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Mathias
C'est une vague, un raz de marrée d'internautes mécontents du traitement des infos concernant le 11 sept sur Marianne2.
Il serait peut être bien que Arrêt sur image face un arrêt sur tempête ;-)
Voici quelques liens pour comprendre... et lire les commentaires qui vont avec :
Je ne retrouve plus le premier article sur Marion Cotillard qui a mis le feu aux poudres mais voici la suite.
http://marianne2.fr/Marion-Cotillard-Marianne2-cible-des-adeptes-de-Thierry-Meyssan_a84396.html?voir_commentaire=oui
http://marianne2.fr/Les-theories-de-Cotillard-Soyons-serieux-deux-minutes-!_a84392.html?voir_commentaire=oui
http://marianne2.fr/Le-11-septembre-version-Cotillard-defraye-l-Amerique_a84584.html?voir_commentaire=oui -
Rachid M.
Voilà le message que j'ai posté après visionnage du plateau avec JFK et avant lecture de la chronique d'Élisabeth Levy. Ce post ayant plus sa place ici je le copie/colle. Je tiens à préciser que j'ai modifier une partie de la dernière ligne "20 ans" est devenu "23 ans" je n'ai vieilli que d'une heure mais au moment de l'écriture je trouvais que "20 ans" sonnait plus "mieux" et la lecture ne s'en trouvait pas tellement changée.
"Plus court et plus clair, pour que les gens comprennent? Pas seulement. Pour que les gens comprennent mais sans avoir à si reprendre à plusieurs fois. Moins de référence historique parce que "les gens" ne les connaissent pas? Quelle idée se fait on des gens? "Les gens" seraient une forme de sous-catégorie de l'Homme pour laquelle une phrase un peu trop longue, une tournure un peu trop littéraire, une référence inconnue serait forcément rebutante, presque insultante car miroir de sa propre inculture?
J'ai appris l'existence du "boulangisme" aujourd'hui et j'avoue qu'avant la courte explication de Daniel Schneidermann, dans le contexte de la discussion, je pensais que ce mot était de l'argot journalistique dont la définition aurait pu être: "procédé journalistique consistant à simplifier un article dans la forme et dans le contenu en considérant que le lecteur sera le "boulanger du coin" qui n'a, comme chacun sait, pas une grande culture".
Je dis non à cette doctrine, dont le nom n'est pas "boulangisme" mais qui existe. Les gens, les boulangers, les jeunes ne sont pas forcément incultes et si ils le sont ce n'est pas par essence. Ils peuvent tendre vers une plus grande connaissance du monde qui les entoure.
Mettre ses articles au "niveau" du français moyen en les tronquant de nos références spécialisées c'est de l'égoïsme pur. Car la culture n'est pas une immense salle pleine de livres se succédant les uns à la suite des autres, bien classés par ordre alphabétique, mais un labyrinthe d'espace liées les uns aux autres par les portes sombres que sont nos ignorances. Ils faut voir ces portes pour les franchir et les franchir pour découvrir de nouveaux espace qui nous mènent à de nouvelles portes. Occulter ces portes c'est empêcher le lecteur, le citoyen, l'individu d'aller vers plus de connaissance, c'est lui nier le droit à la connaissance.
Je le dis dans un style maladroit mais je voudrais le crier tant ma maigre culture s'est faite sur des phrases incompréhensibles que je voulais comprendre et des mots inconnues que je voulais découvrir, et pour rien au monde je ne la vendrais pour du:"plus clair et plus court" .
Signé: Un jeune homme de 23 ans." -
Amok
Que c'est prétentieux! Que c'est réactionnaire! Et toute cette apothéose de la phrase cicéronienne pour finir sur une faute de grammaire ("quels que soient l'appauvrissement"). C'est dommage après toute cette critique.
"Ce qui se laisse vraiment dire, écrit Wittgenstein, se laisse dire clairement; et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence". Ce dont vous parlez n'a rien d'insondable alors autant être aussi simple que possible pour vos chers lecteurs; vous n'écrivez pas, après tout, que pour vous. Et puis le style classique est bien plus souple et plus fin, et en cela mieux à même de saisir le réel, que le style moderne ou cicéronien. Relisez un peu les moralistes du XVIIème siècle.
Cela restera sûrement lettre morte, mais tant pis.
Bonne continuation à vous chère Elisabeth Levy. -
Quentin Delval
Juste un mot de soutien à votre position. Je trouve quasiment toujours vos points de vue très constructifs. Je vote Elisabeth. -
Franck M.
Elisabeth, reviens !!!! -
Vian's
Vous qui n'aimez pas le manichéisme (cf l'émission), vous n'hésitez pas à faire dans la simplification outrancière.
Les français ont peu de culture générale, la faute à l'école à qui on a assigné l'objectif d'amener 80% d'une classe d'âge au bac.
Et la faute aux sociologues.
Bien, bien, on peut comprendre que vous préfériez laisser la possibilité de faire des études à une minorité. Après tout, l'élitisme est peut-être défendable.
