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pascal bely
Je voudrais tout simplement vous remercier Anne-Sophie de m'avoir rendu plus sensible et plus intelligent aujourd'hui.
Bien à vous,
Pascal Bély -
Juanelo
Amis @sinautes, devinerez-vous quel sexe est celui de la campagne publicitaire pour le label "PUR" ?
Reprenons les aspirations des artistes en herbe qui fleurissent sur les murs de la capitale :
Nathan et Kelian voudraient devenir réalisateurs de films/séries d'action (à succès, bien sûr)
Les trois petits mecs du futur groupe "Parpaing Noir" se rêvent en rock stars.
Julie et Emma s'orientraient plutôt vers la littérature : théâtre, roman...
Eva, "franco-slovène", se trémousserait bien à moitié nue pour vendre son tube "I prefer your clone". Notez que Eva a lu Zola et Voltaire... Ce qui laisse à penser que la chanteuse a poursuivi des études littéraires.
Hadopi aimerait protéger les futurs artistes jusque 2021. Mais faut pas déconner, on ne va pas en plus promouvoir l'égalité des sexes et pourfendre les préjugés machistes ! Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui -
Bill Hicks
Petite suggestion à @nne-sophie et à Judith...
Pourquoi ne pas étendre ce débat via à un D@ns le Texte avec l'analyse d'un texte comme "La Domination Masculine" de Pierre Bourdieu dont je regarde en ce moment un reportage "La Sociologie est un Sport de Combat"...? -
Citizen Jane
Merci, Anne-Sophie, de poser la question du sexe du style journalistique.
Pour Proust, on parle bien d'écriture-femme. Pour Duras, on a tendance à parler d'un genre masculin. Justement parce qu'ils renversent les clichés que vous évoquez : les sensations, souvenirs et sentiments dans de longues phrases parfaitement construites chez Proust, la force et la brutalité dans un style minimaliste chez Duras.
Mais revenons à Pascale Clark. Ce n'est pas parce qu'elle a un nom masculin féminisé (Pascal-e) que son style est masculin. Vous oubliez la femme castratrice. Couper le parole c'est un peu comme castrer, l'homme comme la femme, de ses mots. Le sarcasme, ironie mordante, vient aussi mordre le point fort pour en faire un point faible : le tigre devient matou sous le sarcasme. Enfin, la castration, c'est une théorie freudienne, et un peu sexiste. On s'en sort pas, quoi.
J'aimerais terminer en rappelant que les hommes sont autant victimes des clichés du style que les femmes : les femmes doivent faire semblant de ne pas savoir, et de laisser la place à ceux qui savent. Les hommes font semblant de savoir, à défaut de quoi l'on doutera de leur virilité : le chef d'état ne peut avouer qu'il ne sait pas. Même chose pour la chef d'état. Ca se termine souvent en drame. -
louarn
C'est masculin ou féminin les grains de beauté ? . Chez les hommes il me semble que c'est un élément de " saleté " de la peau . Tandis que chez les femmes c'est un élément de beauté ... D'ailleurs les hommes les recherchent sur les parcelles de peau les plus intimes des femmes . Oh que c'est " macho " ma réflexion ... -
Gabyd
http://www.rue89.com/mon-oeil/2011/06/15/petit-bateau-sapprete-a-jeter-ses-bodys-sexistes-par-dessus-bord-209308 -
mélite
Merci Anne-Sophie de lancer ce sujet.
Voici un autre sens du sujet qui m'est cher : pour qui les articles sont-ils écrits ? A qui s'adressent les émissions ? Qui est le "lecteur ou auditeur imaginaire" des journalistes; que ce soit des journalistes hommes ou femmes, féminins ou masculins ? La réponse est : le plus souvent un homme, entre 30 et 70 ans, actif, urbain (français parisien pour les principaux medias français) ayant "réussi" ou ayant le potentiel de le faire. La parole et le monde sont fait pour eux.
Très fervente d'information, je dévore plusieurs journaux chaque jour grâce à Internet (et je suis bien contente que vous existiez @si). Je n'ai plus l'occasion de regarder la télévision depuis bientôt 10 ans. On y entendait encore ce genre de petites phrases maladroites "Imaginez que vous rentrez le soir chez vous et que votre femme vous dise...". C'était pire, la cible imaginaire était un homme marié avec enfants ayant ou rêvant d'une résidence secondaire ou parfois cette pauvre et redoutée ménagère de moins de 50 ans.. Je crois que ça a évolué tout de même un peu, non ?
