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Compunet
PERLIMPINPIN
"Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !
Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles !
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien !
Et pour une rose entr'ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d'abandon,
Et pour ce jardin qui frissonne !
Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance.
Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne !
Et pour vivre passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance,
Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse !"
BARBARA -
Al1
Texte de Scott Ritter (ancien officier de renseignement et ancien inspecteur en armement de l’ONU en Irak de 1991 à 1998) sur le site les-crises à lire absolument. -
Ervé
Le machiavélisme de ces opposants à Assad qui ont volontairement entreposé des armes chimiques à Khan Cheikoun, dans l'espoir qu'elles soient bombardées par son aviation, et qu'on lui impute ce crime abominable, me glace d'effroi. -
Titin
M. Korkos. Si j'ai bien compris, vous allez bientôt nous quitter. Je suis désolé qu'une des dernières images que vous nous commentez nous rappelle ce que l'humanité a de pire.
Garder tout de même espoir.
Quant au dernier post que je vous avais adressé, il est manifestement et malheureusement toujours valable : vos fora sont vraiment pollués... -
Bellatrix
Il est rassurant de lire ici les réactions des simples citoyens qui ne perdent pas la tête, malgré l'attitude peu responsable des journalistes et commentateurs professionnels. -
poisson
Ils sont habillés en Christ avec un linge nouée, et les doigts raides et tordus du christ d' issenheim.., mais les voilà devenus "casus belli" au lieu de convaincre d'avoir recours à la diplomatie, à la justice économique, etc. Un problème Russie États Unis, ok. Tuons des enfants. C'est vrai ça quoi d'autre?
Il fallait montrer notre non-indifférence selon Joffrin, ils ont réfléchi 2 heures. Avec des journaux qu'on lit, ils auraient pu mettre un article avec les images, à l'intérieur, mais ce n'est pas de leur faute à libé.. Il n'y a que la couv' qui compte. Ce n'est pas l'accroche, détrompez-vous, c'est le tout du journal. Elle a englouti le reste. Elle invite à la non lecture. -
BIBI
L'enquête de l'ONU va-t-elle se poursuivre? -
BIBI
Arrêt sur image, arrêt sur photo.
Cette photo est très différente de celles prises à la fin de la seconde guerre mondiale dans les camps d'extermination et de celles de My-Lai. Dans ces deux cas les victimes ont été photographiées telles qu'elles ont été trouvées.
Dans le cas Khan-Cheikhoun elles ont manifestement été déshabillées, je suppose que tous les enfants n'étaient pas vêtus de la même façon quand la mort les a saisis; ils ont donc été déshabillés et nous sont presque tous présentés en slip.
Puis ils ont tous été jetés en vrac dans une benne de camion... Ces enfants ne pouvaient-ils être emmenés un à un, avec respect, pour leur donner une sépulture? Leurs corps ont été traités avec une absence totale de respect. Même pas alignés dans la benne, non: jetés en vrac. Ce ne sont certes pas leurs proches qui ont pu décider d'un tel traitement. -
Oblivion
À quelques uns dans le forum :
calmons nous, c’est un hommage en image. -
admin
C'est un peu le moment culturel à la d'Ormesson, la belle âme qui s'était émue du risque de destruction des si jolies maisons des villages croates...
Ces images vous en rappellent d'autres, mais pas les charniers de Timisoara, ni les couveuses de Saddam, ni les camps de concentrations de l'ex-yougoslavie...
Poissons rouges, poison rouge...
Pas non plus les enfants décharnés du Yemen sous les bombes et l'embargo du camp du bien, pas non plus les victimes ensevelies à Mossul...
Vous êtes un expert de l'image, on pourrait attendre un peu plus de distance, spécialement quand des enfants sont victimes, c'est du sérieux, in voudrait un appel à une enquête, un dossier construit par les démocraties soucieuses de justice. Une image traités avec photoshop (a mon avis le filtre clarté -10, la saturation aussi, un détourage pour isoler les sujets, donc vignettage circulaire +15 pour la dramatisation, refermer l'image et l'adapter au format et mettre en valeur la typo...)
