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Compunet
je suis tombée par hasard sur ce forum d'il y a.... plus d'un an, que je ne connaissais pas, et qui parle de "fumigènes" !!
plus d'1 an après, la série des "fumigènes" a continué et finalement plutôt que de continuer à les relever tous, je trouve qu'on a fini par s'y habituer et ne même plus se révolter !!!
derniers fumigènes symboliques lancés sur élysée.fr : Hadopi qui protègerait les artistes en suivant à la trace le téléchargement de musique illégal ?? mais qui nous dit que ça n'est pas pour surveiller tout simplement TOUS les téléchargements de TOUS les logiciels même légaux mais qui déplairaient au suprême, juste histoire de bien suivre à la trace les futurs Coupat ;
autre fumigène de la loi bachelot : accepter en surface un retour à la collégialité à la direction de l'hôpital pour faire passer la pillule du directeur d'hôpital choisi par l'élysée ;
tout comme est choisi directement par le suprême, le président de radio france et france télévision, demain les directeurs des facs, etc....
TF1et les médias papiers lui étant déjà globalement acquis !!
mais plus d'1 an après les fumigènes ne sont plus seulement symboliques mais sont devenus bien réels : ceux qui accompagnent les tabassages des militants anti-otan, les tabassages des militants des don quichotte, les tabassages des manifestants anti- toutes les lois qui sortent : tabasser les anti-lois dati, les anti-lois bachelot, les anti-lois pecresse... juste tabasser pour faire taire !!
et toutes ces lois sont passées... enfin pour la loi bachelot j'espère encore un sursaut, après les franchises médicales et les suppressions de postes à l'hôpital qui ont déjà eu lieu, qui vont se poursuivre en 2009, et qui ont déjà mis la santé en france par terre, il ne restait plus à madame bachelot qu'à la piétiner !!! à suivre....
1 an après on regarde faire ; toutes ces garde-à-vue, ces emprisonnements abusifs (Coupat), et tous ces cars de CRS pour éloigner d'élysée.fr ces manifestants parqués à des centaines de mètres du discours "fumigène" présidentiel en visite en province, etc, etc....
bof, il y a tellement de fumée qui sort de l'élysée qu'on en est à ce jour tout aveuglés !!! -
Fandasi pour clavier
Car pendant ce temps , l'Etat légifère mais personne n'en parle : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6B130033A0B85D331167D7790284D8CE.tpdjo10v_1?cidTexte=JORFTEXT000019103207&dateTexte=
Et la présidence française de l'Union Européenne aussi :http://www.ecrans.fr/Les-internautes-europeens-risquent,4276.html -
Balthaz
nous assistons bien à une volonté de réécrire l´histoire
après l´article de loi sur "les bienfaits de la colonisation", on voit un président écrire les programmes scolaires, présentés ensuite par le ministre de l´ éducation comme si l´idée venait de lui.
Se focaliser ainsi sur le génocide, c´est peut-être aussi avec l´intention de faire taire définitivement ces voix qui, avec les palestiniens, ont refusé qu´on leur fasse supporter les conséquences des errances européennes . Europe qui s´est donnée bonne conscience en s´empressant d´accepter la création d´un pays sur leur terre.
Nous assistons à une présidence aux bottes de l´Amérique de Bush, qui est allée en Irak non pas pour le pétrole (gros fumigène), mais pour détruire l´ancienne Babylone afin de laisser la place à la nouvelle Babylone : C´est ça la fin de l´Histoire de Bush père ?
une partie de l´Etat major américain (les new born christian)est en Irak pour faciliter la réunification d´Israel pour l´avènement de la Parousie . si , si , je vous jure, ils y croient.
En 1953, une junte de jeunes officiers prit le pouvoir à Bagdad, avec l´objectif de faire de ce pays, peu à peu , une République démocratique. Peut-être y seraient-ils parvenus, peut-être leur régime serait devenue une triste dictature. On ne le saura jamais, la CIA s´étant empressée de les renverser.
Ces officiers irakiens avaient choisi une date symbolique pour le putsch qui les a amené au pouvoir : un certain 14 juillet.
Qu´en pense le Guide Suprème dela Rupture ? -
JEAN BARLUET
Bonjour à tous,
Je choisi ce sujet pour poster une requête.
