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Tristan Le Gall
Sur la question des "androïdes blancs" et de la "lumière bleue", peut-être que Thibault Prévost, avant d'y voir du racisme, aurait dû se demander d'où vient cette image dans la pop culture. Car cette représentation est assez récente. Si vous regardez comment les robots étaient représenté dans les années 60, 70, 80 et même 90, vous aviez plus souvent des couleurs vives (Les Transformers des années 80, ou les Mechas des animés japonais: Goldorak, Evangelion, etc), du doré/argenté (par exemple Z-6PO dans La Guerre des étoiles), ou, quand le robot était hostile, le classique combo "noir avec des yeux rouges" (les sentinelles de Matrix).
L’esthétique blanche, épurée, avec parfois des lumières bleues ou vertes ne devient prédominante que dans les années 2000: EVE dans Wall-E par exemple. Ce trope "everything is an ipod in the future" est apparu suite à la popularité de l'esthétique des produits Apple (très populaires surtout auprès des créateurs à Hollywood et ailleurs). A noter que l'esthétique Apple est elle-même inspirée par les décors intérieurs du vaisseau spatial de 2001: l'odyssée de l'espace
Donc y voir du racisme... hum. Ca fait longtemps qu'en occident, le blanc est associé à la pureté, à la vie, à la lumière, au bien. Les lumières bleues/vertes également associées au bien, au calme, tandis que le rouge est associé au mal, à l'agressivité. Idem pour le noir associé au mal, à la mort. Donc vous voulez représenter un robot menaçant, méchant ? Noir avec des lumières rouges. Un robot gentil ? Blanc avec des lumières bleues. Les représentations d'androids blancs avec des lumières bleues traduisent surtout la volonté de faire apparaître ces robots/IA comme bienveillant. Impression que l'on renforce en leur donnant des traits féminins, là encore pour jouer sur l'association femme/douceur et se démarquer de l'association homme/agressivité.
On peut bien sûr questionner ces codes esthétiques, y voir du racisme ou du sexisme, mais c'est indépendant de la question de l'IA. Après tout, quand dans les romans de chevalerie vous aviez le bon chevalier en blanc, et le méchant en noir, l'IA était encore loin d'être inventée, et pourtant les codes esthétiques étaient déjà là.
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kirisakow
> Des illustrations purement décoratives, qui n'ont souvent rien à voir avec le sujet traité et, plus grave, ne nous apprennent absolument rien sur le fonctionnement de ces systèmes.
Exactement ! 👏 💯 Les illustrations sans rapport au sujet, quelle plaie ! Prenez les images "Unsplash", souvent apparaissant en haut d'articles de la plateforme Medium. Celles-là m'ont tellement gonflé que j'ai fini par bloquer une fois pour toutes l'affichage de la balise qui les contient.
Et ça fait bien un bien fou de ne plus les revoir.
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Plohop
Pour moi cet article fait écho, sans le vouloir, à une vidéo d'adam something (en anglais) que j'ai vue récemment sur la blancheur des statues antiques. Dont on sait bien qu'elles ne l'étaient pas mais dont j'ignorais à quel point leur blancheur était et reste importante pour l'extrême droite pour qu'ils se voient comme des descendants des grands empires Romains ou Grecs.
À se demander si la blancheur de ces robots n'est pas plus menaçante encore que leur pendant métallique des années 80-90.
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poisson
Avec comme mot clé "intelligence" tout court, on obtient principalement des images de cerveaux humains. Est-ce bien normal? Style on est les seuls concernés sur la planète.
Si on met "intelligence animale", on a un peu de tout, mais pas leurs cerveaux, surtout leurs yeux. Et pas d'humain, quoique les images de singes sont en nombre. On est là à travers eux.
Conclusion, l'IA qui choisit les images est un peu bête. Donc comme image de l'IA, l'IA peut nous proposer un ver de terre. Ça serait une marque d'intelligence, et donc instantanément ça ne collerait plus. Un âne ce serait bien, c'est les deux à la fois, il a l'image d'être bête, ou bien d'être futé, c'est selon. Mais on n'est pas prêts.
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Eradan
"Si l'on vous demande [...] Sans oublier le fond bleu, évidemment."
