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Aspasie G.
Ce film est avant tout une dénonciation de tous les fanatismes religieux.Il y a comme un parallèle entre les chrétiens d' Egypte et les talibans particulièrement visible dans la scène de la lapidation d' Hypatie, vu que la lapidation n' est pas une pratique juridique chrétienne.Le film est un plaidoyer pour l' athéisme et la philosophie rationaliste mythifiée. -
Grib
[quote=d’Hypatie d’Alexandrie, dont les travaux furent perdus avec la destruction de la bibliothèque qu'elle présidait, et dont certains imaginent qu’elle fut l’un des premiers savants à reconsidérer le système géocentrique de Ptomélée (qui faisait de la Terre le centre de l’Univers).]d’Hypatie d’Alexandrie, dont les travaux furent perdus avec la destruction de la bibliothèque qu'elle présidait, et dont certains imaginent qu’elle fut l’un des premiers savants à reconsidérer le système géocentrique de Ptomélée (qui faisait de la Terre le centre de l’Univers).
En s’arrêtant sur Hypatie, et en imaginant qu'elle fut à deux doigts de décrypter le mouvement elliptique des planètes autour du Soleil,
Oula! Cette dame ne fut pas la première à décrire un système héliocentrique, puisque ce modèle existait des siècles avant elle. De plus elle n'aurait pu en déduire du mouvement elliptique, car même Copernic ne le pouvait, il fallut attendre Kepler et les progrès des techniques d'observation dans les mesures, pour le déduire, selon les fameuses lois de Kepler, qui inspirèrent ensuite Newton pour l'élaboration de la théorie de la gravité universelle. -
Sylvain Blocquaux
Monsieur Djoumi,
J'apprécie régulièrement vos chroniques, comme j'en avais vu une sur "Agora", j'ai acheté, vu, visionné le DVD avant de la lire. Expérience tout à fait intéressante de se laisser guider par un critique/analyste de films pour la découverte.
Ce qui m'a dérangé le plus dans "Agora", c'est la musique. Je n'ai peut-être pas saisi les références, mais cette musique pseudo sacrée qui ressemble à de la soupe instrumentale m'a exaspéré.
Je me rappelle aussi la musique d'"Avatar" qui avait suscité en moi les mêmes réflexions. On peut être écolo, soucieux du bien commun, humaniste sans pour autant écouter de la musique de supermarché, virant hippie. On peut ajouter à cela la scène de danse de "Matrix reloaded".
Par cette intervention, je vous soumet un sujet de chronique sur la musique de film.
Faite moi découvrir encore des films.
PS : Je viens de commander "Les fils de l'homme" -
Yanne
J'ai fini par voir le film qui était bien mis en avant dans mon vidéo-club.
Il est magnifique, tout simplement. Il y a certainement tout ce que vous y mettez, sans nul doute, mais il y a aussi, et c'est surtout ça qui m'a frappée, et que je n'avais pas vu dans l'article, le ressort de la haine des femmes, et le désir du retour d'une société masculine par les chrétiens fanatiques.
Et c'est dans ce sens là aussi qu'on fait le rapport avec les talibans.
Le choix d'Alexandrie, aussi, est très symbolique, car il y a en Egypte aujourd'hui une régression à l'oeuvre qui est terrifiante.
Dommage que les personnages soient tellement stylisés dans le symbole qu'ils en manquent un peu d'humanité, le cinéma espagnol a un côté un peu trop raide, et le film n'est pas loin de ce défaut. Mais tout le reste est tellement parfait que ça en fait un grand film.
Merci de me l'avoir fait connaître. -
Cole Phelps (le Veilleur)
http://www.allocine.fr/film/revuedepresse_gen_cfilm=134194.html
pourquoi tu dis que la presse est passé à côté du film ? il me semble que 19 critiques presse c'est pas mal non ? -
Jean-Joseph Osty
Merci beaucoup pour cet éclairage à la fois sensible (attentif aux choix de mise en scène, de casting), érudit (sur le projet du cinéaste, les enjeux philosophiques) et clair.
Je fais partie des gens qui auront eu besoin de votre critique pour m'intéresser au film et le voir en DVD. J'imagine que l'expérience au cinéma doit être meilleure, mais j'ai tout de même beaucoup aimé.