Cher équipe d'asi, pourriez vous enquêter sur la récente nomination à l'ordre de la légion d'honneur de Paul Desmarais par sarkozy.
En cherchant des infos sur le web sur Desmarais on trouve une multlitudes d'informations nous emmenant vers Carlyle, et "le nouvel ordre mondial de l'élite oligarchique international" ou encore "ordo ab chao" (l'ordre naît du désordre).
Sur Dailymotion vous trouverez en tapant Paul Desmarais une vidéo cannadienne passionnante sur la page de jamesandre (patience la vidéo traite d'abord de Carlyle).
A une époque ou nous commençons à parler de fumigènes et d'informations trompe l'oeil, je crois pertinent d'aborder un sujet sur ces quelques familles qui font et défont nos têtes d'affiches politiques.
Tout du moins un simple reportage sur Desmarais Paul senior me suffirait.
Cordialement,
Jean -
Jean-Emile Andreux
Autre fumigène allumé par la Secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement.
R. Karoutchi a pris la défense d'un Président aussi agressé que Jean Zay en son temps. Et le Secrétaire d'ajouter que l'on savait à quel destin avaient conduit les dénonciations réservées à Jean Zay...
Pour de la fumée...
Jean Zay fut effectivement mis au "Pilori" comme juif, franc-maçon et ministre du Front Populaire. Condamné sous Vichy à la "déportation à vie". Et le 20 juin 1944, retiré par des Miliciens de la prison de Riom pour être assassiné en pleine nature.
Quel plus petit début de rapport avec le Président actuel, au XXIe siècle ??? -
Balthaz
c'est bien d'avoir viré le message de someone mais les deux réactions qui ont suivi sont restées, ça fait bizarre )) -
Balthaz
c'est totalement idiot d'écrire une chose pareille
de surcroît @si n'est pas un site militant anti sarkozy -
SylvN
On vous en prie ! -
2.G
Chers @sinaute,
Farida attend son fils devant l'école. Mais elle n"a pas de papier.
La police attend Farida et lui passe les menottes.
Tout ce beau monde va chercher le mari qui se repose après avoir travaillé au noir dans le bâtiment.
Ils seront tous placés dans un CAMP de rétention.
Louis sera sûrement un bon parrain ?
Et chaque élève pourra aussi parrainer "un méchant enfant sans papiers" -
Balthaz
et les enfants du CM2 on leur expliquera le rôle de la police française ?
"plus de 400 policiers ont été mobilisés pour une opération SANS PRECEDENT" ; commentaire sur France 3 à propos de la descente de police dans un logement de travailleurs immgrés à 6 h du matin .
Sans précédent, vous avez dit sans précédent ? -
Elena Barbier
M. Rocard a démissioné de la commission Pochard, est-ce également pour cela ? Il est parti a temps. -
Balthaz
une femme, encore une, la directrice de cabinet de sarko donne une interviouve pour voler au secours du généralissime.
ressemble vraiment de plus en plus au guide du peuple khadafi accompagné de ses amazones.
donc, on va peut-être aménager cette génialissime idée de faire porter aux enfants le souvenir d'un génocide.
Cela aurait été peut-être plus simple d'en parler aux intéréssés avant, non?
Encore du bruit pour rien , ou presque....
pendant ce temps là; un traité européen rejeté par le peule français a été ratifié par la "France"
Ayaan Hisri prend au mot le ptit préz en demandant refuge à la France.
et la chasse à l'homme continue dans les foyers d'immigrés, à la sortie des écoles, des métros
comment cacher la nuit et le brouillard avec des fumigènes ? -
Oblivion
Roger Karoutchi, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qualifie de "fascisme rampant" les attaques contre N.S.
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias/medias__pouvoirs/20080217.OBS0907/roger_karoutchi_et_le_fascisme_rampant.html -
beaume
réponse à la question de 20h02 de @jeff
comme écrit sur le site Officiel du gouvernement et repris dans mon mail, c'est du... NET
après x années d'étude et formation + un concours...
un professeur après deux ans de carrière se trouve d'après ce site OFFICIEL à...
1562 euros NET et MENSUEL
soit pour les vieux comme moi...
