-
polo
Je préfère nettement la photo non-retouchée ;-) ... -
Janet
Bonsoir Bernard,
Les réactions vis-à-vis de cette couverture ont été mitigées. Il ne s'agit pas de sensiblerie pour ma part et pour d'autres mais simplement de sensibilité.
Respectons cette dissonance, s'il vous plaît. Nos avis divergent, tant mieux !
Amicalement,
Janet -
Bernard Pierlas
Cher Daniel Scheidermann,
Votre colère est incompreensible... prenez quelques cours de sémiologie de l'image, et d'histoire de l'art ... en tant que journaliste celà vous sera utile... il ne s'agit ni de mode, ni de top modèle, ni d'un cliché à vocation publicitaire... Une très belle photo, très sensible et respectueuse, simple, ordinaire et pudique. Retouchée ou non qu'importe ???
Lorsque j'ai vu cette couverture j'ai de suite pensé à Willy Ronis ... ou plutot l'immage de sa femme.
J'ai trouvé celà très beau, l'association à Simone de Beauvoir et ce qu'elle représente étant la bien venue.
Cet ensemble de choses me parait tout à fait sympatique.
Mais losque l'on lit vos lignes et votre vulgarisation, c'est bien plutot la façon dont vous en parlez qui est choquante,
et non l'image en elle même. Si vous ne voyez en cette image que "les fesses de sartre" alors il vous faut réapprendre à regarder,
changer votre regard pour avoir le langage approprié.
Es-ce la peine de refaire la leçon de magritte "ceci n'est pas une pipe ?"
Lis-t-on dans le photo-poche No 46 du Centre National de la Photographie, "voiçi les fesses de la femme de Willy Ronis" ?
Pensez vous qu'il s'agit d'une peopleisation de Simone comme on peut l'observer chez Sarko et Carla ?
Pensez vous que cette couverture a pour but de faire vendre ?
Et si celà fut le cas dans le résultat, je m'en réjouit, ... ne serais-ce qu'au détriment de quelques No de Paris-Match... ,
autant pour pour le contenu du Nouvel Obs que pour les ventes du photo-poche sur Willy Ronis du CNP No 46...
Alors ... toujours à médire sur un n'importe quoi ? Bravo à la rédaction du Nouvel Obs qui assume entièrement et qui dit...
... que si c'était à refaire, elle le referait.
Beaucoup de bruit pour rien, Mr Daniel Scheidermann, celà ne vaut même pas un fromage...
Bernard. -
frmwa
C'est vraiment le comble du ridi-cule (je ne sais pas si on l'a déjà faite). Voilà !
"Juste un petit peu" c'est encore plus lamentable. Mais c'est devenu une pratique tellement normale - maquillage, papier glacé et chirurgie esthétique ... C'est le prêt à consommer. C'est effrayant. Il faut tout relooker pour que ce soit présentable. Rajouter des panaches de fumée à Beyrouth, rajouter des barbes pour transformer en islamistes crédibles des jeunes de banlieue trop banals (la marche du siècle du bon Cavada, souvenez-vous). Sur le plan du langage aussi, les gens qu'on interroge dans la rue veillent à "parler télé". -
Madeleine SCHOTT
En fait, Daniel, merci.
Merci d'avoir fait "re" passer : la condition des femmes, la libération des femmes l'émancipation de la femme... etc... le deuxième sexe, au crible du libéralisme. J'ai une pensée pour Mari Cardinal (que j'avais eu au téléphone) et son introduction au livre "Médée". Madeleine -
jo.elle
@ sirius : vous dites :
"il me semble que cette accroche a très certainement eu pour résultat de faire lire le dossier à de nombreux lecteurs"
Moi, je trouve que c'est bien là tout le navrant de l'histoire !!!! Il fut un temps où les Idées n'avaient pas besoin d'être véhiCULées par ledit cul.
Et le postérieur de la -ô combien- scandaleuse George Sand ? Pas vu, nul part ! Mais à quoi pensait donc son ami Delacroix qui la peignit juste cheveux coupés (après sa rupture avec Musset).
Le NObs pourrait ainsi aujourd'hui en publiant ses fesses à la une, contribuer à faire connaître au plus grand nombre, son oeuvre et ses engagements.
