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poisson
Demain, si je peux, je me me lève tôt (5h30?) pour lire la chronique, tirée par les cheveux ou pas. Je me demande si cette expresson vient de la préhistoire? -
Nagababa
Pour résister aux chroniques tirées par les cheveux.
Ci dessous un petit lien made in Boissy Saint Léger, pour nourrir le débat.
Bleu blanc rouge -
claire bressan
je suis le titre du film mais je ne peux pas vous regarder en face, la France.
alors que tout dans l'affiche revendique sans aucun doute la parole intérieure de la jeune fille qui est le titre du film "française", je remarque son regard qui n'est pas frontal, elle regarde ailleurs, elle ne nous regarde pas, elle semble absente et c'est là, dans ce choix que je comprend qu'il n' y a comme une façon d'être dans l'entre-deux. c'est la virgule du film, française, virgule...
dans le temps, la France pouvait être la salopette de Coluche...Depuis que la France a perdu son rire, la salopette s'enfile toujours pour les travailleurs, les femmes enceintes, les enfants les grands-pères mais plus trop pour les adolescentes, la salopette portée par l'actrice est peut-être un clin d'oeil à Coluche. Les couleurs de la chemise et les couleurs du titre du film sont redondantes, je crois, elles disent peu-être qu'il y a deux Frances...Une France de la liberté, celle de la chemise; et une France qui réclame à corps et à cris, les papiers-l'écriture du titre semble tamponnée.
Le sac raconté par Alain, enfin sa façon de voir dans la chemise, l'imprimé du sac des voyageurs du monde, je pense que toutes les poésies sont possibles puisque son image, celle du sac, permet de discuter du contenu du film ou d'aller lire la bonne critique de Télérama à son égard. Le sac devient le motif de l'énoncé et cela renvoit aux voyageurs que nous sommes lorsque l'on croise des voyageurs chargés, sommes-nous prévoyants à l'égard de l'autre, sommes-nous curieux de ses voyages, parlons-nous aux anciens dans le métro, quels voyageurs sommes-nous ? -
Gilda
Anacoluthe !
(oui bon d'accord je sais je suis un peu hors sujet, là) -
Anthropia
Merci, Alain, as usual très convainquant.
Oui, à vous lire, on a des flashs de paysannes soviétiques, faisant l'apologie des kolkhozes,
ou de République enflammée, drapeau au poing.
Le seul bémol est l'air fermé du visage, comme l'a dit l'héroïne elle-même, elle n'est pas à son avantage sur la photo. -
benjamin sayag
Pas mal Alain, bien vu pour le sac;) -
rimbus
Belle chronique Alain, comme d'habitude.
Elle me fait remarquer que la Marianne "Brigitte Bardot" est la seule qui a les tétons qui pointent, apportant à notre pauvre république la sensualité qui lui manque...
Une question d'actualité... Marianne est-elle vierge ? -
bysonne
Merci Alain Korkos, un régal comme dab !
Et j'adore cette actrice. -
Nonosse
Bonsoir Alain,
J'attendais mon métro.
Devant moi, cette affiche ressortant de la campagne publicitaire du STIF (Syndicat des Transports d'Ile de France) : celle représentant Mozart avec cette question "Qui orchestre les transports ?"
Comme détaillé dans le lien ci-dessus reporté, chaque autorité est utilisé parce que son domaine de compétence fait écho au champ lexical convoqué par les termes de la question. Le grand homme devient métaphore, alors, du STIF.
=> "Qui orchestre les transports ?" => orchestre // musique classique => musique classique // Mozart
=> à la question, la réponse est : le STIF, et Mozart.
=> Le STIF est aux transports ce que Mozart est à l'orchestre.
Problème, me disais-je, attendant le métro : la partition de Wolfgang reproduite en fond est certes de Mozart (j'ai déjà vu et entendu des pubs moins regardantes, à commencer par celle de l'EDF [ou France Télécom, ou que sais-je...] mettant en scène Louis XIV avec un extrait de la 40ème Symphonie de Mozart...), mais n'est pas orchestrale. C'est du piano.
Je dirais même plus.
C'est la fameuse "Marche turque", qui conclut la Sonate K. 331.
Originellement titré "alla turca".
Je ne sais pas où et comment elle a pris ce titre français de Marche turque.