...10 246 francs de NET (pour chacun des 12 mois de l'année)
salutations -
Amok
J’aimerais réagir à ce qu’a écrit Daniel Schneidermann, non pas sur les fumigènes et la shoah, mais sur ce qu’il a écrit dans la rubrique « vite dit et gratuit » au sujet d’une vidéo soi-disant compromettante pour Jean-Marie Cavada. (http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php)
Dans la vidéo incriminée, Ivan Stefanovitch, alors à quelques mètres du député UMP, commente la politique des subventions aux associations sous la mandature Delanoë. Critiquant les déséquilibres dans leur répartition, l’auteur explique que le gros de ces aides va certes aux associations juives, mais surtout de manière inégale entre elles ; et que les associations homosexuelles reçoivent aussi une part, en valeur absolue, non négligeable (600 000euros). Cette démonstration vise à montrer que cette politique des subventions n’a d’autre visée que de s’attirer les sympathies des électorats juif et homosexuel.
D’après l’article du Nouvel Obs. et celui de Daniel Schneidermann, on a l’impression que cette analyse n’est pas tant motivée par une quête de la vérité (lisez juste le rapport sur le site de la mairie de Paris : http://www.v2asp.paris.fr/v2/la_mairie/subv_assos_ville_2004.pdf ) que par l’antisémitisme et l’homophobie de son auteur. Or ce dernier le précise dans sa vidéo : son père était à Dachau ; alors si l’on écarte l’hypothèse fallacieuse d’un violent complexe œdipien encore irrésolu, il est difficile de taxer sérieusement ce journaliste d’antisémitisme. Cela me paraît par contre moins évident pour l’homophobie.
J’ignore les critères de répartition des subventions, mais il est clair que les premières associations « communautaires » à être subventionnées sont juives. Rien que la première , le Fonds Social Juif Unifié, reçoit 500 000euros (p. 6 du document) ; viennent ensuite quelques associations de crèches communautaires, Crèche Gan Yossef (494 000euros) et Gan Menahem (432 014euros). (Un rapport fait par ailleurs état de dysfonctionnements comptables au sein de cette dernière, cf. http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=6313&document_type_id=4&document_id=14231&portlet_id=14230&multileveldocument_sheet_id=1085). Une première crèche laïque arrive enfin, dans la même page : la Crèche laïque du quartier Saint-Fargeau (404 427euros). Le rapport, dont je ne saurais me livrer ici à un commentaire exhaustif, montre en tout cas que les associations juives sont bien mieux pourvues en subventions ; bien mieux en tout cas que les associations chrétiennes. Faut-il donc y voir, comme le suggère Ivan Stefanovitch, un calcul politique de la part du maire? Je vous en laisse juge. Le non-argument de l’antisémitisme me paraît en tout cas bien malhonnête.
Néanmoins, concernant les associations homosexuelles, les données ne semblent pas corroborer le propos du journaliste. Celles-ci ne sont pas en tête de liste, ou je les ai manquées. Espérons qu’il n’y ait pas eu amalgame entre les associations homosexuelles et celles de lutte contre le sida, qui elles sont bien placées ce qui me paraît tout à fait louable. Toujours est-il que dans cette attaque cette fois-ci injustifiée, une certaine homophobie du journaliste ne saurait être exclue. J’y vois, pour ma part, une attaque directe de l’orientation sexuelle du maire plutôt à des fins politiques que par conviction. Parce qu’il est homosexuel, monsieur Delanoë favoriserait injustement ses « semblables » au détriment d’autres associations. C’est certes un coup bas mais peut-être faudrait-il le mettre _ cela serait en tout cas plus prudent_ au passif de la bataille politique plutôt qu’à celui d’une conviction personnelle.
J’espère que ma réaction ne donnera lieu à aucune méprise sur mes opinions. Il me paraissait tout simplement malhonnête d’attaquer ce journaliste, et par lui Jean-Marie Cavada, sur ce non-argument de l’antisémitisme qui a tendance à occulter la réalité et fait, en creux, le nid de l’antisémitisme.