Le seul aspect qui m'a franchement interloqué était ce que vous appelez le coup de stabylo. A suivre le film sous cet angle il faudrait avoir la peau très claire pour être philosophe, le cheveu plus brun pour être pragmatique et un profil de moudjahidin perse pour être fourbe et habile politicien. Certes il s'agit de chrétiens, mais ce casting est si proche de celui des aventures de Tintin ou de celles de Blake et Mortimer qu'il ne laisse pas indifférent. Comme Abenabar applique ici ce « stabylo » au développement contradictoire de la philosophie, de la recherche scientifique et de l'intégrisme religieux, je m'interroge plus avant: vise-t-il à sensibiliser le spectateur visé (occidental) au développement récent de l'intégrisme musulman, ou ne suggère-t-il pas plutôt (ou en même temps) que l'aptitude à la raison critique aurait un camp, génétique comme culturel ? Je ne sais pas trop, mais j'avoue qu'après avoir lu "Les Grecs, les Arabes et nous: Enquête sur l'islamophobie savante", ce choix de casting appliqué à l'histoire des sciences me laisse songeur. -
JYC
J'apprécie beaucoup cet article qui, me semble-t-il, rend justice à un film de qualité et d'une certaine profondeur, et qui méritait bien qu'on s'y arrête un instant pour l'observer de plus près.
J'ai été un petit peu décontenancé, il est vrai, au début du texte, par le propos très général concernant la grande épopée du néo-platonisme à travers les siècles, et dont les interférences avec le projet du réalisateur auraient pu être mises davantage en lumière.
Mais l'analyse de l'extrait où les deux prédicateurs rivaux s'affrontent me semblent vraiment d'une grande justesse, et le chroniqueur a su mettre en mots l'impression que je n'avais fait que ressentir à la vision de l'oeuvre, cette mobilité extrême du chrétien face au païen statufié, appuyée encore par les jeux de caméra.
A ce point de mon commentaire, j'aimerais adresser une requête à l'auteur : ne connaissant pas en effet le terme de "focale" dont il parle, je n'aurais pas dédaigné une petite note technique m'en révélant le sens. Pensez au néophytes !
Certes je pense que ce film porte - notamment - sur le cours et la vie des civilisations, leur naissance et leur chute, et sur les hommes en tant qu'ils y sont confrontés. La figure de Davus, l'esclave, me semble à cet égard importante, puis qu'elle renvoie au rôle des inégalités sociales dans ces révolutions. Mais Davus est aussi une personne qui réagit aux événements.
Bien sûr, le film raconte d'autres histoires tout aussi prenantes qui s'imbriquent avec celle, plus fondamentale et impressionnante, de la mort d'un monde : l'histoire d'une enquête passionnée autour de la révolution des étoiles, et des efforts opiniâtres déployés par Hypatie pour résoudre une énigme scientifique ; l'histoire de l'amour que plusieurs hommes lui vouent mais qui reste sans réponse.
C'est enfin une réussite éclatante de rénovation d'un genre : le péplum, qui, de Mankiewicz à Ridley Scott, en passant par Amenàbar, ne cesse de révéler ses possibilités.
Merci donc pour cette mise au point, et j'attends avec patience votre nouvelle chronique, M. Djoumi. -
Jonathan Fayard
Je viens de voir ce film, je ne voulais pas lire cette article avant.
D'un naturel bavard à l'orale, l'écrit m'ennuie assez rapidement, surtout si c'est pour répéter les mêmes choses...
Aussi en une phrase, j'approuve de A à Z, beaucoup d'analyse similaire me sont venu à l'esprit en regardant le film.
Et je ne suis que trop d'accord sur le reste de l'article (mépris pour certains films récents, faillite de la critique etc.)
C'est tout simplement agréable et apaisant de voir que d'autres personnes partagent votre culture et votre vision du monde.
