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  • sgd (bientôt disponible ) 20 novembre 2010 à 16:27
    Novembre

    Captif de l'hiver dans ma chambre
    Et las de tant d'espoirs menteurs,
    Je vois dans un ciel de novembre,
    Partir les derniers migrateurs.

    Ils souffrent bien sous cette pluie ;
    Mais, au pays ensoleillé,
    Je songe qu'un rayon essuie
    Et réchauffe l'oiseau mouillé.

    Mon âme est comme une fauvette
    Triste sous un ciel pluvieux ;
    Le soleil dont sa joie est faite
    Est le regard de deux beaux yeux ;

    Mais loin d'eux elle est exilée ;
    Et, plus que ces oiseaux, martyr,
    Je ne puis prendre ma volée
    Et n'ai pas le droit de partir.

    * François COPPÉE (1842-1908)

  • poisson 29 mars 2010 à 00:27
    Ce week-end Alain Korkos nous a lâchement abandonnés.
    L'ambiance sur les forums était pleine de bruit et de fureur.
    Je suis venu par ici dans les salles désertes de ce musée, et ouf j'ai oublié, pas seulement l'agacement provoqué par ceux qui découragent Gilles Klein par leur méprise, la lassitude de voir l'intolérence de Mike à la frustration dérisoire d'un message idiot qui disparaît, la déprime d'assister au don quichottisme pitoyable de LDT qui prend les asinautes pour une armée d'opposants, etc. Et puis j'ai oublié l'irritation de devoir changer l'heure, j'ai du mal.
    Je vois que si internet s'arrêtait maintenant, que plus rien de nouveau ne s'écrive, tous mes souvenirs du net remonteraient en moi, comme un vol étourneaux, et j'aurais de quoi faire encore et encore.
    Ça me fait penser que si internet s'arrêtait un jour pour de bon? J'ai envie d'acheter des cartouches en masses, du papier, des pochettes transparentes, des tas de gros classeurs. Pour avoir des trucs en réserve... En plus pour gagner aux jeux de la boitahimage ça serait bien plus facile si j'avais tout sous la main.

  • Paméla 14 décembre 2009 à 21:55
    Femme lisant une lettre

    " La lettre, comme un souffle d’ailleurs. On l’accueille avec une feinte désinvolture – tendre la main vers une lettre fait partie des gestes apparemment paisibles du rituel intime. Pourtant, les meubles et les murs changent soudain de nature. Même la cafetière, même ce peu de sucre fondu au fond de la tasse, même l’odeur éparse du café n’y peuvent rien – une lettre à la main, la maison se fait port, et l’on devient navire à quai.
    Tout bouge, tout clapote avec une infinie douceur, on pourrait presque appareiller.
    Les yeux suivent la ligne d’horizon, une petite vague Bleue qui descend inexorablement, sans hâte, sans répit. Le menton semble acquiescer. Le dos bien droit, la tête un peu penchée, on tient le monde dans ses mains, mais c’est le monde qui vous tient. Tout au bout de la vague, il y aura peut-être quelques larmes, un sourire rêveur, un hochement de tête, dans la fixité du regard la nécessité d’un départ proche, dans son détachement la dilution d’un projet de rencontre.
    Mais c’est avant de le savoir que la lettre tient son pouvoir, dans ce moment très clair où les portes sont blanches, les mains fermes : mais sous les pieds, le parquet commence à flotter. "


    Intérieur , Une rencontre avec le peintre Hammershøi

  • bruno Rambourg 14 décembre 2009 à 18:24
    http://www.musee-orsay.fr/fr/manifestations/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/lunivers-poetique-de-vilhelm-hammershoei-1864-1916-3949.html?cHash=b739969147

  • Compunet 14 décembre 2009 à 10:19
    rhâââââ la chronique !!!!

    après un démarrage tout en thanatos : "Rien ne tient, tout est en équilibre précaire, au bord de l'écroulement."...."On pourrait noter aussi toute la tension qu'il y a parfois dans ces peintures ne véhiculant à première vue que de l'ennui."....ou encore "On pourrait objecter que ces peintures se ressemblent toutes, car même les sujets peints en extérieur sont gris, gris comme l'ennui."