Amok -
Amok
J’aimerais réagir à ce qu’a écrit Daniel Schneidermann, non pas sur les fumigènes et la shoah, mais sur ce qu’il a écrit dans la rubrique « vite dit et gratuit » au sujet d’une vidéo soi-disant compromettante pour Jean-Marie Cavada. (http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php)
Dans la vidéo incriminée, Ivan Stefanovitch, alors à quelques mètres du député UMP, commente la politique des subventions aux associations sous la mandature Delanoë. Critiquant les déséquilibres dans leur répartition, l’auteur explique que le gros de ces aides va certes aux associations juives, mais surtout de manière inégale entre elles ; et que les associations homosexuelles reçoivent aussi une part, en valeur absolue, non négligeable (600 000euros). Cette démonstration vise à montrer que cette politique des subventions n’a d’autre visée que de s’attirer les sympathies des électorats juif et homosexuel.
D’après l’article du Nouvel Obs. et celui de Daniel Schneidermann, on a l’impression que cette analyse n’est pas tant motivée par une quête de la vérité (lisez juste le rapport sur le site de la mairie de Paris : http://www.v2asp.paris.fr/v2/la_mairie/subv_assos_ville_2004.pdf ) que par l’antisémitisme et l’homophobie de son auteur. Or ce dernier le précise dans sa vidéo : son père était à Dachau ; alors si l’on écarte l’hypothèse fallacieuse d’un violent complexe œdipien encore irrésolu, il est difficile de taxer sérieusement ce journalisme d’antisémitisme. Cela me paraît par contre évident pour l’homophobie.
J’ignore les critères de répartition des subventions, mais il est clair que les premières associations « communautaires » à être subventionnées sont juives. Rien que la première , le Fonds Social Juif Unifié, reçoit 500 000euros (p. 6 du document) ; viennent ensuite quelques associations de crèches communautaires, Crèche Gan Yossef (494 000euros) et Gan Menahem (432 014euros). (Un rapport fait par ailleurs état de dysfonctionnements comptables au sein de cette dernière, cf. http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=6313&document_type_id=4&document_id=14231&portlet_id=14230&multileveldocument_sheet_id=1085). Une première crèche laïque arrive enfin, dans la même page : la Crèche laïque du quartier Saint-Fargeau (404 427euros). Le rapport, dont je ne saurais me livrer ici à un commentaire exhaustif, montre en tout cas que les associations juives sont bien mieux pourvues en subventions ; bien mieux en tout cas que les associations chrétiennes. Faut-il donc y voir, comme le suggère Ivan Stefanovitch, un calcul politique de la part du maire? Je vous en laisse juge. Le non-argument de l’antisémitisme me paraît en tout cas bien malhonnête.
Néanmoins, concernant les associations homosexuelles, les données ne semblent pas corroborer le propos du journaliste. Celles-ci ne sont pas en tête de liste, ou je les ai manquées. Espérons qu’il n’y ait pas eu amalgame entre les associations homosexuelles et celles de lutte contre le sida, qui elles sont bien placées ce qui me paraît tout à fait louable. Toujours est-il que dans cette attaque cette fois-ci injustifié, une certaine homophobie du journaliste ne saurait être exclue. J’y vois, pour ma part, une attaque directe de l’orientation sexuelle du maire plutôt à des fins politiques plutôt que par conviction. Parce qu’il est homosexuel, Mr Delanoë favoriserait injustement ses « semblables » au détriment d’autres associations. C’est certes un coup bas mais peut-être faudrait-il le mettre _ cela serait en tout cas plus prudent_ au passif de la bataille politique plutôt qu’à celui d’une conviction personnelle.
J’espère que ma réaction ne donnera lieu à aucune méprise sur mes opinions. Il me paraissait tout simplement malhonnête d’attaquer ce journaliste, et par lui Mr Cavada, sur ce non-argument de l’antisémitisme qui a tendance à occulter la réalité et fait, en creux, le nid de l’antisémitisme.
Amok. -
Nicole Scotto d'Abusco
Pour faire face à Sarkozy et à son idée d'un parrainage des enfants juifs déportés on peut lui proposer de lire ou relire ce texte:
Israël: Pour en finir avec le mot "Shoah", par Henri Meschonnic
(Le Monde/ H. Orquera)date: 2005-02-24 | rapporteur d'info: nicolas
(ça circule sur internet, et puis je trouve H. Meschonnic souvent très juste.)
