Libé et le (s) "visage (s) du mal"

Alain Korkos - - De Rembrandt à Tarzan - 45 commentaires

La une du Libé de ce jour a au moins un mérite, elle aura fait parler d'elle. Les critiques des lecteurs ont fusé et Johan Hufnagel, directeur en charge des éditions, a cru devoir expliquer ce choix dans un "making of" : « Oui, Abaaoud souriait. Oui, ce sourire est gênant. Parce que l’homme, que certains présentent comme un des pires tortionnaires de l’Etat islamique, n’a pas la gueule du salaud qu’il a été. Le "visage du mal" n’existe pas. C’est une vérité qu’il faut connaître. Les salauds n’ont pas des gueules de salauds et ils peuvent ressembler au mec d’à coté. »


Les salauds peuvent avoir la trombine du voisin de palier, certes, personne ne contestera ce fait d'évidence. Mais fallait-il choisir cette photo-là, cette photo d'un Abaaoud souriant, sympathique, pour illustrer « le visage de la terreur », celui de l'organisateur d'attentats qui auront causé la mort de cent trente personnes ? Si l'ambition était de faire parler de soi, la réponse est sans aucun doute oui, il fallait utiliser cette photo-là. Car rien de tel qu'une première page racoleuse pour faire le buzz, des torchons comme Valeurs actuelles en savent quelque chose. Si l'on voulait plus sobrement illustrer le titre et le chapô (« Donné pour mort par la press...

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