    qui me rappelle le "....ô bruit doux de la pluie par terre et sur les toits...."
    euhh ah non celle là je l'ai déjà faite ailleurs pffff

    ...après le détail qui tue : ""Ici, la table a le pied avant gauche plus long qu'il ne devrait et son ombre ne va pas dans la même direction que les deux autres pieds à droite. L'épinette, elle, n'a que deux pieds. Comment tient-elle ? Leur ombre va dans le même sens que le pied de table trop long. La femme a le genou droit posé sur la chaise, et son pied gauche semble inexistant : il se confond avec les pieds gauches de la chaise. Le plateau de la table, enfin, est collé au piano et empêche qu'on glisse un tabouret pour y jouer."
    c'est Sherlock qui vous a prêté sa loupe c'est ça ???
    ...

    ...par quel mystère l'un de vos neurones nous offre un petit détour tout en eros : "Nuques tièdes attirantes appelant des lèvres, chemisier ou haut de robe ne demandant qu'à être ouverts. Si on osait ! On s'ennuie le dimanche après-midi à Copenhague, oui. Mais pas seulement." ????

    d'ailleurs dans le "Mais pas seulement" on sent le fan de Bettie Page hein La fessée !
    pardon :)

    rhââââââ

    belle chronique, merci !
    et grâce à vous je découvre, comme souvent, de nouvelles peintures et j'adoooore ça !!!
    (euhhh juste une question pour "Hammershøi" : vot' patron vous a confisqué vot' clavier azerty ???)

    allez zou c'est lundi.... pour sortir de la torpeur dominicale et passque la pluie ça peut être joyeux hein les filles :): http://www.youtube.com/watch?v=SXudUM0vKSc&feature=related

  • Bruanne 13 décembre 2009 à 22:35
    Je découvre ce peintre, et je le trouve absolument glacial : que ces tableaux sont froids et vides de vie !

    Très belle chronique.

  • Florence Arié 13 décembre 2009 à 11:41
    J'ai le droit de "discorder"?
    Je lis: quiétude, torpeur, ennui... Mais je trouve ces tableaux au contraire saisissants et glaçants. Regardez les paires qui sont proposées: à chaque fois, entre les versions flamande et danoise, toutes les couleurs chaudes ont disparu, on dirait qu'un vampire est passé par là, a vidé les corps et les étoffes de leur substance.

  • Paméla 13 décembre 2009 à 09:13
    Et pour accompagner ces tableaux empreints de silence, il n'y a qu'une musique, bien sûr: The sound of silence ;)
    People hearing without listening
    People writing songs that voices never share
    And no one dared
    Disturb the sound of silence.

  • Marc SÉROT 13 décembre 2009 à 00:55
    On s'ennuie à Bruges aussi, le dimanche :

    Dimanches

    Morne l’après-midi des dimanches, l’hiver,
    Dans l’assoupissement des villes de province,
    Où quelque girouette inconsolable grince
    Seule, au sommet des toits, comme un oiseau de fer !

    Il flotte dans le vent on ne sait quelle angoisse !
    De très rares passants s’en vont sur les trottoirs :
    Prêtres, femmes du peuple en grands capuchons noirs,
    Béguines revenant des saluts de paroisse.

    Des visages de femme ennuyés sont collés
    Aux carreaux, contemplant le vide et le silence,
    Et quelques maigres fleurs, dans une somnolence,
    Achèvent de mourir sur les châssis voilés.

    Et par l’écartement des rideaux des fenêtres,
    Dans les salons des grands hôtels patriciens
    On peut voir, sur des fonds de gobelins anciens,
    Dans de vieux cadres d’or, les portraits des ancêtres,

    En fraise de dentelle, en pourpoint de velours,
    Avec leur blason peint dans un coin de la toile,
    Qui regardent au loin s’allumer une étoile
    Et la ville dormir dans des silences lourds.

