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e2l
Filez à la Tate. Le 4 mars s'ouvre l'expo "Ruin Lust". Les ruines dans l'art du 17e siècle à nos jours… Et pour de superbes photos de sites abandonnés peut-être plus qu'en ruines, voir Vincent Stoker. -
cornofulgur
Si j'avais le temps (et le talent), je vous ferais bien un exposé sur ce sujet tant j'y ai déjà réfléchi. Et donc, pour faire extrêmement bref, j'ai longtemps pensé que cette fascination était étroitement liée à notre expérience personnelle. Car les ruines de Louisiane ne me fascinent pas du tout ; faire un bouquin là-dessus me paraît malsain. Alors que celles de Detroit, de Tchernobyl, de sanatorium sont absolument fascinantes. Celles du palais de Mike Tyson aussi. Et toutes pour des raisons sensiblement différentes. Le côté post-apocalyptique (The Road, en film ou bouquin) , le voyage dans le temps (le jeu Bioshock) , les plantes qui recouvrent une terre outragée (tiens, Le domaine des dieux d'Asterix mais aussi tous les films d'aventure type Indiana Jones), le kitsch qui devient soudainement sublime (la décrépitude d'une fortune si bêtement utilisée) et puis Silent Hill. Car jouer à ce jeu (surtout le 2) est une expérience marquante, plutôt bien portée à l'écran par Gans d'ailleurs. Sans parler des films d'horreur. Je ne cite que quelques exemples mais il y en a tellement.
Et pour avoir vécu, une seule fois à mon grand dam, l'expérience Urbex, il y a indéniablement cette impression de tomber ou de pouvoir trouver un trésor. Pas de l'argent : une belle machine à écrire, un piano, une boîte, un courrier, etc.
Pourtant, tout ce que croyais c'est effondré un jour avec UN souvenir, celui du début de cette fascination : la fin du film La planète des singes, lorsque je n'avais que quelques années. Absolument subjugué par les images de métro et, bien sûr, de la statue de la liberté. Et si donc toute cette angoisse mêlée d'excitation lorsque je vois ou vis de l'urbex ne trouvait sa source que dans ce film ?
Reste à comprendre pourquoi j'ai tant été touché par ces images. Mais là, c'est encore une autre histoire (et ce n'est pas franchement pratique d'écrire avec un téléphone dans un train) -
Pierre38330
Merci.
En tant que ruine, je ne peux qu'apprécier.
Rendez-vous à Sot-Chie dans vingt ou trente ans.
Ce sera comme Sarajevo ? -
Jérôme Latta
Le moment fondateur de la fascination des photographes pour les ruines est probablement les lendemains de la Commune. L'iconographie des vestiges calcinés de l'Hôtel de ville, du palais des Tuileries et autres monuments détruits a été si abondante qu'elle a tendu à recouvrir complètement les autres images de la révolution – avec pour "avantage" d'enfoncer le clou de la condamnation morale et politique des Communards. De nombreux écrivains, comme Maxime Du Camp (lui-même photographe à ses heures) n'ont pas masqué cette fascination. Lire à ce sujet "La Commune, révolution sans image" de Bertrand Tillier. -
oppo
J'aime beaucoup le site tenu par un expat américain vivant au Japon haikyo.org
De très belles photos dans des lieux difficiles d'accès dont il garde le secret.
Au Japon, c'est devenu un genre à part entière depuis une dixaine d'années, avec un foultitude de livre sur le sujets, love hotels, parcs d'attractions, usines, hopitaux et villages abandonnés, et phénomène qui n'est pas sans lien avec l'explosion de la bulle, la désillusion des années 90's et une certaine nostaligie pour l'ère Shôwa qui pris fin en 1989.
Haikyo (???veut dire ruine, et l'on trouve un rayon Haikyo dans certains librairies branchées ou vendant de l'alternatif comme Village Vanguard par exemple.
Le mouvement fusionne avec un genre plus vaste, centré autour de l'"exploration urbaine" wikipedia français wikipedia anglais
b -
mollows
Pour rebondir sur la parenthèse Treme et la question de la destination des œuvres, cet article concernant Wendel Pierce et une autre forme d'implication / La nouvelle Orléans : http://www.causette.fr/articles/lire-article/article-467/wendell-pierce-au-chevet-de-new-orleans.html -
tchd
Chronique et questions à laisser infuser lentement ( ne pas attendre de tomber en ruine pour trouver les réponses tout de même ).