Et on fait quoi des autres ?
Non, la culture générale n'est pas en baisse.
Le niveau moyen des lecteurs l'est peut-être.
Parce qu'il y a plus de lecteurs, et que les "nouveaux" lecteurs ont moins de culture gé !
Ben oui, ils n'ont pas grandi dans des milieux socio-culturels ad hoc.
Vous expliquerez ça à Finkie, puisque vous pensez la même chose tous les deux.
Mais rassurez-vous ! Ni vous (les journalistes), ni nous (les enseignants) ne devons renoncer à l'ambition...
Ne serait-ce que par espoir de dépasser un jour le sarkozysme mental qui envahit notre pays... -
Douze
Ce n'est pas en aplatissant les montagnes qu'on apprend aux gens à grimper dessus.
Qu'est-ce qui est vraiment élitiste, servir de la bouillie de chat à ceux qui n'ont pas (encore) de dents ? ou s'encorder et faire le pari de l'intelligence ? Des gated communities culturelles pour ceux qui peuvent suivre, et la loi du toujours moins d'effort pour les autres ?
Je préfère rêver avec Kandinsky ou Michel Onfray (sans partager le mysticisme de l'un et toutes les positions de l'autre) que me résigner à suivre le courant, ce qui ne peut que le renforcer. -
Juléjim
En fait, ce dont il est question dans cet article porte un nom : la lisibilité. Un certain François Richaudeau*, chercheur en lecture/écriture, promoteur des ateliers, matériels et stages de lecture rapide (sans doute plébiscités par cadres sup et ... journalistes), également éditeur, consacra plusieurs années de sa vie à comprendre et à décrire ce qu'était un texte "lisible" et aussi ce que faisait un lecteur "efficace".
Ainsi, à la question classique "Que manque-t-il à certains pour être des lecteurs de Proust ?" on peut répondre en retournant la question : "Que manque-t-il à Proust pour être lu par le plus grand nombre ?"
Ce n'est donc peut-être pas une troisième voie qu'il convient d'emprunter mais plutôt de prendre le problème de la lecture de la Presse et de la lecture en général par les deux bouts : un texte doit être écrit pour être lu et le lecteur doit être outillé, formé, pour s'adapter à une pluralité de textes.
Autrement dit, il s'agit de se partager les responsabilités, et non de se les renvoyer comme autant de patates chaudes. La partie est difficile. Ecrire lisible, ce n'est pas écrire simple, encore moins écrire court. Ecrire lisible c'est écrire juste. Pas facile ! Quant à être un lecteur efficace, responsabilité confiée principalement à l'école, ce n'est pas gagné non plus, sachant que, depuis toujours, l'école primaire ne sait pas mieux faire que former 30% de lecteurs et 70% de déchiffreurs.
Lorsqu'on aura, au moins, inversé ces chiffres calamiteux sur le strict plan démocratique, et que parallèlement, ceux qui ont la charge d'écrire (des livres et des journaux) sauront se rendre aussi attractifs et fascinants que les feuilletonistes télévisuels et les programmeurs de jeux vidéos, il est probable que tout le monde s'en portera mieux, y compris la Presse écrite.
* ironie de la vie, Richaudeau, apôtre de l'écrit et de la lecture, est désormais aveugle. -
Grégoire Samsa
BRAVO pour cet article Elisabeth ! oui, la lecture est un acte ! je ne comprends pas ce que signifie "faire court" : faire court pour dire quoi ?? that is the question !! l'important est que la façon de dire colle à ce qui est dit, non ? faire des phrases courtes ou longues, ça ne veut rien dire en soi : c'est l'interaction, la tension entre le sens des mots et les mots choisis et agencés entre eux qui est intéressante, c'est le nerf du journalisme, sa clé de voûte ! Mais l'intention de Kahn était peut-être de poser des questions, de remuer la fourmillière, et peut-être aussi, comme vous le suggérez, attendait-il secrètement qu'on le contredise... c'est fait ! -
François Descamps
bonjour Bab, le texte de fin d'année de Daniel m'a fait peur, allions nous vous lire encore pour cette nouvelle année? Et vous êtes là, là là..
Je n'ai pas de crainte pour mes enfants, ils parlent, écrivent et lisent remarquablement, merci leurs supersprofs.
JFK affectionne les articulets, comme on peut le voir dans Marianne. Nos amis bonnetdane.midiblogs.com/ ont de bonnes explications sur les "faiblesses" de nos jeunes concitoyens.