    Et tous ces vieux hôtels sont vides et sont ternes ;
    Le moyen âge mort se réfugie en eux ;
    C’est ainsi que, le soir, le soleil lumineux
    Se réfugie aussi dans les tristes lanternes.

    Ô lanternes, gardant le souvenir du feu,
    Le souvenir de la lumière disparue,
    Si tristes dans le vide et le deuil de la rue
    Qu’elles semblent brûler pour le convoi d’un Dieu !

    Et voici que soudain les cloches agitées
    Ébranlant le Beffroi debout dans son orgueil,
    Et leurs sons, lourds d’airain, sur la ville au cercueil
    Descendent lentement comme des pelletées !

    George Rodenbach (hé oui, encore !)

  • pow wow 12 décembre 2009 à 23:51
    Belle chronique as always Mr Alain , et comme mes copainsinautes, j'y vois plus de l'apaisement, du calme et de la douceur que de l'ennui, quoique l'ennui ou le vague à l'âme pour moi sont propices aux voyages intérieurs, à la réflexion, à la sérénité et à la compréhension. Beaucoup de subtilité dans les couleurs et les lumières, du très beau travail. Un peintre me disait un jour: si beaucoup maîtrisent la couleur parfaitement, peu maîtrisent le noir, le gris et le blanc. Je suis assez d'accord avec cette affirmation, peignant un peu moi-même.

  • alain-b 12 décembre 2009 à 21:20
    Pour cette belle chronique désabusée mais poétique je propose le dimanche après-midi paresseux de "Eternal sushine of the spotless mind"
    (celui des Small Faces est un peu trop guilleret ;)
    .

  • Robert· 12 décembre 2009 à 20:32
    J'allais écrire waow, mais ça m'a été volé par quelqu'un un peu plus haut! Bravo conviendra!

  • poisson 12 décembre 2009 à 19:02
    Là, tøut n'est qu'ørdre et beauté, (luxe), calme et vølupté.

  • marcel verplaetse 12 décembre 2009 à 18:56
    J'aime beaucoup , merci Alain pour tant de calme et
    de sérénité .

  • Super Annie 12 décembre 2009 à 16:49
    Impressionnant ce que ces toiles dégagent d'atmosphère paisible. Bel exploit de parler de Copenhague sans parler de la petite sirène ! il est fort cet Alain !

  • Ellis 12 décembre 2009 à 14:32
    J'ai pensé pour ma part à Hopper (découvert grâce à vous, Alain...)

    http://www.vide.fr/static/images/510x510-13548/Edward-Hopper-Chambre-a-Brooklyn.jpg

    http://claudia.weblog.com.pt/arquivo/hopper.jpg

    http://netmadame.free.fr/culture/franck/hopper/fichiers/hopper3.jpg

  • sgd (bientôt disponible ) 12 décembre 2009 à 14:15
    Les dimanches : tant de tristesse et tant de cloches ! ' mais pas vous Alain :-) et tant de poèmes... mélancoliques venus des flandres...

    Les dimanches : tant de tristesse et tant de cloches !
    Volets fermés, outils au repos, piano
    Grêlement tapoté par des doigts sans anneau,
    Des doigts de vierges dont les coeurs sont sans reproches.

    Solitude où quelques passants ; vêpres qui geint ;
    Couleur de demi-deuil planant sur les dimanches,
    Avec de la fumée en lentes vapeurs blanches
    Et du triste dans l'air comme un jour de toussaint.

    Silence des quartiers monotones. L'espace
    Est indistinct, d'un vague où tout semble éloigné ;
    Et l'on entend, tandis que le soir a saigné,
    Les lointains cris d'enfants en oubli de la classe.

    Sois-même, dans la rue, on regrette les bons
    Naguères parmi la maison familiale
    Et son enfance et l'âme en ce temps liliale
    Et la tiède chaleur de lampe et de charbons.