"Comme tout ce qui touche au langage touche à l'éthique d'une société, donc à sa politique, je proposerais, pour qu'au moins une fois on l'entende, qu'on laisse le mot "Shoah" aux poubelles de l'histoire".
Jacques Sebag a rassemblé (Le Monde du 27 janvier) presque toutes les raisons de rejeter le terme "Holocauste" pour désigner l'extermination des juifs par le nazisme et par Vichy : puisque le mot désigne un sacrifice offert à Dieu, où, au lieu de manger la bête sacrifiée, on la brûle en entier, c'est-à-dire qu'on l'offre en entier à la divinité.
D'où le scandale d'user de cette appellation pour dire une extermination voulue par une idéologie sans rapport avec le divin. Appellation qui constitue un "contresens majeur", comme disait Jacques Sebag, mais nullement une "flagrante maladresse de langage". C'est bien plus grave. D'autant que le mot s'est installé, comme il le rappelle, aux Etats-Unis, conforté par la diffusion du film américain du même nom.
Pour condamner "Holocauste", il faut ajouter que non seulement le terme implique une théologie qui justifie le meurtre de masse en le présentant comme une dévotion et un sacrifice en paiement des péchés, ce qui en fait une punition divine - sacrilège maximal au nom du religieux -, mais c'est aussi parce que c'est un terme grec, qui vient de la traduction des Septante, texte de base du christianisme, une christianisation, une archéologisation.
Le consensus s'est déplacé, en français, sur le mot "Shoah", lui aussi porté par un film à succès, celui de Claude Lanzmann. Mais autant Jacques Sebag rassemble avec énergie l'argumentation "pour en finir avec le mot Holocauste", autant il semble, comme tout le monde, accepter le mot "Shoah" et même le justifier : "Shoah dit la judéité de la victime et souligne, à juste titre, sa spécificité religieuse et culturelle."
Or, là aussi, il y a de l'intolérable, et il faut le faire entendre, d'autant plus qu'on ne l'entend pas. Les références mêmes à l'hébreu, avec l'apparence du savoir, inversent toute la réalité historique du mot, et aggravent un contresens généralisé qui ne semble gêner personne.
Ce qui accroît le scandale. Car le mot "Shoah" n'a pas du tout, en hébreu, de "connotation religieuse", et il ne désigne pas "également" un cataclysme et il ne renvoie pas "aussi à l'idée de "catastrophe naturelle"". Le mot n'a rien à voir avec le massacre, il n'introduit pas non plus du "providentiel".
Le scandale, que la médiatisation du mot rend inaudible, est que c'est un mot qui, dans la Bible où il se rencontre treize fois, désigne une tempête, un orage et les ravages - deux fois dans Job - laissés par la tempête dévastatrice. Un phénomène naturel, simplement.
Il y a d'autres mots, dans la Bible, pour désigner une catastrophe causée par les hommes. Le scandale est d'abord d'employer un mot qui désigne un phénomène de la nature pour dire une barbarie tout humaine.
L'hébreu dit, par exemple, "hurban". C'est le mot qu'emploie Manès Sperber dans Etre Juif (Odile Jacob, 1994). Je ne connais que trois auteurs qui emploient ce terme : Manès Sperber, Elias Canetti et Daniel Lindenberg, dans Figures d'Israël (Hachette, 1997), qui note que "hurb (a) n", en hébreu, égale "destruction, ruine (forme yiddish : hurbn)". Terme qui serait "peut-être plus approprié pour désigner le génocide nazi des juifs, entre 1941 et 1945".
Le consensus s'est collé sur le mot "Shoah". Ecrit à l'anglaise. Et ce mot est une pollution de l'esprit. Pour plusieurs raisons, qui tiennent à ses effets pervers.
Il n'y a pas à céder, un peu vite et lâchement, à l'argument qui mettrait le rappel du sens biblique de ce mot au compte d'un souci déplacé pour une archéologie du langage. Il est vrai que l'histoire ne cesse de montrer que des mots prennent des sens nouveaux, perdent des sens anciens.
Mais il n'est pas anodin d'avoir pris, pour nommer une horreur toute ciblée, un mot d'hébreu biblique. Il y a là d'abord une insensibilité au langage qui juge ceux qui l'acceptent et s'y associent sans même le savoir, sans chercher à le savoir.