En bref, j'aimerais lire et entendre qu'on s'adresse à moi, qui que je sois. (valable pour bien des discriminations). -
Geugeu
Pour les anglophones, sur ces questions - et bien d'autres - je vous conseil l'excellente Stanford Encyclopedia of Philosophy :
Feminist Perspectives on Sex and Gender
Identity Politics -
Yanne
J'aime bien votre texte, Anne-So, mais honnêtement, j'ai du mal à piger ce que vous dites.
Le fait de lier les femmes à la douceur et les hommes à la brutalité me semble cliché et faux.
Quand j'entends Lauvergeon, je ne doute pas que ce soit une femme, à aucun moment. Et pourtant, personne n'est aussi brutal et péremptoire qu'elle.
Il est difficile de distinguer ce qui est féminin de ce qui est masculin hors de la culture, à part la fonction reproductive, qui est évidente et détermine le sexe. Après, il y a des hormones qui interfèrent dans certaines attitudes, mais de nombreuses personnes n'en sont pas assez inondées pour que ça ait un impact énorme sur leur comportement habituel.
C'est hélas ainsi que je vois les choses. -
Tiphaine
[quote=Christophe Barbier, faites-nous un édito du genre féminin. Je suis sûre que vous en avez un.]
Oui, sur Carla... -
Claude Martzel
Je ne me rappelle pas le sujet de l'émission qu'était censé animer Anne-Sophie Jacques, il y a quelque temps. En tout cas, l'un des invités du jour, Daniel Schneidermann (!), a eu beaucoup de mal a lui laisser ce rôle... -
Julie Le Mest
Oh ben tiens...
Je viens de lire un petit opuscule de Yak Rivais (ancien instit, auteur de livres pour les adultes et pour la jeunesse), publié en 2007, qui s'appelle "Ovule et Spermato" et traite un peu du même sujet.
Pour résumer, voilà les thèses de l'auteur :
1. Les structures des romans féminins et masculins diffèrent : les romans féminins transmettent le plus fréquemment une vision du monde centrée autour du personnage principal, qui analyse les interactions avec son environnement (Moi et ma mère, moi et mon amour, etc.) (= Ovule), tandis que les romans masculins seraient plutôt construit comme un personnage traversant son environnement d'un point A à un point B, vivant des aventures, subissant des péripéties et agissant sur son environnement (= Spermato)
2. Les professions de l'enseignement, de l'édition, des bibliothèques, sont majoritairement féminisées, ce qui :
- Est une des raisons pour lesquelles "les garçons ne lisent pas", parce que l'environnement féminin dans l'éducation et les bibliothèques privilégie une offre dans ce sens (pas violente, basée sur la compréhension du monde, etc.), qui ne leur suffit pas.
- Mais aussi (et c'est là qu'on retrouve le sujet de la chronique), va de pair avec une certaine, et nouvelle ségrégation et dévalorisation de ces métiers, moins payés en général, le masculin abandonnant l'enseignement, la documentation, la santé, pour se retrancher dans les sphères où le pouvoir s'exerce encore (sphère économique, politique). En gros, ce serait un nouvel avatar du vieil "occupez-vous des mioches, les gonzesses", qui ne convient ni aux mioches eux-mêmes, ni aux enseignantes (à noter que les anglo-saxons se posent déjà la question de l'enseignement "féminisé" et des répercussions sur les garçons, comme le montre cet article, entre autres : http://www.city-journal.org/html/16_3_schools_boys.html (à prendre cela dit avec des pincettes, c'est un journal conservateur)).
Cette situation serait doublée d'un autre facteur : la majorité des femmes exerçant ces professions, dont, on l'a vu, les salaires sont moyens, seraient mariées à des hommes gagnant un plus haut revenu (ça il faudrait le vérifier), ce qui ferait de ces professions, au niveau familial, principalement un apport de revenu "facultatif" pour des ménages bourgeois - cause d'un décalage entre enseignantes et enfants, et d'un certain malaise de la part des enseignantes, leur volonté de faire leur métier à fond et d'aider se heurtant à ce décalage.
La conclusion de l'auteur, on ne sait pas trop ce qu'elle est, le livre oscillant entre l'analyse sérieuse et la déconnade (cette dernière reprenant le dessus à la fin). Quoi qu'il en soit, si sur le plan de l'analyse littéraire c'est quand même un peu léger (même si très marrant), je trouve ça intéressant de confronter l'analyse sociologique des professions d'enseignant, de bibliothécaire, avec le tableau qui est brossé des journalistes dans la chronique (profession, si je comprend bien, de plus en plus féminisée, mais où les femmes restent cantonnées aux sujets "mineurs", "sociétaux" ou "domestiques").
