-
beyondtheeyes
[www.mediapart.fr] -
Big Red One
Concernant la guerre d'Algérie, il y a eu beaucoup de bons films récemment ainsi que le roman de Laurent Mauvigner Des Hommes. Et contrairement à ce que ce dernier prétend sur le site des éditions de minuit (http://www.leseditionsdeminuit.eu/f/index.php?sp=liv&livre_id=2617) , le cinéma peut-être en avance sur la littérature. Son roman doit d'ailleurs beaucoup au documentaire L'ennemi intime qui a inspiré le film du même nom. Parmi tous ces films, je trouve LaTrahison de Philippe Faucon particulièrement subtil avec cette incapacité à savoir qui trahit qui...
Lebanon me paraît l'équivalent pour les chars du film Le Bateau de Wolfgang Petersen, avec la même claustrophobie. C'est le première fois que l'on ressent les horreurs de la guerre de ce point de vue là. Un grand film à voir en salle uniquement... -
Alain Korkos
RIAD T. & GAVROCHE : Vous savez ce que c'est, l'esprit de l'escalier…
Dans une chronique intitulée la Causette et la Semeuse j'avais écrit ceci :
« Yoni Goodman, directeur de l'animation de l'excellentissime Valse avec Bachir, vient de réaliser pour l'organisation israélienne Gisha - Legal Center for Freedom of Movement un film d'animation de quatre-vingt-dix secondes sur le blocus de la bande de Gaza. Ça s'appelle Closed Zone. »
Le dessin animé en question est au bas de la chronique. Il est aussi visible sur un site dédié, par là. -
souzix
Je ne suis plus fan depuis mes 16 ans de ce groupe, que nous appellerons Pingouin puisque ça vous dérange de le nommer.
C'est sûr qu'à un argument en béton armé comme "j'aime pas ce truc qui sert qu'à promouvoir un groupe" on ne peut pas opposer grand chose. Rien. Essayons quand même d'aller au delà du jugement de valeur, en écartant tout but promotionnel de l'objet en question (bien sûr que c'est à la mode Sleepless, il s'agit de Pingouin quand même) voilà pourquoi je fais le rapprochement avec Valse : on mélange des images dites réelles (le temoignage de cette dame) avec un contenu fictionnel (le film erotico-kitch), et puisqu'il illustre les propos de l'ex-actrice, il prend une valeur de document.
Pour Valse avec Bachir c'est exactement l'inverse, les images de charnier prennent par au climax, adhèrent a la construction du récit, et acquièrent ainsi au statut de fiction.
Il y a aussi ce "I love de camera" qui, je dois dire, me plaît beaucoup. Là encore je fais le liens avec Valse, parceque l'horreur (ou ceux qui l'a perpétue) l'aime tout autant, cette camera. Elle s'y prête avec tout autant d'excitation.
Moi ça me renvoi au 11 septembre (je m'égare si je veux), les terroristes savent bien que l'horreur adore la camera, et viser une cible en deux temps (les tours jumelles) c'était demander aux JT d'envoyer leur camera pour filmer l'action en direct (on la refait les camera sont prêtes ?), et faire la promotion d'un autre groupe que Pingouin, moins sympa, mais tout aussi à la mode.
Je pense qu'après cette petite reflexion, on peut affirmer que Ben Laden est une septuagénaire americaine ex-actrice de porno qui écoute Pingouin. -
souzix
Bien j'ai viré tous les gens à la régie, il ne reste que les stagiaires suedoises.
De mon côté Monsieur Korkos, j'aimerai que vous voyiez ce clip, un clip docu-fiction on va dire, ça rejoint pas mal de choses dans ce qu'on a pu dire (technique mixte, confrontation sensualité/pornographie, docu/fiction, réappropriation d'archives). Pour ma part je le trouve très efficace. ATTENTION : y a quelque vrai morceau de sex dedans, mais ça reste gentil.
http://vimeo.com/8195617 -
souzix
La rotoscopie, oui, merci Monsieur Korkos je pense être suffisement bien renseigné dessus, puisqu'il m'est egalement arrivé d'en faire.
Lorsque j'ecrivais calqué, je ne faisais justement pas allusion à la rotoscopie : l'exercice peut simplement consister à visionner une video, et de s'en inspirer TRES largement pour redessiner (il s'agit d'une technique d'animation au vectoriel, par ordinateur rappelons le) la sequence.
