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  • Compunet 27 février 2014 à 11:48
    Ariette Oubliée III

    Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon coeur?

    O bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits!
    Pour un coeur qui s'ennuie,
    O le chant de la pluie!

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi! nulle trahison?
    Ce deuil est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi,
    Sans amour et sans haine,
    Mon coeur a tant de peine!

    Paul Verlaine, Romances sans paroles, 1874

    pour sûr nos poètes ont une vision plus mélancolique de la pluie ggrhumpff
    ça doit être la froidure du climat (qui provoque inévitablement un recroquevillement sur soi-meme) de notre si grande et si proche amie Albion, (qui fut autrefois Perfide mais cela ne nous regarde pas ;-)) qui doit pousser les grands bretons à exprimer par l'écriture, voire la peinture, la violence de leurs sentiments ?.....

    et hum pour vous prouver que la pluie peut-être une amie sous des climats plus hospitaliers non mais
    Rue de la Douane à Strasbourg, effet de pluie...

    merci pour la chro m'sieur Korkos...le plus anglophile... voire guardianophile... de nos peinturlureurs

  • Gato 23 février 2014 à 20:47
    Merci, les tableaux sont superbes!

  • Robert· 23 février 2014 à 17:07
    Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

    Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
    Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
    Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;


    Quand la terre est changée en un cachot humide,
    Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
    S'en va battant les murs de son aile timide
    Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;


    Quand la pluie étalant ses immenses traînées
    D'une vaste prison imite les barreaux,
    Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
    Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,


    Des cloches tout à coup sautent avec furie
    Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
    Ainsi que des esprits errants et sans patrie
    Qui se mettent à geindre opiniâtrement.


    – Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
    Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
    Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
    Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

    Charles Beaudelaire. Spleen (Les fleurs du mal)

  • Juléjim 23 février 2014 à 16:30
    Moi qui ne suis QUE breton j'aime pas la pluie... sauf sur un Marathon, c'est sympa de courir sous la pluie, pas besoin de passer au ravito, tu risques pas la déshydratation !

    ;-)

  • asinus erectus 23 février 2014 à 16:11
    On peut aussi s'amuser avec les vagues :
    https://www.facebook.com/thomasmitch.deregnieaux/media_set?set=a.10202925255434305.1073741837.1290654951&type=1

  • sgd (bientôt disponible ) 23 février 2014 à 10:40
    La Pluie,

    La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c'est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d'un grain de blé, là d'un pois, ailleurs presque d'une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle coule avec la contention d'un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical, assez grossièrement tressé, jusqu'au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.

    Chacune de ses formes a une allure particulière: il y répond un bruit particulier. Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d'une masse donnée de vapeur en précipitation.

    La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.

    Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu.

    Francis Ponge (Le Parti pris des choses) 1942

  • MORASSE 23 février 2014 à 10:23
    Et encore une fois, bravo !!! (pardon : Hurrah !!!)

  • Fan de canard 22 février 2014 à 23:57
    Très bonne chronique vivifiante, Alain, merci.

    À Nantes aussi, il ne fait pas très beau en ce moment...
    Il tombe même de sacrés grains.
    Outre les mantras de MAM (la fameuse "ultra-gauche"), Vals a aussi sorti un truc que je ne connaissais pas: les "Black Blocs". Rien que le nom fait peur, à se demander si ce n'est pas fait exprès...

  • Hélène KHODOSS 22 février 2014 à 23:10
    De bien belles peinturlures, merci!

  • Robert· 22 février 2014 à 19:17
    Dater à la minute près les tableaux de John Atkinson Grimshaw est le prochain objectif de Don Olson et de son équipe de recherche.

    J'ai adoré aussi "Poutine, icône gay";

  • tchd 22 février 2014 à 17:55
    Peindre de l'eau à l'huile ... The medium is not the message.

  • Compte supprimé à la demande de l'utilisateur 22 février 2014 à 17:05

    Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

  • Bruanne 22 février 2014 à 16:47
    L'humidité remonte ... alors que la pluie, elle, tombe.
    Étonnant, non ?

    Merci pour cette chronique !

    Miss Marple, la vraie ?

  • Julot Iglésias 22 février 2014 à 16:40
    [quote=Alain Korkos]L'humidité remonte à la plus haute Antiquité

    Au bas mot.

  • sgd (bientôt disponible ) 22 février 2014 à 16:17
    La pluie

    Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
    Interminablement, à travers le jour gris,
    Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
    Infiniment, la pluie,
    La longue pluie,
    La pluie.

    Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
    Des haillons mous qui pendent,
    Au ciel maussade et noir.
    Elle s'étire, patiente et lente,
    Sur les chemins, depuis hier soir,
    Sur les chemins et les venelles,
    Continuelle.

    Au long des lieues,
    Qui vont des champs vers les banlieues,
    Par les routes interminablement courbées,
    Passent, peinant, suant, fumant,
    En un profil d'enterrement,
    Les attelages, bâches bombées ;
    Dans les ornières régulières
    Parallèles si longuement
    Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
    L'eau dégoutte, pendant des heures ;
    Et les arbres pleurent et les demeures,
    Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
    Tenacement, indéfinie.

    Les rivières, à travers leurs digues pourries,
    Se dégonflent sur les prairies,
    Où flotte au loin du foin noyé ;
    Le vent gifle aulnes et noyers ;
    Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
    De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;

    Le soir approche, avec ses ombres,
    Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
    Et c'est toujours la pluie
    La longue pluie
    Fine et dense, comme la suie.

    La longue pluie,
    La pluie - et ses fils identiques
    Et ses ongles systématiques
    Tissent le vêtement,
    Maille à maille, de dénûment,
    Pour les maisons et les enclos
    Des villages gris et vieillots :
    Linges et chapelets de loques
    Qui s'effiloquent,
    Au long de bâtons droits ;
    Bleus colombiers collés au toit ;
    Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
    Un emplâtre de papier bistre ;
    Logis dont les gouttières régulières
    Forment des croix sur des pignons de pierre ;
    Moulins plantés uniformes et mornes,
    Sur leur butte, comme des cornes

    Clochers et chapelles voisines,
    La pluie,
    La longue pluie,
    Pendant l'hiver, les assassine.

    La pluie,
    La longue pluie, avec ses longs fils gris.
    Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
    La longue pluie
    Des vieux pays,
    Eternelle et torpide !

    Émile VERHAEREN

  • alain-b 22 février 2014 à 15:58
    À lire en écoutant Rain
    ou bien The Rain Song
    Merci pour la kro Alain et Miss Marple ;)


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