A table !

Daniel Schneidermann - - La vie du site - 27 commentaires

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Pierre-Henri, Dan, Justine, Gilles

: elle a jolie allure, notre petite équipe de rentrée, telle que vous pouvez la voir, dans l'émission de cette semaine. Sans parler de ceux qui étaient en régie, Julie et François. Sans parler de ceux qui vont rentrer de vacances, Sophie et Thomas. Sans parler des chroniqueurs, dont l'équipe va s'enrichir de la petite nouvelle de l'été, Anne-Sophie, qui s'arrêtera sur les mots de l'actualité toutes les deux semaines.

Et sans parler de la nouvelle recrue: la nouvelle table de l'émission.

C'est fou comme une table, une simple table, peut changer les choses.

Une grande table remplace une petite, six personnnes peuvent y prendre place au lieu de quatre, et voilà l'émission toute changée.

Donner la parole, passer la balle, à une équipe allègre et enthousiaste: en une émission, voici que me reviennent les gestes instinctifs du capitaine d'équipe, qui étaient les miens sur France 5.

L'équipe, cette saison, s'installera plus solidement sur le plateau. Nous tenons compte de vos demandes. Un certain nombre d'entre vous ne souhaitent pas se connecter tous les jours. Ils souhaitent qu'on leur apporte nos @rrêts sur images sur un plateau, chaque semaine. Reçus cinq sur cinq. Et pour aller au bout de la démarche, nous devrions bientôt être installés dans une "box" (avant d'y être dans plusieurs, voire dans toutes). Après l'appel lançé dans notre dernière émission d'avant interruption, des discussions se sont amorcées pendant les vacances. Vous devriez en voir le résultat, incessamment sous peu.

L'émission nouvelle prendra-t-elle la forme exacte de l'ancien rendez-vous de France 5 (assortiment de zakouskis au début, suivi d'un plat de résistance) ? On verra bien. Il y a quelque chose de troublant, presque d'inquiétant, à marcher ainsi dans les traces de la grande soeur, à retrouver malgré soi sa forme exacte, comme s'il n'y avait, tout bien réfléchi, qu'un seul format imaginable. Mais après tout, si on en était arrivé, sur France 5, à ce format-là, peut-être est-ce tout simplement parce que c'était le plus adapté à notre travail...

Il faudra être vigilant, cependant. Revenir à la télévision, c'est très bien. Mais il ne faudrait pas que ce grand retour nous renferme à double tour dans le corset d'un format télé. Le risque est réel. Le média formate son message, nous sommes payés pour le savoir, puisque l'analyse de ce formatage est justement notre travail quotidien. Quoiqu'on fasse, quels que soient les efforts déployés, le media s'acharne à vous plier à ses règles. Il ne renonce jamais. Il a tout le temps devant lui. La mécanique est de son côté. Comme la chèvre de Monsieur Séguin, on peut résister. Longtemps. Toute une nuit, peut-être. A la différence de l'histoire d'Alphonse Daudet, on n'est pas forcément dévoré à la fin. L'animal a sa chance, comme on dit. Mais cette résistance est tout de même épuisante.

Ici, sur le site, nous avons découvert le déformatage qu'autorise le Web. Il faudra en garder le meilleur: des interviews, des débats, sans limitation artificielle de durée, des possibilités de diffusions spéciales inopinées, si l'actualité le justifie. Bref, on n'a pas fini d'être acculés à inventer...

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