En gros, le tableau assez effrayant que cela propose est celui d'une société qui a accepté que les femmes travaillent, mais où les rôles restent ségrégués, et où les professions accordées aux femmes, en fait, semblent de nouveaux avatars du rôle de la mère (éducation des enfants, soin), ou, dans un autre genre, de la dame patronnesse (social).
Ce qui est assez terrible, et dans l'image des femmes au travail que cela donne, et dans, paradoxalement, le désintérêt que cela révèlerait pour des secteurs essentiels !
(Vous remarquerez que je n'ai posé nulle part la question de savoir si l'analyse était sexiste ou misogyne... Tout simplement parce que sur certains points elle semble l'être, sur d'autres pas du tout, et que donc il me semble que la question évacuerait les interrogations réelles et pleines d'intérêt qui sont soulevées.)
Je ne sais pas pour vous, j'ai l'impression que ce type de questions, de sujets, au-delà des luttes pour l'égalité et dénonciations du sexisme, révèle aussi, beaucoup, l'incroyable casse-tête qu'est la définition de notre identité de genre, hommes ou femmes... La question de la masculinité se pose beaucoup pour les hommes (qu'on soit dans le métrosexuel ou l'apologie de la "manliness" évoquée sur le ton de l'humour par certains blogs ou des revues pour mecs), mais aussi, aussi, la question de la féminité pour les femmes ! Sérieux, je vous rejoins, Anne-Sophie, quand vous dites "alors j'aime le rose mais pas les talons hauts, je suis quoi ?" ...
J'ai un peu le sentiment que, dans la vision globale, le masculin est généralement présenté comme l'universel, le féminin étant donné comme une variation, perturbante car venant introduire la différenciation et la sexualité alors qu'on peut voir l'universel comme du pur esprit (d'où peut-être la vision chrétienne, à moins que cela n'en découle, je ne sais pas). Eh bien, n'ayant pas spécialement envie, pour contrer cette vision, de présenter la féminitude comme la panacée et l'avenir de l'Homme (l'égalité, ce serait déjà bien), je ne sais pas trop comment m'en sortir, dans mes représentations. -
Manazo
Chère Anne-Sophie, dans cette chronique, je vous trouve bien péremptoire. -
Ektoras
Article très sympa. Il faut que les hommes deviennent femmes et même les femmes doivent devenir des femmes. -
Nonoche
GNNNNNNnnnnn
Flagrant délit de sexisme caractérisé. Bon, j'ai encore mieux pour genrer tout ce qu'on veut : on aurait dit que tout ce qui relève d'un défaut ou qui revêt un caractère négatif serait masculin (pourquoi se limiter au péremptoire, au coupage de parole, et à l'humiliation de l'autre ?), et que tout ce qui serait une qualité ou d'un caractère positif serait féminin. Voilàààààààà…
Tiens, d'ailleurs : affirmer de manière… péremptoire que le péremptoire est masculin (sans se donner la peine de le démontrer ni d'expliquer pourquoi), cela ne ferait-il pas de votre article un article masculin ? C'est pratique, d'ailleurs, parce que hop, un homme qui négocie, qui est dans l'écoute et le dialogue, pouf, embrigadé dans la team female, et une femme agressive et hautaine, tiens, on vous la laisse dans l'odieuse team male.
Marre du féminisme revanchard qui oublie que les hommes ne sont pas moins victimes que les femmes du patriarcat (imaginez-vous que certains des domaines qui nous sont réservés ne nous plaisent pas forcément), et que les femmes n'en sont pas moins les organisatrices que les hommes. Vive la théorie queer. Avant d'avoir un genre et de coller plus ou moins à des stéréotypes, nous sommes des individus avec une identité propre et unique. Il y a des hommes doux, il y a des femmes violentes, la connerie étant encore et toujours une des choses les mieux partagées en ce bas monde, dont ni les hommes, ni les femmes, n'ont l'apanage. -
jede
Taddei a dit plusieurs fois que les femmes ne VOULAIENT pas venir débattre à son émission " Ce soir ou....jamais."
Faut retrouver ces femmes et leur demander pourquoi exactement elles ne veulent pas y participer.