La capture du film que vous utilisez juste au dessous de "À 63 mn 24 s" dans votre article.
Regardez attentivement l'animation à ce moment là du film, et dites moi ensuite si vous décelez des disparités avec d'autre séquences...
Mais qu'importe, vous avez vu ce film avec votre coeur, et c'est tant mieux, je ne voudrais surtout pas vous décevoir.
Decidement vous etes bien decevant Monsieur Korkos, le point que vous relevez dans mon précèdent poste etait probablement le moins important. Peu de personne sur ce forum ont évoqué la forme du film jusqu'à maintenant, et il y a là de quoi faire pourtant (j'en veut pour preuve votre article). Mais vous avez raisons, on peut aussi évoquer la longueur de bras des Israéliens. L'Israélien a-t-il le bras long ? et si oui, jusqu'où va-t-il ? Si je cadre un Israélien avec un plan italien, ces mains restent elles hors champs ? voilà des questions digne d'intêret qui n'ont pas encore été placé dans ce débat chaotique...
Pour la rotoscopie, voilà une video qui tombe pile poile pour la saint valentin, c'est signé Jeff Scher :
http://www.youtube.com/watch?v=a3PdufFRzqk -
souzix
Puisque le rendu du film semble faire l'unanimité, et puisque j'ai deja pris part au discussion sur ce forum, j'aimerai juste préciser que j'ai trouvé le traitement de l'animation par ordinateur particulierement laid. Les sequences sont réalisé sur un logiciel proche d'aftereffect, et quand elles ne sont pas directement calqué sur de vraies vidéos, présentent une animation très poussive et laborieuse.
Ce désir d'obtenir un rendu proche du figuratif me semble discréditer l'emploi de l'animation : il annule le champs des possibles offert par cette technique, au profit de visuels bien trop léchés et stéréotypés (même ce rêve respire le lieux commun...).
Rien de bien révolutionnaire en tout cas, ce type de rendu vieillit très mal.
J'evoque ce point parcequ'il participe selon moi à ce que j'ecrivais plus haut, l'emploi d'un rendu fade, dénué de toute "étrangeté" (aucune prise de risque, aucune recherche graphique digne de ce nom) qui viennent maladroitement se confronter à d'autre image toute aussi stéréotypé, celle des charniers que nous avons déjà vu milles fois, malheureusement...
Pour finir l'ensemble du récit fleur bon l'égocentrisme boursouflé du réalisateur. Au delà du simple fait qu'il se met en scène, nombre de plan et d'échange avec ces ex-camarades de guerre (je ne sais pas si l'appellation est très bien trouvé, je n'en voit pas d'autre) sont à son avantage : il l'emporte toujours sur les confrontations, il a toujours un ascendant sur ces interlocuteurs, que ce soit grâce a une blague ou à une phrase singlante. On à l'impression que ces rencontres servent avant tout à le mettre en avant. On montre ces réactions même s'il n'en a pas (regard pensif, en se frottant la barbe) C'est censé nous amener à prendre sa place, à nous projeter, mais les ficelles sont tellement énormes que ça ne marche pas, en tout cas par sur moi.
Je sais que ça va faire bondir, mais je ne peu pas m'empêcher de penser à ces mauvais reportages diffusés sur les "grandes" chaines.
Vous savez, ceux qui adoptent un ton soi-disant personnels : "Je pénètre pour la première fois derrière les lignes ennemies", "tandis que le paysage défile derrière la vitre du 4x4, j'essai d'imaginer la vie avant la catastrophe" Figure de style médiocre, cliché à gogo, ton employé mélancolico-pouet-pouet, Il flotte un parfum d'exclusivité sur tout ce que nous découvrons avec le journaliste.
Sans poussez la comparaison trop loin, j'ai trouvé ce film tout aussi ennuyeux. -
Photine
Merci pour cette très bonne et très intéressante analyse d'un des plus "beaux" films que j'ai vu.
Beau, car non seulement il parle très bien d'un sujet difficile, mais sa forme était aussi magnifique.
