Zemmour / races : le montage accusé

Arte aurait-elle cédé à la "télégénie d'un duel Blanc/Noire" ? C'est l'accusation portée par le philosophe Vincent Cespedes, un des participants à la soirée Thema d'ARTE "Demain tous métis ?" diffusée le 13 novembre – soirée qui a provoqué de vifs débats en raison des propos tenus sur le plateau par le chroniqueur Eric Zemmour.

Dans un droit de réponse adressé à la chaîne, Cespedes regrette que la version du débat diffusée par ARTE (une version montée, qui dure une heure, pour un enregistrement de 90 mn) donne une grande place au discours – controversé – de Zemmour sur la question des races, préférant "faire spectacle" plutôt que "faire sens". Cespedes sur le plateau

Le philosophe déplore que ses interventions "aient considérablement fondu au montage final (58 min.), ce qui non seulement dénature le sens de ma participation à ce débat, mais surtout fait croire que personne n’a réellement déconstruit les énormités prononcées par M. Zemmour." Or, poursuit Cespedes, "si ma mémoire est bonne, j’ai largement fait ce travail sur le plateau. Relevant ses amalgames (distinguant par exemple le « phénotype » et la « race »), j’ai pointé son manque de probité intellectuelle, dénoncé ses provocations et ses affirmations péremptoires (...)"

A la demande de Cespedes, la chaîne a mis en ligne la vidéo intégrale de l'émission, sans montage.

Un article de Télérama.fr relaie par ailleurs la réaction d'ARTE à l' "affaire Zemmour" : "Nous avions invité Eric Zemmour, dans le cadre d’un débat contradictoire, sachant qu’il n’avait pas les mêmes positions que les autres participants… Je ne pensais pas qu’il s’exprimerait de manière aussi maladroite !", explique Emmanuel Suard, le directeur adjoint des programmes de la chaîne franco-allemande. "Notre chaîne, bien sûr, ne s’associe pas aux propos de Zemmour", ajoute le responsable, qui précise toutefois que les propos du chroniqueur ne semblent pas tomber sous le coup de la loi.

Vous n'étiez pas devant Arte Thema le 13 novembre ? Rattrapez-vous avec notre analyse du buzz provoqué par les propos d'Eric Zemmour.