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Tristan Le Gall
Intéressant. Cela va à l'encontre de l'opinion que j'avais sur le sujet.
J'ai juste un petit bémol (ou une petite question). Sur le tableau des mesures d'audiences, si on voit bien que l'alt-right et l'alt-lite sont en baisse, les "conservative" sont en hausse. Ne serat-ce pas parce que des chaines conservatrices reprennnent tout simplement les discours de l'alt-right ? comment savoir si celle-ci baisse réellement ?
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grrrz
Il me semble qu'il y a eu effectivement un changement radical dans l'algorithme il y a quelques années; et qu'il a bien integré la dimension politique extrêmement polarisatrice de certaines videos; qui ne sont donc plus recommandés que si vous visionnez du contenu similaire. c'est en tout cas une impression. Il semblerait donc que les videos à caractères politiques sont traités de manière differente par l'algorithme que des vidéos de cuisines ou de passionnés de motos; alors qu'avant elles étaient toutes rangés dans la catégorie politique; et si je visionnais par exemple une vidéo d'"ouvrez les guillemets"; l'algorithme trouvait les mots clés "Usul; Politique" et me proposait par exemple un youtuber d'extreme-droite qui faisait une video "clash" sur Usul (une bonne manière de manipuler l'algorithme par ailleurs). Ce n'est plus le cas. D'ailleurs à part les chaines que j'ai déja regardé; youtube me propose très rarement du contenu politique "nouveau". encore une fois tout ça est une impression.
Par contre c'est un fait que l'extreme-droite a investi en premier internet et youtube; ce qui peut expliquer son hégémonie dans un premier temps. Maintenant la gauche est en train de reprendre un peu du terrain.
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Eric Monate
Quel est le point commun entre les journaux papier, les pamphlets à scandale, la radio libre, le rock, le rap, les BD, les mangas japonnais, les films violents, les jeux vidéos, les réseaux sociaux, Youtube (ajouter à la liste n'importe quel médias) ?
Ces médias bousculent à un moment donné un ordre établi et ils constituent une explication simple voire simpliste à tous les problèmes. Au passage, cela permet d'oublier que des attentats par des radicaux politiques (quelque soit le bord) ont toujours existé, et existeront probablement toujours. On rêve de croire que les radicaux se radicalisent à cause de quelque chose qu'il suffit de contrôler, supprimer, vérifier... Si c'était si simple, il est à parier qu'il n’existerait plus ni radicaux ni attentats. Illusoire.
Bref, l'explication est fouillée, complète pour découvrir que Youtube n'a rien à envier à d'autres médias, l'effet rabbit hole existe aussi avec la presse écrite (qq un de droite lira rarement l'huma ou un journal de gauche et inversement...).
On est donc un peu dans la découverte de l'eau tiède !
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Tatanka
On vient de découvrir que le cerveau humain fonctionne chez tout le monde? MDR :)
Et qu'une machine conçue par quelques cerveaux humains ne pourraient qu'être limitée du fait même d'être un produit du cerveau humain?
Maintenant, si on parlait des Reptiliens, là je flippe de leurs Pouvoirs, parce que eux , c'est pas des humains!
Mais c'est un autre sujet. MDR :-D
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Fr@nck
En fait, je crois que youtube illustre la lâcheté de l'économie 2.0. En vérité, dans un média normal classique, il y aurait des directeurs des programmes qui assument et incarnent des choix editoriaux. Et de même qu'Uber n'assume pas d'etre un employeur, youtube n'assume pas le fait d'être un média et de devoir donc assumer le rôle de faire des choix éditoriaux.
La lâcheté intellectuelle, c'est d'utiliser l'IA comme un bouclier magique.
Youtube se présente comme une régie pub gréffée à une médiathèque.
Pourtant, ellle génère des revenus sur tous les contenus de la pire révision historique à la dernière youtubeuse beauté. Dans une bibliotheque quelconque, les ouvrages sont rangés dans des catégories et surtout pré-triés.
En fait j'imagine que l'algorithme utilise des règles très connes pour optimiser l'attention sur les contenus en prenant en compte le type de contenu et le modulant par la durée de visionnage déjà effectuée et du modulage pour éviter de faire tomber tous les utilisateurs dans des contenus trop polarisés parce qu'ils augmenteraient immediatement le travail humain nécessaire pour modérer le contenu (scoop : youtube deteste le travail manuel).
Ceci n'est pas vérifiable facilement dès lors que nous n'avons pas les moyens d'acceder les variables privees de ces visionnage.
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Oblivion
Merci. C’est très complet.
YouTube, c’est un peu le Jawad Bendaoud du net... « J’étais pas au courant que c’était des terroristes (...) On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, Monsieur. On m’a demandé d’héberger deux personnes pendant trois jours, j’ai rendu service tout simplement. »
Blague à part, je suis gênée par le terme « svastika », j’écrirais plus volontiers « croix gammée« quand il s’agit de fascisme. Mais ptet que je suis la seule...
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JeNeSauraisVoir
Une observation liminaire : que sait-on des éventuelles modifications de l’algorithme de YouTube pendant la durée de chacune des recherches et plus généralement depuis que YouTube est pointé du doigt ? Pas grand-chose je pense ! Publier des résultats dans ces conditions est plus qu’osé mais à défaut de grives…
Pour revenir au sujet de la radicalisation, il s’agit en principe d’un parcours individuel, certes sous l’influence d’un gourou ou d’un collectif mais parcours individuel tout de même. Est-il approprié d’essayer d’appréhender les possibilités d’un parcours individuel en produisant une statistique d’ensemble ? Il est fait grand cas des études à gros échantillons mais comment lire leurs résultats ?