Ici intervient un autre aspect du scandale de ce mot, c'est qu'il est présenté comme le "nom définitif" de l'innommable. Tout se passe comme si Claude Lanzmann, l'auteur du film Shoah, identifiait son film à la nomination de l'innommable même, ayant choisi ce nom hébreu, de son propre aveu, parce qu'il ne connaît pas l'hébreu (Libération du 24 janvier) : "J'ai choisi ce nom parce que je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire". Où se mêlent l'idée de "destruction" et "aussi bien - celle d' - une catastrophe naturelle". D'où est privilégié l'"opaque", renforçant ainsi l'identification entre l'innommable au sens d'une horreur que le langage ne peut pas dire, et l'effet de nom "éponyme", "acte radical de nomination", qu'il s'approprie : "L'auteur de la Shoah, c'est Hitler. Lanzmann, c'est l'auteur de Shoah."
Les nazis avaient des raisons qui étaient propres à leur tactique pour recourir à une terminologie de masquage qui était en même temps explicite : "solution finale", "évacuation" (pour déportation). Il n'y avait là rien d'innommable ou d'indicible. Tout était parfaitement nommé. Les états d'âme concernant la désignation sont apparus en 1944-1945, en même temps que le tabou qui rendait inaudibles les récits des témoins et survivants.
L'invention du terme "génocide" est assez vite devenue matière à problème, celui d'une spécificité-unicité. Revendiquée par les uns, refusée par les autres, étant donné la multiplication des massacres de masse : génocides arménien, cambodgien, rwandais... Ce que récemment l'apparition du terme "judéocide" tend peut-être à conjurer.
Car il y a bien, chaque fois, une spécificité, une unicité. La spécificité juive tient à tout un héritage d'enseignement non du "mépris", comme disait Jules Isaac, mais de la haine. Un héritage théologico-politique qui s'est biologisé, radicalisé, selon une rhétorique remarquable d'inversion : la haine contre ce que Hegel appelait la religion de la haine, opposée à la religion de l'amour - le christianisme. Même rhétorique de l'inversion, et je la mentionne parce qu'elle est essentielle, dans l'utilisation des Protocoles des Sages de Sion : une réelle volonté de destruction de ceux à qui on impute cette volonté de destruction. C'est la continuité de l'antijudaïsme chrétien à l'antisémitisme du XIXe siècle, qui aboutit à une radicalisation d'hygiène populiste avec Hitler et Vichy. Parfaitement nommée "solution finale".
Au passage, puisqu'on en est aux commémorations, je propose qu'on organise un centenaire des Protocoles des Sages de Sion : 1905. Ce serait une occasion unique à saisir pour montrer à tous la bête immonde et son utilisation par une autre rhétorique d'inversion, tout actuelle, la même et pas la même. Sans oublier que ce sont les Arabes chrétiens qui, vers 1920, ont traduit en arabe cette Bible du tuez-le-juif.
Là-dessus, deux problèmes. L'un est que le choix d'un mot hébreu pour désigner la "solution finale", liée à des siècles de haine, fait dire dans la langue emblématique des victimes un acte entièrement imputable aux hygiénistes de la race. Ce n'était pas la langue de ceux qu'on a massacrés. L'hébreu leur était une langue liturgique. Sans parler des enfants, dont beaucoup ne parlaient pas encore, mais Drieu La Rochelle avait dit de ne pas oublier "les petits". Nommer cet acte en allemand, Endlösung, serait aussi faire offense à ceux qui ont les premiers rempli les camps, et la langue allemande n'y est pour rien.
L'autre problème, dans ce mot empoisonné, c'est une victimisation tout aussi totalitaire que le massacre : ce qu'Ami Bouganim appelle le "traumatisme de la Shoah", dans Le Juif égaré (Desclée de Brouwer, 1990). On retrouve l'interdit énoncé par Adorno en 1949, qu'il serait barbare et impossible d'écrire des poèmes après Auschwitz.
