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françou
Pour cotoyer pas mal d'étrangers, j'ai l'impression que pour la plupart, il y a le même étonnement que pour la majorité des Français quand on leur explique que par exemple, Daft punk ou Phoenix sont des Français. -
Cole Phelps (le Veilleur)
le parallèle qui est fait entre la french horror touch et le pacte des loups c'est cette volonté de revenir au genre qui a fait les marques de noblesse du cinéma français depuis son invention (par nous rappelons le quand même :) Méliès tout ça, c'est nous, c'est personne d'autre, un peu triste de voir que le cinéma français n'est devenu que du film d'auteur 3pièceikéa ou de la comédie Kolossal. -
Antigone
Je suis assez étonnée par le fait de mettre en parallèle Le Pacte des loups avec cette vague de "French Horror". Il me semble que, tant du point de vue du budget que de la réalisation, le premier est nettement plus hollywoodien... et a eu un assez grand succès en salles, y compris dans les multiplexes.
L'absence de succès grand public pour les autres films cités me semble plus ou moins inévitable. Pour des spectateurs non habitués au gore, les films comme Saw font partie d'un format Hollywood dont ils ont l'habitude, et semblent plus faciles à regarder et moins dérangeants, d'une certaine façon, que ces films. Cela dit, je me souviens avoir vu Haute tension à sa sortie, dans un UGC, un jour de fête du cinéma, et la salle entière applaudissait les scènes finales...
Enfin, c'est un lieu commun, mais les chiffres de spectateurs en salles ne reflètent pas vraiment le nombre réel de spectateurs français qui ont vu ces films. Leur très faible diffusion en salles, et le type de public visé, les condamnent plus ou moins au téléchargement illégal. J'ai beaucoup entendu parler de La Horde (que je n'ai toujours pas vu), mais par bouche à oreille, à un moment où il n'était visible dans aucune salle à Paris et pas encore disponible en dvd - la plupart de ceux qui m'en parlaient l'avaient donc téléchargé. -
Goulven
Sur la critique, et la tendance à l'appliquer via une idéologie, voir cet entretien avec houellebecq (attention c'est long), vachement interressant.
http://www.dailymotion.com/video/xept62_entretien-de-michel-houellebecq-rin_creation?start=445#from=embed -
YG
J'ai vu le docu Viande d'origine française et il est à la fois passionnant et très équilibré. D'un côté il met en avant la ségrégation dont est victime le film de genre en général et le film d'horreur en particulier, de l'autre il n'oublie pas de faire la critique de la qualité de certaines productions et de souligner que l'herbe n'est pas forcément si verte que ça chez le voisin.
Néanmoins on voit bien que le système de financement français actuel ferme la porte à quasi tout ce qui sort de la case 20h30 de TF1 (j'adore quand le mec de Wild Side dit qu'en France on produit des super téléfilms pour le cinéma). Et c'est un vrai problème pour la diversité du cinoche français : on croirait qu'on a jamais eu de Melville, de Delon, de Bébel... Sans parler de films d'horreur, on a même plus de polars d'action tout simples, à part les quelques films d'Olivier Marchal. A une époque y'avait un Delon ou un Bébel en superflics par moi ! Un prophète était tellement une exception que tout le monde s'est extasié dessus : y'a une part de qualité du film, c'est sûr, mais je suis persuadé que ça vient aussi d'un manque chronique dans le style qui permet à la moindre réussite de sortir encore plus du lot.
Et y'a aussi certainement la faute d'un public français pas réceptif à tout ça tout simplement. Un public qui accepte très facilement la suspension d'incrédulité dès que ça vient des USA, de Corée voire d'Espagne, mais qui refuse obstinément de se laisser embarquer dans des trucs franco-français. Y'a qu'à entendre les critiques sur les polars de Marchal (entre autres) : ouah c'est pas crédible les flics y roulent en merco et les fusillades lol, alors que Al Pacino qui habite dans une maison d'architecte à 10 millions dans Heat et qui roule en je sais plus quelle caisse de luxe, ça passe, pas de blème. Les Français sont des veaux ! -
Korama
Du coup jme suis revu Frontière(s) hier... et ce soir c'est Martyrs. -
Yohm
C'est juste que le public Français s'insurge dès qu'une faute de frappe est faite, dès que quelque chose "semble" trop évident et n'est pas traité à travers dix milles couches d'interprétation.
Le cinéma doit impérativement véhiculer un message fort, comme Inception par exemple où l'on passe deux heures à écouter des gens parler de leur rêve comme si ils étaient perdus dans un supermarché.
