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locom
Très bien, et comme toujours admirablement documenté, mais tout ça ne nous explique pas d'où vient cet engouement pour la rayure. D'où vient que la marine a un jour opté pour ce motif plutôt que pour une tapisserie de ronds, de triangles, etc ? Un rapport avec la sécurité, la visibilité ? Qu'est-ce que le motif rayé révélait (réveillait) de visu ? Les balises maritimes fonctionnent aussi avec des rayures noires/jaunes ou blanches/rouges, vert/etc mais seulement 3 bandes maximum. Une extension du genre ?
Merci d'avance pour vos réponses instructives.
L.B. -
sgd (bientôt disponible )
En été comme en hiver
dans la boue dans la poussière
couché sur de vieux journaux
l’homme dont les souliers prennent l’eau
regarde au loin les bateaux.
Près de lui un imbécile
un monsieur qui a de quoi
tristement pêche à la ligne
Il ne sait pas trop pourquoi
il voit passer un chaland
et la nostalgie le prend
Il voudrait partir aussi
très loin au fil de l’eau
et vivre une nouvelle vie
avec un ventre moins gros.
En été comme en hiver
dans la boue dans la poussière
couché sur de vieux journaux
l’homme dont les souliers prennent l’eau
regarde au loin les bateaux.
Le brave pêcheur à la ligne
sans poissons rentre chez lui
Il ouvre une boîte de sardines
et puis se met à pleurer
Il comprend qu’il va mourir
et qu’il n’a jamais aimé
Sa femme le considère
et sourit d’un air pincé
C’est une très triste mégère
une grenouille de bénitier.
En été comme en hiver
dans la boue dans la poussière
couché sur de vieux journaux
l’homme dont les souliers prennent l’eau
regarde au loin les bateaux.
Il sait bien que les chalands
sont de grands taudis flottants
et que la baisse des salaires
fait que les belles marinières
et leurs pauvres mariniers
promènent sur les rivières
toute une cargaison d’enfants
abimés par la misère
en été comme en hiver
et par n’importe quel temps.
Jacques PRÉVERT
Recueil : "Spectacle" -
Jake Gortner
Ah, saint Sébastien ! "A lovely brown boy, with crisp, clustering hair and red lips, bound by his evil enemies to a tree and, though pierced by arrows, raising his eyes with divine, impassioned gaze toward the Eternal Beauty of the opening Heavens." (Oscar Wilde)
Un cas très intéressant de transformation des représentations : un saint antipesteux, guerrier et martyr, devenant en effet une icône gay (ex plus récent avec cette photo de Pierre et Gilles), à la suite de peintures de la Renaissance le représentant comme un jeune homme vigoureux et insouciant, un symbole de bonne santé et de jeunesse.
Et puisque je citais Wilde, je finis en musique avec Jeanne Moreau interprétant un vers du poète anglais pour le Querelle de Fassbinder, ce film [s]traumatisant et taré[/s] intéressant et décalé : Each man kills the thing he loves. -
alain-b
Attention, un excès de Dalida peut nuire à la santé
un excès de pop anglaise des seventies aussi ;-)
pour "les chansons de marins" mieux vaut réécouter des Naufragés ou des vieux garçons de plage. -
Compunet
miracle de la science : je lis cette chronique habillée de mon t-shirt rayé marin !!
c'est un signe : trop fan des chro de m'sieur Korkos je suis !....
...ça s'appelle la synchronicité (c'est ma petite contribution scientifique au site :))
cette chro me rappelle un fameux costume rayé : c'est bien sûr celui que porte Clooney dans O'Brother ....
....aaahh Clooney.....rien à voir avec saint sébastien non mais :) -
Ervé
J'imagine la gueule des Indiens transperçant Saint-Sébastien de leurs flèches et l'entendant dire : "Même pas mal !"
Moi qui grimace de douleur lorsqu'on me plante une aiguille dans le bras pour une prise de sang, je suis admiratif.
Etonnante cette capacité qu'ont les Sébastien à encaisser des piques sans broncher ! -
tchd
Buren ? -
Bruanne
Korkos, enlevez tout de suite les guillemets ironiques qui encadrent le mot sublime concernant la version de Dalida !
Il fait froid, il fait gris et je viens de me bidonner comme cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps devant une vidéo.
J'adore la dégaine des deux boys qui tentent de planquer les vêtements qu'ils ont si discrètement subtilisés à la diva ( en plus, vraiment, on ne s'y attend pas du tout à ce qu'elle ait changé de tenue en sortant de la mêlée ! Pas-du-tout ! ...).
J'ai parfois du mal avec les trucs kitch, mais quand on atteint un tel kitchissime, je trouve que ça touche au sublime, sans guillemets.
Pour répondre à l'interrogation : pourquoi n'auraient-ils pas plutôt des tissus à chevrons ou à pois ? Ma toute petite pratique du tissage m'incite à répondre : parce que c'est plus difficile à tisser, donc plus cher.
Pour des rayures régulières, il ne faut pas beaucoup de cadres sur le métier ( à tisser) et pas beaucoup de métier (expérience) non plus.
Les pois et chevrons ne sont pas inaccessibles, mais pour un tisserand débutant ce serait une armature plus compliquée, donc plus longue, donc un tissu plus cher. Un changement de fil de trame serait aussi beaucoup plus vite visible sur des pois ou chevrons que sur des rayures. Car avant que ce ne soit une tenue aussi codifiée, ou une tenue de ministre, il y a certainement eu beaucoup de rayures plus ou moins assorties et plus ou moins régulières ne respectant que l'alternance blanc/ bleu . Enfin, j'imagine. -
Ivoire
[quote=« Le corps de la chemise devra compter 21 rayures blanches, chacune deux fois plus larges que les 20 à 21 rayures bleu indigo. »]
J'ai eu peur en vous lisant; peur que l'on m'est refourgué une version "made in étranger". Après vérification, ma marinière respecte parfaitement la règle française. Me voilà rassurée!