Thx Rafik et bonne continuation sur ASI. -
Lisuzan
Tout à fait d’accord avec Saera : « Ce que j'ai apprécié dans cette chronique est la capacité de Rafik à nous rendre visible et compréhensible ce qui ne l'est pas forcément, le tout en utilisant des arguments pertinents. Au final, ce devrait être le but de toute critique… nous aiguiller sur ce qu'on pourrait y trouver. »
• Sur ce qu’on pourrait y « découvrir » avec ici toute la symbolique du voile :-)
Même si tendancieux (le propre d’une chronique, ce que JB s’évertue à rappeler), l’aiguillage est pertinent en venant compléter le brillant article d’Eric Nuevo – merci pour lien :-)
Très amusantes, les références aux textes des chroniques primaires dont le « sens » critique manifeste le sens unilatéral du terme « critique » qui privilégie un jugement de valeur défavorable, en s’ancrant inévitablement dans une culture « de classe »… même si pour l’article de Télérama, « apparemment, RD ne l’a pas lu entièrement » :-)
L’angle cosmogonique et cosmologique choisi par le cinéaste m’apparaît fondamentalement approprié pour mettre en scène cette « page de l’Histoire, inédite au cinéma » et de ce point de vue efficacement analysé dans cette chronique – percutante démonstration de ce choix de narration tout à fait adapté à ce projet :-)
Ce qui perce éminemment de ce dit projet ressort incontestablement d’une problématique (constante apparemment chez ce cinéaste) de « perspectives » dans tout les sens du terme et en particulier à savoir d’où l’on se situe. Assurément, on peut convenir sans conteste que « tout est question de point de vue » – ainsi faut-il pouvoir se détacher de la contingence terrestre pour embrasser un panorama cosmique :-)
Bravo au cinéaste pour sa perspicace aspiration, habilement décortiquée par RD : se situant au centre ou à la périphérie du cercle, notre « vision humaine » s’avère immanquablement « voilée » :-)
La sensibilisation par analogies et correspondances ne peut qu’être difficilement prégnante pour une société incrustée dans la pesanteur et l’engourdissement, alors que par ailleurs l’idéalisme peut également rendre aveugle « aux multiples indices » :-)
Pour ma part, je conteste que la brillante philosophe astronome soit présentée en manque de foi, bien au contraire, sa position terrestre donc force d’attraction gravitationnelle conditionnant sa croyance en voilant son regard elle ne peut que nécessairement déplorer : "L’idée de ne pas avoir de centre, elle me brise le cœur". Hypatia enseignait les sciences alors que l’hypothèse de l’héliocentrisme avancée par Aristarque de Samothrace (-220/-143) n’avait pas été retenue. Le tracé dans le bac à sable se réfère au modèle épicycloïdal augmenté d'une double excentricité que Ptolémée envisagea selon la théorie des épicycles d’Hipparque, dit le Rhodien.
Par contre, totalement d’accord que le réalisateur donne à voir « le processus de décadence inhérent à toutes les grandes civilisations en fin de course » et que l’analogie religieuse devrait être frappante (je conviens qu’elle m’a particulièrement sautée aux yeux). Eric Nuevo évoque un Alexandrin qui remarque qu'il n’avait pas conscience qu'il y eût autant de chrétiens dans la cité.
« Au-delà du duel théologique, …, se trame un autre conflit. » – jolie expression, merci :-)
Ce qui manque à l’affiche française ressort primordialement de la séparation indiquée par l’étoffe qui recouvre l’épaule gauche du personnage, le tissu sombre marquant visuellement le pan obscurité de l’agora en diagonale du pan luminosité :-)
Avec la trajectoire d’une figure lumineuse (superbe prestation de l’actrice principale), le film illustre la déchéance de l'agora, remplacée par l’église (mot français venant du mot grec ekklèsia, lequel ne désigne pas du tout le même lieu), le cinéaste mettant en scène ce renversement.
La chaste philosophe enseignait, entre autres, la philosophie de Plotin dont la pratique philosophique se trouvait soutenue par des exercices spirituels, s’agissant d’assurer le passage de l’intelligence à l’Un :-) -
Ranmisnoop
Merci Rafik.
J'aime votre chronique, à chaque fois j'attends avec impatience le fameux lundi sur deux. A chaque fois c'est agréable de vous lire, et souvent je vous suis complètement sur ce que vous dites. Alors lundi dernier, quand j'ai vu que votre chronique parlait d'un film dont je n'avais pas entendu parler, je me suis dit qu'avant de vous lire, il me fallait voir le film. Vous m'avez donné envie de le voir, parce que je vous faisais suffisamment confiance : un film qui mérite une de vos chroniques ne doit pas être mauvais.
Donc je l'ai vu, avant de vous lire, et merci. J'ai aimé. Beaucoup. Je ne saurai dire quand, où, pourquoi, mais ce film que d'aucuns considèrent comme banal m'a touché profondément. C'est émotionnel, ça ne s'explique pas, c'est comme ça.
Mon commentaire n'apporte sans doute rien au débat, mais j'avais besoin de le dire.
Merci Rafik de chroniquer sur @si, et vivement le lundi suivant.
(PS : alors bien sûr, bravo à Daniel Schneidermann pour ce choix. Donner une chronique à Rafik Djoumi me fait encore plus aimer @si) -
Alexandre Andrillon
Cher Rafik, j'avais moi aussi été heurté par l'aveuglement de la critique vis à vis de ce film, je te remercie de lui rendre ici un si intelligent et acéré hommage. Que ça fait du bien de rencontrer un critique qui croit encore au symboles, aux liens entre la forme et le fond, qui sait lire une mise en scène. Encore bravo! -
Erzhebeth
Un excellent article, qui ne m'a donné qu'une envie, revoir ce film qui m'avait mise K.O. en salle, et cette fois, tenter de mieux l'analyser. J'avais été saisie par la maîtrise formelle d' "Agora", par les trajectoires des personnages autour de l'héroïne, par la scène finale du cercle déformé en ellipse dans l'oeil d'Hypathie, par ce scénario qui se fend d'une ellipse en plein milieu.