L'émotion à la une a cet efficacité remarquable de faire perdre le recul aux gens sensibles et humains que nous sommes en majorité, et les rend manipulables au point de soutenir enfin un clown qui décide impulsivement d'exercer sa loi du Talion en violation des lois internationales et en violation de sa propre constitution... aller faire des victimes pour venger des victimes... un avertissement bien sûr, le pire est à venir, pourquoi pas faire partir le dictateur syrien à coup d'uranium appauvri, histoire de contaminer pour des générations un peuple qui à la mauvaise idée de vivre au dessus de notre pétrole, ou qui nous empêche de faire passer les tuyaux du Qatar... tiens les enfant monstres irakiens ne font pas la une de Libé pas plus que les enfants palestiniens marqués par le phosphore...
Le nombre de commentaires est juste la preuve supplémentaire que je ne suis pas le seul à être révolté par les faits et leur exploitation... -
Monsieur X
Je vois tout ces commentaires sur la politisation des images. Moi aussi j'ai cette arrière pensée. Mais je trouve en lisant le texte d'Alain qu'il ne parle pas tant de politique ou de géopolitique que de ce moment de douleur intime à voir ces images d'enfants morts. Oui j'en ai vu des victimes de bombes ukrainiennes, israëliennes, françaises même mais pour les parents, pour les enfants, au fond quelle importance ? Dans ce moment de douleur nous communions en empathie. Certains pensent que la solution est de changer un régime, d'autres pensent que c'est le problème, mais c'est important de se rappeler de ce moment où tous, nous sommes profondément d'accord pour détester ce résultat. De notre empathie à toutes et tous dépend notre capacité à trouver des points d'accords qui auront des chances d'améliorer la situation. -
rimbus
Bonjour Alain
je remets ici le commentaire que j'ai écrit sur Facebook quand Numa Sadoul a publié cette Une de Libé (avant le bombardement de Trump) :
"Je suis choqué par l'instrumentalisation des images. Elle commence par la retouche numérique, qui est comme une interprétation de la réalité. Ensuite, l'instrumentalisation s'empare de certaines images, qui arrangent les chancelleries mais pas d'autres, qui n'ont pas cet intérêt.
Des enfants morts sous les bombes, ou qui agonisent avec une balle de kalash dans le ventre on pourrait pourtant en montrer toute l'année, venant du Yemen, du Burundi, de la Libye, du Congo, du Donbass…
Mais ceux là on ne les montre pas, il n'y a pas d'opinion à préparer avant une quelconque opération militaire ou politique. Il faut que l'émotion soit sélective.
La surexposition médiatique des uns rend l'oubli des autres plus cruel encore.
Cette manipulation par l'émotion est imparable. Le professionnel de l'image qui ne se laisse pas prendre au piège du premier degré émotionnel et essaye de comprendre pourquoi on lui montre cela de cette manière là passe pour un cynique et un monstre.
Putain quel piège à cons."
Ensuite, j'ai publié une photo d'enfants morts au Yemen, en suggérant à Libé de l'utiliser en titrant "Les enfants du roi Salmane" et en ajoutant "Une occasion de réfléchir au pouvoir des images et à la manière de les instrumentaliser." -
BIBI
Le passage de lAxe du Bien au Vietnam a laissé des traces: http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/07/23/agent-orange-enfants-vietnam_n_5614802.html -
tchd
Vous nous incitez à nous arrêter sur ces Enfants d'Assad, pour ne pas oublier en les assimilant aux crimes des nazis et citant le coupable: le chef d'Etat syrien, alors que nul ne sait s'il en est l'auteur. Même l'Express fait part de doutes (*).
Curieusement, vous exprimiez une toute autre opinion quant à l'exploitation d'images d'enfants morts dans votre Lettre ouverte à Pierre Laurent.