Vous m'avez donné envie d'acheter le dvd. -
Compunet
je n'ai pas vu le film Valse avec Bachir, mais cette chronique me fait penser à toutes ces guerres dont les acteurs, les soldats, ont tant de mal à parler....
et l' une des dernières particulièrement atroce : les crimes (sans doute ?) commis à Gaza par l'armée israélienne !
http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/s_informer/actualites/rendre_justice_aux_victimes_de_la_guerre_de_gaza_de_2009
http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/latest-israeli-response-gaza-investigations-totally-inadequate-20100202
psychanalytiquement parlant il semble vital pour lui, qu'un soldat ayant commis ce genre de crimes, les occulte spontanément ; sur un plan personnel, il ne s'agit que d'un refoulement salutaire pour celui qui voudrait survivre à tout cela, ce qui ne lui évitera sans doute pas les manifestations physiques en réaction (Freud a d'ailleurs parfaitement décrit tout cela avec ses Névroses de Guerre il y a bien longtemps déjà) !
les crimes des guerres actuelles : Gaza, Irak, Afghanistan n'ont aucune justification qui pourrait apaiser les consciences !!
il semblerait que les Etats se complaisent à surfer sur ces oublis parfois juste humains !
et si les TPI n'avaient été créés en définitive que pour apaiser la colère des peuples tout en sachant qu'ils ne serviront jamais pour certaines "démocraties" : Bush, Blair, Nétanyahou, etc....
et si les artistes restaient, comme toujours, les seuls à pouvoir réveiller les consciences en dénonçant à travers leur œuvre les horreurs de nos guerres modernes.... -
Anthropia
J'ai adoré ce film Valse avec Bachir, pour tout la qualité du scénario, pour le processus psychanalytique en route, pour les images, pour la complexité des situations où rien n'est noir ou blanc, c'est le cas de le dire.
Merci de me le remettre en tête. Alain
http://anthropia.blogg.org -
Gavroche
En voyant ce film, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un malaise, qui n'avait rien à voir avec son sujet. Au delà de son "esthétisme" quelque peu putassier (Dieu que la guerre est jolie, et comme la petite fille morte est émouvante !)... J'ai même ressenti une franche colère, devant ce qui n'est, finalement, que de la propagande.
Le sujet de cette Valse n'est pas seulement le massacre de Chabra et Chatila, ou alors vraiment de très loin, mais une espèce d'autojustification de la part des pauvres soldats de l'armée israélienne, traumatisés par la guerre.
Donc, ils avaient des raisons pour être complices de ce massacre :
- Ils étaient terrorisés par les balles qui sifflaient autour d'eux, on tire d'abord, on réfléchit après, éventuellement
- Ils voulaient mourir pour oublier un chagrin d'amour...
- Leurs parents avaient vécu la Shoah et les camps
- Ariel Sharon était au courant, ça ne l'a pas empêché de retourner se coucher, en clair, ils ont obéi aux ordres...
- Ils ont juste lancé des fusées éclairantes pour faire de la lumière aux véritables responsables du massacre, les milices chrétiennes...
Gidéon Lévy dans Haaretz :
Cette valse s’appuie sur deux fondements idéologiques : nous avons tiré puis nous avons pleuré, oh ! comme nous avons pleuré, et nos mains n’ont pas versé ce sang. Ajoutez à cela un brin de souvenirs du génocide, sans lesquels il n’y a pas d’activité israélienne digne de ce nom sur quelque question que ce soit, et une pincée de victimisation et vous avez le portrait truqué d’Israël.
Alors Alain, il n'y a peut-être pas de film sur le guerre d'Algérie chez nous, quoique ... vous même citez "Avoir vingt ans dans les Aurès", mais en Israël non plus. Pas vraiment.
Sur le sang de l’autre, celui que nous avons versé et que nous continuons de verser de Jénine à Rafah, tout entier fait maison, sur celui-là aucun réalisateur israélien ne s’est décidé à faire un film.
Gidéon Lévy sur Valse avec Bachir -
souzix
Je comprend à mon tour ce que vous avez pu ressentir voyant ce film, et sans doute avons nous vécu deux manières de voir ce film.
Néanmoins si l'on devait mesurer la richesse d'une oeuvre par le nombre d'interpretation qu'elle suscite, la ceremonie des oscars n'en finirait plus et elle est bien assez longue comme ça ! La manière de voir ce film est aussi variée que le nombre de spectateur pour ce film, ça n'est en rien un facteur de qualité.
