les inclure dans les compétences d’un sujet synthétique. Peut-on se débarrasser de « l’autovalorisation affective » ? Est-ce même souhaitable ? La quête d’une politique antiautoritaire engage un rapport de délibération démocratique qui relève de la raison sensible, peut-être d’une autovalorisation affective, mais surtout d’un principe de subjectivation morale. Sans l’acquis de cette raison sensible, quel contrôle de la cruauté à venir ? Peut-on se contenter in fine de la valorisation d’un super-État léniniste, comme le laisserait penser un hommage rendu avec une certaine intransigeance spéculaire :
En réalité, comme Lénine l’a écrit en 1918 dans son texte « Sur l’infantilisme “de gauche” » : « Le socialisme est impossible […] sans une organisation d’État méthodique qui ordonne des dizaines de millions d’hommes à l’observation la plus rigoureuse d’une norme unique dans la production et la répartition des produits. Nous, les marxistes, nous l’avons toujours affirmé ; quant aux gens qui ont été incapables de comprendre au moins cela (les anarchistes et une bonne moitié des socialistes-révolutionnaires de gauche), il est inutile de perdre même deux secondes à discuter avec eux. »
17Mais alors, ce Manifeste accélérationniste vise-t‑il simplement à la répétition d’un super-État ? Tout en citant Deleuze et Guattari, à la seule capture par l’État de toute politique moléculaire, raillée tout au long de ce texte ?
18Le Manifeste prend des distances importantes avec « la fétichisation de l’ouverture, de l’horizontalité et de l’inclusion, qui caractérise une large part de la gauche radicale d’aujourd’hui ». Certes. Parler cependant de primitivisme, n’est-ce pas risquer de renouer avec Hippolyte Taine et Gustave Le Bon, la foule ensauvagée, quand la réflexion procédurale a été extrême et parfois très pertinente pour éviter la confiscation des savoirs et donc des Lumières comme principe même ? Le Manifeste considère que toutes ces procédures sont politiquement inefficaces et, dit-il, « le secret, la verticalité et l’exclusion ont tous également leur place dans une action effective (même si cette place n’est, bien entendu, aucunement exclusive) ». Mais on pourrait imaginer une révolution longue, que j’appelle volontiers « des Nénuphars », qui de proche en proche font peur au pouvoir – c’est le cas malgré tout des zads.
19Et il faut bien en arriver à la seule vraie question : celle de l’articulation du global et du local, de la commune et de la fabrique des lois, des individus et de Prométhée. Alors une proposition s’offre qui permet de savoir que, pour être des léninistes nostalgiques, nos accélérationnistes n’en sont pas moins des modernes avertis qui font en fait une proposition forte :
Nous devons établir une autorité verticale légitime et collectivement contrôlée, en complément des formes diffuses de socialités horizontales, pour éviter de nous asservir aussi bien à un centralisme totalitaire tyrannique qu’à un ordre émergent capricieux échappant à notre contrôle. Les commandements du Plan doivent être conjugués avec l’ordre improvisé du Réseau.
20Reste bien sûr à inventer le comment, donc à accepter de tout inventer selon ces lignes dessinées. Certes l’incertitude demeurera notre lot, mais il s’agit d’en réduire les marges en redevenant modernes et donc en nous remettant au travail exigeant. Nous tous, y compris ces travailleurs intellectuels qui tendanciellement ne produisent plus de véritables savoirs, selon ce Manifeste.
21Alors, encore un effort pour être modernes, un effort pour être complexes, et nous serons démocrates !
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Asinaute sans pseudo 71d85
Le silence concernant la situation de nos compatriotes aux Antilles (qui dure depuis plus d'une semaine quand même) m'interpelle un peu...
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Jiemo
...pendant c'temps là nos policiers frontaliers font le plein au Luxembourg...avec armes et véhicules de service.
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Max Médio
Rien d'étonnant à ce que cela devienne n'importe quoi vu le niveau des journalistes politiques en France.
Cela changera peut-être lorsque leur niveau sera à la hauteur des enjeux démocratiques d'une élection.
Je ne suis pas très optimiste vue la persistance de leur médiocrité au regard des scrutins précédents.
Aucune exigence de programme, aucun bilan global de l'état social du pays, aucune analyse critique de la pertinence des propositions à répondre aux inégalités, que du vide, du creux, du commentaire de commentaires, du bavardage.
Voilà comment la presse française entretient un image de politique guignol qui convaint les électeurs de faire autre chose que de cautionner ce grand cirque médiatique qui leur donne l'impression d'être pris pour des idiots.
Gramsci parlait d'hégémonisme culturel, Debord de société du spectacle intégré, Baudelaire de domesticité publique.
Rien de neuf depuis deux siècles dans les médias.