Je pense que les jeunes comprennent tellement vite qu'ils n'ont pas besoin de grandes démonstrations. -
nonolimit
bonjour,
Avec ce taux extraordinaire de réussite au bac (que je n'ai pas d'ailleurs) il faudra bientôt expliquer que le boulanger n'est pas le chef d'un mouvement politique français de la fin du XIXe mais un gars qui fait du pain. En bas de l'article on inserera la photo d'une baguette. -
Daniel METGE
À vouloir ainsi voir sa profession se laisser tirer par le bas et abaisser son niveau de langue pour devenir plus efficace et compréhensible quitte à exiger moins de références et de vocabulaires, Jean-François Kahn est en train de promouvoir la novlangue, tout simplement. Comme dans le roman de George Orwell dont on admettra qu'il est chaque jour plus en résonnance avec notre époque... -
Ellis
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-996204,0.html -
Nemo
Chronique intéressante, dommage qu'il n'y ait pas de lien vers le dit article du monde... -
jo.elle
Journalisme simplifié. Ah JFK ! Certes, la forme peut être simple sans être simpliste, trop de logorrhée tue l'écrit, trop de jargon aussi. Et le vocabulaire "tendance" aussi. (Je m'étais promis de comptabiliser dans mes lectures l'emploi par les journalistes de tout poil de l'adjectif 'improbable" en tant qu' épithête. La poésie nous a bercés "d'improbables lointains", maintenant c'est un film improbable, une beauté improbable, une musique improbable...j'en passe et des meilleurs)
Mais c'est vrai, lire des textes soutenus demande des efforts : il faut donner de son temps de cerveau humain disponible, même pour le lecteur qui maîtrise une syntaxe lourde d'incises et qui possède un bon vocabulaire. Et je me demande si, justement, le problème n'est pas là. "Faites court. Faites simple. Faites jeune." dites-vous dans votre article, j'ajouterais : donc, faites vite !
Nous voulons tout ingurgiter et tout de suite, nous voulons donner notre avis sur tout et tout de suite. Si la presse écrite de qualité veut rester une presse de qualité, qui informe, qui instruit, le journaliste se doit de prendre son temps pour écrire (je vous devine ricanant) et le lecteur de même. Oui, il faut tourner les pages du dictionnaire parfois, souvent, oui il faut de temps en temps relire une phrase pour la comprendre, ou encore aller pêcher des informations complémentaires ailleurs. Le sujet traîté nous intéresse-t-il suffisamment pour faire cet effort ? D'ailleurs -paradoxe- peut-être qu'en nous intéressant à tout, nous ne nous intéressons plus vraiment à grand chose, si ce n'est au frivole, au superficiel. Dans ce cas simplifions, simplifions. L'abêtissement des masses, une excellente ligne politique pour nos démocraties. -
kairos
Le Figaro n'offre-t-il pas le Littré en supplément de certains de ses numéros (à un prix qui me semble assez désavantageux)? La reconquête est en marche! Par ailleurs, des oeuvres littéraires, signés d'auteurs qui ne semblent plus incultes que d'autres, ne sont pas non plus particulièrement "cicéronniennes" quant à leur style... Mme Annie Ernaux, par exemple, use de phrases courtes, que d'aucuns jugent rudimentaires... Elle possède pourtant des diplômes honorables et la plus célèbre maison d'édition française l'accueille... Une réthorique pompeuse exprime parfois une pensée passablement ordinaire, non? Il ne faut pas que Jean-François Khan se désespère face aux manquements syntaxiques: d'illustres écrivains eux-mêmes... -
Anthropia
La question revient toujours au même, dans l'éducation, dans la presse : ne pas lâcher du lest au niveau et à la qualité, ne pas rabaisser son style, mais écrire lisible.
Au risque de moyenner, ne pourrait-on pas faire l'un et l'autre.
Et je pense qu'on n'a jamais eu autant de Français à avoir le bac, ceux qui lisent sont ceux-là, même si pas spécialistes du boulangisme. On peut tout de même le citer et renvoyer en bas d'article, et dans le journalisme en ligne, quoi de plus facile, on boutonne le mot et celui qui l'ignore clique dessus pour en savoir davantage. Point n'est besoin d'un dictionnaire, juste d'une souris. -
ARAMIS
Merci, chère Elizabeth, je croyais être seul...(je plaisante, bien sûr !).
Et si JFK faisait dans la provoc' afin de susciter le débat sur ce sujet ? -
Jean-Marie Jarnac
Une idée comme ça :
Que diriez-vous de faire un "journal" simplifié donnant les infos principales du jour, style un peu france-info, qui pourraient être "validées" par les intervenants à la manière wikipédia.
On pourrait même envisager une déclinaison, par région, voire pays ...ça présente d'ailleurs un certain intérêt que dans ce cas-là, car s'il s'agit de reproduire ce qu'on entend à longueur de journée à la radio (ou la télé), où est l'apport.
Je ne crois pas qu'on puisse parler alors de journalisme mais plûtot compte-rendu sommaire, à discuter éventuellement en présence de liens vers des articles plus fouillés. -
grib78
Tout à fait d'accord. Mais en même temps, je ne supporte plus, dans Marianne puisqu'il s'agit de JFK ici, la répétition de mots se terminant en -isme utilisés à tout bout de champ et qui, au bout du compte, alourdissent considérablement les articles et découragent les lecteurs (ceux de mon entourage par exemple). A croire que des concours sont lancés dans les rédactions. Oui au journalisme, non à "l'écriturisme".