Gad : et voilà l'épouvantail du travailleur roumain !
Anne-Sophie Jacques - - Éconautes - 18 commentairesMais Le Parisien l'a construit un peu vite...
Attention, l’épouvantail du travailleur roumain est planté. Par un parti nationaliste ? Un groupe de salariés en colère ? Non. Par Le Parisien. La semaine dernière, le quotidien faisait sa une sur les négriers de l’intérim. Prenant comme prétexte l’actualité bretonne – les abattoirs Gad ferment trois sites de production et embauchent dans le même temps des intérimaires roumains – Le Parisien dénonçait cette concurrence déloyale. Point d’orgue de la démonstration : une fiche de paye qui prouve que les Roumains sont payés 557,82 € net par mois. Un chiffre démenti par la direction, et qui a valu un discret rectificatif le lendemain. Mais le mal est fait : les salariés roumains nous piquent notre boulot. Pourtant, entre bourde et amalgame se cache un vrai sujet, celui des salariés détachés venus des pays de l’Union européenne, une pratique autorisée par une directive permissive qui donne lieu à de nombreux abus.
Les deux pages du Parisien – reprises sur le site Francetvinfo – sont sans nuance : alors que les abattoirs Gad ferment trois sites pour concentrer la production dans l’usine de Josselin (Morbihan) en laissant sur le carreau pas loin de 900 salariés, l’entreprise embauche une centaine d’intérimaires venus de Roumanie. Pourquoi ? Pour des questions de coût, bien sûr. Ces salariés dorment au camping et sont payés au lance-pierres : contrat à l’appui, le Parisien affirme qu’ils ne touchent que 557,82 euros net par mois. L’occasion pour le quotidien de faire le point sur "les négriers de l’intérim" avec, "en toile de fond de ce tra...