Raté. Quand je pense IA, je pense avant tout à Asimov (robots métalliques humanoïdes et non-humanoïdes, robots sans membre de la taille d'une cité, robots en forme de vaisseaux spatiaux ou de voitures, robots humanoïdes indiscernables d'un humain), Matrix (IA en forme de serveurs gigantesques), Blade Runner (humanoïdes ou animaux indiscernables d'un humain ou d'un animal), Ghost in the Shell (androïdes indiscernables d'un humain.) En poussant un peu, j'ai Terminator (robots métalliques indiscernables d'un humain, IA datacenter), Vision et Ultron (humanoïdes métalliques), 2001: A Space Odyssey (HAL-9000 est un serveur, le Monolithe en est un autre) et le cycle de la Culture de Ian M. Banks (où une IA peut avoir n'importe quel corps, de l'insecte microscopique à la station spatiale aussi grande qu'une planète.) La représentation dont vous parlez est courante dans les médias et les films/séries, mais elle est loin d'être aussi généralisée en dehors de cette bulle que vous le pensez.
"en 2022, lorsque la BBC a demandé à des enfants de moins de 7 ans de dessiner une intelligence artificielle, la plupart a croqué… un robot."
Les IA sont associées aux robots depuis les années 30/40, rien de nouveau sous le soleil.
"Car, pour commencer, les systèmes d'intelligence artificielle actuels n'ont tout simplement pas de corps. Ni robotique, ni biomécanique, rien."
Leurs corps existent, même s'ils ne sont pas humanoïdes. Ce sont des datacenters.
"Enfin, la troisième métaphore visuelle classique, celle des lignes de code et des équations flottant comme un nuage sur un fond bleuâtre, voudrait faire croire à l'immatérialité de l'intelligence artificielle, qui existerait dans l'éther des systèmes informatiques comme une force fondamentale omniprésente. Ce qui est, là encore, un mensonge bien pratique pour celles et ceux qui conçoivent puis distribuent ces outils."
Abordé (entre autres) de manière magistrale par Dan Simmons dans le cycle Hyperion Cantos (Les Cantos d'Hypérion en français.)
"C'est autrement problématique car la robotique et l'IA sont deux domaines techniques très distincts, aux enjeux spécifiques et aux niveaux de sophistication inégaux."
Faux. Les recherches en IA sont directement issues des progrès de la robotique, plus précisément des recherches algorithmiques de ce domaine. Les deux sont aujourd'hui autonomes, mais certainement pas indépendants.
"D'autre part, la prépondérance de scènes à connotation religieuse, quelque part entre la création d'Adam et l'étincelle de Prométhée et Frankenstein, s'aligne avec la vision techno-religieuse d'une IA démiurge"
Asimov, série Multivac (la première nouvelle date de 1955) et le reste du cycle des Robots concernant R. Daneel Olivaw (le premier roman date de 1954.)
"Un trope venu d'une certaine SF"
L'article en lien ne mentionne que Asimov (sans entrer dans le détail, pourtant crucial, de ses diverses représentations robotiques) et Terminator, sans à aucun moment expliquer l'origine du trope que vous mentionnez. Votre affirmation n'a donc aucune source, ce qui est d'autant plus problématique que les origines de cette conception de l'IA toute-puissante sont connues: c'est ce que Asimov appelait "robot as a menace", et ce corpus littéraire est à la fois monumental et ancien (un siècle, un siècle et demi d'existence?)
"spoiler : l'intelligence artificielle n'est ni intelligente ni artificielle, c'est un fait social qui nous appartient"
Faux. ce qui est aujourd'hui appelé (hors chercheurs spécialisés) IA est un ensemble d'algorithmes. C'est de l'informatique, qui est une branche des mathématiques, donc de la science. Leur utilisation, en revanche, est un fait social. Il ne faut pas amalgamer les deux.
Vos articles sont très intéressant, et celui-là ne fait pas exception. En revanche, entre ce qui est noté plus haut et votre article sur Matrix, je commence à sérieusement douter de vos connaissances en matière de science-fiction, et de votre capacité à aller chercher les sources requises dans ce domaine précis. -
Yanne
Belle démonstration
Avec un titre pêché sur un ancien titre français de Kindred, bien approprié
Bien