    Les dimanches : tant de tristesses ! Tant de cloches
    Vers le faubourg où la lenteur des pas conduit...
    Une lanterne en ce commencement de nuit
    S'éclaire doucement comme un oeil qui reproche.

    L' horizon noir ressemble à des linceuls cousus...
    Puis voici qu'un second réverbère s'allume
    Triste, si triste au loin, clignotant dans la brume,
    Tous deux, - comme les yeux d'enfants qu'on n'a pas eus.

    Georges RODENBACH

  • gab 12 décembre 2009 à 13:48
    Merci pour cette belle chronique qui modestement et sur la pointe des pieds tente de parler du silence, de s'approcher du silence de Hammershoï...
    Mais pour moi l'univers de ces toiles est aux antipodes de l'ennui. L'ennui c'est plutôt ce qui déferle tous les jours dans les medias, l'ennui est du coté de cette conférence climatique et tout ce qui s'ensuit, et j'imagine avec plaisir ces salles désertes , emplies de silence et de sérénité, où un gardien détaché du monde, du bruit et de la fureur, regarde un hygromètre rythmer le temps, bercé des fortes vibrations qui émanent des toiles de Hammershoï...
    Je me souviens d'avoir vu au musée d'Orsay une exposition de ce peintre (apparemment il n'y avait pas que lui, l'expo s'appelait l'Europe des peintres, elle a eu lieu en 1993). Le catalogue des éditions est magnifique, je confirme, dommage que les oeuvres citées dans le texte ne soient pas plus facilement repérables dans l'iconographie.
    Un voyage à Copenhague s'impose...

  • MORASSE 12 décembre 2009 à 13:28
    Merci Alain Korkos... Vous apportez la preuve qu'on ne s'ennuie jamais dans le beau silence des peintres. Et beau dimanche.

  • trappeger 12 décembre 2009 à 12:42
    A Lille il y a eu une superbe exposition aux Palais des Beaux Arts "Echapées Nordiques" avec des portraits émouvants, des scènes familières et intimes, des vastes paysages de neige ou de mer avec par exemple Vilhelm Hammershøi et de Peder Krøyer pour le Danemark, Albert Edelfelt et Ville Vallgren pour la Finlande, Fritz Thaulow, Edvard Munch pour la Norvège et Hugo Salmson, August Strindberg et Anders Zorn pour la Suède.

    En montant cette exposition, le palais des Beaux-Arts de Lille a voulu faire vivre une peinture oubliée. De nombreuses toiles proviennent des réserves de musées, et certaines en mauvais état ont dû être restaurées.
    Ce projet courageux ne cède pas au choix facile d’artistes acquis au public. Il permet de découvrir les nombreux peintres scandinaves et finlandais qui ont séjourné en France.
    Le niveau est inégal. Les intérieurs danois peints par Hammershøi, Achen ou Paulsen ont une belle mélancolie claire. Les femmes, de dos, regardent par la fenêtre, suspendant un instant leurs activités ; la lumière jette de furtifs reflets sur le bois des meubles, et sur les cadres. Dans le vide de ces pièces trop bien tenues, toute la place est laissée aux rêves. Ailleurs, on voit la couverture rouge d’un lit entrouvert, éclairé seulement à gauche de la toile par une faible lampe de chevet, et l’ombre furtive sur le mur d’une femme qui se déshabille. La peinture finlandaise est plus réaliste.
    C’est sans conteste les peintres norvégiens comme Diriks, Grimelund et Munch qui marquent le plus l’exposition. Paysages glacés, voiles orange prises dans une eau tordue de nuages : on sent l’air cinglant, et la pureté de roche des couleurs, les fleurs éclatantes et la profondeur figée des lacs.
    En rupture totale avec les autres, Edvard Munch est déjà en 1896 en plein XXe siècle. Dans ‘Angoisse ou le Soir’, les individus fantomatiques et immobiles fixent tous dans la même direction, le regard vide, tandis que le paysage derrière est une spirale qui va tout avaler. Le ciel se résume à de simples traits rouges. Cette lithographie pourrait être une illustration de ‘Voyage au bout de la nuit’.


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