Preuve en est dans ce Thread où, quand la discussion devient constructive quelqu'un débarque pour demander si le signe * qui traine négligemment après un mot est un message codé cynique, une attaque larvée contre l'interlocuteur coment ça une faute de frappe? Mais non je suis sur que l'étoile est un symbole crypto-fasciste dissimulé dans le message pour me faire perdre ma convenance.
Et quand un interlocuteur s'avoue à court d'argument (on en serait à moins quand on voit la véhémence et la mauvaise foi absolue dont certaines personnes font preuve) et bien il faut encore lui courir derrière comme homme qui voudrait finir le débat avec les mains.
"Viens te battre si t'es un homme"
En fait, le public français va au cinéma non pas pour voir des films, mais pour débattre de la nécessité d'aller voir des films.
Nous sommes dans pays où tout est tellement étiqueté lustré, rangé archivé qu'on ne peut pas aimer la série Z, les films de Guy Maddin, le Free Fight et la physique quantique etc...
Sinon on est un espion, où un menteur. Il faut à tout prix se ranger derrière un camp, le camp de celui qui gueulera le plus fort et qui sortira la phrase la plus 20ème degré possible.
Mais en fait, la pensée unique reste de la pensée unique quand on persiste à haïr tout ce qui ne ressemble pas à la norma.
Et comme la norme évolue selon l'importance des divers camps, et bien nous avons là un beau serpent qui se mord la queue. -
Galakxie1
Hello,
histoire de trouver une piste quand au pourquoi les films français B, Z etc ne marchent pas ou peu en France, Je dirais, en voyant le succès des Chtis, ou du Pacte des Loups ( l'exception), c'est que le public français cherche de l'authenticité culturelle, ses racines, du terroir d' abord pour ensuite s'enfoncer dans une histoire originale... à voir.
Seb -
Korama
Allez, une petite chronique sur Martyrs. Attention, spoilers inside.
Et une vidéo interview du réalisateur, Pascal Laugier.
Un homme intelligent parlant intelligemment du cinéma de genre, et qui réalise de bons films. Que demander de plus? -
Eärendil
Article très intéressant, je me considère moi-même comme cinéphile et force est de constater que si j'avais déjà entendu parler de ces films je n'en ai vu aucun.
Un petit mot sur le coté "cheap" comme explication possible de leur echec, il ne tient pas la route face aux saw qui effectivement marche très bien alors qu'ils sont abjects et nul, avec une photo dégeu, des cadreurs débutants, un montage chaotique et des acteurs en carton.
Mais bon comprendre le public français, à l'impossible nul n'est tenu comme on dit. -
YG
Y'a surtout des vrais problèmes de copinage et de "fils/filles de" qui bloquent la création de certains films. On se rend pas compte de la mafia du bon goût et du trafic d'influence que peut constituer le CNC. Le filtre c'est :
- le porteur du projet est-il un ami/famille de ?
- le sujet est-il culturellement correct ? (le traingle amoureux entre bobos rive gauche ou la crise existentielle d'un(e) quadra parisien(ne) étant des thèmes phares)
Si on fait pas partie du sérail et qu'on a un sujet un peu audacieux, c'est quasi fichu (quasi parce que y'a des exceptions : le récent Djinns en est une). Le système d'avance sur recettes n'est pas fondamentalement mauvais, mais il étouffe effectivement la diversité potentielle du cinéma français, couplé qu'il est à des producteurs très frileux qui ne financent que des projets ultra calibrés (la comédie franchouillarde ou le drame sentimental à la française pour aller vite).
Ça serait intéressant de voir comment le cinéma Coréen fait : il a explosé à l'internationale en partant de pas grand chose (comparé à la France), et livre des films dans TOUS les styles. -
LPR
Rafik :
LPR :
"Haute tension, La Horde, A l’intérieur, Frontière(s), Martyrs. [...] (que nos collègues américains appellent le «lesbian chic»)"
ah bon ?
Oui, je sais. Au début, ça m'a surpris également.
Et puis en réfléchissant un peu :
l'héroïne de Haute tension est effectivement une lesbienne refoulée; c'est même explicité (scène de la masturbation)
A l'intérieur gravite entièrement autour du combat très "charnel" de deux femmes. l'enjeu est la possession du corps de l'autre.
Frontière(s) contient une scène extrêmement troublante où l'héroïne se fait tondre "délicatement" par une autre femme; puis elle affronte une autre femme tout en portant une robe de mariée ensanglantée.
Les héroïnes de Martyrs vivent ensemble, dorment ensemble, tuent ensemble - et je ne parle pas de la scène de bain, finalement sensuelle, avec l'espèce de femme mutante qui arrive en milieu de métrage.
Nos amis américains ne sont donc peut-être pas complètement à côté de la plaque.
En reponse : les films d'horreur jouant beaucoup sur toutes sortes de fantasmes nottament tous raprochements entre sexualite, violence et morbidite, le fantasme tres masculain du lesbiansime est effectivement presque toujours present dans ces films.