Merci de me faire prendre conscience d'être passée à côté de tant d'autres choses.
Vous avez fait une allusion au parallélisme entre "Le Labyrinthe de Pan", "Babel" et "Les Fils de l'Homme" (je vais aller creuser çà d'ailleurs) qui m'a ramené à une réflexion que je m'étais faite en voyant "Démineurs", film dans lequel j'ai trouvé quelques correspondances avec "Avatar" (je sens que j'ai déclenché le détonateur du Yannick G, mais je vais faire comme si je n'avais rien vu...), principalement concernant les héros des deux films et la question de leurs (quête d') identités.
Tous les deux arrivent sur une autre planète (l'Irak/Pandora), où ils ne peuvent se déplacer que dans le scaphandre adéquat (le suit de démineur/l'avatar), finissent par se sentir des étrangers dans leurs mondes d'origine (la confusion de Jake pendant son initiation/les scènes des céréales et de la cuisine dans "Démineurs"), et ne se sentent vivants que dans cet environnement hostile qu'ils finissent par faire leur (Jake en se transférant dans le corps de son avatar/James en obtenant sa dose d'adrénaline). Et le dernier plan de "Démineurs", avec la passerelle de l'hélico qui s'ouvre et laisser entrer la vague de châleur dans l'appareil m'a directement renvoyée à l'arrivée de la navette sur Pandora.
Après, je suis peut être à côté de la plaque... -
Jean-François Armengaud
Télérama en a parlé, et plutôt en bien j'ai l'impression
http://www.telerama.fr/cinema/films/agora,399895,critique.php -
gemp (ASiiii c'est finiiii... ♫♩)
Un film qui était effectivement passé sous mon radar, merci pour cette longue et passionnante analyse; il va m'être difficile, maintenant, de ne pas le regarder.
J'ai noté quelques fautes, cependant, quoiqu'excusables:
sa sé passé ya tro lontant koi)
Serait plutôt écrit: "sa c passer ya tro lontan[s]t[/s] koi lol". -
Mike le héros
Tout cela est très intéressant mais... si ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et si ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, où donc se situe le miracle ? N'est-il pas plutôt logique et naturel de conclure de ces principes que tout est une seule chose ?
Dit en d'autres termes, que cache en vérité le fameux voile d'Isis qu'Hypatie n'a pas réussi à découvrir ? -
yannick G
"Idéologiquement et esthétiquement, Agora est donc rabaissé bien en dessous du niveau de la série télé Rome (créée par un anarchiste de droite mais ce détail aura probablement échappé aux chroniqueurs)" déclare Rafik.
Cool, ça, c'est de la critique télévisée. Un anarchiste de droite, vous voulez dire... un républicain ?
Quoi qu'il en soit, la seule question qui compte, c'est de savoir si cela transparaît dans l'œuvre télévisée de HBO, cette chaîne câblée tellement fasciste qu'elle a produite au hasard Oz (série carcérale loin d'être manichéenne) et The Wire (de David Simon loin d'avoir des sympathies pour le K.K.K., si j'en présume par sa série et la nouvelle qu'il réalise à la Nouvelle Orléans).
"Il faut dire qu’en l’absence d’autres films abordant cette page d’Histoire, le marketing se sentit lui aussi obligé d’aller chatouiller l’évocation péplumesque romaine, comme en témoigne la terrible affiche française ci-dessous."
Soulignons bien le mot marketing, c'est à dire le diffuseur, auquel devons-nous le rappeler, les critiques ne sont aucunement affiliés. Autrement dit, amalgamer rapidement certaines critiques avec le choix malheureux du distributeur n'est qu'un procédé grossier pour accentuer le discrédit.
"Affiche espagnole: une femme digne, au visage lumineux, sépare la lumière de l’orage, surplombant une foule hostile qui menace une architecture ordonnée.
Affiche française: une hystérique, tâchée de sang menstruel, tente de fuir un beau bordel enflammé, sur fond de parchemin froissé et jauni "
Pour le sang menstruel, il est peut-être dans le film, mais l'affiche ne l'évoque aucunement, puisque jaillissant sur les bras, sur le torse et sur la cuisse. Idem avec la notion d'hystérie, ce n'est pas parce qu'une femme panique qu'elle est hystérique, sauf à reproduire des clichées sexistes.