Mais force est de constater que c'est sous ce titre que la culture populaire l'identifie aujourd'hui.
Bref.
Marche turque, donc.
Et là, je pouffe.
Parce que faire la pub pour les transports en commun avec une pièce que sa réputation a titré "Marche turque" c'est disons... burlesque.
Au prochain jour [s]de marche[/s] de grève, je saurai quoi siffler... ;-)))
Oui, je sais, ça n'a rien à voir.
Mais je me suis dit que c'est le genre de vanne vaguement foireuse qui vous ferait sourir.
Et puis, c'est de l'image quand même... !
PS : encore bravo pour tout !! -
Alain Korkos
RéPonSes en VrAc
SEMIR : Pour voir une affiche de film avec d'héroïques Arabes, c'est par là.
VINCENT : Le sens du regard a un sens, ça c'est sûr ! Dans notre culture, nous lisons de gauche à droite. C'est valable pour le texte, comme pour l'image. Si un personnage regarde vers la droite, il regarde vers son futur. S'il regarde vers la gauche, il regarde vers son passé. Et par là même, vers une impasse.
Ainsi, dans une BD conventionnelle de type Tintin, les personnages se déplacent à peu près toujours de gauche à droite. Ils progressent. Si parfois ils se déplacent de droite à gauche, cela signifie expressément qu'ils retournent sur leurs pas. S'ils sont poursuivis, ils s'enfuient vers la droite, vers la liberté. S'ils s'enfuient vers la gauche, cela signifiera souvent qu'ils vont se faire coincer.
En Chine, au Japon et dans les pays qui pratiquent l'écriture arabe, c'est l'inverse, évidemment. Les rouleaux chinois se lisent/se regardent de droite à gauche ; les miniatures persanes itou.
Bien sûr, on trouvera toujours quelques exceptions dans les affiches occidentales : le de Gaulle dont le lien figure ci-dessus dans un comm' d'Hurlluberlu, par exemple. Mais si on creuse un peu, on trouve l'explication : de Gaulle regarde vers l'ennemi et lui dit non. Et comme il est vu en contre-plongée, il domine la situation et va le réduire en bouillie, l'ennemi. Et comme on connaît la fin de l'histoire, on ne perçoit pas d'angoisse dans ce regard dirigé vers la gauche. On sait déjà qu'il va gagner.
Voilà. -
MHélène
Je suis vraiment fan de vos chroniques. Merci -
Vincent
Questions à nos spécialistes du décryptage et de l'image : le regard vers la droite a-t-il une signification ?
Regardez le montage suivant : http://andbeyond.joueb.com/images/francaise.jpg
Le regard vers la gauche semble évoquer l'anxiété, la peur, une certaine forme d'insécurité ou d'angoisse.
A l'inverse, le regard vers la droite exprime la sérénité, l'espoir, la confiance, voire une certaine droiture.
Qu'en pensez-vous ?
V.
andbeyond.joueb.com -
jo.elle
Un site avec des photos vraiment sympas sur le thème du bleu de travail ( et salopettes donc)
http://la-vie-en-bleu.guideo.fr/plandusite.htm (voir en particulier les rubriques : cinéma, spectacles de rue, musiciens) -
Sémir
Monsieur Alain.
Vos chroniques sont toujours pertinentes.
L'image est belle, en effet.
L'image (ou plus précisément l'affiche) sort du lot et on a tendance à la regarder et à ne pas l'oublier...
En même temps, elle ne m'étonne pas. J'ai l'impression d'avoir vu cette image plusieurs fois ailleurs. Je m'explique...
La femme maghrébine, qu'on le veuille ou on à une bien meilleure image que l'homme maghrébin. Elle est vue comme une victime silencieuse de l'Islam (je dis bien Islam car je vois tous les jours que cette religion est haïe et honnie par ces élites bien pensantes de Paris de la rue des Saint Pères + Place des Vosges + Ile Cité et qui ne sont que racistes en fait bien plus dangereux que Le Pen...), du patriarcat, des hommes, des arabes...
Elle est donc décrite de manière plus valorisante, elle est belle, elle se tient droit, elle a de la tenue et n'embête personne. Elle est désirable... attirante etc etc etc...
Ce n'est plus une femme, c'est une icône presque...
Je n'ai JAMAIS VU UNE AFFICHE IDENTIQUE CONCERNANT UN HOMME maghrébin...