Extrait:
"Et la violence de cette photo, et l'injonction qui se dissimule derrière (« Réveillez-vous ! ») font que son coeur se soulève en un spasme incontrôlé. Et le petit déjeuner qu'il déverse brutalement sur le trottoir n'est pas une marque de dégoût envers la violence d'Israël, mais envers la vôtre qui avez voulu tirer un peu trop fort sur la corde de l'émotion qu'il fallait, pensiez-vous, à n'importe quel prix réveiller. "
Doit-on en déduire que les crimes d'Israël ne doivent être montrés mais ceux des pays arabes dénoncés sans preuve et assimilés à l'hitlerisme ?
À cela s'ajoute la grossièreté inqualifiable de la chroniqueuse du vendredi soir, accusant plus d'un milliard de catholiques de subventionner la pédophilie. ( Ah oui, c'est vrai, c'est de l'humour trop subtil pour moi ).
Ma conclusion: faites ce que vous voulez à Arrêt sur Images, déconstruisez vos narrations médiatiques en chiant sur les cathos et en justifiant une nouvelles guerres contre les Arabes, et en interdisant de parler d'Israël mais par pitié, n'instrumentalisez pas la souffrance des enfants.
(*) Les raisons de l'"attaque chimique" en Syrie divisent les experts -
DéLecteurdeVraiThé
Il y a à Strasbourg place de la République une piéta, seul monument aux morts pacifiste de France, œuvre de Léon Ernest Drivier
une mère tient auprès d'elle ses deux enfants mourant, l'un a combattu chez les Français, l'autre chez les Allemands
Huit magnolias en fleur il y a encore quelques jours, encadrent le lieu et le rendent paradisiaque aux yeux de tous, touristes et Strasbourgeois.
Cette piéta laïque a surtout l'intérêt qu'elle met en scène le désespoir d'une mère plutôt que l’esprit guerrier de ces monuments aux morts qui alignent des listes de noms français entourés de sculptures en forme d'obus et de poilus casqués ou de noms allemands accompagnés d'un aigle et de lourdes chaînes en fer, ou ces plaques en bronze luisantes des églises de Grande Bretagne avec un drapeau éploré où les noms semblent ceux des équipes de cricket, cette après-midi si douce d'un été qui précéda leur mort au bord de la Somme
Remarquez qu'il suffit d'égrainer les noms de ces listes pour comprendre l'ampleur des drames familiaux quand le même nom de famille accompagne deux ou prénoms différents
Tous ces noms cachent ceux de jeunes gens, pas d'enfant
La piéta de Michel-Ange doit être écrasée par son enfant de 32 ans
Nous sommes écrasés par la vue de ces enfants morts en Syrie
Il est difficile de les voir ces photos de l'article : j'ai voulu éviter de zoomer mais comme je n'avais pas vu Libé, et comme au départ je n'avais pas compris cette histoire de Memphis, j'ai voulu vérifier la date. Et là l'horreur que j'ai vite effacée de l'écran, tout comme ces photos des cadavres empilés des camps de la mort. Je me dédouane de ne pas les regarder en me disant que c'est par respect
Mais c'est qu'elles me hantent, tout comme ces témoignages plusieurs fois lus et entendus de la bouche de ceux qui me sont proches, des poèmes en Yiddish mille fois entendus
Henryk Górecki, Symphony of Sorrowful Songs, Samuel Barber, Adagio for Strings,...
et ce poème d'Ingrid Jonker, Die kind is nie dood nie, cet enfant tué par les soldats sud-africains à Nyanga, poème que Madiba a lu au Parlement
Alors il se trouve que cette image qui restera gravée en nous qui n'avons pas besoin de longue démonstration pour savoir d'où viennent les gaz mortels, cette image ou celles de vidéo a bouleversé le fou qui siège à la Maison Blanche et plus souvent en son palais de Floride, nous dit-on
Cela ne retirera rien à notre émotion, bien plus profonde que la sienne qui est éphémère comme sa politique
La nôtre vient des poèmes de Katzenelson, et la rue Mila du ghetto de Varshe déserte de ses enfants et sa femme, et des autres
La nôtre vient des étranges fruits qui pendent et que chante Billie Holiday
La nôtre vient des trains de la mort qui traversent le Mexique
Me Korkos ne pouvait plus parler de Memphis, on comprend pourquoi -
BIBI
Autres enfants massacrés: My-Lai.1968.
