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  • Le Chien 6 août 2017 à 14:09
    Je ne suis pas d'accord avec la première partie de votre chronique, Mathilde. Vous avez raison: l'emploi du singulier "la femme" est plus volontiers employé dans la publicité que dans le milieu militant; tandis que c'est l'inverse pour le pluriel "des femmes". Je vais essayer de vous présenter mon idée selon laquelle "l'essentialisation du singulier" n'est pas toujours dommageable, bien au contraire.

    La Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen emploie les singuliers "homme" et "citoyen", à dessein. En effet, elle a la prétention d'être "universelle", c'est à dire de s'appliquer indistinctement à chaque homme et à chaque citoyen. Son but n'est pas de souligner les différences entre les hommes et entre les citoyens. Bien au contraire: son objectif est de les mettre sur un même pied d'égalité et de considérer chaque français comme un citoyen plein et entier, et l'égal de chacun de ses concitoyens. Peu importe s'il est parisien ou rochelais, catholique ou athée, marié ou célibataire, parent ou non, blanc ou noir, riche ou pauvre: ils ont tous un dénominateur commun, celui d'être citoyen, et cette "essentialisation" (ou plutôt cette "universalisation") justifie à elle seule que chacun est l'égal d'un autre.

    Ainsi, il m'apparaît que la Journée "des droits de la femme" s'inscrit dans l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'homme, plus que ne le fait la Journée "des droits des femmes". On devrait même avantageusement parler de la journée "des droits de la femme et de la citoyenne". Peu importe les différences, si elle est parisienne ou rochelaise, catholique ou athée, mariée ou célibataire, parent ou non, blanche ou noire, riche ou pauvre: elles ont toutes deux dénominateurs communs: être citoyenne et femme. Et cette "essentialisation" (ou plutôt cette "universalisation") justifie à elle seule que chacune est l'égale d'une autre, d'un autre. Dès lors, il me semble que l'emploi des singuliers "femme" et "citoyenne" a une portée plus universelle que leurs pluriels respectifs... A partir du moment où, évidemment, on n'oublie pas de préciser qu'on parle des droits avant tout: la journée "des droits de la femme", et pas seulement la journée de "la femme".

    Ainsi, je ne comprends pas votre volonté féroce d'employer le pluriel "des femmes". Car l'objectif d'une Constitution et d'une Législation garantissant des droits et des libertés à tout un chacun, est bel est bien de les garantir indistinctement. Précisément en "effaçant toutes les différences sociales [et] culturelles"; en "[réduisant] les femmes à leur plus petit dénominateur commun": leur citoyenneté; et en "niant les diversités". Parce-que précisément, l'intention est égalitaire et universelle, et non distinctive. Peut-être qu'on ne fait pas "l'Histoire de la femme" comme vous le dites, toujours est-il que présentement il ne s'agit pas d'Histoire ni de Sociologie, mais de Droit. L'intention est d'étendre et d'appliquer les droits de l'homme et du citoyen aux droits de la femme et de la citoyenne; et non pas de remplir une nomenclature des différents types d'hommes, des différents types de femmes, des différents types de citoyens, et des différents types de citoyennes.

    En d'autres termes, l'Histoire des femmes nous apprend que les droits de la femme et de la citoyenne ne sont pas encore à la hauteur de nos exigences démocratiques. Par ailleurs, l'emploi du singulier ne relève pas systématiquement d'une coupable essentialisation, mais parfois au contraire, d'une universalisation égalitaire.

  • Ervé 20 octobre 2016 à 16:39
    A l'occasion du procès des "Goodyear", Mathilde Larrère poste sur Twitter ce texte de Jaurès.

    S'il pouvait être mis sous le nez de tous les faussaires qui, aujourd'hui, osent s'en réclamer...

  • DéLecteurdeVraiThé 18 octobre 2016 à 17:33
    Je viens de voir dans l'émission avec Aude Lancelin l'intervention de Mathilde Larrère.