Mais une ou deux sequance dans un film ne suffit pas a qualifier un film dans un genre.
La phrase de la chronique laisse penser que nos amis americains classent ces 5 films cites dans le genre "lesbian chic", or ca n'est pas du tout le cas.
Autrement, je suis quand meme assez trouble par l'ensemble de l'article.
Qu'il y ait une "mode" ou un renouveau du cinema d'horreur parmis les realisateur francais et qu'on s'interesse a ce phenomene, soit.
Mais de la a dire : "La nouvelle nouvelle vague que l'étranger adore, et que les Français ignorent", je ne suis pas du tout d'accord.
A part "Haute tension" qui est sorti officielement en salle aux USA, "La Horde", "A l’intérieur", "Frontière(s)" et "Martyrs" n'ont ete presentes aux USA que lors de festivals ( Martyrs sorti dans quelques salles a NYC et L.Al. ), ou le public est forcement deja conquis et loin de representer le grand public, et/ou sont sortis directement en DVDs.
Ces film sont egalement, sortis directement en DVD dans la plupart des pays non francophones : Ils n'ont ete presentes en salles qu'en France, ou ils ont fait la tres grande majorite de leur box office, ce qui implique que c'est en France que le public est le plus large et le plus ouvert a ces films cites.
Je suis heureux de voir les mentions du succes en Italie pour un des films, et au Japon pour un autre, mais c'a m'a l'air d'etre des cas tres isoles, ne justifiant pas, a mon avis le sous-titrage d''"adoration" de tout le monde sauf les francais pour ces films. -
The X Phil
Et dans le genre "tentative d'explication d'un phénomène inexplicable", il faut revenir sur la guéguerre Cinéma de genre vs Cinéma d'auteur. Si elle a ffectivement bien eu lieu jusqu'au début des années 2000 dans les revues citées (Starfix, Cinéphage, Mad...), il faut bien se rendre à l'évidence : elle n'a plus lieu aujourd'hui. Quand Aja est interviewé dans Première ou que Martyrs a de bonnes critiques dans Télérama; on se dit que tout ça, c'est du passé. Or, une revue comme Mad Movies (que je ne peux même plus feuilleter tellement c'est bourré de mauvaise fio et de réflexes intellectuels d'ados attardés) continue d'alimenter cette "guerre", de deux façons : 1/ en défendant aveuglément le cinéma de genre contre le reste du monde, comme si le cinéma "pas de genre" n'avait pas depuis longtemps assimilé le sexe, le gore et la violence, 2/ en continuant de cracher sur le cinéma d'auteur, régulièrement voué au gémonies à coup de comparaisons foireuses ("mieux vaut se taper la Horde qu'un Pialat chiant").
C'est peut-être aussi ce genre d'attitude, "moi contre le reste du monde", qui handicape la plupart des réalisateurs de cinéma de genre français dès la base de leurs projets. Et bloque ensuite tout le processus de commercialisation des films. -
C@mille
Merci Rafik, encore une fois pour ce papier. Je suis de plus en plus impressionnée par le travail d'Alexandre Aja ! Piranha 3D, mais quelle claque de mauvais goût et de réjouissance ! Incroyable d'imaginer ce genre de films en 2010.
Pour la Horde, je vais être de mauvaise foi, car j'avais pu jouer a la figurante dans ce film, ou je me fait dégommer au fusil d'assaut dans les 10 dernières minutes. Un peu déçue par le syndrome 'Banlieue 13' qui a légèrement affecté le film, mais bon, un film de zombie français de qualité, ca se fait rare. (dit-elle en pensant a Jean Rollin et au Lac des Morts-vivants :) -
The X Phil
Excellent article, comme d'hab' - n'en déplaise aux Asinautes qui, article après article, vont continuer de reprocher inlassablement à Rafik de parler de films qu'ils estiment sans intérêt (mais bon, le jour où ils auront compris que c'est le principe de la rubrique, hein...).
Néanmoins, il me semble qu'on n'aborde jamais (ou peu) ce qui me semble être le vrai problème de l'insuccès de ces films : c'est qu'ils sont mauvais, pour la plupart !
Perso, je fais partie des 80000 spectateurs en moyenne de ces films, parce que je ressens ça comme une sorte d'acte militant, et parce que j'espère toujours tomber sur une (nouvelle) pépite. Mais je dois avouer que c'est une sacerdoce et que je me force souvent à y aller à reculons. Et en le regrettant en sortant de la salle.