Enseignants, enseignantes en littérature prenez en de la graine ! -
Janet
Bonsoir,
En tant que femme, je suis touchée par cette couverture et l'association de ces deux personnages tout de même historiques.
Je suis choquée car les clichés de femmes dénudées (photos volées ou pas !) connaissent un succès sans faille depuis quelque temps...
Rajouter vulgairement à la liste celui d'une grande philosophe est vraiment raccoleur et irrespectueux car Simone de Beauvoir s'est justement battue pour ne pas que la Femme soit un objet mais au contraire un être libre, digne et pensant. Est-ce une attaque insidieuse face à la Femme que l'on trouve actuellement trop libérée ? Est-ce une volonté de retour à un certain puritanisme ? N'oublions pas d'ailleurs que notre gouvernement compte dans ses rangs une farouche opposante à l'IVG et aux droits des homosexuels !...
D'ailleurs, élargissons le débat ! Si Simone vivait encore, que penserait-elle de notre société et de la place accordée actuellement aux femmes ? Y verrait-elle une certaine évolution, un certain progrès ?
- une femme a failli devenir Présidente mais au-delà de ses convictions politiques, a subi les moqueries et doutes sur sa capacité à gouverner à cause de son sexe...
- la présence de Christine Boutin au gouvernement...
- la présence de femmes au gouvernement issues de l'immigration mais outrageusement instrumentalisées...
- le positionnement de Simone Veil qui soutient la politique actuelle...
- la difficulté d'accéder au marché du travail et d'obtenir les mêmes avantages que les hommes...
- la violence conjugale...
etc etc...
Je rappelle que je ne suis pas membre de Chiennes de garde ou de tout autre mouvement, simplement une internaute qui aspire à l'égalité des deux sexes.
Je n'ai pas été choquée non plus par les caricatures de Mahomet mais j'ai craint à un moment une terrible menace pour la liberté d'expression des journalistes donc mon émotion face à Simone nue n'est pas biaisée.
Et enfin, j'ai de l'humour mais quelquefois, sur un sujet comme celui-là, j'en ai moins...
Amicalement,
Janet -
sirius
je viens de visionner l'émission qui a été enregistrée sur le sujet et suis un peu effaré de constater que personne, ni dans les articles originaux, ni dans les commentaires ni dans l'émission n'ait évoqué le contenu du dossier du Nouvel Obs.
Je comprends que l'on puisse discuter de la photo "scandaleuse" mais j'amerais savoir quel est l'avis des "chiennes de garde" (terme employé à plusieurs reprises dans l'émission et plus provocateur que celui de "gardiennes du temple" utilisé par David) et celui de Daniel qui a répété de nombreuses fois combien cette photo l'avait choqué.
L'objet d'une couverture est en effet d'accrocher l'oeil du lecteur potentiel. Sans entrer dans le débat de "l'intimité violée", de la (fausse) retouche ..... il me semble que cette accroche a très certainement eu pour résultat de faire lire le dossier à de nombreux lecteurs et de leur donner différents points de vue sur l'intéressée et leur donner matière à réflexion et peut-être (comme l'a évoqué David) l'envie d'en savoir plus.
PS : sur le fond, je partage assez l'avis de David qui évoque une forte analogie avec la polémique sur les caricatures de Mahomet (celle-ci étant heureusement moins dangereuse et plus civilisée). -
Douze
Je maintiens, il faut absolument ouvrir un débat sur l'humanisme de l'image : oui, manifestement, Beauvoir a accepté d'être photographiée, peut-être même a-t-elle (un peu) posé, pourquoi pas.
Mais le problème est le statut qu'elle donnait à cette photo : 1) simple photo privée, prise par un ami et réservée aux cercles des intimes ? 2) photo d'art, publiable sans le nom du modèle (il faut quand même avoir l'info pour la reconnaître, non ?).Dans ce cas, on ne peut dénier à l'auteur le droit de la publier, mais s'étonner qu'il précise le nom du modèle, c'est plutôt inhabituel, en nu artistique 3) photo ' officielle' de l'auteur (moi je suis pour l'égalité, mais je refuse de mettre un e n'importe où, la novlangue très peu pour moi, d'ailleurs certains des plus beaux mots, féminins, de notre langue, n'ont pas de e : liberté, égalité, fraternité, solidarité ...) ? là, difficile d'y croire quand on connaît la masse des photos qu'elle a choisies de son vivant pour illustrer livres et interviews (y compris celle de Brassaï, pourtant très fort en nu).