https://rebellyon.info/Massacre-de-My-Lai-qui-se-souvient-Viet -
alain-b
Joffrin qui a son rond de serviette à France Inter, son pot de chambre aussi sans doute, s'est expliqué sur cette une ce matin à 6h23, certainement tout en s'empiffrant quelques viennoiseries offertes par le service public.
https://www.franceinter.fr/emissions/la-photo-de-la-semaine/la-photo-de-la-semaine-08-avril-2017 -
Bonne âme du Se-Tchouan
Dans la situation actuelle, la seule chance que le gouvernement syrien perde la guerre est une intervention étrangère. Et Assad aurait décidé, comme ça pour rire, de gazer un petit village paumé sans aucune importance militaire. Juste pour tenter le destin, voir si par hasard les États Unis n'allaient pas le bombarder.
C'est simplement ridicule. Il est évident que cette attaque n'a pas été conduite par le gouvernement syrien.
Un petit lien pour la route. En 2015 deja des parlementaires d'opposition Turques dénonçaient la livraison de gaz sarin aux rebelles syriens.
https://www.rt.com/news/325825-sarin-gas-syria-turkey/ -
Robert·
"...regarder d'un air détaché"
et lire le texte qui nous renvoie à l'urgence fidèle des vidéos. -
Fran?ois Chevret
Image insoutenable, oui, bien sur. Comment dire le contraire.
Et l’on sent bien que l’on nous coincé dans un coin, comme un boxeur dans les cordes d’un ring. On nous impose des images, nous expliquant que l’on doit les voir, que c’est de notre devoir de regarder la réalité en face. Nous ne devons pas « détourner les yeux ». Enfin un peu de courage quand même !
Alors regardons, regardons bien et oublions ce que l’on dit, ce qu'on nous somme de penser, avant de culpabiliser et d’être envahit de ce sentiment de honte.
Ce n’est pas la mort, la mort arrive après, avec le fond noir, avec les mots. Ce sont des anges en extase, l’enfant les bras ouverts, c’est typiquement une scène religieuse que l’on a vu des centaines de fois. Et c’est un détail, une couleur. Le pagne de l’enfant de gauche. Personne ne s’habille plus comme ça. C’est le corps du Christ.
Et les images reviennent, remontent à la surface.
Dans le coin du ring à ne plus savoir où donner de la tête. Une sidération qui créé un profond malaise.
Car ce n’est pas le carnage qui nous met dans cet état, c’est bien l’image. Le trouble de ne plus voir la réalité mais la culture. La culpabilité qui monte en nous, « Je ne suis plus capable de voir l’horreur, tout se mélange, horreur et beauté, suis-je devenu pervers à ce point ???? »
Et puis se dire que c’est Libération, le quotidien par excellence qui a mis l’image à la Une, qui a su donné depuis 40 ans, une place importante à la photographie.
Et de sentir que le piège se referme aujourd’hui. Que Libération est piégé par ses choix visuels.
Oui, c’est une honte d’aller chercher de l’esthétique, du culturel pour attirer le regard.
Car quel est le but d’une couverture sinon d’attirer le regard ?
On parle de populisme aujourd’hui, mais est ce que ce genre de choix ne procède pas d’une autre forme de « populisme » un populisme cultivé. Car bien évidement que Libération flatte son maigre lectorat cultivé dans le sens du poil.
Le point de départ, on en a parlé cent fois, c’est la Madone algérienne qui brouille les repères culturels. Une photographie qui évoque les codes culturels de la peinture occidentale chrétienne.
Il est trop tard pour se sentir concerné, pour se sentir vraiment humain. Car nous avons dressé un mur entre nos sociétés occidentales et le reste du monde. Un mur qui filtre tout comme un logiciel qui transformerait l’horreur en image de l’horreur.
L’indignation ne vient plus de la réalité, la réalité nous n’y avons pas accès, l’indignation est devenue culturelle.
Les magnolias ont la particularité de fleurir avant que les feuilles ne soient sortis. Des fleurs sur un arbre mort !!!!