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Sterling Archer
Je trouve votre chronique intéressante même si l'"angle" architectural semble un peu artificiel. A propos d'architecture et de cloisonnement social, je viens justement de lire Au bonheur des Dames, qui traite de l'essor des grands magasins parisiens. Son héros entrepreneur est obsédé par l'agrandissement (il rachète petit à petit toutes les maisons et immeubles entourant la boutique d'origine; il veut agrandir la clientèle, rendre le magasin irrésistible à tous, y compris aux plus modestes) et la description des aménagements successifs de l'établissement (rien ne nous est épargné des angles, matériaux et espaces en constante évolution) rappelle pas mal la tuyauterie mentale que vous évoquez à propos de Fight Club. J'ai du mal à retrouver ça dans The Social Network, qui est certes un roman social mais propose une mise en scène plus classique de l'isolement, que l'on retrouve chez des cinéastes moins préoccupés de géométrie que Fincher. A part ça j'aime beaucoup le film (comme Zodiac).
2 choses aussi:
Quand vous dites
- Il s’agit plus simplement d’émettre l’hypothèse qu’un tel film, traitant d’évènements aussi récents en se gardant bien de justifier les actes et les fortunes de ses protagonistes, aurait sans doute été inconcevable sous une autre bannière. Rien de plus, mais c'est déjà beaucoup...
Il me semble qu'un des apports de Sorkin est précisément d'apporter une justification aux actes de son héros: c'est à cause d'une fille que le film commence, que le héros se met en marche, que Facebook est créé. Truc scénaristique qui ne parvient pas à affaiblir le film mais qui dit bien quand même la dificulté à assumer jusqu'au bout l'opacité du personnage.
- A propos d'Ayn Rand, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que cette grande malade était très en phase avec un certain sénateur MC Carthy... -
CORMAC
pas de reponse ??????? -
Cole Phelps (le Veilleur)
je crois que tout le monde se pose la question en fait, à quand la prochaine chronique de notre cher Rafik ? -
CORMAC
Ouais c'est vrai ça à quand la prochaine cro' de Rafik.
Ca commence à faire longtemps là..... -
SA
A quand la prochaine chronique de Rafik? -
laloutre
Juste un petit mot pour demander si Rafik est en vacances ou si c'est plus grave ? -
Cole Phelps (le Veilleur)
A quand le prochain papier de Rafik, c'est pas qu'on s'impatiente mais un peu quand même ;) peut-être un gros dossier sur la perf'cap' est en quoi cette technique est une vraie révolution de fond en comble du cinéma là où la 3D est beaucoup plus mise en avant. -
Cathy
Merci Rafik
Grace à votre chronique je suis allée voir le film et je ne le regrette pas -
L'Exter Ikané
leseul Problem Mr Rafik c'est que ce film ne comprend pas Facebook pourquoi il a été crépourquoi il a eu du succès, ce film reflete bien le fait que les vieux média ne comprennent rien à ce qui se passent sur la toile... -
Kemmei
Critique passionnante, merci beaucoup. -
Robert·
J'ai vu le film avant de lire la chronique. Bravo pour mettre en évidence ce que je n'avais parfois qu'aperçu.
A bientôt "D@ns le film". -
Korama
Petite question aussi : à quand un nouveau "Dans le film" ? -
emmanuelle k.
Bonjour Rafik, une question :
Merci pour cet article mais j'ai une question : que faites-vous de la dimension artistique visionnaire qui fait de l'architecte Gary Cooper un rebelle dans le film de King Vidor ? Disparue. C'est pourtant bien le coeur du conflit qui oppose l'architecte à ceux qui l'entourent. Alors, ego ? Autisme ? Inadaptation ? Non, visionnaire, tout simplement. Passionné aussi. Habité en un mot par l'irréductible de sa vision. Pas question de céder, de se renier. Pareil pour Mark Z. C'est ainsi que je l'ai ressenti jusque dans ses égarements. Être dépassé par soi, ça existe. Ça va même jusqu'à la folie
Qu'en pensez-vous ?