Qui d'entre vous n'a pas au moins une photo 'privée', parfaitement consentie (film d'accouchement, tendre bisou, farniente un rien cellulité ...) et qui accepterait pour autant qu'elle soit étalée n'importe où, avec ou même sans son nom ? et, si nous étions connus pour quoi que ce soit, qu'elle serve à nous résumer (et surtout à faire de l'argent aux profits de marchands de torchons, désolée mais sur ce coup, le nouvel obs s'abaisse à ce rang)
C'est un des coeurs du problème, à mon avis. -
CHRISTOPHE ROY
Je crois que vous avez raison, Claudine, de rappeler que Beauvoir elle-même, en son temps, ne s'est pas opposée au cliché qui fait la une du Nouvel Observateur. On peut regretter, pour des raisons diverses et légitimes, le choix de ce cliché précis. On peut regretter, peut être encore plus, le fait que la photo ait été toilettée - sans mauvais jeu de mots - et retouchée pour faire un peu plus correspondre l'auteure aux dimensions mannequin, c'est un fait indiscutable. Mais cette photo constitue-t-elle un scandale absolu, un dénigrement sexiste, une nouvelle preuve de la mainmise phallocratique sur l'image médiatique? Je ne crois pas que cette image soit du "porno-soft", si souvent décrié - et à juste titre - dans la publicité d'aujourd'hui.
On peut donc contester le choix du Nouvel Obs, mais l'action des "Chiennes de garde" me semble être en contradiction avec les choix de Beauvoir elle-même. L'association féministe a exigé du rédacteur en chef de l'hebdo qu'il fasse ses excuses ou qu'il montre ses fesses. A sa place, je ne m'excuserais pas, quitte à exposer mon intimité, dans un geste de provocation et d'indépendance qui, déjà, à mon sens, était celui de Beauvoir. Parce qu'une société aussi cadenassée que celle que dirige aujourd'hui Nicolas Sarkozy a besoin de tout sauf de nouveaux ayatollah laïcs. -
MNM
Curieux les talons hauts à poil dans sa salle de bains ! ça fait plus pose que photo. -
Elena Barbier
Une question : si on aurait publié son compagnon est-ce que l'on aurait retouché la photo ? Ce ne sont plus les grandes idées, les grandes pensées qui sont à la mode. Pour garder son poste, pour être reconnu il faut être beau. Avoir un beau cu, voilà. C'est bien malheureux mais actuellement cela est ainsi. Nous regressons, nous ne respectons lplus, tout est valable. Il faut vite que cela raporte du fric. Pourquoi le nouvel observateur? Est-ce l'unique façon de se souveneir du centenaire de la naissance de la philosophe Simone de BEAUVOIR et d'en parler pour la remémorer? On ne peut qu'être indigner . -
JUSTIN COLBART
Toujours pas d'explication au sujet de la suppression de mes deux commentaires du 09/01…
Même si je ne partage point la position de DS, le débat est-il impossible ou est-ce une erreur technique ? -
Marcel Duchamp
Cher DS d'ASI,
Je ne vais pas m'étendre sur le sujet (déjà 2 participations sur les fesses de Simone de B ce matin) parce qu'il faut quand même que je travaille un peu aujourd'hui (sinon je vais gagner moins que moins) mais vous déraillez un peu quand même :
Extrait d'une raideur indigeste : "(...) pour que cette salle de bains ne dépare pas dans les Belles Demeures qui font l'avant-dernière page de l'Obs (...)"