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Bartabac
Et d'ailleurs il faudrait qu'on se mette d'accord sur ce qu'est l'extreme droite . ils sont antisémite et raciste ou c'est autre chose ? Et ces mecs voteraient pour un juif arabe ? Y' a un bug ? ou simplement on nous tanne avec l'antisémitisme et le racisme depuis des années pour rien ou pour pas grand chose .Vous pensez que ceux qui s'en prennent a Attali le font parce qu'il est juif ou parce que ce sac a fiente nous a filé un type comme Macron dans les pattes, par exemple .Que Rothsild est avant tout une banque et comme toute banque ce sont des enfoirés avant d'être des juifs par exemple .Il va falloir revoir vos critères de distribution d'étiquettes et arrêter de faire a la va vite , mais de faire intelligemment , si le but bien sur est la concorde , si c'est pour vendre du papier , pour stigmatiser , pour faire barrage , je crois que vous avez touché le fond et qu'a part attaquer la falaise vous l'avez dans l'os! Il ne reste plus que l'intelligence ou mourir ! Ouais ben enfin ça c'est pour le style , quoique ...
Mais vous avez pas le temps , demain est un autre jour et une nouvelle affaire , bande de nazes !
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Kyf of paname
https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/eure/un-arsenal-de-130-armes-saisi-chez-un-particulier-dans-l-eure-2347501.html
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Bartabac
Et alors ? And so what ? (pour les bobos) .Des mecs se font arrêter avec des armes ? Whou la belle affaire ! On est combien en France 70 millions ? Ils ont arrêté 3 équipes , oulala . Alors après nous avoir bassiné avec les islamistes sous Hollande , maintenant c'est les fachos .Quand je vois qu'aux JT de 20 heures on brode pendant un quart d'heure sur une bagarre , je me dis qu'on est vraiment dans une société de privilégiés pour le moins .Si toutes les fois où je m'étais frayé c'était passé au 20 heures , je serais une star ! Alors y'a deux solutions , soit vous vivez sur une autre planète , soit vous êtes fraichement débarqué .On va essayer un truc , BOOOUUUUH! Vous avez foncé sous la table ? Non? Alors vous êtes en voie de guérison ! Allez , allez boire un grand verre d'eau ,avec toutes ces émotions , oulala...
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Carnéade le Fataliste
(Ouf j'ai cru un instant que cette chronique allait parler de la pathétique affaire du théâtre de Yacine Bellatar, où il a encore réussi à offrir le beau rôle à l'extrême-droite, mais c'est pas le cas.)
Comme j'étais très méchant l'autre jour, je me dois de dire que là je suis très d'accord avec Daniel. Et que c'est dans ce registre que je le trouve le plus appréciable : quelqu'un d'assez ouvert pour considérer toutes les hypothèses, et accepter de voir qu'autant que derrière l'extrême-droite il y a la droite, autant derrière la dramatisation de sa menace il y a souvent la droite aussi, et en l’occurrence l'intérêt électoral bien compris de Macron.
Après je pense qu'il convient de séparer deux phénomènes qui tout en étant reliés sont assez indépendants. D'une part l'ultra-droite accélérationniste, qui ne cherche pas à triompher par les urnes (ou alors très indirectement : créer une situation de chaos et terreur qui ensuite profiterait aux candidats d'ED). D'autre part celle dont c'est le projet.
Il peut y avoir quelques liens entre les deux. Et évidemment les discours de la seconde aident la première à se justifier, mais reconnaitre le premier problème n'a pas de raison logique d'entrainer le réflexe du "rempart" profitant à Macron.
Enfin qu'il existe ou pas des groupuscules armés, ça ne l'empèchera (hélas) pas d'atteindre le second tour. Pour une fois les sondages sont les amis de la gauche, ils ne montrent aucune menace d'ED par les urnes qui justifierait un vote "utile" pour lui ou d'autres candidats de centre droit.
Après dans le cadre d'un second tour, oui si Zemmour ou Lepen y est, il y aura logiquement la même pression qu'en 2017 pour voter pour l'un peu moins pire ; mais de mon point de vue c'est naturel et pas à regretter, juste la manière dont (hélas encore) la cinquième fonctionne (et perso bof je me dis jamais deux sans trois, ce sera pas la première fois que je vote en me bouchant le nez, et je préfère toujours ça que des racistes au pouvoir ou même faisant un score forçant le pouvoir à prendre encore plus en compte leurs idées).
On peut donc résoudre le dilemne en dénonçant l'ultra-droite et les discours d'ED qui lui permettent de se justifier, mais en rappelant toujours que ça ne signifie pas (au moins à ce stade) qu'elle soit menaçante au niveau électoral. Faudrait vraiment un truc complètement dingue pour qu'elle ne soit pas rejetée comme les fois précédentes.
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Hallucined Imposteur
Grosse fatigue théâtrale ...
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Thierry Chantrel
Théâtre ou pas, ça ne me fera pas voter Macron.
Je voterai pour le candidat qui mettra fin à la Vème république et mettra en place une constituante.
C'est pas nouveau la mise en scène de la peur pour conserver le pouvoir !
Quand JLM l'a dit, il y a quelques semainesn il en a pris plein la gueule, notamment de la part des "metteurs en scène" de cette peur, justement.
Et les remugles des "chaines en boucle" ne changeront rien à ma décision.
Et c'est un homme de théâtre qui vous le dit!