Et dans ces conditions, je sauve 3 films de cette nouvelle vague : Haute Tension, Maléfique, et Martyrs (énorme, celui-là; et à la liimte Saint Ange était déjà très bien, dans son genre) + Le pacte des loups, mais bon, c'est un autre domaine. Mais pour le reste, il semblerait justement que les réalisateurs hésitent tout le temps entre faire plaisir à la fanbase de films d'horreur (A l'intérieur, La Horde...) et faire un "vrai" film avec un propos et des ambitions artistique (Frontières...). Résultat, en ne sachant sur quel pied danser, ils passent à côté des deux publics.
Dans tous les cas, même en ce qui concerne les films "réussis", les réalisateurs élevés à Mad et Starfix sont toujours trop conscient de faire un cinéma référentiel pour que ça parle au maximum de gens. Tout en voulant faire un cinéma universel, et donc en cachant leurs références. Ce qui les coupe de tous les publics.
Mais bon, j'irai encore voir La Meute, en espérant la naissance d'un nouvel Alexandre Aja ou un nouveau Laugier, tout en sachant très bien que ça sera juste un nouveau film sur lequel Mad se paluchera parce que c'est fait par un pote; mais que ça vaudra pas un pet de lapin. -
Korama
Je l'ouvre pas souvent sur le forum, mais franchement je trouve que dans les chroniques de Rafik la plupart des commentaires sont réellement affligeants de mauvaise foi ou totalement hors sujet. Le pompon étant le très insultant "rendez nous alain", d'un bon gout certains. Rafik propose des visions intéressantes et étayées sur des genres ou des oeuvres le plus souvent dénigrées, et ça devrait mériter un minimum de respect, à défaut de susciter l'adhésion de tous. Les chroniques de Rafik peuvent et doivent lancer des débats, pas la sodomie des drosophiles. -
Yanne
Honnêtement, Rafik, c'est une histoire de SF, que vous nous racontez.
JE N'AI JAMAIS ENTENDU PARLER D'AUCUN DE CES FILMS !!!
Mais je me souviens que le cinéma allemand alternatif, dans les années 70, était pratiquement ignoré en Allemagne et faisait des cartons dans certains pays d'Europe.
Et d'une discussion que j'ai eue avec des amis italiens à propos de Dario Argento :
Haw, ces morts qui reviennent zombies et qui ne pensent qu'à retrouver le centre commercial et leurs caddies de consommateurs bovins, c'est d'un symbolisme... Magnifique !
Hey ! Yanne! Réveille-toi, Argento c'est de la daube capitaliste en boîte ! Aucun intérêt !!!
Heureusement que vous nous en parlez, ça augmente mes chances de ne pas mourir idiote..... -
Fan de canard
Il est dommage que cet article fasse l'impasse sur le meilleur film d'horreur de tous les temps, que ce soit en terme d'interprétation, de décors, de façon de filmer, de budget, d'originalité et d'effets spéciaux.
Pourtant c'est bien un film que l'on peut considérer comme étant un classique du genre.
J'ai nommé: Bad Taste.
Trop la honte. -
sleepless
Cela s’est produit respectivement dans les films Haute tension, La Horde, A l’intérieur, Frontière(s), Martyrs. Et, sauf erreur, vous êtes moins de 80 000 personnes en France à avoir souhaité découvrir ces délices (que nos collègues américains appellent le «lesbian chic») sur un grand écran.
Pas de commentaires, juste des faits.
D'abord les sources : Comme au Cinéma, Cinefeed, qui prennent eux-mêmes leurs chiffres chez CBO-boxoffice.com, site sur abonnement réservé dirons-nous aux professionnels (à 9500 roros HT l'année, il faut en avoir l'utilité...)
Ensuite :
Martyrs
Cumul IDF : 23 461 entrées
Cumul France : 89 968 entrées
Haute Tension
110 000 spectateurs cumulés France
(pas de résultats plus précis la plupart des sites de compilation de données ne prennent en compte que les années les plus récentes)
La horde
119 copies
Cumul Paris: 20 000 spectateurs
Cumul France: 59 000 spectateurs
A l'intérieur
108 copies
Cumul Paris: 24 000 spectateurs
Cumul France: 71 000 spectateurs
Frontière(s)
92 copies
Cumul Paris: 26 000 spectateurs
Cumul France: 100 000 spectateurs
Total : 429 968 spectateurs pour l'ensemble des films.
Et même si dans le papier, il est dit, un peu plus loin (c'est ce qui m'a fait tiquer, l'opposition entre les deux) :
(la plupart de ces films n’ont pas dépassé les 100 000 entrées)
Pourquoi donc ce chiffre de 80 000 ? Ce n'est pas une erreur de virgule... -
La Salamandre
C'est étrange, je dois faire partie des 80000 : j'ai vu tous les films cités dans cet chronique avec un plaisir coupable toujours renouvelé. Merci Rafik, je me sens moins seul !