    Merveilleuse chronique. Merci

  • Mew 16 octobre 2016 à 13:17
    Bravo pour cette chronique ! Sur le fond c'était très bien depuis le début, mais là sur la forme j'ai vraiment senti beaucoup plus d'aisance. Quand Mathilde sera vraiment chez elle sur le plateau, ça va être vraiment excellent. Vivement la prochaine !

  • pompastel 15 octobre 2016 à 13:05
    @Mathilde Larrère :

    J’ai, début septembre, proposé à plusieurs classes (cours d’histoire) de mes élèves (liégeois) trois extraits de votre entretien (sur Hors Série) avec Laura Raim, votre rafale de tweets à l’attention de Manuel Valls, de même que l’ouvrage collectif Révolutions, ed. Belin (que je me suis donc, de très bon cœur, procuré^^)

    Très contente de vous retrouver par ici !

    J’attends avec impatience votre chronique sur la place de la révolution française dans les discours politiques ...
    Déjà accroc' en somme ^^

  • pompastel 15 octobre 2016 à 12:31
    Exemple de femme française émancipée, informée, lucide, intelligente, marrante, critique et pédagogue :

    https://www.facebook.com/nicoleferroniofficiel/?pnref=story
    (video mise en ligne ce samedi matin, 15/ 10 )

    (Et les députés wallons, ces héros ^^)

  • KerNyx 14 octobre 2016 à 23:53
    Utilité Publique. Voté !!

  • emilie bouyer 14 octobre 2016 à 23:40
    Formidable ! Décidément, ce type profère tant d'âneries qu'on s'étonne qu'il ait autant de "soutiens". Applaudir ses contre vérités revient d'une certaine manière à passer pour un fieffé demeuré.

  • Romain I 14 octobre 2016 à 20:02
    Heureusement qu'on ne remonte pas plus loin que deux siècles : on risquerait de s'apercevoir qu'il y a une vie et une société possible hors de l'empire tout puissant du Droit.

  • Benjamin 14 octobre 2016 à 19:06
    Depuis la Nuit des temps, fameuse nuit, n'est-ce pas ? Voilà qui ne nous rajeunit pas et qui me rappelle mes années universitaires historiques. Merci :)

  • pierre mas 14 octobre 2016 à 18:46
    Excellentissime ! Je partage tant que c'est accessible.

  • alain-b 14 octobre 2016 à 17:51
    Vraiment superbe, encore une fois, merci.

  • Al Ceste 14 octobre 2016 à 17:50
    Foutriquet, c'est le margoulin qui se croit assez habile pour vendre des lunettes à un aveugle et un couteau à une poule.

    Et tout ça pour échapper aux juges.

  • Cultive ton jardin 14 octobre 2016 à 17:48
    Merci pour cette magnifique révision de nos classiques. On a beau être "féministe", on a tendance à oublier que, "ya pas si longtemps...". Et certaines de nos "conquêtes" restent inconnues des femmes elles-même: le viol conjugal, par exemple... j'ai assisté à un échange assez rigolo, une jeune femme venait d'apprendre, avec beaucoup d'étonnement, qu'une épouse pouvait se plaindre de viol de la part de son mari, et elle essayait de faire partager à une autre, plus âgée, cette information récente, pour elle, et incroyable. Bien sûr, l'autre ne voulait rien en croire, et j'ai été assignée comme témoin pour confirmer. Trois bonnes femmes en train de rigoler ensemble... parce que, en arrière plan, on devinait du... vécu.

  • GPMarcel 14 octobre 2016 à 17:37
    Court, intelligent, percutant, rythmé sans rapidité, avec la pointe d'ironie coin de l'oeil...J'aime
    Merci

  • Pierre38330 14 octobre 2016 à 17:15
    Merci, merci, merci !

    Et, je vous en demande pardon, quand j’entends le petit nicolas vociférer « la fâââme ! »,
    voici ce qui me vient à l'esprit.

    Si tout ces hôôômes là n'étaient pas de redoutables connards, il ne mériteraient que dérision.


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