Comprenez moi bien : Je ne remet pas en cause l'intention du réalisateur, effectivement ce malaise dont vous parlez est bien là.
Je fais le rapprochement (et cela peut semblez étrange) entre la pornographie et la sensualité : l'un représente froidement et l'autre suggère.
Et c'est à mon avis dans le deuxième cas que les sentiments viendront résonner en nous de manière plus efficace.
Si le réalisateur tente de redonner un sens à ces images, et c'est tout à son honneur, il s'y prend d'une manière trop évidente et attendu (cette confrontation dans la forme, complètement premier degré : animation/image d'archive).
La construction raisonné du propos cède à une forme d'hystérie visuel de l'horreur, et à mon sens, annule tout le reste. -
souzix
Sur la fin de Valse avec Bachir, ces fameuses images d'archives qui tranchent avec la technique d'animation utilsée pour le reste du film.
J'ai de forts doutes quand à l'efficacité de ce procédé,
Le réalisateur croit assoir son récit dans la réalité, et c'est le résultat inverse qui se produit :
Ces images terribles sont phagocytées par la trame narrative du film, transformées en climax censé "revitaliser" un film mou et ennuyeux, bref elles sont dépouillées de leur statut de document pour se coller au récit.
Je ne suis pas non plus pour sacraliser ce type de "matière video", mais ici leur mise en scène relève de l'obscénité, elles sont la jouissance tant attendue après la montée orgasmique : les fameux souvenirs qui se précisent au fur et à mesure que l'histoire avance. De fait ces images ont une dimension pornographique inhérente, dans l'approche indécente, frontale et cru de l'objet filmé.
Selon lui, sans les images choc, on se serait dit :
"C'est un film d'animation génial. Un film anti-guerre avec de super dessins. La musique est super belle.
La guerre, c'est terrible et inutile."
Manque de confiance envers l'impact de son propre film s'il était dénué d'archives,
et manque de confiance envers les spectateurs, qui sans la tête de cette petite fille qui dépasse des décombres,
n'aurait jamais pu mesurer la réalité et l'horreur de la guerre.
C'est un peu insultant non ?
La vraie violence du film est dans l'emploi de ces vidéos, pas dans le contenu qu'elles véhiculent. Ce désir de nous réveiller par n'importe quel moyen, au risque de nous faire oublier le propos. C'est un cri désespéré du réalisateur, qui aimerait sortir de l'écran, nous faire réagir, aller au delà du media utilisé. Et pour ce faire il nous plonge la tête dans un charnier.
Le problème, c'est que ces images ont toutes glissé depuis bien longtemps dans un charnier d'images choc, qui ressurgit des qu'un évènement funeste à lieu n'importe quand, quelque part sur la planète. Elles ont acquis un statut de signe, ce qui nous permet de mieux les surmonter, et finalement, de ne plus les voir en tant que telles.
Le réalisateur le sait bien, et lorsqu'il utilise en premier l'animation, c'est avant tout pour revaloriser l'impact des videos d'archives qui viennent à la fin du film. Mais c'est ce même subterfuge qui contribue à insensibiliser un peu plus le spectateur, qui se cabre, et se réfugit dans le signe.
Le réalisateur utilise un procédé qui se mort la queue : dans sa recherche pour revaloriser le poids des images d'archives, il avoue l'incapacité qu'on les images à choquer d'elle même sans impliquer une mise en scène (et ça on peut tous s'en désoler), d'autre part il contribue à nourrir cette incapacité en montant d'un degré dans la violence de la représentation.
Dans une logique de "Plus je crie fort plus on m'écoutera" le propos du réalisateur se noit dans ces images d'archives.
On ne sort pas du film en se disant qu'Israel à eu sa part de responsabilités dans le massacre,
on en sort en se disant, "les massacres, c'est dégeulasse". -
Elihah
Bon, je lis vos comms, je relis la kro...et me dis qu'il faudra quand même un jour que je me prenne par la main et que j'ose voir ce film.
Les images du Jité de l'A2 de l'époque me sont restées en mémoire, c'est dire que bon... allons...