Je ne me rappelle que de clichés sur les rappeurs, les sportifs (je pense aux boxeurs et même footballeurs plutôt qu'aux golfeurs...), la violence (voir le sujet concernant le groupe "Justice"), la bêtise, l'ignorance. Bref, des dangers ou des comiques...
C'est le sentiment que j'ai en voyant cette affiche...
SEMIR -
galanga
Très bonne chronique. Vous allez sans doute trouvez cela bizarre, mais cette affiche me fait penser à la Joconde (en miroir, et sans doute à cause des cheveux).
De plus ce qui est frappant c'est le regard (plus que la contre-plongée, que j'ai du mal à voir) ; elle regarde vers un horizon lointain. Cela semble rare dans un portrait classique de jeune fille ou de femme, qui souvent semble soit regarder directement vers le peintre/spectateur, soit regarder quelque chose de proche, à ses cotés.
Par contre il me semble que ce genre de regard est beaucoup plus fréquent dans les portraits de "grands hommes" (ou d'hommes qui croient l'être). -
martine gueguen
Très intéressant. De prime abord, je voyais surtout un contraste entre jeunesse + féminité du visage et chemise à carreaux + salopette , ce type de vêtements étant plutôt stéréotypé "bonsvivantsmoustachus" ou " travailleur rural manuel ." Du coup, son vêtement ne parait absolument pas réaliste. Impossible également de dater l'affiche, aucune mode visible
L'histoire se passe dans les années 50 ? -
Hurluberlu
Très belle analyse de l'image. Bravo et merci!
Je me permets de tenter une hypothèse pour le fond de ciel bleu (attention, ça risque d'être capillotracté du fait que je n'ai vu aucun des deux films que je mentionne): le fond bleu (renvoyant au bleu du drapeau français) de l'affiche de Française n'est-il pas une réponse au fond rouge (renvoyant au drapeau tunisien) du film franco-tunisien Fatma? Les synopsis des deux films sont proches, je trouve:
1. Française: "Sofia, née en France de parents maghrébins, passe une enfance heureuse dans sa cité de province. Son père ayant le mal du pays, elle se retrouve dans une ferme au Maroc. Elle a dix ans à peine. Elle se jure de passer son bac afin de retourner en France à dix-huit ans. Mais la vie s'arrange toujours pour bouleverser nos plans..."
2. Fatma: "A Sfax, Fatma, une adolescente de 17 ans dont la mère est décédée, vit dans une maison avec son père, ses frères, ses soeurs et un cousin, Taher, hébergé pour quelque temps. Une nuit, celui-ci la viole.
La jeune fille choisit de se taire et la vie continue. Après avoir obtenu son bac, Fatma part étudier à Tunis. Nommée institutrice à Soundous, un petit village retiré du Sud, elle fait la connaissance d'Aziz, un jeune et brillant médecin dont elle tombe amoureuse. Mais la société traditionnelle dans laquelle ils vivent fragilise leur relation." Un film d'actualité, apparemment, mais bon, j'l'ai pas vu. -
delphes
super article, et super film, avec l'héroïne de La graine et le mulet ; il est sorti LE 28 MAI (pas le 28 mars)
je trouve l'idée du sac intéressante, mais je ne suis pas très très convaincue : ça m'a plutôt fait penser aux chemises de cow-boy américains, et ça ne fait que renforcer l'idée de terroir selon moi
vous mettiez tout autre chose qu'une chemise à carreaux, et l'effet salopette bleue signe du terroir disparaissait plus ou moins -
Laurent Martelli
Elle est française, oui. Et pour s'en assurer, la prise de vue en contre-plongée va jusqu'à lui conférer le statut de buste indétrônable. De ceux que l'on peut voir, installés en hauteur dans toutes les mairies de France.
Je trouve ça un peu tiré par les cheveux. Si contre-plongée il y a, elle est vraiment légère.
Et en parlant de cheveux, l'affiche est très moche en grand format : on voit que le photo est de piètre qualité (toute floue, aucun piqué), et ils ont rajouté des "faux cheveux" pour donner une impression de netteté. Mais ça donne quelque chose de très bizarre, tout est flou sauf quelques cheveux qui se détachent de la silhouette. -
Ptilou
Excellente chronique !