Un jour sans

La rédaction - - La vie du site - 0 commentaires

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Rien. Pas une ligne. Pour la première fois, je crois, depuis la création de ce site provisoire, nous avons laissé passé la journée du lundi 3 décembre sans rien mettre en ligne sur le site.

Rien. Vous pouvez chercher, à 3 décembre: rien.

Je peux vous dire que ça fait drôle, le soir, en se couchant. Et que je n'aime pas ça.

Mais ce "rien" mérite des explications.

Non, nous n'étions pas en vacances, ou en séminaire, ou victimes d'une grosse flemme ou d'une extinction de voix collective..

Simplement, nous avons passé la journée à poursuivre des fausses pistes. Ca arrive. C'est même fréquent. Une rumeur du Net prétendait que 7 à 8, de TF1, avait payé pour se procurer des images de banlieue: plusieurs heures pour vérifier, et c'est manifestement faux. Donc, on ne publiera rien. Une autre rumeur, née ici-même, assurait que Le droit de savoir s'était fait piéger par un intervenant, faux truand chinois et vrai comédien. Plusieurs heures pour vérifier, et ce Monsieur, qui se vante lui-même d'avoir piégé TF1, ne nous a pas rappelé. Donc on n'a rien publié (pour l'instant). Et à 22 heures encore, relisant un article pour le mettre en ligne, je me suis rendu compte qu'il nécessitait un petit complément d'enquête. Tant pis. Il attendra.

Dure épreuve pour le journaliste: l'affaire qui se dégonfle. On a dépensé du temps, de l'énergie, on y a cru, et plouf !

Si on faisait un journal, ou un JT, ou une émission hebdo, on n'aurait pas le choix. Il faudrait remplir tout de même. Soit, on trouverait en catastrophe d'autres sujets, on boucherait le trou disgrâcieux avec du "marbre" (des sujets préparés à l'avance, justement pour les jours sans), soit on traiterait le sujet tout de même, en tordant l'angle dans tous les sens, en tirant à la ligne.

Internet nous délivre de cette tentation. On n'a rien à dire ? On ne dit rien. On a le droit de se taire. A l'inverse, un jour où l'actualité est particulièrement abondante, on peut doubler, tripler notre production.

D'une certaine manière, c'est un rêve. J'ai toujours rêvé de journaux ou de JT élastiques. Rien à dire ? Allez, on expédie en cinq minutes, en deux pages. Un gros coup ? Là, on prend deux heures, et cinquante pages. On ne répétera jamais assez combien les formats, pré-établis, sont source de tirage à la ligne, d'information-guimauve, ou d'occultations et de censures douces.

Donc, je devrais me sentir pleinement libéré de la contrainte du format, et de l'heure fixe.

Oui mais.

Oui mais (rien n'est simple) le chroniqueur que je suis aussi, sait que les rendez-vous ont du bon. D'abord parce que c'est agréable, un rendez-vous. C'est agréable, comme toutes les habitudes agréables. La régularité, la ponctualité, la fidélité, peuvent être de petits plaisirs de la vie, dont on n'a aucune raison de se priver. Et je vois bien, comme au soir de ce jour sans, je me sentais moi-même frustré (peut-être davantage que vous, d'ailleurs).

Alors ? Tout ceci pour vous dire que, dans le site définitif, on essaiera de contruire un tempo qui ménage les deux. Un tempo qui laisse autant de place aux rendez-vous réguliers qu'aux surgissements inopinés. On essaiera d'être à la fois attendus et inattendus. Le rêve, non ?

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