Prenons l’exemple du coronavirus dont on a abondamment souligné le ‘faible’ taux global de létalité. Ce taux n’empêche pas que l’on en meure (à titre individuel j’allais dire). On a parlé de comorbidité (comme on parle de personnes déjà radicalisées dans le cas de l’algorithme) mais au final c’est bien du coronavirus que l’on meurt !
Il reste donc possible que l’algorithme "machinette" contribue bien à la radicalisation (qu’il en soit une cause suffisante) même si statistiquement le taux de recommandations aggravantes est jugé relativement faible. Et d’ailleurs faible par rapport à quoi ? Quelle est la part du canal YouTube dans le total des radicalisations ?
Mais la question est peut-être ailleurs comme le suggère le « dépasser la dichotomie algorithme/utilisateur ». YouTube et plus généralement les réseaux sociaux sont des machines à « visibiliser » ce qui étaient précédemment marginalisé et nous n’en sommes pas toujours mécontents. Le véritable enjeu serait alors de faire le tri à l’entrée du tuyau.
YouTube devrait ainsi devenir au minimum antifasciste ou se trouver une ligne éditoriale – sujet d’un précédent article je crois. Mais un débat de même nature a eu lieu lors du bannissement de Trump sur Tweeter. Quelque chose me dit que nous serons bientôt contraints de nous pencher collectivement sur une question du genre « la démocratisation des règles du jeu sur les réseaux sociaux devenus d’utilité publique ». Mais il y a tellement tant d’autres questions alors ?
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Maïdo
YouTube doit lutter contre la fachosphère ? Censurer donc ? Je ne crois pas que la censure ait jamais réussi à annihiler une idéologie, quelle qu’elle soit.
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Carnéade le Fataliste
Les médias de l'ancien temps sont tout simplement, comme d'habitude, bien plus portés à faire porter les responsabilités à la concurrence moderne qui les dépouilla de leur pouvoir qu'à leurs collègues. Mais bien plus de gens que ce soit ici ou aux Etats-Unis sont bêtement radicalisés par les télés et radios de droite que par les réseaux.
Quant à Youtube, c'est plutôt has been pour ce qui est d'être un bastion de la droite radicale, ou du complotisme, ou de tout autre courant politique ou type de contenu peu consensuel. Ça fait une demi-douzaine d'années que les intéressés ne cessent de se plaindre de toutes sortes de politiques du site pour lutter contre les contenus ne plaisant pas aux annonceurs/twitter, changements de l'algorithme pour rendre plus visibles les contenus mainstream ou woke, censures, démonétisations des dérangeants. Et à force une grande partie des plus radicaux (en particulier tout ce qui est ouvertement suprémaciste et les adeptes de Qanon) en ont migré depuis un moment, vers Bitchute ou autres. Il reste pas mal de contenu "alt lite" mais très peu de vrais/ouvertement fachos vers lesquels l'algorithme pourrait pointer leur public. La radicalisation se ferait plutôt de nos jours via les recommandations en commentaire ou au sein des vidéos mettant des liens vers d'autres plateformes.
Les Papacito et compagnie semblent indiquer que le Youtube accuse un peu de retard dans sa lutte contre l'extrême-droite, probablement car sa modération s'intéresse bien moins à ce qui n'est pas anglophone, mais même ici ça a plutôt changé dans le même sens, par rapport à l'ère où Soral et Dieudonné en étaient des stars.
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HerrThomas
Un autre effet de la bulle de filtre serait qu'à force d'entendre des propos qui conforte nos opinions, nous nous radicaliserions nous-même en nous sentant confortés par l'assentiment des autres.
Comme dit dans l'article, l'algorithme et l'utilisateur fonctionneraient en symbiose : l'un et l'autre se renforceraient mutuellement, chacun selon ses intérêts propres.
Youtube serait donc un amplificateur des phénomènes communautaires.
Je suis certainement un peu radical moi-même mais je ne peux pas m'empêcher de faire le lien entre cette auto-radicalisation accompagnée et la faible représentation politique des différentes opinions.
Qu'on se comprenne bien : la haine de l'autre n'est pas une opinion.
Mais si les différentes opinions ne sont pas exprimées dans le débat public, où chercher de la reconnaissance ?
Dans son rabbit hole ?
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TwistePunk
Excellent article ! Sur le même sujet je me rappelle avoir lu que les bulles de filtres étaient aussi remise en question. J'ai retrouvé un thread qui en parlait https://threadreaderapp.com/thread/1365372795732062213.html
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A sinaute sinaute et demi
Et vive la machine à radicaliser !
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brigitte celerier
quand on utilise YouTube pour les lectures de textes littéraires par des amis, des concerts de musique ancienne ou des Rolling Stones ou autres, un compilation de Ferré e ou de Brassens ou de.. de vieilles séries TV et des cours au Collège de France, des conférences de l'école des chartes, du musée de l'homme, de bidules plus pointus dans le même genre on est dans quelle catégorie
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GCD
En gros ça serait comme pour CNEWS ou Twitter : énormément de bruit médiatique pour une audience réelle proche du zéro. Et c'est sans compter l'achat de likes/clics/vues.
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DanLo
Super article qui traite très bien de tous les aspects de ce problème complexe. Merci :)
Juste, j'ai eu du mal a comprendre cette fmphrase ci-dessous, je n'arrive pas à capter si ça décrit la commu sur Youtube ou via la télé ou quoi... Bref pas clair ça mériterait reformulation ^^"
> YouTube, expliquent-ils, a remplacé le câble d'hier - une galaxie de chaînes hyper-partisanes, sous les radars des médias généralistes, attirant une audience limitée mais fidèle, et surtout plus active politiquement que l'auditeur habituel.