Mais je comprends delphes, (sa remarque ne m'avait pas choquée du tout), ainsi que l'explication donnée par qqun-e plus bas au sujet de ce qu'on apprend de l'histoire contemporaine au bahut.
En tout cas merci Delphes pour le résumé, même s'il y a qqes simplifications, c'est déjà bien beau de l'avoir fait et de le partager avec nous, ici. -
bysonne
J'aime toutes vos chroniques AK, mais celle-ci va rejoindre dans ma mémoire mon stock de préférées chroniques. J'ai très envie de voir le film, ou d'acheter le DVD. C'est ce qui est génial ici, c'est que tout votre travail donne envie d'aller plus loin ...
J'ai enregistré hier Gazastrophe, je l'ai re-vu dans la semaine, et j'avais pratiquement tout occulté de ce documentaire, à tel point que ne n'étais même pas persuadée de l'avoir déjà vu, je ne me situe pourtant pas du côté ni des victimes ni des bourreaux. (sauf que j'ai vécu les bombardements de 2ème guerre mondiale) L'appel au monde entier de ce Palestinien poète à la fin est très poignant. Si j'avais dû donner un titre, j'aurais écrit : "LE DESESPOIR D'UN PEUPLE MARTYR" -
alain-b
L'image réelle vient confirmer, s'il en était besoin, la véracité de l'image précédemment dessinée.
C’est exactement ça !
Je viens de voir le film, il est extraordinaire.
Même en sachant que tout ce qui se passe dans le dessin a existé, est conforme aux images et aux récits maintes fois vu depuis 1982, le surgissement de ses images réelles est bouleversant, pas pu m'empêcher de fondre en larmes.
Ari Folman touche juste, cette chronique aussi.
En ps ce reportage de la TSR où le journaliste retient difficilement son émotion, et celui de la télé française, à l’époque où les commentateurs savaient encore se taire devant les images. -
Patrice Guyot
L'expression est bien, mais Georges (Brassens) aurait dit :
"Ca ne nous concerne pas d'etreindre des squelettes" (La Fille a Cent Sous)
Je vais voir la suite et je reviens (pas d'accents ni de cedilles : foutu clavier amerloquain !)
*** -
y.marie
L'air de rien, le psy vient de pointer le noeud de l'affaire : comment, d'enfant de victime des camps et des massacres, ON devient complice des camps et des massacres. Comment l’un se substitue à un autre.
Une ambiguité qui me gêne : le " on " qui peut faire croire à une généralisation. Comme si toute victime devait fatalement devenir un jour bourreau, et tout enfant-martyr un jour un parent-bourreau, en vertu d'un principe qui s'énoncerait ainsi : on fera forcément à autrui le mal qu'on a subi un jour. Ce type de raisonnement me paraît très tordu.
D'abord parce que la victime, en plus d'avoir à vivre avec la douleur de son passé, devrait porter d'avance la culpabilité du mal qu'elle ferait obligatoirement un jour, ce qui fait peut-être un peu lourd pour une seule personne, non ? et ne lui laisse ni espoir ni maîtrise sur son avenir.
Ensuite parce que si le mal n'est qu'une chaîne ininterrompue de " je fais aux autres le mal qu'on m'a fait ", je ne vois qu'une issue, achever soigneusement toutes les victimes pour interrompre la suite infernale . Genre : s'il n'y avait pas eu de survivants des camps nazis, il n'y aurait pas eu de massacre de Palestiniens, ou variante : tuons vite les survivants palestiniens des massacres, ou gare aux horreurs qu'ils commettrons par la suite.
Ce genre de logique peut mener assez loin on dirait ? -
Paméla
Je n’ai pas vu le film, et je ne le verrai sans doute pas, mais en ce jour de Saint-Valentin, je m’offre une Valse avec mon amoureux. Pourquoi pas la Valse op. 64 n° 2 en ut dièse mineur de Chopin (qu’on peut entendre dans le film) -
Tom-
Maître K tu es un maître, y a pas de doute.
Connaissance techniques + érudition la-mort-qui-tue (j'attendais une remarque à propos du Guernica de Picasso sur la scène avec le cheval mort), et le tout au service d'un propos, c'est ça, @rret sur image. Et tout ce boulot ! La saisie des images, le visionage du film minuté, c'est énorme.
Ca devrait toujours être comme ça. Génial. Merci, Maître K.