Je me demande ce que signifie cette idée de ruine à l'époque de l'obsolescence programmée et des biens immatériels. Un logiciel ne tombe pas en ruine ! ( sauf ceux de Microsoft qui sont le sont dès leur conception ). Quant à la grande Arche de la Défense et la Tour Eiffel, je préférais ne pas entre en dessous quand elles tomberont en ruine ! -
Strumfenberg ( Aloys von )
Quelle chance ont les palestiniens de connaître cette intense poésie des ruines... -
pompastel
En janvier, sur un autre fil, Caym avait proposé ce lien : "Les absents", Bruno Fert, prix Roger Pic 2013,
http://dashboard.picturetank.com/v2/?module=site&action=displayContactSheet&randomId=f7865cb07664b53de53ce02126c609a4&lang=fr&infoSet=a&orderSet=a&publicLanguagesOnly=0 -
alain-b
Je propose un concert dans des ruines http://www.youtube.com/watch?v=6m2xLw_eCEg -
Compunet
"139 100 hab/km2 pour le quartier des habitations en 1959"
je me demande si là n'est pas la vraie ruine de l'humanité !!
aujourd'hui l'homo, tout juste érectus, mais qui se croit sapiens, accepte de s'entasser à 139000 habitants sur 1 km2 pour servir de main d'oeuvre à Monsieur Mitsubishi qui lui vivra tout seul sur 139000 km2 !!
Halleluyah !
je ne pleurerai pas sur ces clichés symbolisant les ruines du capitalisme....
merci pour la chro m'sieur Korkos, qui nous montre, photos à l'appui, le résultat de la course à la productivité : un champ de ruine !...
The Future -
Anne Reynaud
Dans Treme, il est aussi beaucoup question des différents styles musicaux de la nouvelle Orléans, influences afro-américaine et créole, indiens... Particulièrement dans la 2ème saison, avec de longs extraits de concerts. Comme il est dit dans la fiche wikipédia, la série intègre des musiciens issues de la scène néo-orléanaise, nationale et internationale, on voit passer Elvis Costello... Le DJ fantasque est inspiré de Davis Rogan, certains acteurs sont originaires de là, beaucoup d'artistes jouent leur propre rôle et morceaux. Ce n'est donc pas que l'après Quatrina et ses ruines (on en voit finalement assez peu), et à certains moments, on finit par oublier l'ouragan et ses conséquences, la vie continue. Sur le scénario, on retrouve les thèmes classiques des créateurs de The wire : éducation, drogue, accès aux soins, discrimination raciale, politiques et entrepreneurs verreux... Mais avec le coté positif apporté par la musique.
Une très chouette série et de très chouettes DVD avec une version commentée des morceaux et des artistes que je recommande aux asinautes, particulièrement s'ils sont musicophiles (la 4ème et dernière saison n'est pas encore sortie). Pensez-y, Noël approche.
Au bout de quelques épisodes, il devient impossible de ne pas se dandiner pendant le générique de John Boutte, alors que défilent les images de l'ouragan. Un résumé magistral de la série. -
poisson
Quand on voit les ruines, on devine ce qu'était le chateau. -
Fan de canard
Et ils sont où les zombies et les fantômes qui comme chacun sait, infestent ces paysages de désolation ?
Merci Alain ! -
Geugeu
Quelques images issues de r/shittyhdr sont cachées dans cette chronique, saurez-vous les retrouver ?
http://www.reddit.com/r/shittyHDR/ -
Yanne
Je ne sais pas la raison pour laquelle les autres aiment les ruines,, mais je sais pourquoi à moi elles me plaisent.
Elles me plaisent parce qu'elles me renvoient à ma propre mortalité. Je pense tout simplement que si la pierre peut être renvoyée à la mortalité, à la ruine, et à l'usure, si même la pierre et le métal s'affaissent et se désagrègent, rouillent, sont enfouies sous ters, re, si elles sont soumises au feu, à l'eau, à l'air, et à tous les éléments, alors moi, être de chair et de sang, qui me sais infiniment vulnérable, alors je suis certaine que je vais mourir. que c'est inéluctable, et que je dois faire le deuil de ma propre vie.
Je ne crois ni en dieu ni en rien, et je suis totalement persuadée que ma vie finira définitivement avec l'arrêt de mon cœur, et qu'il n'y a rien après, et que je dois assumer et ma vie et ma mort.
Et leur image me parlent et me remplissent.
Mais dans les ruines elles-mêmes, quand je marche dans la forêt de Brocéliande, à Gerasa ou à Volubilis, à Fathepur Sikri ou à Angkor, à Teohihuacan ou à Borobudur, je sens dans le vent tous ces joies, ces rires, ces douleurs, ces peines, ces ennuis et ces appels. Et ces cris et ces larmes, qui ont occupé ces pierres me parlent et me disent que dans les siècles des siècles, l'immortalité de ce qu'a été l'humanité demeure.
Voilà pourquoi je fais des milliers de kilomètres pour les entendre et entendre l'esprit et l'air souffler sur le monde. -
claude
Un sujet que vous aimez bien, je pense, moi aussi, alors merci beaucoup. -
Alain T.
Merci Mr K ! -
sgd (bientôt disponible )
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme.
Vois quel orgueil, quelle ruine et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,
Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.
Joachim Du Bellay -
Strumfenberg ( Aloys von )
Si vous passez par Valence, allez voir la plus grande collection de sanguines d'Hubert Robert, pour un prix tout sauf ruineux.