Deauville, Maalouf, et la panique morale de "l'ère post-judiciaire"

Élodie Safaris - - Scandales à retardement - Calmos ! - 64 commentaires

L'affaire Ibrahim Maalouf a refait surface dans les médias à la suite de l'annonce de son éviction du jury du festival de Deauville, qui débute le 6 septembre prochain. Ce nouvel emballement fut l'occasion rêvée pour un paquet de toutologues de sortir leurs éléments de langage habituels pour fustiger la "terreur woke", la "cancel culture" et s'indigner de ce qu'ils appellent désormais "l'ère post-judiciaire". Une polémique qui révèle une absence totale de rigueur journalistique ainsi qu'une ignorance générale du dossier, mais qui soulève une question de fond sur la mise en avant de personnalités accusées de violences sexistes et sexuelles.

L'emballement s'est joué en une semaine, après l'entretien avec Aude Hesbert publié dans la Tribune du Dimanche. La nouvelle directrice du Festival du cinéma américain de Deauville y annonçait qu'elle avait "pris la décision d'écarter Ibrahim Maalouf du jury"Pour cette 50ème édition du festival, expliquait-elle, elle souhaitait s'éviter le risque de polémique afin que "le festival se déroule dans des conditions normales" et qu'il ne passe pas "à un second plan". C'est un peu raté.

Pour rappel, Ibrahim Maalouf, célèbre trompettiste à la renommée internationale, a été condamné en 2018 pa...

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