emmanuelle k. -
Korama
Je sors du film. Fincher est vraiment un très grand réalisateur. Et comme le souligne Rafik, il a un sens de l'architecture - et par là même un sens du cadre - qui le place dans le peloton de tête des réalisateurs actuels. Je trouve que le film entretient des relations étroites avec Zodiac (pour moi son meilleur film à ce jour), en celà qu'il fait preuve des mêmes qualités de rythme, en les inversant. Autant Zodiac jouait sur la lenteur, autant The Social Network file à toute allure. -
Tristan Le Gall
Je suis allé voir le film hier, après avoir survolé la chronique de Rafik. Aujourd'hui, en relisant en détail cette chronique, je me rends compte à quel point elle capture l'essence même de ce film. Bravo ! -
Judith
Beau boulot, Rafik ! Je suis admirative de la lecture particulièrement fouillée, et constructive, que tu proposes... Et un peu décontenancée aussi : vu hier soir, le film m'a très peu convaincue : je le trouvais infiniment bavard - ça cause, ça cause, ça cause, c'est tout c'que ça sait faire... Le rythme des dialogues (tu expliques bien ce qui l'a déterminé : ramasser un propos énorme en deux heures de film seulement) me semblait étourdissant, assourdissant - et souvent vain : tellement de mots, de codes, de bidules que nous ne comprenons pas dedans. Et j'avais l'impression que ça se jouait au détriment du cinéma : du visuel. Je ne m'occupais que de lire les sous-titres (et souvent déçue d'y perdre mon temps puisque beaucoup de répliques me sont inintelligibles), et regrettais infiniment que FIncher ne sache pas me raconter par l'image ce qu'il avait à me dire. Je découvre en te lisant qu'il le faisait pourtant (me raconter par l'image, et notamment par l'architecture du plan), mais que je ne pouvais pas le voir parce que trop d'attention était mobilisée par la compréhension des dialogues. Je crois quand même que pour le public français, ça va constituer un obstacle, cette logorrhée. Ce ne sera pas juste un problème idéologique (éloge du génie individuel contre l'aliénation de la morale collective), mais un problème presque technique, ou cognitif : la difficulté d'absorption d'un tel film si intensément bavard dans une langue non naturelle pour nous...
Ceci étant dit, j'ai beaucoup apprécié le montage alterné des scènes chez les nerds désincarnés/tandis que la jeunesse socialisée s'adonne aux jouissances de la vraie vie sensuelle. Et je trouve l'acteur qui interprète Mark fascinant, captivant : il incarne vraiment quelque chose de la désincarnation. Il crée là (ou illustre enfin) un type à peu près inédit au cinéma, et rien que pour ça, ça vaut le coup. -
Yanne
Brillant -
tekyfou
Superbe chronique, comme à chaque fois. Je tenais à féliciter Rafik Djoumi pour son positionnement, qui peut paraitre revanchard face à une culture dites élitistes, en opposition à une culture dites populaire. Il n'en ai rien, Rafik me semble vouloir effacer ces barrières là, qui sont les vestiges du monde mécanique du XX siècle. -
lullushu
Ce qui m'a sauté aux yeux en voyant ce film, c'est justement la démonstration de la règle du jeu, et surtout de la valeur sociale.
Ce jeu de la recherche perpétuelle de la valeur sociale. Cette valeur basée sur les paires acceptation/rejet et sur son estimation par la masse. Ces codes sociaux devenus de plus en plus vitaux dans les milieux urbains, ce qui est largement décuplé par l'idéologie libérale (et l'évocation de Rand n'est pas inintéressante), ou clairement les hommes deviennent une marchandise, et les relations sociales un marché.
Le film tape juste, en faisant le parallèle entre des milieux de la haute (les final clubs), la finance et la création de facebook, basé sur cette même paire acceptation/rejet (club exclusif, ajout d'amis exclusifs), achat/vente pour la finance. Ainsi de cette valeur sociale, qui tout comme la monnaie avec son accumulation permet l'appropriation d'un pouvoir (Ash et Milgram :)), on pourrait parler de ces jeunes des final clubs, ou de ceux qui ont un nombre d'amis astronomiques sur facebook, comme dans un marché pleins de liquidités. Les passages avec les filles "faciles" ne paraîtront misogynes qu'à ceux qui n'ont jamais connu ces univers ou la valeur (sociale ou matérielle) joue un rôle de sésame étonnant (et déprimant quand on a quelques valeurs morales)
Film intéressant donc qui nous montre une certaine réalité de notre monde qui à se regarder dans le regard autres (obsession de la valeur sociale décuplé par le narcissisme et les nouvelles technologies) est entré dans une nouvelle ère d'interconnectivité libérale bien inquiétante. -
Tom Roud
Formidable article, j'adore la touche finale sur Rand.
Il est urgent d'ajouter des boutons facebook et twitter sur ASI !!!!