Ainsi "Shoah" condense un "culte du souvenir" qui s'est mis à dévorer ce qui reste de vivant chez les survivants. Le procès apparemment fait à un mot porte sur tout ce qui porte ce mot, comme dit Yeshayahu Leibowitz : "La grande erreur d'aujourd'hui consiste à faire de la Shoah la question centrale à propos de tout ce qui concerne le peuple juif", et la Shoah est devenue ainsi pour certains "le substitut du judaïsme" (dans Israël et judaïsme, Desclée de Brouwer, 1996).
Le mot ramasse ce qu'on a appelé "la question juive". Qui est tout sauf juive. Une fois de plus, comme écrivait Hegel, les juifs n'ont pas d'histoire, n'ayant que celle de leur martyre. Alors, pour lutter contre les rhétoriques d'inversion et de dénégation liées à la victimisation, qu'énonçait déjà Rudolf Hoess, le chef du camp d'Auschwitz, dans ses Mémoires, quand il disait que, de cette extermination (inachevée), ce seraient encore les juifs qui tireraient le plus de profit, et comme tout ce qui touche au langage touche à l'éthique d'une société, donc à sa politique, je proposerais, pour qu'au moins une fois on l'entende, qu'on laisse le mot "Shoah" aux poubelles de l'histoire.
Raul Hilberg ne s'en embarrassait pas, dans son livre La Destruction des juifs d'Europe. Et lui ne voulait pas du terme d'"extermination". Il y a eu, et il y a encore, une purulence humaine qui a voulu et qui veut la mort des juifs. Il n'y a pas besoin d'un mot hébreu pour le dire. On peut le dire dans toutes les langues avec des mots qui disent ce qu'ils veulent dire, et dont chacun connaît le sens.
Le mot "Shoah", avec sa majuscule qui l'essentialise, contient et maintient l'accomplissement du théologico-politique, la solution finale du "peuple déicide" pour être le vrai peuple élu. Il serait plus sain pour le langage que ce mot ne soit plus un jour que le titre d'un film.
Henri Meschonnic est traducteur de la Bible, professeur émérite à l'université Paris-VIII.
(Le Monde/ H. Orquera -
millesime
avec Nicolas SARKOZY, les MOTS vont devenur des MAUX pour la France entière...!
voir mon blog:
http://millesime.over-blog.com -
SAM
Bon, honorer les victimes de la Shoah...nécessaire, ne pas laisser l'Histoire tomber dans l'oublié. Mais il y en a tellement d'autres des victimes de la bêtise, du fanatisme, de l'intolerance, de la religion: tous ces présumés sorciers ennemis de la bien pensante église catholique romaine, les dragonnades dans les Cévennes, la répression des Chouans en Vendée et Bretagne,et tellement d'autres, je ne parle même de ce qui s'est passé dans nos lointaines colonies! Qui va garder la mémoire de tous ces innocents, ces jeunes et moins jeunes qui pour la plupart ne demandai qu'à vivre selon leurs convictions dans "un monde en paix" ? NS va-t-il en charger les élèves des collèges?Les 6° pour le 18° siècle, 5° pour le 17°, etc!!! Comment celà va-t-il se dérouler? Une fiche signalétique de l'enfant parrainé avec photo si possible? Une visite sur son ancien lieu de vie connu? Tout ceci est pathétique. Le travail de mémoire se fait à l'école, TOUTE l'histoire, pourquoi une seule catégorie de victimes, nul n'est plus victimes que d'autres. C'est celà aussi la tolérance et l'empathie. -
Lilalilou
J'ai entendu sa déclaration sur la mémoire de la shoah CM2 à la radio, et j'ai trouvé le ton de sa voix calme, presque touchant, il a dû bcp travailler pour arriver à ce résultat, il a dû répéter le discours plusieurs fois comme un acteur avec un scénario :
http://www.dailymotion.com/video/x1ziux_leffet-lexomil_fun
ça semble évident que la déclaration allait faire l'effet d'une bombe (ou d'un fumigène), à chaque fois qu'il se trouve dans "une communauté", il fait une très jolie communication pour essayer de la séduire au risque d'écraser les autres, il l'avait dejà fait pdt la campagne :
http://www.dailymotion.com/video/x1sy3e_sarkozy-en-off-fait-peur_events
Cpdt je n'arrive tjs pas à m'y faire, comment ose-t-il ?