Eh ! Camarade Moujik, desserons les dents, saisissons-nous du couteau qu'elles enserraient et allons découper du sale bourgeois de gauche social traître nouvelobsien ! -
Douze
Je pense qu'au-delà de la photo, au-delà de la retouche, au-delà du personnage (et du féminisme qu'elle incarne), au-delà encore de l'image de la femme, il y a un grand débat à ouvrir sur le statut de l'image, en particulier celle de l'être humain. La jurisprudence - byzantine au possible et plus versatile que notre gouvernement - est devenue totalement illisible pour un profane, et des arrêts extrêmement choquants sont passés quasiment inaperçus. J'ai parcouru dans une salle d'attente un torchon qui, à côté de quelques contre-sens et de pas mal de contre-vérités, donnait très sérieusement des astuces pour photographier les gens contre leur gré (genre boîte ou sac qui cache l'appareil : un arrêt, il y a quelques années, a donné tort à un homme, photographié dans ces conditions dans le métro, publié partout avec une intense expression de désarroi et de lassitude qu'il avait jusqu'ici réussi à cacher autant à ses proches qu'à ses employeurs). Le même article conseillait, dans l'idéal, d'aller photographier à l'étranger, où le droit est plus souple (!), avec en plus cet avantage : les victimes n'auront qu'une probablilité infime de se reconnaître si l'expo ou la publication reste en France (ça rappelle quelque chose, non, ce genre de tourisme ?)
Encore récemment, un livre exploitait les clichés grimaçants, pris dans la rue, de personnes sous tutelle ... Je n'ai pas les références sous la main, de toutes façons je ne souhaite pas faire un topo sur cette question très vaste et complexe, mais j'aimerais bien qu'Arrêt sur images monte un dossier et un débat pour informer et peut-être sortir de ce grand n'importe quoi, retrouver un équilibre et une conciliation entre les intérêts forcément divergents : des photographes professionnels ou amateurs, artistes ou reporters, ou les deux, ou les quatre, des personnes physiques et de leur intimité, de leur droit à la vie privée, de leur droit à donner d'elles-mêmes ce qu'elles souhaitent, sans craindre qu'au nom de l'art on étale partout un moment de blues ou de tendresse fixé pour toujours de façon totalement déloyale, puis détouré, retouché et tripatouillé comme même Staline n'a pu qu'en rêver.
Projet ambitieux : concilier l'art et l'information, d'une part, le respect de l'intégrité et de la cohérence de chacun, d'autre part. -
Juléjim
Allez Daniel, on se calme, on respire un grand coup et on se console en regardant sa petite chaîne préférée, ce soir à 20h 47 :
http://education.france5.fr/programmes/index.cfm?objId=18027&pageId=86302&espId=0&discId=102
Et puis, après une pause, on poursuit sur Arte :
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=817342,day=6,week=2,year=2008.html
Bonne soirée !
J&J programmeur culturel d'occasion -
kairos
Qu'une paire de fesses suscite autant de discussion empêche de tout à fait désespérer de l'humaine nature! Enfin quelque chose qui n'est pas du toc! -
Madeleine SCHOTT
Cher Daniel Scheidermann,
J'ai été fortement intriguée par votre (vos) colère (s). Tout d'abord parce que j'ai aimé les photos retouchées ou non.
Cette colère ressemble-t-elle à celle que j'ai ressentie quand j'ai renouvelé ma "discothèque" suite aux avancées technologiques et que sous couvert de cette justification, toutes les "orchestrations" étaient "retouchées"... Et puis je me suis habituée : Diante ! reformatée ?
Mais cette esplication ne tient pas vraiment cette ou ces colères sont trop intimes, alors quoi ?
J'ai repensé au livre de Madeleine CHAPSAL "envoyé la petite musique" et à l'épisode de la fanêtre de Jean Paul SARTRE. Du carreau qui laissait passé le tuyau du poêle et qui un jour a été changé. Madeleine CHAPSAL écrit : "C'est comme-ci on nous avait volé un monument historique !
Madeleine -
BP
Oserais-je demander à avoir des photos plus grandes ?
Pour voir les retouches photoshop, il est actuellement difficile de se faire une idée avec le timbre poste que je vois apparaître. Lorsque l'on me propose de cliquer sur la photo pour la voir en grand format et qu'elle m'apparaît pratiquement toujours aussi petite, je suis un peu frustré...
N'ayez pas peur, nous avons tous l'ADSL ! -
Madeleine SCHOTT
Merci Daniel Scheidermann pour ce complément d'enquète qui permet de mieux cerné le dit scandale. Je reste persuadée que la et les photos sont belles (surtout que j'ai d'emblée plus attaché mon regard sur les mouvements des bras vers la coiffure). C'est montrer Simone de Beauvoir...
Le scandale c'est le journal, mais ça franchement ça m'indiffère.
Mais vous êtes là pour décoder les intentions, mais peut-être pas encore assez... Madeleine