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Thomas
Sur l'accélérationnisme : j'ai été surpris de le voir utilisé par N. Lebourg pour qualifier cette extrême droite catastrophiste, je ne savais pas que c'était un des usages de ce mots, disons surtout son usage principal.
J'en avais entendu parler dans un texte paru dans la revue du Crieur de Mediapart/La Découverte : " Les angles morts de l’accélérationnisme « de gauche », par Nidal Taibi " (2020). En creusant, j'avais compris qu'il s'agissait plutôt de (post)marxistes qui avaient pour stratégie (déroutante...) de prendre le capitalisme de vitesse, notamment via une confiance très importante dans les technologies, pour arriver à un futur égalitaire. Ca me laisse plus que perplexe mais bon, c'est eux qui sont intelligents, pas moi :D. On note néanmoins, dans le lien précédent, la figure de Nick Land dans cette galaxie, qui est très trouble. il fait le pont avec l'extrême-droite en effet, proche des oligarques de la Silicon Valley et de leurs fumisteries transhumanistes, donc une branche de l'extrême droite qui me semble différente de celle dont parle N. Lebourg. Un autre recueil de textes accélérationnistes "de gauche" a été traduit en Français... j'ai sué, j'ai pas tout compris j'avoue.
Bilan perso : j'en étais resté donc sur l'idée que c'était assez pointu, au mieux hors-sol/naïf (les technologies qui vont nous sauver, franchement...), assez verbeux et autosatisfait, et au pire potentiellement complaisant avec l'extrême droite.
@sinautes, je laisse ça à votre analyse!
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Thomas
Bonjour et merci pour la chronique.
Etrange mansuétude initiale, quelques jours après l'émission "comment nous sommes devenus réacs". Sur Twitter, vous le qualifiez même d'"esprit brillant" qui, tristement, "vire conspi". Je ne suis pas un spécialiste, mais je me permets quelques remarques
-Sa thèse "brillante" sur la France périphérique a été très contestée par les sciences sociales. Je ne suis pas compétent pour savoir qui a raison ou tort, mais on lui a, je crois, principalement reproché d'homogénéiser des réalités géographiques très disparate pour mieux servir sa thèse.
-C'est ici qu'est le hic : sa thèse plait surtout à la droite, notamment un possible candidat d'extrême droite qui le cite depuis des années, trop heureux d'enrôler un intellectuel venu de la gauche
-Je n'ai jamais entendu Ch. Guilluy s'insurger contre cette récupération (j'ai peut-être raté des épisodes cela dit, donc à vérifier).
-Ch. Guilluy "vire conspi" : il semble que ca ne date pas d'aujourd'hui. Dès 2019, il s'estimait "ostracisé par les milieux académiques et « victime du politiquement correct » . Ca porte plus sur son cas personnel que sur ses thèses en tant que telles, mais ca dessine une tendance, disons. Et c'est une tactique bien connue pour faire ... parler de soi. Faire le coup à chaque nouveau livre, bon...
Au bilan, on a un expert consultant qui produit des concepts chocs mais controversés, et parasités par un biais de confirmation, qui ne déteste pas que la droite l'instrumentalise, qui est très visible médiatiquement mais se plaint d'être ostracisé, et qui donc désormais fantasme en mode conspi. Je ne résumerais donc pas cela par "esprit brillant", et je me serais spontanément attendu, disons, a un peu plus de circonspection ici (ca ne veut pas dire que j'ai raison!)
Enfin il vient de la gauche, la gauche ne l'aime pas vraiment et la droite l'adule. Pour mémoire, vous avez consacré une émission il y a une éternité (4 jours) où vous vous demandiez comment on est devenus réacs. Je dis ça je dis rien...
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Brenda Relax
C'est un peu court de dire que c'est du théâtre. C'est ce que les évidences laissent penser, et comme je me méfie des évidences, j'aimerais voir un raisonnement développé. Est-ce du théâtre parce qu'il y a des souffleurs, de la direction d'acteurs etc... En fait, c'est plutôt évident, et ça s'appelle la politique. Ou est-ce du théâtre parce que Guilluly voit ça comme une tragédie avec le néolibéralisme qui gagne inexorablement à la fin ? Et que la possibilité même du fascisme est hors sujet ? Ou que quand bien même le fascisme gagnerait, ça resterait une sorte de truc mou et dégueulasse sur une échelle très différente du fascisme européen de la première moitié du 20ème ? Voilà, dire c'est du théâtre,ça veut tout et rien dire, c'est le genre de truc qu'on dit au bar.
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Eärendil
Aux US aussi ils pensaient que Trump était un clown, le NYT l'avait même classé dans la rubrique "divertissement".
Nous n'avons pas la même constitution, qui empêche théoriquement le même hold-up du vote populaire, mais nous avons aussi beaucoup moins de contre-pouvoirs en cas d’échec.
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Kyf of paname
On oublie vire que Trump a été élu aux EU, et risque de l'être à nouveau, au Chili l'extrême droite est proche du pouvoir, et que dire du Brésil... le possible est toujours envisageable ...