Deux éléments qui soulignent que Rafik force largement le trait, en déformant et en rapprochant ce qui n'a pas à l'être (orientation politique d'un producteur de série et la série elle-même, sang de l'affiche et sang menstruel) pour soutenir son propos contre une certaine critique hexagonale.
En ce qui me concerne, les deux affiches sont ratés, elles le sont parce que le titre du film est raté, le film, comme le cercle dont on ne sort pas, tournant, d'après ce que j'en ai compris et constaté, autour de la figure d'Hypatie dont le réalisateur n'a pas eu le courage de faire le titre de son film, lui préférant le terme générique, collectif, donc anonyme, mais au combien plus évocateur du péplum, d'Agora (oui, cela veut dire espace aussi et patati et patata, le réalisateur a voulu donner une vision depuis l'espace et machin truc. Alors qu'au final, sans le personnage central de Rachel Weisz, le film, comme l'affiche d'un côté comme de l'autre des Pyrénées, s'effondre semble-t-il.).
yG -
STéphane
Merci pour cette chronique qui réhabilite un mort.
J'ai vu le film et j'ai été pénétré par sa dimension scientifique. J'ai cependant regretté son manque d'élan et son caractère souvent abscons. Cependant, c'est bien un morceau d'intelligence et certaines paroles/dialogues sonnent justes.
Je me suis beaucoup amusé à voir les chrétiens d'aujourd'hui essayer de défendre ceux d'hier présentés dans le film en ne voyant pas le parallèle avec les musulmans d'aujourd'hui (certainement décontenancés par le fait que pour une fois, ils tiennent le "mauvais" rôle dans un péplum :mrgreen: ).
J'ai aussi beaucoup aimé la mise en lumière des travaux de Kepler, scientifique allemand ignoré par le commun des mortels français au profit de son homologue italien Galilée.
J'ai été également surpris de voir que ce film été passé complétement inaperçu par la plupart des gens, y compris dans le milieu scientifique et astronomique dans lequel j'évolue.
Merci encore pour cette chronique ;)
Stéphane -
Pythias
Merci vraiment pour cette chronique, j'ai vu et beaucoup aimé ce film. -
Romano C.
J'ai trouvé qu'Amenabor avait caricaturé les chrétiens dans son film. Même s'ils se sont souvent comportés comme des intégristes à cette époque et à d'autres, une vision plus nuancée aurait été appréciable.
Encore une fois les rôle des femmes est réévalué dans cette épisode historique. On ne sait pas grand chose de la contribution scientifique de Hypatie (jouée par Rachel Weisz) mais Amenabar en fait une scientifique de renom.
Le film est quand-même d'un bon niveau.
On pourrait aussi parler du grand film oublié de 2008 : « Stella » de Sylvie Verheyde, bien plus intéressant que « Entre les murs » sorti la même année (ainsi que le grand oublié de 2010 : Fantastic Mr Fox). -
Yanne
Voilà qui donne envie de voir ce film !
J'essaierai de le louer quelque part. Et cela vous fera une critique de plus.
Mais en même temps, ce ne serait que ça !
Je n'ai pas pu m'empêcher en vous lisant de penser au film Cloverfield dont le parti pris est exactement contraire. C'est une façon de filmer au ras de l'individu. Mais chaque image est symbolique, et renvoie à une vision du monde post 11 septembre.
Avec cette image de la tête de la statue de la Liberté qui est propulsée à travers une rue de Manhattan, comme dans un jeu de quilles. Une image presque ludique bien qu'effrayante.
Mais une image qu'on peut aussi projeter en disant : quelque chose s'est passé à Manhattan, et notre liberté a été décapitée.
Et toujours cette certitude qu'une image au centre du monde, une figure de nature cosmogonique et féminine, est la première victime des évènements. Une incarnation de la souveraineté et de la légitimité. Une figure qui semble intangible et immortelle et qui est détruite en un rien de temps.
Et une dernière question, encore plus prégnante : est-ce que les germes de la destruction ne sont pas en nous ? A l'intérieur même de nos sociétés dévastées et aveugles ?
Le cinéma interpelle notre passé, notre avenir, et notre présent. Il le fait de façon métaphorique, mais il parle de la fin d'un monde. Jamais il ne l'a fait autant qu'aujourd'hui.
Cela peut vouloir dire que nous sommes prêts à accepter un monde nouveau, de la destruction créatrice.
Mais cela peut aussi vouloir dire que nous disparaîtrons, et que nous le savons.