Et une émission, pourquoi pas? -
Juléjim
Puisque personne ne l'a fait jusqu'ici dans le forum, je m'y colle, en espérant que ce rappel ne sera pas perçu comme une facilité ou un lieu commun :
"La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente." Françoise Giroud
NB : nous apprécierons au passage le conditionnel des verbes ("serait", "désignerait"...). Autrement dit, on n'est pas rendu !
:-( -
Chronophagos
La bien et le mâle, quoi... -
galanga
Sans grande surprise, je n'adhère pas du tout à cette association genre masculin / feminin de divers qualités et défauts, même si bien sûr le souhait formulé par Anne-Sophie Jacques pour un meilleur journalisme reçoit tous mes suffrages.
Mais j'ai été très intéressé par la première partie de cette chronique, notamment par le témoignage de Hélène Risser : "Elles étaient moins pertinentes que les hommes. Du coup, pauvre d’elle, elle n’osait plus leur donner la parole ! ".
Il montre pour moi (mais je peux me tromper, cela a peut-être été évoqué lors du colloque) qu'une partie cruciale du problème semble encore échapper aux radars des réflexions, ainsi que le montre la réaction des autres intervenantes :
On n’y peut rien si les entreprises du CAC 40 sont dirigées exclusivement par des hommes, répète Christine Kerdellant. On ne peut pas changer la société, soupire Blandine Grosjean.
Si, comme le dit Hélène Risser, les invitées qu'elle a eu ont été moins convaincantes, c'est surtout... parce que celles-ci n'ont que peu souvent été invitées. En effet, parler sur un plateau, espace scénique particulièrement difficile, ne s'apprend pas d'un claquement de doigts. Il faut de la pratique, de l'expérience.
Or, en n'étant que rarement invitées (ou, apparemment, en refusant souvent d'être invitées), les "expertes" n'acquièrent forcément que peu la capacité (astuces, techniques) de prendre et tenir la parole sur un plateau, dans ce qui est, du fait particulier des micros, facilement une foire d'empoigne où c'est celui qui a la voix la plus forte qui gagne, et où pour s'exprimer il faut donc avoir une solide capacité d'expression synthétique et claire, associée à la conscience des contraintes techniques (micros, espace, stress-temps).
C'est là un cercle vicieux :
- peu invitée, donc peu entrainée, donc peu convaincante
- peu convaincante, donc peu invitée.
(en fait il y a double cercle vicieux : peu entrainée, donc méfiante, donc peu enclin à accepter une invitation... donc peu entrainée).
Concernant les patrons du CAC 40, au delà d'un sexisme patent qui en est sans doute la cause principale, je me dit aussi que le même phénomène de cercle vicieux existe. En effet, un patron de CAC 40, au delà de la capacité "manageriale" et de stratégie, se doit aussi de pouvoir gérer parfaitement l'outil médiatique, que ce soit dans le déroulement normal de l'entreprise ou, encore plus, lors de crises particulières.
Mais pour bien savoir faire cela, même topo, il faut de l'expérience en tant que personne de média et être en mesure d'accéder facilement aux médias, en étant hautement "invitable", et si peu de femmes sont patronnes du CAC 40, c'est aussi un peu parce qu'il y a des hommes plus entrainés et plus "courtisables" par les médias (qui les ont souvent invités) qui leur passe devant en apparaissant meilleur candidat aux yeux des actionnaires, pour cette raison. Cercle vicieux bis.
Bref, il me semble dommageable que Hélène Risser, Christine Kerdellant, Blandine Grosjean et sans doute tant d'autres personnes (femmes ou hommes), en jugeant les problèmes d'inégalités du système médiatique, se mettent ainsi à rejeter la faute sur l'état actuel de la "société", voire sur les capacités médiatiques des "expertes", sans se demander si ce ne serait pas par hasard plutôt le système médiatique, dont elles sont parties prenantes (et à haut niveau), qui engendrerait, maintiendrait et/ou favoriserait ces inégalités.
A Hélène Risser, je dirais que si elle avait persisté à inviter des femmes, et surtout souvent les mêmes, il me semble certain que celles-ci seraient progressivement (et pour la plupart rapidement) devenues maitres du dispositif médiatique, et donc seraient apparues comme bien plus convaincantes que lors de leurs premières apparitions.
Il faut briser ces cercles vicieux, et cela ne se fera certainement pas en se disant "ben c'est comme ça, que voulez-vous, cela nous dépasse...". -
Oblivion
J'ai pas rêvé ? Vous traitez Alain Korkos d'efféminé, voire de tarlouze !?